Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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sous un nom emprunté. Sabat. Trois siècles, etc. = Dès le milieu du siècle dernier, ce mot començait à vieillir, et La Bruyère le met au nombre des termes qu'il regrettoit. "Verd ne fait plus verdoyer, ni fête, fêtoyer, ni larme, larmoyer. — Fêtoyer, s'est pourtant soutenu, mais seulement dans le style familier; badin ou critique.

FÉTU


FÉTU, s. m. Brin de pâille. — On dit (st. prov.) d'une chôse, dont on ne fait nul câs, qu' elle ne vaut pas un fétu; qu'on n'en donerait pas un fétu. — Tirer au court fétu. On dit plus ordinairement, à la courte pâille.

FEU


FEU, s. m. [Monosyllabe, dout. au sing. long au pluriel, feux.] 1°. L'un des quatre élémens, qui est chaud et sec. "Soufler, alumer, atiser, détiser, éteindre, entretenir, couvrir le feu. "Mettre le feu à une maison. "Le feu a pris à ce lambris. "La ville était toute en feu. "Crier, courir au feu. "Se tenir au coin du feu. "Mettre le pot au feu. = 2°. Cheminée où l'on fait du feu. "Chambre à feu. "Il y a dix feux dans cette maison. = 3°. Ménage, famille. "Ce village est composé de cent feux, il y a cent feux. = 4°. Flambeaux, torches, fanaux. "On avait allumé des feux sur toute la côte. "Il est défendu de chasser, de pêcher au feu. = 5°. Coups des armes à feu. "Être exposé au feu, ou être sous le feu des énemis. "Les Anglais faisaient grand feu. = 6°. Météores enflamés, la foudre, les éclairs. "L'air était tout en feu. "Le feu du Ciel. — Poétiquement, les feux du firmament, les feux de la nuit, les astres. = 7°. Brillant, éclat. "Le feu d'un rubis, d'une escarboucle. "Ce diamant a beaucoup de feu. "Il a les yeux pleins de feu.
   Les atributs de ton Dieu
   Sur les astres, dans la nûe,
   Sont écrits en traits de feu.     Le Franc.
= 8°. Inflamation, ardeur. "Le feu de la fièvre. "Avoir le visage tout en feu. "Le feu lui montoit au visage, etc. = 9°. Figurément, il se dit des passions: le feu de la colère, de la concupiscence. — Pyrrhus dit, dans Andromaque.
   Brûlé de plus de feux que je n'en allumai.
Le poète mêle le propre avec le figuré. Ce vers a été fort critiqué. C'est un concetti à l'italiène; et on l'apèlerait aujourd'hui un calembourg.

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