Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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En Médecine, détour qu'on fait prendre au sang ou à quelque humeur. — En Hydraulique, détour qu'on fait prendre aux eaux.

DÉRIVÉ


DÉRIVÉ, s. m. [1re et dern. é fer.] Il se dit, en Gramaire, des mots qui tirent leur origine d'un aûtre mot. Aimable est le dérivé d'aimer.
   Rem. Les dérivés gardent ordinairement la même ortographe dans les syllabes qui ont le même son: Eloquence, éloquent, éloquemment: puissance, puissant, puissamment. — C'est n'être pas conséquent que d' écrire, par exemple, dépendant avec un a, et dépendemment avec un e, comme le P. Rapin et d'aûtres Ecrivains.

DERIVER


DERIVER, v. n. [1re et dern. é fer.] En termes de Marine, c'est s'écarter de la route qu'on tient en mer. "Les courants nous firent dériver; nous dérivâmes de dix lieuës. = Dans le discours ordinaire, tirer son origine de... "C'est de là que dérivent tous ses malheurs; desont dérivées tant d'hérésies. — * Un Auteur moderne le supose actif, puisqu'il l'emploie au passif. "Le même éfet aura été ici dérivé de la même caûse. Croharé. Il faut: sera ici dérivé. Ce verbe prend l'auxil. être. = En Gramaire, il se dit des mots qui tirent leur origine d'un aûtre mot. "Aimable dérive d'aimer. "Beaucoup de mots Français dérivent du grec ou du latin. — On le fait aussi actif, en ce sens. "D'où dérivez-vous ce mot là? Je le dérive du grec.

DERNIER


DERNIER, IèRE, adj. [Dêr-nié, niè--re; 1re ê ouv. 2e é fer. au 1er, è moy. au 2d.] I. Qui est après tous les aûtres, ou après quoi il n'y a plus rien. "Le dernier mot, la dernière année: rendre le dernier soupir, les derniers devoirs. Faire un dernier éfort, etc.
   Rem. 1°. Il précède ordinairement~ le substantif. Au fém. Il peut plutôt le suivre qu' au masc. En vers sur-tout, et dans la prôse poétique et oratoire. Dans le Dict. Gram. on a critiqué les neveux derniers de Regnard. Mais Gresset a fort bien dit dans Edouard.
   Accordez-moi du moins une grâce dernière,
   Qu'on ne me ferme plus la prison de mon père.
Et M. de Vixouze:
   Il ranime sa force à son heure dernière.
   Le masculin même fait fort bien, dans la phrâse suivante, après le substantif. "J'ai vécu, j'ai regné, tout est fini pour moi. Un jour dernier, un jour inévitable est arrivé

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