Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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la raison.]
   Rem. 1°. On dit dans le Dict. Gramm. que cet adjectif se met toujours après le substantif. Toujours, c'est trop dire: on devait se contenter du mot ordinairement; car en vers & dans la prose poëtique et oratoire, il peut élégamment précéder: opinion absurde, absurde systême.
   * 2°. Absurde se dit toujours des chôses, jamais des persones. On dit: une proposition absurde; mais on ne dit pas un Auteur, un homme absurde. "Ce Testament (du Cardin. de Richelieu) est l'ouvrage d'un faussaire aussi ignorant qu' absurde, dit Voltaire, qui s'est obstiné jusqu'à sa mort à le rejetter, malgré tant de preuves convaincantes. "Il (Johnson) a le même ton avec ses supérieurs, ses égaux et ses inférieurs; et il est par conséquent absurde avec au moins deux de ces trois classes d'Hommes. Milord Chesterfield. C'est un anglicisme. — Absurde se dit des chôses et des actions. Rich. Port. — L'Acad. le met sans Rem. mais elle ne done d'exemple que des chôses.
   ABSURDE, ridicule. (Synon.) Le premier a rapport à l'opinion, l'autre aux moeurs: l'un choque la raison, l'autre le goût. "On rejette les systêmes absurdes; et l'on se moque des discours et des manières ridicules. Fer.

ABSURDITÉ


ABSURDITÉ, s. f. [Tout bref: dern. é fer.] Ce mot se dit: 1°. du vice, du défaut de ce qui est absurde; l'absurdité d'un discours. 2°. De la chôse absurde: il a dit là une grande absurdité, c. à. d. une chôse très--absurde. — Ce n'est que dans ce 2d. sens qu'on peut le mettre au pluriel. "Toutes ses prétenduës démonstrations ne sont que des absurdités.

ABUS


ABUS, s. m. [Abu, bref.] Mauvais usage, erreur, tromperie.

ABUSÉ


*ABUSÉ, ÉE, partic. d'Abuser: La Ruë en fait un subst. masc. "Il ne tiendra pas à vous que les abusés ne soient détrompés. Ce subst. est inconu dans la langue.

ABUSER


ABUSER, v. n. [Abuzé, tout bref; 3e é fer.] User mal. Il régit l'ablat. "Il abûse de tout: il en abûse.
   ABUSER est aussi actif: abuser les peuples, les tromper. — L'Acad. ne le met point: c'est sans doute un oubli; car elle met s'abuser, se tromper, qui est un réciproque actif.
   * Rem. 1°. M. Moreau emploie neutralement abuser sans régime. Les Monarques, qui

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