Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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ABAISSÉ, ÉE, participe Il se dit en termes de Blason, de toutes les pièces placées dans l'écu au-dessous de leur situation ordinaire, & particulièrement du vol des oiseaux, lorsque l'extrémité de leurs ailes est inclinée vers la pointe de l'écu. Vol abaissé.

ABAISSEUR. s.m. Terme d'Anatomie. Nom qui se donne à différens muscles, dont la fonction est d'abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. L'Abaisseur de l'oeil.

ABANDON. s.m. État où est une personne, une chose délaissée. Il est dans un abandon général.

À L'ABANDON manièrede parler adverbiale. Aller à l'abandon. Laisser à l'abandon. Tout est à l'abandon.

ABANDONNEMENT. s.m. Délaissement entier. Il se dit également & de la personne qui abandonne, & de la chose abandonnée. Il est à plaindre dans l'abandonnement où il est de tous ses parens & de tous ses amis. Il a fait un abandonnement général de tous ses biens.

ABANDONNEMENT mis sans régime, signifie Déréglement excessif dans la conduite, dans les moeurs. Prostitution. Abandonnement infame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement.

ABANDONNER. v.a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre l'ont contraint d'abandonner sa maison. Il a abandonné le pays. Abandonner sa femme & ses enfans. Dieu n'abandonne pas les siens. Vous m'avez abandonné dans le besoin, au besoin. Abandonner la poursuite d'une affaire. Abandonner une cause.

On dit qu'Un père a abandonné son fils, qu'il l'a entièrement abandonné, pour dire, qu'Il ne prend plus aucun soin de lui, qu'Il ne s'en met plus en peine.

On dit, Abandonner une succession, abandonner ses prétentions, pour dire, Y renoncer entièrement.

On dit que les Médecins ont abandonné un malade, pour dire, qu'Ils ont cessé de le voir, ou qu'Ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu'ils désespèrent de sa guérison.

ABANDONNER signifie aussi, Laisser en proie, exposer, livrer; & il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, l'abandonner à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci, à la discrétion, à la miséricorde.

On dit, Abandonner un Ecclésiastique au bras séculier, pour dire, Le renvoyer au Juge laïque, afin qu'il le punisse selon les loix. Et proverbialement & figurément en parlant de quelque chose à boire ou à manger, qu'on veut bien laisser aux Domestiques, on dit qu'Il faut l'abandonner au bras séculier.

On dit dans le langage de l'Écriture, que Dieu abandonne souvent les méchans à leur sens réprouvé, pour dire, qu'Il les laisse s'endurcir dans leur péché.

On dit aussi, Abandonner une chose, une personne à quelqu'un, pour dire, [alt p. 3] Lui permettre d'en faire ce qu'il lui plaira, lui en laisser l'entière disposition. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Vous vous plaignez de cet homme, je vous l'abandonne. On dit aussi, qu'Un père a abandonné son fils, le soin de son fils, à la conduite de quelqu'un, pour dire, qu'Il en a chargé quelqu'un sur qui il s'en repose.

S'ABANDONNER. v. récipr. Se laisser aller, se livrer à quelque chose sans aucune retenue, sans aucune réserve. S'abandonner à la débauche, au vice. S'abandonner à ses passions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S'abandonner à la joie.

On dit, S'abandonner à la Providence, pour dire, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. Et, S'abandonner à la fortune, pour dire, Laisser aller les choses au hasard.

Et d'une femme qui se prostitue, on dit que C'est une femme qui s'abandonne à tout le monde. En ce sens, il se dit aussi absolument. Les mauvais exemples d'une mère portent quelquefois une fille à s'abandonner.

ABANDONNÉ, ÉE, participe Il est aussi substantif, & alors il se dit d'un homme perdu de libertinage & de débauche, & d'une femme qui se prostitue. C'est un abandonné, c'est une abandonnée. Il est plus en usage en parlant des femmes.

ABAQUE. s.m. Voyez TAILLOIR.

ABASOURDIR. v.a. Étourdir, consterner, accabler. Il a été abasourdi du coup. Cette nouvelle l'a abasourdi.

ABASOURDI, IE, participe .

ABATAGE. s.m. Signifie entre Marchands de bois, la peine & les frais pour abattre les bois qui sont sur pied. C'est à l'acheteur à payer l'abatage.

ABÂTARDIR. v.a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer. Il ne se dit qu'au figuré. La longue servitude abâtardit le courage.

S'ABÂTARDIR. v. récipr. Les jeunes gens s'abâtardissent dans l'oisiveté, dans les délices. Ce plant de vigne s'est abâtardi.

ABÂTARDI, IE, participe Le coeur abâtardi. Le courage abâtardi.

ABÂTARDISSEMENT. s.m. Altération d'une chose, déchet, diminution. L'abâtardissement du courage. L'abâtardissement du plant fait que le vin devient mauvais.

ABATELLEMENT. s.m. Terme de commerce du Levant. Sentence portant interdiction contre ceux qui désavouent leurs marchés, ou qui refusent de payer leurs dettes.

ABAT-JOUR. s.m. Sorte de fenêtre dont l'appui est en talus, afin que le jour qui vient d'en-haut, se communique plus facilement dans le lieu où elle est pratiquée. Les Marchands ont des abat-jours dans leurs magasins pour faire paroître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des Églises sont taillées en abat-jour.

ABATIS. s.m. Quantité de choses abattues, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarassèrent les chemins par de grands abatis d'arbres. Cette rue est bouchée par un abatis de maisons.

On dit aussi, Faire un abatis, un grand abatis de gibier, pour dire, En tuer beaucoup.

On appelle aussi Abatis, les pieds, la tête, le cou, les ailerons, &c. des volailles. Des abatis de dindon, &c.

ABATTEMENT. s.m. Affoiblissement, diminution de forces ou de courage. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis dans un étrange abattement.

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