Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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point de régime; car l'ardente soif des richesses serait très bon.
   4°. Roux, en parlant du poil: "Il a le poil ardent.
   Subst. masc. Exhalaisons enflammées. On voit souvent les ardens sur les marais. Autrefois, mal épidémique qui brûlait: Le mal des ardens.

ARDER


*ARDER, ou ARDRE. Voyez ARDRE. L'Acad. met le 1er.

ARDEUR


ARDEUR, s. f. [L'r finale se pron. Ar--deur en 2 syll. brèves.] Chaleur véhémente. Il se dit au propre et au figuré; ardeur du feu, du soleil, ardeur d'entrailles, d'urine, l'ardeur de la fièvre. — Ardeur du zèle, faire les chôses avec ardeur; mais ce n'est qu'au propre et rarement qu'on se sert du pluriel: les ardeurs de la canicule. Les Poètes, qui disent ardeurs pour amours, consultent moins l'usage que les besoins de la mesure ou de la rime. Je ne prétends pas les blâmer, mais je crois qu'on ne doit pas les imiter dans la prôse, où ces besoins n'existent pas.
   Le Trône fit toujours mes ardeurs les plus chères.
       Rac.
  Rien ne peut modérer tes ardeurs insensées.
      Ibid.
Le dernier vers n'a de défaut qu'ardeur employé au pluriel: mais le 1er a de plus le vice de l'expression. Je ne pense pas qu'on puisse dire: le Trône fait mes ardeurs les plus chères, comme on dirait: il fait mes plus chers désirs. = Ardeur régit-il l'infinitif avec de ou à? Fontenelle et Crébillon disent le 1er, et M. Racine le Fils, le 2d. "Assurément si l'on a tant d'ardeur de s'agrandir... c'est qu'on ne conoit pas les tourbillons. Mondes.
   L'ardeur de vous venger nous rend tout légitime.
       Créb.
L. Racine dit à Dieu en parlant de J. C.
  À~ défendre sa caûse aprouve mon ardeur.
J'oserais moins condamner ce dern. régime que le 1er, et parce qu'il est moins extraordinaire, et parce que c'est un Poète qui parle. Mais dans la phrâse de Fontenelle, j'aimerais mieux, passion de s'agrandir, qui est plus usité et qui a le même sens. — Au reste, à employer ce régime, il faut préférer de, quand ardeur est précédé de l'article, comme a fait Crébillon, et à, quand ardeur est avec un pronom, mon ardeur, comme a fait L. Racine. — L'Acad.

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