Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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adv. COURTOISIE, s. f. [Kour-toâ, toâ-ze, zeman, zi-e; 2e lon. 3ee muet au 2d et 3e, lon. au 4e.] Civil, afable, gracieux, poli. — D'une manière courtoise. = Civilité, politesse: "Il est fort courtois; il n'est guère courtois. "Il le reçut fort courtoisement. Il l'a traité avec beaucoup de courtoisie. — Bon ofice rendu: "Je vous remercie de votre courtoisie.
   Rem. Il y a long-temps que ces mots ont cessé d'être du bel usage. Nous disons, dit Bouhours, civil, honnête, civilité, honnêteté. Mrs. de l'Acad. ne les condamnaient point, dans la 1re édit. de leur Dict. Dans les suivantes, ils se contentent de dire que courtois comence à vieillir: ils ne disent rien des aûtres. Dans la dernière, ils disent de l'adj. et de l'adv., qu'ils vieillissent, et du subst., qu'il est du style familier La Bruyère paraît regretter courtois: "Valeur, dit-il, devoit nous conserver valeureux; joie, jovial; Cour, Courtois.

COURU


COURU. Voy. COURIR, à la fin.

COUSIN


COUSIN, SINE, s. m. et f. COUSINAGE, s. m. COUSINER, v. a. [Kou-zein, zine, zinage, ziné.] Il se dit de ceux qui sont issus, ou de deux frères, ou de deux soeurs, ou l'un du frère, l' aûtre de la soeur. "Cousins germains. Les enfans de ceux-ci s'apèlent cousins issus de germains; populairement, cousins seconds. Ceux qui sont plus éloignés s'apèlent cousins au 3e, au 4e degré, et non pas, cousins troisièmes, quatrièmes.
   Rem. 1°. Nos anciens disaient, cousin remué de germains, et on le dit encôre dans la plupart des Provinces: mais on dit, à Paris, issu de germain, et c'est comme il faut dire. Mén.
   2°. COUSIN, n'est pas du beau style; et l'on ne dirait pas aujourd'hui, dans une Tragédie, comme P. Corneille a dit, dans celle d'Horace, que chacun, dans l'armée énemie, reconaît un beau-frère, un cousin.
   3°. En style proverbial, cousin signifie quelquefois ami. "Si vous faites cela, nous ne serons pas cousins. — Si telle chôse m'arrivait, le Roi ne serait pas mon cousin; je m'estimerais plus heureux que le Roi. — On dit aussi burlesquement, qu'un homme est mangé de cousins, quand, sous prétexte de cousinage, une foule d' importuns viènent piquer sa table. C'est un jeu de mots sur les deux sens de cousin, qui signifie, parent, et insecte qui pique. Voyez plus bâs.

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