Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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natif. — Dont il était, tout seul, ne serait pas assez soutenu, ni assez clair; et natif après, fait un bon éfet. On pourrait dire (et ce serait mieux), Corinthe, qui étoit le lieu de sa naissance.

NATION


NATION, s. f. [Na-cion, en vers, ci-on.] Terme colectif. Tous les habitans d'un même État. "Chaque Nation a ses lois, ses coutumes, ses moeurs. "La Nation française, etc. "Il est Espagnol de Nation, etc. = Dans le langage de l'Écriture, les nations, signifie les peuples infidèles et idolâtres.
   Rem. Les noms de peuple et de nation, joints à un nom propre de Royaume ou d'État, ne prènent pas la même espèce d'article. On dit, indiféremment, les Peuples de l'Asie, ou d'Asie, de la France, ou de France. Mais on dit toujours les Nations de l'Asie, de l' Europe.

NATIONAL


NATIONAL, ALE, adj. [Na-cional, ale. Plur. masc. Nationaux; pron. na-cio-nô.] Qui est de toute une nation. "Concile national. "L'Église nationale des Français à Rome. = Troupes nationales se dit par oposition aux troupes étrangères, qui sont au service d'une nation.
   Rem. Dans le Dict. Gram. on critique un Auteur moderne, qui emploie national substantivement: un National, les Nationaux. Il est vrai que le singulier ne se dit point; mais depuis quelque tems on emploie le pluriel. "Cet établissement n'est peut-être pas assez connu des Étrangers, et même des Nationaux. L'Ab. Grosier. "Elle rappelle Jean de Hainaut, et quelque Cavalerie, dont la discipline et les armes étoient préférables à celles des Nationaux. Hist. d'Angl. — L'Acad. ne met ce subst. ni au sing. ni au plur. = * Le P. d'Orléans dit national pour partial. "Il proteste qu'on ne le trouvera point national dans son Histoire. (des Révol. d'Angl.) Il veut dire, point prévenu en faveur de sa Nation, et contre l'Angleterre, si long-tems rivale de la France. — Ce mot n'est pas d'usage en ce sens.

NATIVITÉ


NATIVITÉ, s. f. NAISSANCE. Il ne se dit que de celle de Notre-Seigneur, de la Ste. Vierge et de St. Jean-Baptiste, et c'est un terme consacré. = La Fontaine l'emploie pour naissance, parce que ce mot lui était favorable pour la rime.
   L'ingrate, pour le jour de sa nativité,
   Joignoit, aux fleurs de sa beauté,
   Les trésors des jardins et des vertes campagnes.

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