Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 7

TOUT D'ABORD se dit au même sens, & cela rend l'expression un peu plus forte.

ABORDABLE. adj. de t. g. Qu'on peut aborder. Cette côte n'est pas abordable, à cause des écueils.

On dit figurément, qu'Un homme n'est pas abordable, pour dire, qu'Il est de très-difficile accès.

ABORDAGE. s.m. L'action d'aborder un vaisseau. Aller à l'abordage. Il se dit ordinairement en parlant des combats de mer.

Il se dit aussi du heurt de deux vaisseaux qui viennent à tomber l'un sur l'autre. Dans les tempétes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent les feux la nuit pour éviter les abordages.

ABORDER. v.n. Aller à bord, prendre terre. Le vent étoit si fort, que nous ne pumes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une île. Nous sommes abordés.

ABORDER Dans l'acception d'approcher, se dit aussi avec la préposition de. On ne sauroit aborder de cette Eglise, tant elle est pleine de monde.

ABORDER. v.a. Approcher, joindre. Aborder un vaisseau.

Il signifie figurément, Accoster quelqu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. La foule étoit si grande auprès de ce Ministre, que je n'ai pu l'aborder.

ABORIGENES. s. m. pl. Il se dit des premiers habitans, des naturels d'un pays, par opposition à ceux qui sont venus s'y établir.

ABORNEMENT. s.m. Action d'aborner, ou l'effet qui résulte de cette action.

ABORNER. v.a. Mettre des bornes à un terrein. Aborner un champ.

ABORNÉ, ÉE, participe .

ABORTIF, IVE. adj. Avorté, qui est venu avant terme, ou qui n'a point acquis la perfection, la maturité. Fruit abortif. Il est de peu d'usage.

ABOUCHEMENT. s.m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avoit ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux Princes n'eut pas le succès qu'on en attendoit.

ABOUCHER. v.a. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un lieu pour conférer ensemble. Il faut les aboucher ensemble.

Il s'emploie aussi au réciproque. S'aboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouchés.

ABOUCHÉ, ÉE, participe .

ABOUT. s.m. Terme de charpenterie & de menuiserie. Il se dit en général de l'extrémité de toute pièce de bois coupée à l'équerre & façonnée en talus.

ABOUTÉ, ÉE. adj. Terme de Blason. Il se dit des différentes pièces d'armoiries qui se répondent par les pointes.

ABOUTIR. v.n. Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, & de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un marais.

ABOUTIR Se dit figurément en parlant d'une affaire, d'un raisonnement, d'une entreprise. Ainsi on dit, Tous ses desseins aboutissent à cela, pour dire, Tous ses desseins tendent uniquement à cela. A quoi aboutissent tous les raisonnemens que vous faites? pour dire, Quel dessein avez-vous en cela? Cela ne peut aboutir à rien, pour dire, Cela ne peut avoir aucun succès. Cela n'aboutira qu'à le perdre, pour dire, Cela ne se terminera qu'à sa ruine.

ABOUTIR Se dit aussi, Des apostumes & des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, & que le pus en sort. Faire aboutir une apostume, un abcès. Un clou qui aboutit.

ABOUTI, IE, participe .

ABOUTISSANT, ANTE. adj. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante d'un côté à, &c.

Il s'emploie au pluriel comme substantif. Ainsi on dit, Les tenans & aboutissans d'une pièce de terre, d'une maison, [alt p. 6] &c. Pour dire, Les côtés & les bouts par où elle tient & aboutit à d'autres terres & à d'autres maisons.

On dit figurément, qu'Un homme sait tous les tenans & les aboutissans d'une affaire, pour dire, qu'Il en sait toutes les circonstances & les dépendances.

ABOUTISSEMENT. s.m. Il ne se dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. L'aboutissement d'un abcès.

ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des chiens aboyans.

ABOYER. v.n. Japper. Il ne se dit au propre que d'un chien. Un chien qui aboie à la Lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les passans. Un chien qui aboie après tout le monde.

On dit proverbialement & figurément, Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire, Que tous ceux qui menacent ne sont pas toujours fort à craindre.

ABOYER au figuré signifie, Crier après quelqu'un, le presser, le poursuivre importunément. Tous ses créanciers aboient après lui.

On dit aussi figurément, Aboyer après quelque chose, pour dire, La desirer, la poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cette charge. Aboyer après une succession.

Et on dit proverbialement & figurément d'un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui, que C'est aboyer à la Lune.

ABOYÉ, ÉE, participe Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers.

ABOYEUR. s.m. Chien qui aboie à la vue du sanglier sans en approcher. Il s'emploie au figuré. Un aboyeur de bénéfices. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Il est familier.

ABRAXAS. s.m. Mot auquel la superstition attachoit de grands mystères. L'abraxas est un amulète.

ABRÉGÉ. s.m. Racourci, Écrit, Discours dans lequel on rend plus court ce qui est, ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample & plus étendu. Il réduit toute la Théologie, tout le Droit Canon en abrégé. Il en a fait un abrégé. Mettez par abrégé, en abrégé. L'abrégé de l'Histoire Romaine.

On dit pour louer l'excellence de l'homme, qu'Il est un abrégé des merveilles de l'Univers.

ABRÉGER. v.a. Rendre plus court. Ses débauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études.

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