Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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2e è moy. 3e é fer. tout bref.] 1°. Destiner, attribuer, hypothéquer. En ce sens il régit le datif. (la prép. à) On a affecté les revenus de ces bénéfices au paiement des pensions. On a affecté et hypothéqué cette terre au remboursement des sommes empruntées. = 2°. Faire les choses avec dessein ou avec ostentation. Il affecte un langage recherché. Il affecte de la modestie, elle affecte de l'indifférence. — En ce sens, il se dit aussi neutralement avec de devant les verbes. "Pourquoi affectez-vous de paroitre méchant? = 3°. Faire une fâcheuse impression (Médec.) "Il est à craindre que l'usage de cet aliment n' affecte votre poitrine. = 4°. Toucher: "cela l'affecte beaucoup, il en est beaucoup affecté; il s'en affecte extrêmement: ou sans régime, il s'affecte aisément et toujours fortement
   Etre affecté à, être destiné, hypothéqué. Voy. n°. 1. Etre affecté de, être touché. Voy. n°. 4. être affecté de la poitrine, avoir la poitrine affectée. Voyez n°. 3.

AFFECTIF


AFFECTIF, ÎVE, adj. [l'f se prononce au masc. l'î est long au fém. î-ve; 2e è moy. 4e e muet.] Il ne se dit qu'en matière de dévotion, des persones et des chôses: "Il est fort affectif quand il parle de Dieu. Un discours affectif, plein d'onction. — Suivant Bouhours, affectif ne se dit pas pour affectueux; cela est vrai pour les chôses profanes.

AFFECTION


AFFECTION, ou AFECTION, s. f. [Afèk--cion, et en vers ci-on.] Amour, attachement. Affection paternelle, maternelle. Avoir de l'affection pour quelqu'un. Mettre son affection à une persone, à une chôse. — Porter de l'affection à une persone, etc.
   * Rem. 1°. On le disait autrefois pour passion, envie, desir, avec la prép. de devant les verbes. "J'ai une grande affection de vous servir: on ne le dit plus, depuis la remarque du P. Bouhours. = On disait aussi avoir de l'affection pour le mérite de, pour votre mérite; c'est encore du vieux langage. Avoir de l'affection pour, ne se dit que des persones.
   * 2°. Ce substantif ne se dit au pluriel que dans le langage ascétique. "Il sembloit que le même esprit qui a dicté ces passages aux Prophètes, les lui inspirât, (à M. Seguier) pour en tirer les plus tendres affections. Mascar. Hors de-là, on l'emploie au singulier, même quand on parle de plusieurs.

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