ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"160"> rendent le travail très - pénible. C'est à la Physique à chercher un remede à cet inconvénient.

Il ne me reste plus qu'une observation à faire, c'est sur la découverte de la baudruche. Comment les hommes se sont - ils avisés d'aller chercher sur le boyau du boeuf cette pellicule déliée, sans laquelle ils auroient eu bien de la peine à étendre l'or? Ce ne sont sûrement pas des considérations philosophiques qui les ont conduits là. La baudruche étoit - elle trouvée avant qu'on l'employât à cet usage; ou bien est - ce le besoin qu'on en avoit qui l'a fait chercher?

Battre (Page 2:160)

Battre, en terme de Cardeur de laine, c'est préparer la laine pour être huilée, en la secoüant sur une claie avec des baguettes, pour en ôter la poussiere.

Battre (Page 2:160)

Battre, en terme de Filassier, c'est écraser & adoucir la filasse à coups de maillet de bois.

Battre (Page 2:160)

Battre une allée, c'est après qu'elle est régalée, en affermir la terre avec la batte, pour la recouvrir ensuite de sable.

Battre la chaude (Page 2:160)

Battre la chaude, terme d'ancien monnoyage; avant la decouverte du laminoir, on battoit les lingots d'or, d'argent, &c. sur l'enclume à grands coups de marteau, après avoir été retirés du moule; ensuite on les donnoit aux ouvriers afin de recevoir les préparations nécessaires pour être empreints.

Battre (Page 2:160)

Battre, en terme de Potier; c'est étendre à la main un creuset, par exemple, sur son moule. Voyez Moule.

Battre du Papier (Page 2:160)

Battre du Papier, terme de Papetier, signifie l'applatir, & le rendre uni en le battant sur la pierre avec un marteau pesant, dont le manche est court & la masse large. Voyez Papier.

Dans les manufactures de papier, on se sert pour battre le papier & le lisser, d'un marteau, ou plûtôt d'une grosse masse de bois B fort pesante, emmanchée d'un long manche C aussi de bois, auquel l'arbre de la roue du moulin à papier, donne le mouvement par le moyen de plusieurs leviers ou morceaux de bois, qui sortent de cet arbre, & qui appuient sur l'extrémité du manche du marteau; l'ouvrier A est assis dans un creux, afin d'avoir les mains de niveau à la pierre D, sur laquelle il change le papier continuellement de place, pour le faire battre également partout: il a autour de lui différentes piles de papier G G G, desquelles les unes sont le papier qu'il a retiré de dessous le marteau; & les autres celui qu'il doit y mettre.

Battre (Page 2:160)

Battre les livres pour les relier: le batteur doit tenir de la main droite un marteau pesant environ neuf à dix livres, & de la main gauche une partie du livre, que l'on nomme une battée, tel que Pl. I. du Relieur, figure A. Son ouvrage est d'applatir les feuilles du livre avec art, pour que le livre soit facile à s'ouvrir. Il y a des papiers fort difficiles à unir.

Battre (Page 2:160)

Battre les cartons; on bat sur la pierre à battre les cartons quand ils sont attachés au volume, pour en applanir toutes les inégalités.

Battre (Page 2:160)

Battre les ficelles; lorsque les ficelles sont passées dans les cartons, on en applatit les bouts avec le marteau à endosser sur la pierre à parer, pour éviter qu'elles fassent de l'élevation sous la couverture. On dit aussi rabbaisser les ficelles.

Battre (Page 2:160)

Battre les plats; lorsque le livre est marbré sur le plat & que la couleur est seche, on bat le plat sur la pierre à battre avec le marteau à battre pour mieux effacer toutes les inégalités, s'il en est resté, & pour renforcir la couverture.

Battre (Page 2:160)

Battre devant, se dit chez les ouvriers qui s'occupent à battre un morceau de fer sur l'enclume, de ceux qui aident le forgeron avec de gros marteaux, & qui sont placés devant lui ou à ses côtés.

Battre (Page 2:160)

Battre du tan; terme de Taneur, qui signifie concasser de l'écorce de chêne dans des mortiers, ou la faire reduire en poudre sous les pilons d'un moulin. Voyez Tan.

Battre (Page 2:160)

Battre une dame au jeu du revertier, c'est mettre une dame sur la même fleche où étoit placée celle de son adversaire. Quand toutes les dames sont battues hors du jeu, on ne peut plus joüer, à moins qu'on ne les ait toutes rentrées.

Battre (Page 2:160)

* Battre au tric - trac, c'est en comptant de la droite à la gauche les points amenés par les dés, tomber de la fleche la plus voisine d'une de ses dames, sur une fleche de son adversaire où il n'y ait qu'une dame, cette dame découverte est battue, si le dernier point d'un des dés ou de tous les deux tombe sur elle.

On peut battre de trois façons; d'un dé, de l'autre, & des deux ensemble.

On bat par doublets, lorsqu'on a amené le même point des deux dés, comme deux quatre, deux cinq, &c.

On bat à faux, lorsqu'en comptant les points amenés par les deux dés, le dernier point de l'un & de l'autre des dés tombe sur une fleche de l'adversaire couverte de deux dames.

On gagne sur une dame battue simplement & d'une façon, dans le grand jan, deux points; de deux façons, quatre; de trois façons, six.

On gagne sur une dame battue par doublets dans le grand jan, quatre points; six dans le petit jan.

Quand on bat à faux, on perd ce qu'on eût gagné en battant bien.

On bat le coin comme une dame, quand on a le sien & que l'adversaire ne l'a pas.

On bat les deux coins quand on n'a que deux dames abattues, & que les points amenés par l'un & l'autre dés tombent tous les deux sur le coin.

On gagne quatre points quand on bat le coin ou les deux coins simplement; six quand on les bat par doublets.

On en perd autant si on bat le coin à faux; ce qui arrive quand on n'a que deux dames abattues, & que l'adversaire a son coin.

Il y a encore d'autres manieres de battre. Voyez Trictrac, Dame, Fleche , &c.

BATTU (Page 2:160)

BATTU, adj. (Marine.) vaisseau battu de la tempête, se dit d'un vaisseau qui ayant essuyé des coups de vent, se trouve tourmenté ou maltraité par la mer. (Z)

Battu (Page 2:160)

Battu, adj. se dit, dans les manufactures de soie, des ouvrages où il est entré beaucoup d'or & d'argent: on dit ce brocard est tout battu d'or.

Battu (Page 2:160)

Battu, adj. pris subst. se dit chez les Tireurs d'or, du trait d'or ou d'argent quand il est écaché. Voyez Trait & Tireur d'or.

Battu, Pas battu (Page 2:160)

Battu, Pas battu. Voyez Pas.

BATTUE (Page 2:160)

* BATTUE (faire la), dans les endroits où l'on tire la soie. Voyez les articles Soie & Tirage. C'est l'opération qui succede au tirage, & à la séparation des cocons. Elle consiste à foüetter avec un balai les cocons dans la bassine pleine d'eau chaude, & placée devant la machine à tirer la soie, afin d'en séparer & démêler des brins ou fils, & en commencer ou continuer le tirage. Voyez Soie.

Battue (Page 2:160)

* Battue, s. f. (Chass.) maniere de chasser le loup; c'est la plus dangereuse pour les chasseurs & pour les loups; pour les chasseurs, parce que si celui qui conduit cette chasse les dispose mal, ils sont exposés à s'entretuer; pour les loups, parce que les loups effarouchés par une multitude d'enfans & de femmes de tout âge, qui sont armés de bâtons & qui traquent toute une forêt, sont tous chassés & forcés de passer devant les tireurs.

Battue (Page 2:160)

Battue (Pêche); le poisson s'enfonce dans la boue pendant l'hyver; on reconnoît sa grosseur par le creux qu'il y fait. On appelle ce creux la battue du poisson. [p. 161]

BATUECAS ou LOS BATUECAS (Page 2:161)

* BATUECAS ou LOS BATUECAS (Géog.), peuples d'Espagne, dans le royaume de Léon, au diocese de Coria, dans une vallée qu'on appelle le val de Batuecas, couverte par des montagnes presqu'inaccessibles, entre Salamanque au septentrion, Coria au midi, la riviere de Tormes au levant, & la roche de France au couchant. Il n'y a pas plus de 150 ans qu'ils ont été découverts par le duc d'Albe. On conjecture que ce sont des restes des anciens Goths, qui s'étoient refugiés dans cette vallée entre des montagnes fort hautes, où ils avoient échappé aux Maures. D'autres disent au contraire que ce fut là que se retirerent plusieurs anciens Espagnols ou Iberes dans le tems de l'invasion des Goths, & où eux & leurs descendans vécurent separés du commerce du reste des humains, jusqu'à ce que le hasard les fit découvrir par un fugitif, sous le regne de Philippe II. qui leur envoya des ecclésiastiques pour leur prêcher le Christianisme & leur faire changer de moeurs. Ils sont cependant encore aujourd'hui peu policés, & si grossiers, que les Espagnols disent d'un homme rustre qu'il vient des vallées de Batuecas.

BATTURE (Page 2:161)

BATTURE, s. f. (Marine.) c'est un endroit où le fond s'éleve & que la mer couvre, mais où il n'y a pas assez d'eau pour qu'on y puisse passer sans danger. Voyez Basse. (Z)

Batture (Page 2:161)

Batture, composition qu'on met sur les ouvrages de Peinture à plat ou de bossage, comme la sculpture, & sur laquelle on applique de l'or ou du cuivre en feuilles.

Cette composition s'employe chaude, & se fait avec la colle de Flandre & du miel jaune, autant de l'un que de l'autre: on y ajoûte du vinaigre dans la quantité qu'on juge nécessaire pour la faire couler. (R)

BATURIN (Page 2:161)

BATURIN, (Géog.) ville de l'Ukraine, sur la Desne, autrefois résidence du général des Cosaques.

BATUSABER (Page 2:161)

* BATUSABER, (Géog.) ville d'Asie, dans les Indes, dans la partie méridionale de la presqu'île de Malaca.

BATZEN (Page 2:161)

* BATZEN, (Commerce.) monnoie d'Allemagne, qui est en usage sur les bords du Rhin & en Suabe. 22 1/2 batzen valent un florin & demi d'Empire, ce qui revient environ à 3 livres 15 sols argent de France; ainsi un batzen fait quelque chose de plus que trois sous de notre monnoie.

BAU, BAUX, BARROTS (Page 2:161)

BAU, BAUX, BARROTS, c'est, en Marine ou construction de vaisseaux, une solive qui est mise avec plusieurs autres semblables par la largeur ou par le travers du vaisseau, d'un flanc à l'autre, pour affermir les bordages & soûtenir les tillacs. Voyez Pl. V. fig. 1. dans la coupe transversale d'un vaisseau, les baux n° 69 & 119, & dans la Planc. IV. fig. 1. dans la coupe longitudinale d'un vaisseau sous les n° 119 & 69, la situation de ces baux & leur nombre.

Le bout de chaque bau porte sur des pieces de charpente appellées courbâtons ou courbes, qui sont d'une figure triangulaire, & qui entretiennent les baux ou barrots avec les vaigres, voyez dans la Pl. V. fig. 1. les courbâtons n° 70, & les vaigres n° 32; & dans la Planche IV. fig. 1. n° 70 les courbes ou courbâtons du premier pont.

De part & d'autre des écoutilles il y a des barotins ou demi - baux, qui se terminent aux hiloires, & qui sont soûtenus par des arcboutans ou pieces de bois mises de travers entre deux baux. Voyez Planche IV. fig. 1. n° 73, les arcboutans du premier pont, & n° 77 les hiloïres du premier pont.

Il faut remarquer qu'on ne se sert ordinairement du mot bau, que pour le premier pont, & de celui de barrot pour les autres ponts. Voyez Barrot.

Pour donner l'épaisseur & la largeur aux baux du premier pont, la plûpart des constructeurs mettent un pouce & la huitieme partie d'un pouce pour cha<cb-> que dix piés de la longueur du vaisseau, prise de l'étrave à l'étambord, chaque dix piés de long leur donne un pouce de tonture. Il y a aussi plusieurs constructeurs qui ont pour regle de donner aux baux l'épaisseur de l'étrave prise en - dedans.

Il y a d'autres charpentiers qui proportionnent les baux par la largeur du vaisseau. Ils donnent à ceux du premier pont, par chaque cinq piés de largeur, deux pouces d'épaisseur de haut en - bas: mais ils leur donnent un peu plus de largeur si le bois le permet; & comme ceux qui sont à l'avant & à l'arriere n'ont pas tant de largeur que les autres, on peut les tenir un peu moins épais si l'on veut. Ces mêmes charpentiers veulent qu'on leur donne six à sept pouces de rondeur, & qu'on fasse le faux pont sur ce même modele; ils veulent que les baux ou barrots du haut pont soient un tiers moins larges & moins épais que ces premiers, mais ils leur donnent un peu plus de rondeur; ils posent les baux à trois ou quatre piés l'un de l'autre, hormis ceux qui sont aux côtés des écoutilles des vaisseaux marchands, qui chargent toutes sortes de marchandises & de gros balots; ceuxlà se posent à sept piés de distance l'un de l'autre.

Les bouts des baux surmontent de cinq pouces ou cinq pouces & demi les serre - banquieres, & sont assemblés à queue d'aronde. Voyez la Planche V. fig. 1. au n° 68 & 69, le bau & le serre - banquiere du premier pont.

Au devant & au derriere des baux de dale & de lof, on pose des courbes à l'équerre, & il y en a une autre au - dessus du bau de dale, qui est posée le long de la serre - gouttiere & le long de la barre d'arcasse. La serre - gouttiere sente dans le jarlot qu'on fait dans cette courbe.

Maitre bau (Page 2:161)

Maitre bau, (Marine.) c'est celui qui étant le plus long des baux, donne par sa longueur la plus grande largeur au vaisseau; il est posé à l'embelle ou au gros du vaisseau, sur le premier gabarit.

Faux bau (Page 2:161)

Faux bau, (Marine.) ce sont des pieces de bois pareilles aux baux, qui sont mises de six piés en six piés, sous le premier tillac des grands vaisseaux, pour fortifier le fond du bâtiment & former le faux pont. Voyez la Pl. V. fig. prem. les faux - baux cotés 38, & dans la Pl. IV. fig. prem. sous la même cote 38.

On pose le plus souvent les faux - baux à trois piés & demi au - dessous des baux du premier pont, c'est - à - dire dans un vaisseau de 134 piés, pris de l'étrave à l'étambord; & par conséquent de 13 piés ou 13 piés 1/2 de creux depuis le premier pont, & l'on suit à peu près cette proportion dans de plus grands vaisseaux. C'est sur ces faux - baux qu'on fait souvent un faux pont, dans lequel on pratique un retranchement derriere le grand mât, où le faux pont a le plus de hauteur; les soldats y couchent.

Bau de dale (Page 2:161)

Bau de dale, (Marine.) c'est celui qui est le dernier vers l'arriere.

Bau de Lof (Page 2:161)

Bau de Lof, c'est celui qui est le dernier vers l'avant sur l'extrémité. (Z)

BAVAROIS (Page 2:161)

BAVAROIS, (les) s. m. plur. (Géog.) peuples d'Espagne, connus anciennement sous le nom de Boiens ou Boiares. Ce sont les premiers des anciens Germains qui ayent passé les Alpes, pénetré dans la Grece, & qui ayent paru en armes sur les rives du Tibre & du Thermodon. En 493, ils occupoient la partie du Norique, qui étoit le long du Danube, ou ce que nous appellons la haute & moyenne Autriche, avec la seconde Rhetie, contrée située entre l'OEin & le Lech. Ces peuples ont eu & conservé de tout tems une haute réputation de bravoure. Leurs ancêtres vainquirent les peuples du midi, & leurs descendans arrêterent les courses des peuples du Nord.

BAUBIS (Page 2:161)

* BAUBIS, chiens (Chasse.) c'est ainsi qu'on appelle des chiens dressés au lievre, au renard, & au sanglier. On leur coupe presque toute la queue. Ils sont

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