Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page A017b

avoient abusé, furent moins absolus. Il sous-entend; de leur pouvoir. Ce n'est pas la seule phrâse où cet illustre Auteur ait employé abuser sans régime; mais il n'est point à imiter en cela. — M. Necker a dit aussi: "Il n'est ni inspection, ni contrôle, qui puisse être une caution certaine, quand le comptable veut abuser.
   2°. Le neutre ne régit que rârement les persones, et il est susceptible de sens peu honnêtes: il ne faut pas l'employer inconsidérement. Mde. de Sévigné écrit à sa Fille. "Je n'ai que des riens à vous mander: c'est abuser d'une Lieutenante générale, qui tient les États. Et dans une autre Lettre: "Ma Fille, j'abuse de vous: Voyez quels fagots je vous conte. Si c'eût été un homme, qui eût écrit sur ce ton à Mde. de Grignan, il eût manqué à la décence.

ABUSEUR


*ABUSEUR, s. m. Qui abuse, qui trompe. Il est dans Richelet. On l'employait autrefois dans le style sérieux. "Nous aurions raison de l'attribuer aux esprits abuseurs. Boss. Mahomet a été un grand abuseur de Peuples. Dans la phrase de Bossuet, il est employé comme adjectif. — L'Acad. l'admet pour le style familier.

ABUSIF


ABUSIF, ÎVE, adj. [On prononce l'f dans le 1er. l'î est long dans le 2d. Abuzif, zîve.] Qui est contraire aux règles; usage abusif, procédure abusive. Acad.Sens abusif, en grammaire, c'est un sens donné à un mot contre l'usage.

ABUSIVEMENT


ABUSIVEMENT, adv. D'une manière abusive. [Abuzîveman; 3e lon. 4e e muet: dans la 5e. en a le son d'an.] Il a été décrété abusivement. "mot employé abusivement. Acad. Voy. ABUSIF.

ABYME


ABYME, ABYMER. C'est ainsi qu'écrit l'Académie. Voy. ABîME, ABIMER.

AC


AC final est toujours bref, soit que le c ne se prononce point, comme dans almanach, tabac, soit qu' il se prononce, comme dans lac, bac, sac, tillac. Les pluriels sont longs almanachs, sacs.

ACABIT


ACABIT, s. m. [Akabi, bref.] On dit, dans le style simple et familier, des fruits et des légumes, qu'ils sont d'un bon ou mauvais acabit, soit pour dire qu'ils sont de bone ou mauvaise qualité, soit pour signifier qu' ils sont d'un bon ou mauvais débit. — Quelques-uns le disent même des viandes et des étofes. — L'Acad. avertit qu'on ne le dit guère que des fruits; et ne done à ce mot que le 1er. sens.

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.