Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page B526b

comme s'il était écrit bataglie. — C'est une prononciation très-vicieuse que celle qu'on substitue très-comunément à celle de l'l mouillée. On prononce fie, oré-ie, pâ-ie, Ver--sa-ie, etc. Ce défaut n'est pas moins comun à Paris que dans les Provinces. = l'l redoublée après l'i est ordinairement mouillée. Il est pourtant des mots où elle ne se prononce que comme une seule l simple, comme ville, subst., mille, distille, imbécille, syllabe, tranquille, etc. Il serait à souhaiter qu'on n'écrivit qu'une seule l à tous ces mots. — Dans ceux où l' l est redoublée, sans être précédée d'un i, on ne la mouille pas, mais ordinairement on n'en prononce qu'une; allumer, collège, etc. Pron. alumé, colège. Dans un Discours de M. Godeau, qui est à la tête du IIIe vol. des OEuvres de Malherbe, on troûve toutes les doubles ll suprimées: on y voit écrits cruèle, excèlente, vile, subst. Cette ortographe n'a pu prendre, malgré les tentatives réitérées que quelques Auteurs ont fait de tems en tems pour la faire pâsser. Nous ferons toujours de voeux pour que l'usage l'adopte, soit pour simplifier l'ortographe, soit pour faciliter la prononciation aux étrangers et aux français illitérés, et pour certains mots même aux Gens de lettres. On ne conserverait la double l que quand elle est mouillée, abeille, famille, citrouille, etc.

LA


LA, article. fém. et pron. relat. Quand il est article, l'a s'élide devant une voyelle, ou une h muette, et est remplacé par une apostrophe. "L'âme, l'habitude, l'espérance, l'horreur, etc. = Quand il est pronom relatif, il doit suivre les pronoms personels auxquels il est joint, et non pas les précéder. "Je vous la donerai, et non pas, je la vous donerai. Éxceptez le pron. pers. de la 3e persone, lui, leur, qui doit suivre la. Ainsi ce serait mal parler que de dire, comme font certains; je lui la donerai: il faut dire, je la lui donerai. Plusieurs, dans ces ocasions, retranchent la et disent je lui donerai; mais c'est une aûtre faute. Voy. LE.


, adv. [On le distingue de la, art. f. par l'accent grâve qui est sur l'à: .] 2°. Il sert à désigner que la chôse dont on parle est éloignée, comme ci désigne qu'elle est proche. "En ce temps-ci, en ce temps-: en ce lieu-ci, en ce lieu-. = 2°. Quelquefois il se met après l'adverbe çà. "Toutes les

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.