Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 126

son avantage, pour dire, Être habillé, être coiffé d'une manière qui relève la bonne mine & la bonne grace.

AVANTAGER. v.a. Donner des avantages à quelqu'un par-dessus les autres. Le ciel & la nature l'avoient extrêmement avantagé, l'avoient avantagé de beaucoup de graces. La loi, la Coutume de ce pays-là avantage fort les aînés. Un père ne peut avantager aucun de ses enfans que d'une certaine portion de ses biens.

AVANTAGÉ, ÉE, participe .

AVANTAGEUSEMENT. adv. D'une manière avantageuse. Il s'est marié avantageusement. Être monté avantageusement. Vêtu avantageusement. Expliquer une chose avantageusement pour soi. Il a partagé avantageusement son fils aîné. Être posté avantageusement. Parler avantageusement de ses amis.

AVANTAGEUX, EUSE, adj. Qui apporte de l'avantage, qui produit de l'avantage. Je ne vois pas en quoi cela vous est avantageux. Ce n'est pas une chose qui vous soit avantageuse. Elle a trouvé un parti avantageux. Condition avantageuse. Traité avantageux. L'estime que vous faites de moi m'est bien avantageuse. Poste avantageux. Il est avantageux d'avoir l'estime publique.

On dit, Une taille avantageuse, pour dire, Une grande taille, avec une mine noble & haute. Et Une couleur, une coiffure, une parure avantageuse, pour dire, Une couleur, une coiffure, une parure qui sied très-bien.

AVANTAGEUX signifie quelquefois, Confiant, présomptueux, qui cherche à prendre avantage sur les autres, qui se prévaut de la facilité des autres, & qui en abuse. C'est un homme avantageux en paroles. C'est un homme avantageux à qui il ne faut rien céder.

On dit d'Un homme qui est attentif à prendre toutes sortes d'avantages au jeu, & à profiter de tout, qu'Il est avantageux au jeu.

AVANTIN. s.m. Voyez CROSSETTE.

AVARE. adj. de t. g. Qui a trop d'attachement aux richesses. Vieillard avare. Humeur avare. Il est si avare, qu'il se plaint toutes choses.

On dit figurément, que Le ciel, que la nature, que la fortune a été avare de ses dons envers quelqu'un, pour dire, qu'Il n'a pas reçu de grands avantages de la nature, ni de la fortune. Et au contraire, que Le ciel, que la nature, que la fortune ne lui a pas été avare de ses dons, pour dire, qu'Il a été bien traité de la nature, de la fortune.

On dit aussi, Être avare de ses louanges, de ses visites, pour dire, N'aimer pas à donner des louanges, à faire beaucoup de visites. Et Être avare du temps, pour dire, Être bon ménager de son temps, ne vouloir point perdre de temps.

AVARE est aussi substantif. C'est un avare. L'avare ne manque pas moins de ce qu'il a, que de ce qu'il n'a pas.

AVARICE. s.f. Amour excessif des richesses. [alt p. 88] Sale avarice. Avarice insatiable. Avarice sordide. Il se plaint tout par avarice, par pure avarice. Son avarice le fait vivre dans une épargne sordide.

AVARICIEUX, EUSE. adj. Qui est avare. Homme avaricieux. Femme avaricieuse. Humeur avaricieuse.

Il est aussi substantif. C'est un avaricieux. C'est une avaricieuse. Il est familier.

AVARIE. s.f. Terme de Marine. Dommage arrivé à un vaisseau, ou aux marchandises dont il est chargé depuis le départ jusqu'au retour.

Il se dit aussi d'Un droit qu'on paye dans un Port.

AUBADE. s.f. Concert de Musique ou d'Instrumens que l'on donne vers l'aube du jour, à la porte, ou sous les fenêtres d'une personne. Donner une aubade. Donner des aubades.

AUBADE se dit figurément & à contre-sens, d'Une insulte, d'un vacarme qu'on fait à quelqu'un. Il en a eu l'aubade. Il en aura l'aubade tout du long. On lui en a donné l'aubade. Il a eu une étrange aubade, une furieuse aubade.

AUBAIN. s.m. Terme de Chancellerie & de Palais. Étranger qui n'est pas naturalisé dans le pays où il demeure.

AUBAINE. s.f. Succession aux biens d'un Étranger qui meurt dans un pays où il n'est pas naturalisé. L'aubaine appartient au Roi. Le Roi a droit d'aubaine. Ce Seigneur a droit d'aubaine.

AUBAINE se dit figurément De tout avantage inespéré qui arrive à quelqu'un. Il lui est arrivé une succession qu'il n'espéroit pas, c'est une bonne aubaine pour lui.

AUBE. s.f. Vêtement Ecclésiastique qui est fait de toile blanche, & qui descend jusqu'aux talons. Vêtir une aube. Ceindre une aube.

AUBE. s.f. La pointe du jour. Il ne se met guère seul. L'aube du jour. Je me suis levé dès l'aube du jour.

AUBÉPIN. s.m. ou AUBÉPINE. s.f. Petit arbrisseau épineux, qui produit de petites fleurs blanches par bouquets d'une odeur très-agréable. Des branches d'Aubépine. L'Aubépine fleurit au mois de Mai. Le Rossignol aime l'Aubépine, & y fait ordinairement son nid. Le mot d'Aubépine est beaucoup plus d'usage que celui d'Aubépin, qui ne se trouve que dans des Poësies anciennes.

AUBERE. adj. de t. g. Qui se dit d'un cheval dont le poil est couleur de pêcher, entre le blanc & le bai.

AUBERGE. s.f. Maison où l'on donne à manger à tant par repas, & où on loge en chambre garnie. Bonne auberge. On fait bonne chère dans notre auberge. Tenir auberge.

En parlant de l'Ordre de Malte, Auberge se dit particulièrement du lieu où les Chevaliers de chaque Langue sont nourris à Malte en commun. Il y a une auberge séparée pour chaque Langue. L'auberge de France. L'auberge de Provence. L'auberge d'Auvergne. L'auberge d'Allemagne. Un Commandeur qui tient auberge. C'est un tel qui tient l'auberge de France.

AUBERGISTE. s.m. Celui qui tient Auberge. Il mange chez un Aubergiste.

AUBIER. s.m. Arbre fort dur, qui ressemble un peu au Cornouiller, & qui porte son fruit en grappe.

AUBIER. s.m. Le bois tendre & blanchâtre qui est entre l'écorce & le corps de l'arbre. Cet

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