Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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sur les Remarques l'aproûvent, et l' Académie le met encôre dans la dernière édit. = 3°. Tout le monde, c'est toute sorte de persones. "Il craignoit tout le monde, parce qu'il faisoit du mal à tous. D'Avr. Quand on veut parler de la terre physique, il faut dire, le monde entier, ou tout l'univers. = 4°. L'autre monde ne se dit que de la vie à venir. En parlant de l'Amérique, il vaut mieux dire le nouveau monde, dit Bouhours. Aujourd'hui ce n'est pas assez dire. On ne le dit plus que de cette manière, et l' aûtre monde serait ridicule dans cette ocasion. = 5°. Mettre au monde. Voy. ENGENDRER. = Il est venu au monde (il est né) un tel jour. = 6°. Monde se dit aussi pour les usages du monde: savoir son monde. "De peur que Timante, qui ne savoit pas son monde, ne trouvât mauvais que son fils s'amusât. Marm. On dit aussi, avoir du monde, n'avoir pas de monde. Mais, dit-on également bien avoir beaucoup de monde, être sans monde? J'en doute. "Avec un peu d'esprit et beaucoup de monde, vous brillez plus qu'un homme de beaucoup d'esprit sans monde. Mercier. — Je crois qu'on doit dire là, avoir ou n'avoir pas l' usage du monde. "Avec un peu d'esprit, et l'usage du monde, etc. 7°. On dit, sur-tout depuis quelque tems, le monde absolument pour le grand monde. "On ne s'amûse que dans le monde: être dans le monde, aller dans le monde. = 8°. Conaître le monde et conaître son monde ont des sens diférens. Dans le premier, monde signifie les usages du monde: dans le second, il signifie les persones. "Je conois mon monde; je vois ce qui s' y pâsse. Marm. Je crois qu'en cet endroit, il falait dire, je conais le monde. — Je conais mon monde est autre chôse: c. à. d. je conais les gens à qui j'ai affaire. = Il sait bien le monde, la manière de vivre dans le monde. Là on pourrait dire son monde, sans craindre l'équivoque. = 9°. Monde est quelquefois un terme augmentatif, qui sert à doner plus de force à ce qu'on dit. "Rien au monde ne sauroit m'être plus agréable. "Il fit tout au monde (tous ses éforts) pour les séduire. Let. Édif.Le mieux du monde: ils sont le mieux du monde ensemble; três-liés, três-amis.
   On dit, proverbialement, à un homme, qui ne s'est pas montré depuis long-tems, ou qui ignôre une nouvelle qui est sûe de

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