Jean-François FÉRAUD:
Dictionaire critique de la langue française.
Marseille, Mossy, 1787-1788, 3 vol. Fol.
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M
M
M, s. f. On prononce ème, suivant
l'apellation anciène, et me suivant la nouvelle. — C'est
la 13e lettre de l'Alphabet, et la neuvième des consones.
= Quand elle est au comencement de la syllabe, c'est une des consones
apelées liquides, parce que le son en est doux et coulant,
et une des labiales, parce qu'elle se prononce des lèvres:
ma, me, mi, mo, mu. Quand elle termine
la syllabe, elle forme avec la voyèle ou la diphtongue qui la précède,
une voyèle nazale. Ainsi, am, em, im, om,
um, sont de vraies voyèles, des sons simples; quoiqu'ils
soient exprimés avec deux caractères. Voy. la lettre N.
— Dans ces ocasions, ils ont le son d'an, en, in,
on, un; excepté à la tête des mots començant
par imm, où les deux m ont leur son naturel. — Remarquez,
1°. que ces syllabes, am, em, im, om, um
peuvent se trouver devant une voyèle ou devant une consone. Si elles
se troûvent devant une voyèle, la voyèle précédente
fait toute seule une syllabe, et l'm apartient à la voyèle
suivante: elle n'est point alors nazale; mais labiale. Ainsi
dans Image, Amitié, etc. I et A ont
leur son propre, et m se joint à l'a ou à
l'i suivant: I-ma--ge, A-mitié. — Devant un
b ou un p, elles sont nazales et ont le son d'an:
Am--bition, empêcher, etc. prononcez an-bi-cion,
an-pêché, etc. = 2°. Si l'm est redoublée
aprês l'a, on n'en prononce ordinairement qu'une, Grammaire,
Épigramme, abondamment, etc. pron. gramère,
épigrame, abon--daman, etc. — Aprês l'e,
elle est nazale, et a le son d'an: emmanché. Pron.
Anmanché. = 3°. Devant l'n, elle se prononce
dans amnistie, hymne, indemnité, et ses dérivés,
automnal, calomnie, somnambule, et quelques mots grecs,
comme Memnon, Agamemnon. Prononcez comme s'ils étaient
écrits a-me-nistie, hi-mè-ne, inda-me-nité,
etc. l'e muet surajouté extrêmement bref. Il ne se
prononce point dans damner et ses dérivés, condamner,
condamnation. Prononcez condâné, condânation.
Et ainsi de solemnel, si on l'écrit avec une m. Aujourd'
hui on écrit solennel avec deux n. = 4°. Les
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