Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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branches ou de leurs tiges. — "Cueillir des pommes, des rôses, des pois, etc. — Figurément, cueillir des palmes, des lauriers, remporter des victoires.
   CUEILLOIR; Panier dans lequel on met les fruits que l'on cueuille.

CUEILLEUR


CUEILLEUR, EûSE, s. m. et f. On ne le dit que dans cette phrâse proverbiale: "Il est fait en cueilleur de pommes; elle est faite comme une cueilleûse d'herbes; mal vétu, mal vétue.

CUIDER


*CUIDER, v. n. Vieux mot, qui signifie croire.
   Un Boucher, Consul de village,
   Fut envoyé loin pour chercher
   Un Prêcheur, docte personnage,
   Qui vint en carême prêcher.
   On en fit de lui aprocher
   Demi-douzaine en un couvent,
   Le plus grâs fut pris du Boucher,
   Cuidant qu'il fût le plus savant.
       Mermet, anc. Poète.
La Fontaine a encôre employé ce vieux mot.
   Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
   Qui souvent s'engeigne soi-même.

CUILLER


CUILLER, s. f. [On prononce fortement l'r finale, comme dans fer et mer. Acad. — Pron. cu-glièr; mouillez les ll; 2e ê ouv.] Ustensile de table, dont on se sert ordinairement pour manger le potage, pour le servir, et à d'autres usages. "Cuiller de bois, d'argent, d' étain. Cuiller à pot, à potage, à ragoût, à olives, etc.
   Rem. 1°. Il n'y a pas de mot qui ait été écrit de plus de manières diférentes. Cuiller, cuillier, cuillère, cuillière, culière, et même cueiller ou cueillère. cette dernière ortographe et la prononciation qu'elle indique semblerait plus conforme à l'étymologie et au sens du mot, qui vient de cueillir, et qui en est l'instrument, mais elle est, aussi bien que les aûtres, contre, l'usage actuel. — Dans les Provinces Méridionales, plusieurs prononcent keuillé ou keuillère; c'est un gasconisme.
   2°. Du temps de Malherbe, il y eut à la Cour d'Henri IV une grande contestation, s'il falait dire cuiller, ou cuillère. Ceux de delà la Loire, qu'on apelait les gens du pays d'Adiousias, étaient pour le 2d; et ceux de deçà, que Malherbe apelait, du pays de Dieu vous conduise, tenaient pour le 1er. Cette dispute dura si long-temps, qu'elle obligea le Roi d'en demander

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