ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"138"> à la sécrétion de la bile, est connu des Anatomistes sous le nom de veine - porte; ce vaisseau est sujet, ainsi que les autres organes, à des maladies, quoiqu'on en trouve rarement la description.

1°. Cependant comme l'action du coeur & des arteres ne peut pas seul conduire le sang de la veineporte dans la veine - cave par le foie, mais que cette opération est favorisée par l'action particuliere de ce vaisseau, & par celle de la capitale de Glisson, quand cette même action se trouve affoiblie par le défaut d'appui & de soutien, ou embarrassée par la rigidité ou le relâchement, le sang s'amasse nécessairement dans toute l'étendue de ce vaisseau; de la naît le gonflement de la partie, l'anxiété, la pesanteur & la corruption de ce sang arrêté, d'où résulte le premier principe de la mélancolie. Il faut alors aider l'action de ce vaisseau par des frictions artificielles, par des secousses ou l'exercice du corps, & par l'usage externe & interne des corroborans. Si ces remedes ne réussissent pas, il faut y joindre ceux qui conviennent spécialement au traitement de la mélancolie.

2°. Si le concours de la circulation du sang de la rate ne diminue point la disposition de stagnation, si naturelle à celui qui est contenu dans le sein de la veine - porre, il arrive souvent des obstructions dans cette partie. Dès qu'une fois elles sont formées par un sang grumeleux, par des compressions extérieures, ou quelque maladie du foie, il en résulte nécessairement un défaut de bile. Tous ces maux demandent l'usage des résolutifs continués long tems, car ce sang rempli de matiere bilieuse, circulant avec lenteur, a une grande disposition à se changer en bile noire.

3°. Le sang étant ainsi amassé, & peu - à - peu altéré, cause des anxiétes, le gonflement des hypocondres, & plusieurs autres maux; mais il s'ouvre quelquefois un chemin pour retrograder par les vaisseaux courts dans le ventricule, par les vaisseaux mésentériques dans les intestins, par les hémorrhoïdaux qui viennent de l'anus, soit au soulagement du malade, soit sans qu'il en ressente aucun bien: tout cela dépend de la quantité & de la nature du sang mélancolique qui s'évacue; cela dépend encore des parties affectées & des symptomes qui accompagnent cette crise, mais le médecin ne doit point la troubler. (D. J.)

Porte (Page 13:138)

Porte, en terme d'Epinglier, faiseur de crochets; est un fil d'archal ou de laiton, presque tourné en cercle, dont les deux extrémités réunies s'éloignent l'une de l'autre, sont recoubées en - dehors, & forment un anneau qui sert d'attache à la porte. Tels sont les signes des noeuds en caracteres astronomiques.

Porte (Page 13:138)

Porte, en terme d'Epinglier; c'est un morceau de bois dans lequel est enfoncé un anneau de la grosseur du fil. L'ouvrier le tient à pleine main, & s'en sert pour conduire le fil sur le moule. Voyez Moule, & les fig. Pl. de l'Epinglier.

Porte (Page 13:138)

Porte, terme de jeu de paume; c'est la partie de la galerie qui est toute ouverte jusqu'en bas, & par où on entre dans le jeu. Il y a deux portes à tous les jeux de paume; une de chaque côté de la corde.

PORTE - AIGUILLE (Page 13:138)

PORTE - AIGUILLE, s. m. instrument de Chirurgie dont on se sert pour embrasser exactement les aiguilles, & leur donner plus de longueur, lorsqu'elles sont si fines & si petites qu'on ne sauroit les tenir avec les doigts. Cet instrument est une tige d'acier ou d'argent, longue de deux pouces, fendue selon presque toute sa longeur, en deux branches, pour former une espece de pincette qui se ferme par le moyen d'un anneau; au - dedans de chaque branche est une petite rainure longitudinale pour loger la tête de l'aiguille: elles se tiennent écartées par leur propre ressort; elles s'approchent quand on glisse l'anneau en avant, & s'ouvrent quand on le retire. La partie postérieure de la tige, qui sert de manche, est une petite tête creuse garnie dans sa cavité de trous semblables à ceux d'un dé à coudre, pour pousser l'aiguille en cas de besoin. Le porte - aiguille n'est peut - être utile que pour faire les sutures aux plaies superficielles. Voyez la fig. 12. Pl. III. La fig. 13. représente une autre espece de porte - aiguille inventé par M. Petit.

Porte - bougie, instrument de Chirurgie, canule d'argent qui a environ cinq pouces de longueur; on l'introduit dans l'urethre jusque sur les carnosités, & on pousse avec le stilet les médicamens qu'on juge convenables. Voyez Carnosité & Bougie.

On peut s'en servir pour porter avec une paille une goutte de beurre d'antimoine sur un polype du nez. Voyez Polype.

Porte - pierre infernale, instrument de Chirurgie fait comme un porte - crayon. Voyez la fig. 19. Pl. III. Le porte - crayon s'engage au moyen d'une vis dans un étui garni d'un écrou. Le manche du porte - pierre peut être fait en canule, & servir de porte - aiguille comme on le voit par la figure. (Y)

Porte - aiguille (Page 13:138)

Porte - aiguille, s. m. terme d'Aiguillier; instrument dont il se sert pour embrasser exactement les aiguilles, & leur donner plus de longueur lorsqu'elles sont si fines & si petites, qu'on ne peut les tenir avec les doigts.

Porte - aiguille (Page 13:138)

Porte - aiguille, outil de Gainier; c'est un petit morceau de fer de la longueur de deux pouces, de l'épaisseur de deux lignes, fendu en deux en forme de petites pinces, qui est enchâssé dans un petit manche de bois de la longueur d'un pouce. Au milieu du porte - aiguille il y a une petite virole qui sert pour resserrer l'aiguille dans les pinces & l'assujettir. Voyez la fig. Pl. du Gainier.

Porte - aiguille (Page 13:138)

Porte - aiguille, en terme de Piqueur en tabatiere, signifie le manche de l'aiguille dont on se sert pour piquer. C'est un morceau de fer fendu à une de ses extrémités pour recevoir l'aiguille qui y est retenue par le moyen d'un anneau qui se glisse le long du porte - aiguille comme celui d'un porte - crayon.

PORTE - ASSIETTE (Page 13:138)

PORTE - ASSIETTE, s. m. terme d'Orfévrerie; rond de métal en forme de collier, dont on se servoit autrefois pour mettre sous les plats à ragoûts.

PORTE - AUGE (Page 13:138)

PORTE - AUGE, s. m. terme de Maçonnerie; c'est un maçon qui ne travaille pas à la journée, mais qu'on va querir dans les carrefours au besoin.

PORTE - AUNE (Page 13:138)

PORTE - AUNE, s. m. terme de Marchands; machine de bois dont se servent quelques marchands pour soutenir leur aune, afin de faire eux seuls l'aunage de leurs draps, étoffes, toiles, rubans, & autres marchandises. (D. J.)

PORTE - BAGUETTE (Page 13:138)

PORTE - BAGUETTE, terme d'Arquebusier; ce sont de petites viroles de cuivre ou de fer, qui sont un peu plus longues qu'épaisses, & qui s'attachent au nombre de trois avec des goupilles le long de la rainure qui est dessous le bois de fusil pour y placer la baguette. Elles servent pour retenir la baguette quand elle est passée dedans, & empêcher qu'elle ne se perde.

PORTE - BALANCE de fer (Page 13:138)

PORTE - BALANCE de fer ou de cuivre, avec un crochet au bout, monté sur un pié, sert à accrocher de petites balances que l'on met dans la lanterne. Voyez les fig. Pl. du Balancier.

PORTE - BALLE (Page 13:138)

PORTE - BALLE, terme de Mercier, s. m. petit mercier qui court la campagne, & qui porte sur son dos une balle ou une caisse légere remplie de menue mercerie, qu'il débite dans les villages. Il y en a qui ne vendent que des toiles, & d'autres de petits bijoux; ces derniers étant la plûpart savoyards qui ont été ramonneurs, s'appellent aussi quelquefois des haut - à - bas. (D. J.)

PORTE - BOSSOIR (Page 13:138)

PORTE - BOSSOIR, s. m. (Marine.) c'est un appui sous le bossoir en forme d'arcboutant, dont le haut est ordinairement ouvragé en tête de more. Dans un vaisseau de 134 piés de long de l'étrave à l'étambord, les porte - bossoirs doivent avoir dix pouces [p. 139] d'épaisseur & un pié de largeur. Voyez Bossoir.

PORTE - BROCHES (Page 13:139)

PORTE - BROCHES, s. m. (Arquebuserie.) outils dont se servent les Arquebusiers; c'est un manche mobile fait de bois avec une virole de fer, où peuvent s'emmancher les différentes broches qui sont propres à ces ouvriers.

PORTE - CARREAU (Page 13:139)

PORTE - CARREAU, subst. m. (Menuiserie.) petit quarré de menuiserie soutenu par des pommes, & sur lequel on met un carreau. (D. J.)

PORTE - CÉDULE (Page 13:139)

PORTE - CÉDULE, s. m. terme de Marchand, petit porte - feuille long & étroit, ordinairement couvert de cuir, dans lequel les négocians, banquiers, & gens d'affaires, portent sur eux les lettres & billets de change, mémoires, promesses & autres papiers de conséquence qu'ils doivent avoir à la main. (D. J.)

PORTE - CHAPPE (Page 13:139)

PORTE - CHAPPE, s. m. terme de Traiteur, c'est une des qualités que prennent dans leurs statuts les maîtres traiteurs de Paris, du mot de chappe, qui signifie le couvercle ordinairement de fer - blanc, fait en forme de cône, qui sert à couvrir les plats des divers services des grandes tables, afin de les maintenir chauds.

POTE - CHATELET (Page 13:139)

POTE - CHATELET, terme de Gazier, c'est une traverse placée au haut du métier des gazes, qui sert à porter les trois bricoteaux. Voyez Gaze.

POTE - COFFRE (Page 13:139)

POTE - COFFRE, (Chancellerie de France.) officier de la grande chancellerie. La fonction d'un porte - coffre consiste à aller prendre l'ordre du gardedes sceaux toutes les semaines, pour le jour qu'il lui plaît de donner le sceau, d'en avertir le grand audiencier, le contrôleur général, les secrétaires du roi, & autres officiers nécessaires au sceau. Le porte - coffre a aussi le soin de faire préparer dans la salle la table sur laquelle on scelle, & le coffre où on met les lettres après qu'elles sont scellées.

PORTE - COL (Page 13:139)

PORTE - COL, s. m. terme de Gabelle, ce sont de pauvres gens qui gagnent leur vie en revendant à petites mesures, depuis quatre deniers jusqu'à douze, l'eau - de - vie qu'ils ont achetée des détailleurs, au pot ou à la pinte. Un porte col est aussi une espece d'agraffe qui retient le linge du col appellé col, attaché par ses deux pattes sur la nuque.

PORTE - CRAYON (Page 13:139)

PORTE - CRAYON, (Peinture.) dont les peintres se servent ordinairement, est un cylindre de cuivre ou d'autre métal creusé, long de sept ou nuit pouces, & dont le diametre est d'environ trois lignes. Il y a une fente à chaque bout de cet instrument qui va jusqu'à son tiers, & chacune des parties qui sépare cette fente a une courbure qui les fait écarter l'une de l'autre vers le milieu d'un peu plus d'une ligne, & rapprocher par ses extrémités. Au corps de cet instrument sont deux anneaux de cuivre qu'on pousse plus ou moins vers ses extrémités, pour assujettir le crayon qu'on place entre ces parties fendues.

On fait des porte crayons plus petits qu'on renferme dans des étuis ou cylindres de cuivre; ils différent des autres, en ce qu'on n'y met du crayon que d'un côté, & de l'autre une plume ou un pinceau. Ce cylindre ou étui a une fente qui commence vers son milieu & qui est du tiers de sa longueur, le long de laquelle on fait aller un bouton, qui tenant à ce corps du porte - crayon, le fait sortir de l'étui par le bout qu'on veut. Les porte - crayons sont divisés en pouces, & les pouces en lignes; on varie les portecrayons de forme, & on en fait de tout métal. Voyez les Pl. de Dessein.

Porte - crayon brisé (Page 13:139)

Porte - crayon brisé, (Gravure en taille - douce.) est un porte - crayon représenté dans les Pl. de gravure; il est composé de trois pieces, dont deux A B qui sont taraudées se montent sur les vis c c de la piece du milieu O N, dont l'extrémité N est une pointe non - aiguë qui sert à calquer les desseins, voyez Cal - quer; l'autre est une pointe à piquer les desseins, c'est une aiguille à coudre montée dans une espece de petit porte - crayon c o, où elle est retenue par l'anneau r qui fait serrer les deux lames du porte - crayon contre l'aiguille. Les deux anneaux s s des autres pieces ont le même usage, si ce n'est qu'au lieu d'aiguille on met des crayons, soit de sanguine qui est une sorte de bol rouge ou mine de plomb, ou de pierre noire dure ou tendre, ou enfin de craie; cet instrument fait ordinairement partie de l'étui de mathématique & est de cuivre, argent ou autre métal.

PORTE - CROIX (Page 13:139)

PORTE - CROIX, s. m. (Hist. anc.) cruciferes, ou religieux de sainte Croix, ordre de religieux qui fut établi vers l'an 1160, sous le pontificat d'Alexandre III. On prétend ridiculement que le pape Cletus avoit donné commencement à cet institut, & que Cyriaque le rétablit à Jérusalem, après que sainte Helene, mere de Constantin, y eut trouvé la vraie croix du Fils de Dieu. Le pape Alexandre III. lui donna des regles & des constitutions; & Clément IV. ordonna que le premier monastere, chef de l'ordre, seroit à Boulogne, à sancta Maria di Morello; mais comme cet institut déchut beaucoup dans le quatorze & seizieme siecles, on en donna les monasteres en commande, & le cardinal Bessarion eut le prieuré de celui de Venise. Le pape Pie V. rétablit vers l'an 1561 l'ordre des porte - croix, qui fut enfin aboli par le pape Alexandre VII. en 1656. On donna les biens des monasteres qui étoient dans l'état de Venise à la république, pour pouvoir soutenir la guerre qu'elle avoit contre les Turcs. Ce changement regardoit la congrégation des porte - croix d'Italie; il y en a une dans les Pays - Bas qui comprend les monasteres de France; les religieux sont vêtus de blanc, & portent un scapulaire noir, avec une croix blanche & rouge par - dessus. Le général demeure à Huy, & a des monasteres à Liege, à Mastricht, à Namur, à Bolduc, à Bruges, à Tournay, &c. celui de sainte Croix de la Bretonnerie de Paris en dépend aussi. Il y a en Portugal des portecroix, qui ont un riche monastere à Evora. Cet ordre a fleuri autrefois en Syrie. Maurolicus. Marc occan. Baronius, le Mire, &c.

PORTE - DIEU (Page 13:139)

PORTE - DIEU, (Hist. ecclés.) parmi les Catholiques dans les grandes paroisses, est un prêtre spécialement chargé de porter le saint Viatique aux malades. Voyez Viatique.

PORTE - DRAGON (Page 13:139)

PORTE - DRAGON, (Fortification.) dragonarius, chez les anciens. Plusieurs nations, comme les Perses, les Parthes, les Scythes, &c. portoient des dragons sur leurs étendards, c'est ce qui fit appeller dragons, dracones, les étendards eux - mêmes. Les Romains emprunterent cette coutume des Parthes; ou comme dit Casaubon, des Daces, ou selon Codin, des Assyriens.

Les dragons romains étoient des figures de dragons peints en rouge sur leurs drapeaux, ainsi que Ammien - Marcellin nous le fait connoître; mais chez les Persans & les Parthes c'étoient, comme les aigles romaines, des figures en plein - relief; de maniere que les Romains s'y trompoient fréquemment, & les prenoient pour des dragons réels.

Les Romains appelloient dragonarius, le soldat qui portoit le dragon ou le drapeau; les Grecs l'appelloient DRAKONARIOS2 & DRAKON TEIOFOROS2; car les empereurs en rapporterent avec eux la coutume à Constantinople.

Pet. Diacorus, chron. casin. liv. IV. ch. xxxix. observe que les bajuli, cercostarii, staurophori, aquiliferi, leoniferi & draconarii, marchoient tous devant le roi Henri, quand il fit son entrée dans Rome. Chambers.

PORTE - ENSEIGNE (Page 13:139)

PORTE - ENSEIGNE, (Milice de France.) on donnoit ce nom dans l'infanterie françoise à l'officier qui

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