Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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il vaut mieux que retour fidèle; mais fidèle guide, et sur-tout fidel compte, ou fidèle compte sont un peu durs. = Au pluriel, il peut plutôt précéder, lorsque le substantif comence par une voyelle. "Ses fidèles amis.
   3°. FIDÉLITÉ régit à: "Une femme doit fidélité à son mari. "La fidélité aux Lois est commandée par la Religion. * Fénélon emploie la prép. pour. "Le désintéressement. La fidélité pour les hommes. Télém. Dans cet endroit je voudrais la prép. envers. Elle vaut mieux dans ces ocasions que la préposition à.

FIEF


FIEF, s. masc. FIEFFÉ, ou FIÉFÉ, ÉE, adj. FIEFFER, ou FIÉFER, v. act. [Fièf: monos. fiéfé, fé-e, fiéfé: 1re è moy. au 1er, é fermé aux aûtres, 2e é fermé aux trois derniers, long au fém.] Fief, domaine noble. Fieffer, bailler en fief. = Fiéfé, au propre, se dit d'un Oficier dépendant d'un fief. "Sergent fiéfé. — Au figuré (st. famil.) "Fripon, ivrogne fiéfé; coquette fiéfée: qui l'est au suprême degré.

FIÉFFATAIRE


*FIÉFFATAIRE, s. m. Franc-Fiéffataire. Ces mots reviènent souvent dans l'Hist. d'Angl. de M. Hume: Ils signifient, possesseur de fief, de franc-fief. Ils ont en français un air sauvage. Ils ne se trouvent point dans le Dict. du Droit Civil. — Trév. et le Rich. Port. mettent le premier. — Pour le free-holder, anglais, il serait mieux rendu par Franc-tenancier.
   Rem. Fief, fieffer, sont des mots relatifs à des Lois modernes, et au Gouvernement féodal, espèce de monstre inconu aux Anciens. Il semble donc qu'on ne doit point les employer dans l'histoire des anciens Peuples, comme l'a fait Vertot. "Il étoit bien dificile de déméler les anciènes bornes qui séparoient ce qui apartenoit au Public, du domaine qu' on avoit fiéfé à chaque particulier. Révol. Rom.

FIEL


FIEL, s. m. [Fièl: monos. è moy.] Au propre, liqueur jaunâtre et amère, contenue dans un petit réservoir ataché au foie. "La vésicule du fiel: amer comme fiel., comme le fiel. = Au figuré, haine, aversion, animosité. "Il n'a point de fiel. "Elle a vomi tout son fiel.
   Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des dévots?
       Boileau.
"Des torrens de fiel et de bile coulent de sa plume. St. Évr. = Chagrin, tristesse. {B243a~} "Il se nourrit de fiel et d'amertume.
   Vous voulez empêcher un coeur de s' épancher,
   Quand vous le remplissez de fiel et d'amertume.
       La Chaussée.

FIENTE


FIENTE, s. fém. FIENTER, v. neutre. [Fian-te, : 1re lon. 2ee muet au 1er, é fer. au 2d.] Ils ne se disent que des bêtes, en parlant de leurs excrémens. "Fiente de vache, de pigeon, etc. "Animal qui fiente bien.

FIER


FIER, v. act. [Fi-é: 2eé fer. Devant l'e muet, l'i est long, il fie: au futur et au conditionel, l'e muet ne se fait pas sentir, il fiera, fierait; pron. fira, firè.] Comettre à la fidélité de.. Il a pour 2d. régime, le datif. "Je lui fierais tout mon bien. = Il se dit plus souvent au réciproque: Se fier. Il a plusieurs régimes. 1°. Le datif: on ne sait à qui se fier. 2°. La prép. sur: "Il se fie sur son mérite. 3°. La prép. en; je me fie en vous. Enfin, suivant Vaugelas, il régit quelquefois l'ablatif. "C'est celui dont il croyait devoir le plus se fier. — Je crois que ce régime n'est pas de l'usage actuel. On dit, se défier de, et se fier à ou en quelqu'un: le premier est le plus sûr. Cependant avec à ou sur, l'ablatif est fort bon. "Il ne se fie de son salut qu'à son courage. Il étoit porté à se fier plutôt du succès de ses prétentions sur le tems et la politique, que sur des moyens sanguinaires. Hist. d'Angl. = En style proverbial, pour dire, ne vous y fiez pas, on dit: fiez-vous-y;fiez-vous à cela; bien fou qui s'y fie.

FIER


FIER, IèRE, adj. [Fiêr, monos. ê ouv. fiè-re: 1re è moyen et long; 2e e muet.] 1°. Hautain, altier, audacieux. Il se dit des persones et des chôses qui y ont raport. "Homme fier et hautain. "Femme fière et impérieûse. — Courage fier. Esprit fier. Beauté fière, ou fière beauté. Mine fière. "Fier de son mérite, de ses richesses, de ses avantages.
   Rem. Fier, dans sa signification ordinaire, se prend en mauvaise part, et dénote l'orgueuil et la hauteur. Quelquefois pourtant il a un beau sens, un sens fin et délicat. "La vertu est fière sans orgueuil, quand on la sollicite, ou qu'on la calomnie. Mais quand on veut louer, on ne doit pas le dire tout seul. Bossuet, dans une de ses Oraisons Funèbres, parle de la riche et fière maison de Bourgogne. Je ne crois pas qu'on doive l'imiter en cela. {B243b~}
   Fier aime à précéder, mais sans choquer l'oreille.
   Au dixième croissant de la Lune nouvelle,
   On peut du fier taureau dompter le front rebelle.       De Lille.
  Vous auriez à rougir, si vos fiers ravisseurs,
  Voyant Alzonde en vous, voyoient tous vos malheurs.     Gresset.
  Chaste paix, c'est ainsi que le maitre du monde
  Du fier Mars et de toi sait distinguer le prix.
       Rousseau.
Ce fier Mars est fort dur. "Ce fier peuple ne se seroit pas contenté d'une subsistance si incertaine. Hist. d'Angl.Fier peuple et peuple fier choquent également l' oreille. Il faut dire alors, ce peuple si fier, ou bien, ce peuple fier et courageux, etc. — L'Abé Velly dit: ces fiers Princes: l'inversion est dûre. Je dirais, ces Princes si fiers, etc.
   Fier régit élégamment la prép. de. "Voilà cette superbe Babylone, si fière du contour immense de ses vastes remparts et des tours qui la défendent. L'Abé Massieu.
   Personages frivoles,
   Fiers d'avoir peut-étre eu le coeur de quelques folles.      La Chaussée.

FIÉRABRâS


FIÉRABRâS, s. m. [1reé fer. dern. lon.] Fanfaron, qui fait le brâve et le furieux. "Il fait le fierabrâs. — Il est populaire. Acad. On pourrait se contenter de dire, qu'il est du style familier.

FIèREMENT


FIèREMENT, adv. [Fiè-reman; 1re è moy. 2e e muet.] D'une manière hautaine. Avec fierté. "Marcher, regarder, parler, répondre, traiter fièrement.

FIERTÉ


FIERTÉ, s. f. [Fiêr-tè: 1re ê ouv. 2e é fer.] Caractère de celui qui est fier. "Homme plein de fierté. "Il a de la fierté; beaucoup, trop de fierté. = Il se prend quelquefois en bone part, comme audace "Noble~, généreuse fierté. "Un peu de fierté ne sied~ pas mal aux femmes.
   REM. Fierté ne s'emploie point au plur. On dit de plusieurs, leur fierté, et non pas leurs fiertés. Ainsi, le bruit de ses fiertés; et si de ses fiertés, qu'on trouve dans Molière, sont contre l'usage.

FIèVRE


FIèVRE, s. f. FIÉVREUX, EûSE, adj. FIÉVROTE, s. f. [Fiè-vre, fié-vreû, vreû--ze, vrote; 1reè moy. au 1er, é fer. aux trois autres, 2ee muet au 1er, lon. au 2d et au 3e.] Fièvre, maladie provenant de l' intempérie du sang ou des humeurs, et dont l'état se conait par le batement du pouls

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