Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"Un domino de tafetas bleu, couleur de rôse, etc.

DOMINOTERIE


DOMINOTERIE, s. f. DOMINOTIER, s. m. [4e e muet au 1er, é fer. au 2d.] On apèle dominoterie, le comerce de papier marbré et aûtres papiers colorés; et Dominotier le marchand qui les vend. Selon Trév. ce nom vient de ce que le peuple apelait aûtrefois ces papiers des Domino.

DOMMAGE


DOMMAGE, ou DOMAGE, s. m. DOMAGEABLE, adj. [domage, jable: dern. é fer. Dans le 2d l'e devant l'a n'est mis que pour doner au g un son doux qu'il n'a pas devant l'a, l'o et l'u: cet e est donc muet, et les étrangers doivent se garder de prononcer domage-able.] Domage, perte, détriment, préjudice. Acad. Perte, ruine. Dégât que font les bestiaux dans les prés, etc. Trév. Perte, tort. Sorte de malheur. Rich. Port.Perte est donc le mot comun aux trois définitions. Mais ce qu'ajoute l'Acad. vaut mieux que ce qu'ajoutent les deux aûtres Dictionaires. — Causer du domage. Porter domage à... Faire, recevoir du domage. Réparer le domage. — On dit, en exclamation: c'est domage! c'est grand domage! c'est une chose facheûse.
   REM. C'est domage est quelquefois suivi de la conjonct. que et du subjonctif. "C'est domage qu'il se conduise si mal, ayant tant de talens! — * Voiture et Leibnitz emploient mal à propôs l'indicatif. "C'est domage que vous ne prenez (preniez) plaisir plus souvent à faire du bien. Voit. "C'est domage que M. le Chevalier Wren n' a pas (n'ait pas) continué de régaler le public. Leib. — Plusieurs Êcrivains retranchent pas: "C'est domage que Rabelais n'ait vécu dans un siècle, qui l'eût obligé à plus d'honêteté et de politesse. Fonten. "C'est domage que M. Rolle n'ait fait ses Élémens où il auroit pu se developer davantage. Id. "C'est domage que vous n'ayiez eu le temps d'en dire davantage. Sév. "C'est domage que tout cela ne s'acorde avec tout ce que l'on quitte. La même. — L'Acad. met cette négative sans pas, mais c'est dans des phrâses proverbiales, reste du vieux langage où pas était habituellement retranché. "C'est domage qu'il ne fasse cela, qu'il ne se joue à moi; ce qui se dit uniquement, pour dire, s'il faisait cela, s'il se jouait à moi, il s'en repentirait. = Quand la phrâse est afirmative, il n'y a point de dificulté: "C'est bien domage qu'on l'ait gâté de si bonne heure. Marm. — On l'emploie aussi sans régime et

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