Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"C' est un homme très-méritant; une femme fort méritante. = Ce mot n'est point dans les Dictionaires. Il serait utile; méritoire, ne se disant que des chôses = Un Auteur anonyme a mis l'un pour l'aûtre. Il dit, parlant des anciens Gaulois; "L'homicide étoit sanctifié par la religion, et devenait l'action la plus méritante (méritoire) par raport à leurs Dieux.

MÉRITE


MÉRITE, s. m. MÉRITER, v. act. MÉRITOIRE, adj. MÉRITOIREMENT, adv. [1re é fer. 3e e muet au 1er, é fer. au 2d; lon. au 3e et au 4e, dont la 4e e muet; te, , toâ--re, toâ-reman.] Mérite, est 1°. Ce qui rend digne d'estime, en parlant des persones. "Homme de mérite, qui a son mérite, qui n'est pas sans mérite; qui a peu ou beaucoup de mérite, etc. = Il se dit quelquefois absolument. "Reconaitre, considérer le mérite. "Il faut doner cela au mérite, non à la faveur. = 2°. En parlant des chôses, ce qu'elles ont de bon et d'estimable. "Le mérite d'une action, d' un ouvrage, etc. = 3°. Ce qui rend digne de récompense ou de punition, de la part de Dieu. "Dieu nous jugera selon le mérite de nos OEuvres, suivant nos mérites. = On dit, par extension, en st. famil. "Cet homme sera traité selon ses mérites: ce qui se prend en mauvaise part. Bouh. Il n'est employé au pluriel que dans le sens marqué dans ce 3e n°. Hors de là on dit à plusieurs, comme à un seul, votre mérite, et non pas vos mérites. — Les anciens Auteurs, et sur--tout les Poètes, aimaient les pluriels plus qu' on ne les aime aujourd'hui.
   Et ses justes faveurs aux mérites données.
       Malherbe.
Ménage a remarqué que Malherbe dit plus souvent mérites que mérite. Il en cite plusieurs exemples, mais il avertit qu'on ne dit plus vos mérites, mais votre mérite. = On dit, un homme de mérite, une femme de mérite; mais ce n'est pas une conséquence pour d'aûtres mots, comme Seigneur de mérite, Prince, Princesse de mérite, etc. "C'étoit un Prince de mérite, dit le P. Barre, Hist. d'Allem. — On dit alors, Prince, Princesse d'un grand mérite. = Se faire un mérite, régit la prép. de devant les noms et les verbes. "Il se fait un mérite d'une complaisance forcée, de la nécessité où il troûve. "Il se trouva de ces pestes de cour dont les mauvais princes sont ordinairement obsédés, qui

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