Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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ALLOUER


ALLOUER, v. act. [A-loué, tout bref, 3e é fer.] Aprouver, passer une dépense employée dans un compte. — Il n'est pas du beau style, et ne se dit que dans la reddition des comptes.

ALLUMER


ALLUMER, ou ALUMER, v. act. [Alu--mé, tout bref, 3e é fer.] Au propre, mettre le feu à quelque chose de combustible. "Allumer un fagot, une chandelle, des bougies, un flambeau, etc. Remarquez qu'on dit allumer le feu, ou du feu, quoique ce soit le bois qu'on alume. = Au figuré, "allumer la guerre, le flambeau de la discorde, alumer les passions, la colère; alumer les humeurs, les esprits (animaux) "Les éforts, qu'on fait pour se délivrer de l'amour, ne servent bien souvent qu'à l'allumer. La Bruy.
   Ma flamme pour Hector fut jadis allumée,
   Avec lui dans la tombe elle s'est renfermée.      Rac.
Rem. Le passif se dit toujours sans régime. Boileau lui fait régir la prép. de.
   La grâce est dans ses yeux d'un feu pur allumée.
C'est le régime d'embrasée, enflamée, animée.
   ALLUMER est aussi réciproque dans le propre et dans le figuré. Le bois s'allume, la guerre s'alluma; sa bile s'allume tout d'un coup et avec quelle violence!

ALLUMETTE


ALLUMETTE, ou ALUMETTE, s. f. [Alumète, 3e è moy. 4ee muet, tout bref.] Espèce de roseau soufré par les deux bouts, et qui sert à alumer la chandelle, les bougies, etc.

ALLûRE


ALLûRE, ou ALûRE, s. f. [2e lon. l'u doit être marqué d' un acc. cir.] 1°. Démarche, façon de marcher: "Je l' ai reconu à son alûre. — Il n'a d'usage au pluriel qu'en parlant des chevaux, "ce cheval a les allûres belles, de belles alûres; et au figuré, les allûres de cet homme; la manière dont il se conduit dans une affaire. = Ce mot est assez nouveau dans le sens figuré, et il se dit ordinairement au pluriel. "J'ai reconu~ à ses alûres qu'il briguait cet emploi. — Fontenelle et Montesquieu l'emploient au singulier. "J'envoyai demander à la Marquise, si elle avoit pu dormir en tournant. Elle me fit répondre qu'elle étoit déja toute acoutumée à cette alûre de la Terre. Fonten. "Les Rois de Macédoine étoient ordinairement des Princes habiles. Leur monarchie n'étoit pas du nombre de celles, qui vont par une espèce d'allûre donée dans le commencement. Montesq. "L'allûre principale d'un État entraîne avec elle tous les accidens particuliers.

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