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Les Chrétiens étoient des bestiaires de cette espece; quelques - uns même d'entr'eux, bien que citoyens Romains, n'en étoient pas exempts, quoiqu'ils dûssent l'être suivant les lois.
La seconde espece des bestiaires étoit composée, ainsi que l'observe Seneque, de jeunes gens qui pour acquérir de l'expérience au maniement des armes, combattoient quelquefois contre les bêtes, & quelquefois les uns contre les autres; ou des braves qui vouloient bien s'exposer à ces dangereux combats pour montrer leur courage & leur adresse. Auguste excita les jeunes gens de la premiere qualité à ce genre d'exercice; Néron s'y exposa; & Commode pour en être sorti vainqueur, acquit le titre d'Hercule Romain.
Vigenere ajoûte deux autres especes de bestiaires: les premiers qui l'étoient par état, combattoient pour de l'argent; les seconds qui se présentoient armés, & plusieurs ensemble, combauoient en liberté contre un certain nombre de bêtes. (G)
BESTIALITE (Page 2:214)
BESTIALITE, (en Doit.) est le crime d'un homme ou d'une femme qui auroit un commerce charnel avec une bête. Ce crime se punit par le feu: on brûle même l'animal qui a été l'instrument du crime. (H)
BESTIAUX (Page 2:214)
BESTIAUX, voyez
BESTION ou LION (Page 2:214)
BESTION ou LION, s. m. (Marine.) c'est le bec
ou la pointe de l'éperon à l'avant des porte - vergues.
Les matelots donnent ce nom à la figure qu'on y
met, & qui communément représente quelqu'animal.
Quelques - uns le nomment le lion, parce qu'autrefois
la plûpart des vaisseaux Hollandois portoient à la
pointe de l'éperon la figure de cet animal. Aujourd'hui l'on y met différentes sortes de figures. V.
BETAIL (Page 2:214)
* BETAIL, s. m. (OEconom. rust.) on comprend
sous ce terme toutes les bêtes à quatre piés qui servent
à la nourriture de l'homme & à la culture des
terres. On les distribue en bêtes à cornes & en bêtes
à laine. Les bêtes à cornes sont les boeufs & les vaches;
& les bêtes à laine sont les moutons & les brebis: on peut y ajoûter les boucs & les chevres. Il est
inutile de s'étendre sur les secours & sur les revenus
qu'on tire des bestiaux; voyez aux articles
BETANCOS (Page 2:214)
* BETANCOS, (Géog.) petite ville d'Espagne dans la Galice, sur le Mandéo. Long. 9. 40. lat. 43. 21.
BETE, ANIMAL, BRUTE (Page 2:214)
* BETE, ANIMAL, BRUTE, (Gramm.) Bête se prend souvent par opposition à homme; ainsi on dit: l'homme à une ame, mais quelques philosophes n'en accordent point aux bêtes. Brute est un terme de mépris qu'on n'applique aux bêtes & à l'homme qu'en mauvaise part. Il s'abandonne à toute la fureur de son pen -
On ne sait si les bêtes sont gouvernées par les lois
générales du mouvement, ou par une motion particuliere: l'un & l'autre sentiment a ses difficultés. V.
l'article
Quoi qu'il en soit, on ne peut penser que les bêtes ayent avec Dieu un rapport plus intime que les autres parties du monde matériel; sans quoi, qui de nous oseroit sans scrupule mettre la main sur elles, & répandre leur sang? qui pourroit tuer un agneau en sûreté de conscience? Le sentiment qu'elles ont, de quelque nature qu'il soit, ne leur sert que dans le rapport qu'elles ont entr'elles, ou avec d'autres êtres particuliers, ou avec elles - mêmes. Par l'attrait du plaisir elles conservent leur être particulier; & par le même attrait elles conservent leur espece. J'ai dit attrait du plaisir, au défaut d'une autre expression plus exacte; car si les bêtes étoient capables de cette même sensation que nous nommons plaisir, il y auroit une cruauté inoüie à leur faire du mal: elles ont des lois naturelles, parce qu'elles sont unies par des besoins, des intérêts, &c. mais elles n'en ont point de positives, parce qu'elles ne sont point unies par la connoissance. Elles ne semblent pas cependant suivre invariablement leurs lois naturelles; & les plantes en qui nous n'admettons ni connoissance ni sentiment, y sont plus soûmises.
Les bêtes n'ont point les suprèmes avantages que
nous avons; elles en ont que nous n'avons pas: elles
n'ont pas nos espérances, mais elles n'ont pas nos
craintes: elles subissent comme nous la mort, mais
c'est sans la connoître; la plûpart même se conservent
mieux que nous, & ne font pas un aussi mauvais usage
de leurs passions. Voyez les articles
Bêtes (Page 2:214)
Les profanes condamnoient au supplice des bêtes les premiers Chrétiens, qui loin de se défendre, se laissoient massacrer comme des agneaux.
Mais les bêtes féroces ne servoient pas seulement dans les amphithéatres; il y avoit chez les Grecs & les Romains des gens qui les apprivoisoient, leur apprenoient des tours de souplesse, & les rendoient dociles au joug, si l'on en croit les monumens & les Poëtes. On voit dans plusieurs morceaux antiques des léopards, des lions, des pantheres, des cerfs, &c. attelés. On lit dans Martial que les léopards ont été subjugués, les tigres conduits avec le foüet, les cerfs bridés, les ours emmuselés, les sangliers conduits au licou, les bisontes, ou taureaux sauvages, mis aux chars, &c.
Les Grecs, dit le savant pere de Montfaucon, l'emportoient sur les Romains dans cet art, ainsi qu'en plusieurs autres: on vit dans la seule pompe de Ptolemée Philadelphe, vingt - quatre chars tirés par des éléphans, soixante par des boucs, douze par des lions, sept par des orix, cinq par des bufles, huit par des autruches, & quatre par des zebres.
L'empereur Eliogabale fit tirer son char par quatre
chiens d'une grandeur énorme; il parut en public
traîné par quatre cerfs; il fit une autre fois atteler des
lions & des tigres: dans ces occasions il prenoit les
habits des dieux auxquels ces animaux étoient consacrés.
Voyez
Bêtes (Page 2:215)
Bête chevaline (Page 2:215)
Bête (Page 2:215)
Encommençant, chaque joüeur met devant soi une siche & deux jettons, l'un pour le jeu, & l'autre pour le roi de triomphe, quoique celui qui l'a ne joüe pas; suffisant pour cela que le coup se joüe; & celui qui méle y en ajoûte un troisieme, qui le fait reconnoître pour avoir mélé les cartes. Celui qui gagne tire les jettons & une fiche, & ainsi des autres à tous les coups, jusqu'à ce que toutes les fiches soient gagnées; après quoi chacun en remet une autre, & l'on recommence comme auparavant. Celui qui fait joüer, & a toutes les mains, gagne tous les jettons, tout ce qui est sur jeu, fût - ce des bêtes qui n'y auroient pas été mises pour le coup, & même les fiches; & outre cela chaque joüeur est encore obligé de lui payer un jetton: s'il ne fait pas toutes les mains, il n'a pour l'avoir entrepris, que la peine & le chagrin de ne les avoir pas faites. Mais lorsque celui qui fait joüer ne leve pas trois mains, ou les deux premieres, lorsqu'elles sont partagées entre les joüeurs, il fait la bête, c'est - à - dire, qu'il met autant de jettons qu'il en auroit tiré s'il eût gagné. Ainsi si le coup étoit simple, c'est - à - dire, qu'il n'y eût pas sur le jeu des bêtes faites précédemment, & si l'on étoit cinq, celui qui feroit la bête ne la feroit que de onze jettons, parce que la fiche & le jetton que chacun met devant soi en fait dix, & celui qui mêle met le onzieme. Cependant il peut avoir été réglé entre les joüeurs de mettre moins devant soi; alors la bête seroit proportionnee au nombre de jettons fixé.
L'on voit que dans les onze jettons dont nous venons de parler plus haut, nous ne comprenons pas celui qui est destiné pour le roi de triomphe, qu'il laisseroit cependant, si faisant joüer il perdoit le coup: mais quand le roi les tire, chaque joüeur en met de nouveaux pour le coup suivant. Toute bête simple doit aller sur le coup où elle a été faite; & s'il y en avoit plusieurs simples faites d'un même coup, elles iroient toutes ensemble. Mais les bêtes doubles doivent aller les unes après les autres dans les coups suivans, & toûjours les plus grosses les premieres.
Lorsqu'il y a une bête sur le jeu, les autres joüeurs ne mettent point de jettons, excepté celui qui mêle, qui donne le sien à l'ordinaire. Celui qui gagne lors qu'il y a une bête double au jeu, leve outre la bête une fiche, & tous les jettons qui sont au jeu; & fait la bête proportionnellement au gain, lorsqu'il perd. Quand nous avons dit que pour gagner il falloit au moins faire les deux premieres mains, c'est bien entendu qu'aucun des joüeurs n'en fait trois; puisqu'alors on perd comme si on les eût faites le dernier.
Il arrive assez souvent dans ce jeu que deux joüeurs
se disputent le gain du coup, parce que celui qui a
fait joüer d'abord, n'empêche point de joüer aussi
qui conque se trouve un assez beau jeu pour l'emporter
sur lui & sur tous les joüeurs qui se liguent contre
lui en faveur du premier joüeur; parce que le second
risque de perdre le double de ce qui est au jeu: ce qui
fait voir qu'on ne dit point contre, sans un très beau
jeu. On n'est plus reçû à le dire, quand une fois
la premiere carte est jettée. Toute l'habileté des
joüeurs consiste à forcer celui qui fait joüer à surcouper,
ou à se défaire de leurs bonnes cartes à propos,
pour donner plus de force à ceux qui sont en
état de le faire perdre; ce qui cependant n'est de loi
que dans le cas où il n'y a point de vole à craindre.
On doit au contraire garder tout ce qui peut l'empêcher,
lorsqu'on en est menacé. On doit encore fournir
de la couleur joüée; couper si l'on n'en a point;
& si quelque autre avoit déjà coupé, il faudroit le
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