Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page B526a

dern. e muet.] Il est vieux et hors d'usage dans le style sérieux: on dit Litanies. — Kyrielle ne se dit plus que dans le style badin ou critique. Il signifie dénombrement ennuyeux.
   Tout hors d'haleine, il couroit après elle,
   Et lui contoit pourtant la longue kyrielle
   Des rares qualités dont il étoit orné.
       La Font.




L



L


L, s. fém. Suivant l'anciène prononciation, èle: 1re è moy. 2e e muet; et s. m. suivant la nouvelle, le, e muet. "Une L: un L. = C'est la 12e lettre de l'Alphabet et la 9e des consones. C'est aussi une de celles qu'on apèle liquides, parce que leur prononciation a beaucoup de douceur. Placée entre une de ces consones qu'on apèle muettes et une voyelle, elle rend la syllabe plus douce, comme dans blesser, cloche, flame, plante, etc. = Le son de l'l française se trouve dans le mot Allemand loben, dans l'Anglais labour, dans l'Italien lavare, dans l'Espagnol leer. = À~ la fin des mots, souvent elle ne se prononce pas, comme dans baril, chenil, nombril, persil, gentil, sourcil, outil, fusil, saoul, (ou plutôt soul) Toul, cul; qu'on prononce bari, cheni, persi, etc. M. Marin est du sentiment que dans Toul (Ville) il faut prononcer l'l — Dans ces quatre mots, fol, col, mol, sol (monaie) elle prend le son de l'u: on dit: fou, cou, mou, sou; on l'écrit méme ainsi aujourd'hui. — D'autrefois l'l finale se prononce, ou simplement, comme dans fil, ou mouillée, comme dans Avril, qu'on prononce à peu près comme s'il était ecrit avrigle. Dites en de même d'orgueil, travail, soleil, sommeil. = Cette l mouillée est toujours précédée d'un i, lequel est tantôt seul, tantôt précédé d'une voyelle ou d'une diphtongue. Il est seul dans péril, il est précédé d'une voyelle dans travail, d'une diphtongue dans bouillir, deuil, etc. — L'l mouillée est surtout à remarquer au milieu du mot, comme dans bataille, vermeille, famille, recueille, (ou mieux recueuille) bredouille, etc. Les Italiens ont un son semblable; c'est leur gli: et bataille se pron.

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