Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page A053b

Car, avec la prép. de, affectation a un autre sens, et signifie prétention à.. L'affectation de la tyrannie. — Ou dessein marqué: l'affectation de parler toujours de soi. Joint au pron. possessif à, vaut mieux: "Son affectation à paroître populaire. H. des Tud.Affectation, Afféterie. Voyez AFFECTÉ.
   * Rem. 1°. Affectation a un sens actif: il se dit de celui qui affecte, et non de celui qui est affecté. Il en est qui disent mal-à-propos, son affectation est visible, pour dire, le sentiment dont il est affecté, sa préocupation, son chagrin. C'est un barbarisme.
   * 2°. On dit, sans acception de persone: Bossuet, pour exprimer la même chôse, a dit sans affectation: "Je me contente d'être prêt à exposer mes sentimens, sans affectation de qui que ce soit. L'expression pèche contre l'usage et l'analogie. Affecter ne se dit pas des persones. Affectation ne doit donc pas leur être apliqué.

AFFECTÉ


AFFECTÉ, ÉE, adj. [Afèkté, té-e, 2e è moy. 3e é fer. long au 2e] Qui n'est pas naturel; plein d'affectation et de prétention. Il se dit des persones et des chôses. Il est fort affecté dans tout ce qu'il fait; manières affectées, gestes affectés. = Affecté de... affecté à... Voy. AFFECTER.
   Rem. Il semble à la Touche qu'affété marque de la coquetterie; et qu'affecté désigne d' ordinaire la passion qu'on a pour des manières singulières. Il en est de même d'Afféterie et d'affectation. — On peut ajouter que, dans l'afféterie il y a quelque chôse de plus puérile et de plus ridicule; qu'elle est plus que l'autre l'effet du naturel, et qu'il y a plus de dessein et de réflexion dans l'affectation. "Elle le prit par ses petites afféteries. "Il met de l'affectation à tout ce qu'il dit, à tout ce qu'il fait. Dans le langage, on dit plutôt afféterie pour le ton et la prononciation, et affectation pour le choix des termes. Enfin, affectation se dit plutôt des hommes, et affeterie des femmes, et des hommes qui sont femmes sur bien des articles. "C'est une femme affétée; c'est une petite affetée, et non pas femme affectée; petite affectée. — L'on voit par le 2e exemple, qui est dans la Touche, que selon lui, on peut employer affétée comme substantif, ce que je ne crois pas. L'Acad. ne le met point.

AFFECTER


AFFECTER, v. act. et neut. [Afèkté,

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.