Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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2°. De toutes les chôses qu'on a à discuter: affaire d'honneur, d'intérêt. 3°. Des soins, peines, embarras, démêlés: affaire fâcheuse; s'atirer des affaires; cela lui a fait une affaire, etc. 4°. Des actions de guerre: Il y a eu une affaire; il a fait des merveilles dans la dernière affaire.
   Avoir affaire régit à ou avec pour les persones, et de pour les chôses. On ne doit pas s' en servir en parlant des femmes, ou à des femmes, parce qu'il a un sens peu honnête. Pour les hommes, on dit: vous aurez affaire à moi; il a affaire à (ou avec une) forte partie. * — M. Moreau et d'autres Ecrivains coupent affaire en deux: à faire. "Il avoit à faire à un jeune ambitieux. C'est contre l'usage. — Avoir affaire de, avoir besoin de. Qu'ai-je affaire de cela? J'ai bien affaire de cet homme-là (ironiquement.) Qu'ai-je affaire de me tant tourmenter? — En style proverbial, avoir affaire à la veuve et aux héritiers, c'est avoir à traiter pour une même affaire avec différentes persones, sur-tout si leurs intérêts sont oposés.
   Entrer dans une affaire: s'en mêler, y contribuer: "Il paroissoit être entré plus qu'aucun autre dans cette affaire. Let. Edif.
   Faire une affaire à. "Tout ce que je crains, c'est qu'elles ne vous fassent quelque méchante affaire. — On dit en ce sens: se faire des affaires.
   Être hors d'affaire; tirer d'affaire, de danger, d'embarras. "Il est hors d'affaire; un jeune Médecin l'a tiré d'affaire. Th. d'Éd. — Se tirer d' affaire. "On porta une ancre au large, et nous nous tirâmes d'affaire. Let. Édif. "J'ai choisi quelques pensées de Pascal: j'ai mis les réponses au bas: vous jugerez comment je me suis tiré d'affaire. Volt. On en a jugé, mais non pas à l'avantage de Voltaire. * On dit encore d'une chôse qui nous acomoderait, qu'elle ferait bien notre affaire. La Fontaine dit seroit, qui n'est pas si bon.
   Le moindre grain de bled seroit mieux mon affaire.

AFFAIRÉ


AFFAIRÉ, ÉE, adj. [Afèré, ré-e; 2e è moy. 3 é fer. long au 2d.] Qui a bien des affaires. Il n' est que du style familier. On le dit même souvent en riant et en se moquant.

AFFAISSÉ


AFFAISSÉ, ÉE, adj. et partic. [Afècé, 2e è moy. 3e é fer. long au 2d. cé-e.] Il se dit ordinairement avec la prép. sous, au propre et au figuré. "Le plancher fut affaissé sous le poids d'un trop gros tâs de bled. "Le génie Anglais parut tout-à-fait afaissé sous la puissance

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