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La premiere & la principale s'appelloit anciennement Flumentana ou Flaminia, aujourd'hui del Popolo, sur le bord du Tibre, vers le couchant d'hiver, selon la description de Marlian, liv. I. ch. viij.
La seconde étoit à main droite en tirant vers la colline des jardinages qu'on appelloit Collatina, par où on sortoit pour aller à Collatie, ville des Sabins, & le grand chemin se nommoit via Collatina.
La troisieme étoit appellée anciennement Quirinalis, parce qu'on passoit par - là pour aller au Quirinal; on la nomme aujourd'hui Porta salasa, parce qu'on amene le sel par cette porte dans la ville.
La quatrieme s'appelloit Viminalis, à cause du mont Viminal: elle est nommée aujourd'hui Momentane ou de sainte Agnès.
La cinquieme est l'Esquiline, ou la Taurine & Tiburtine, parce qu'on y passoit pour aller à Tivoly.
La sixieme étoit porta Coelimontana, par où on alloit au mont Célion.
La septieme se nommoit porte Latine ou Ferentina, qui conduisoit au pays des Latins.
La huitieme s'appelloit Capena, elle étoit au pié
du mont Aventin & proche le Tibre, & elle conduisoit
dans la via Appia; son nom lui venoit d'une petite
ville qui n'étoit pas éloignée de Rome: cette
porte étoit encore appellée Fontinalis, à cause de
plusieurs fontaines dont elle étoit environnée, ce
qui fait dire à Juvénal, en parlant d'Umbricius qui
quittoit Rome: Substetit ad veteres arcus, madidamque
Capenam,
La neuvieme étoit nommee Ostiensis & Trigemina, parce que celui des trois Horaces qui tua les trois Curiaces, entra par - là.
Il y avoit trois portes en trans Tevere, in trans - Tiberina; la premiere auprès du port, nommée Ripa, où abordent les barques qui viennent d'Ostie & de la mer, qu'on appelloit autrefois Portuensis & Navalis. La seconde au haut du Janicule, appellée Aurelia, du chemin qu'un certain Aurelius, homme consulaire, fit paver: on alloit de cette porte le long de la mer Toscane jusqu'à Pise. La troisieme est au pié du Janicule, appellée Septimiana, de Septimus Severus qui la fit faire. (D. J.)
Porte (Page 13:136)
Porte de Suzan (Page 13:136)
Porte d'une place de guerre (Page 13:136)
Porte méridionale (Page 13:136)
Cette purgation étoit appellée jugement de Dieu,
& c'est pour cette raison que l'on faisoit anciennement
de vastes portiques à la porte méridionale des
églises. Voyez
Porte (Page 13:136)
On a remarqué que tout gouvernement despotique devient militaire, dans ce sens que les soldats s'emparent de toute l'autorité. Le prince qui veut user d'un pouvoir arbitraire en gouvernant des hommes, ne peut avoir que de vils esclaves pour sujets; & comme il n'y a aucune loi qui retienne sa puissance dans de certaines bornes, il n'y en a aussi aucune qui la protege, & qui soit le fondement de sa grandeur. Se servant de la milice pour tout opprimer, il est nécessaire que cette milice connoisse enfin ce qu'elle peut, & l'opprime à son tour, parce que ses forces ne peuvent être contrebalancées par des citoyens qui ne prennent aucun intérêt à la police de l'état, & qui cependant dans le cas de la révolte des gens de guerre, font la seule ressource du prince.
Soliman I. connoissant tous les dangers auxquels ses successeurs seroient exposés, fit une loi pour défendre que les princes de sa maison parussent à la tête des armées, & eussent des gouvernemens de provinces. Il crut affermir les sultans sur le trône, en ensevelissant dans l'obscurité tout ce qui pouvoit leur faire quelque outrage. Par cette politique il crut ôter aux janissaires le prétexte de leurs séditions, mais il ne fit qu'avilir ses successeurs. Corrompus par [p. 137]
Malgré les vastes états que possede le grand - seigneur, il n'entre presque pour rien dans le système politique de l'Europe. Les Turcs sont pour ainsi dire inconnus dans la chrétienté, ou bien on ne les y connoît que par une tradition ancienne & fausse, qui ne leur est point avantageuse. Si la Porte entretenoit des ambassadeurs ordinaires dans toutes les cours; que se mêlant des affaires, elle offrît sa médiation & la fît respecter; que ses sujets voyageassent chez les étrangers, & qu'ils entretinssent un commerce reglé, il est certain qu'elle forceroit peu - à - peu les princes chrétiens à s'accoûtumer à son alliance.
Mais il n'est pas vraissemblable que la Porte change de politique; elle pensera toujours que son gouvernement doit avoir pour base l'ignorance & la misere des sujets.
L'Europe n'a pas lieu de craindre beaucoup les forces de la Porte. L'empereur, la Pologne, la Russie, & la république de Venise forment une barriere que les Turcs ne peuvent sorcer. On ne sauroit même douter que ces quatre puissances ne fussent en état de repousser le grand - seigneur en Asie, s'il étoit de l'intérêt des autres princes chrétiens, de leur laisser exécuter une pareille entreprise, ou si elles pouvoient elles - mêmes réunir leurs forces pour un semblable dessein. Ainsi la Porte conservera l'empire qu'elle a acquis en Europe, parce que d'ailleurs sa ruine agrandiroit trop quelques puissances, sur - tout la Russie, & qu'il importe à tous les peuples qui font le commerce du levant, que la Grece & les autres provinces de la domination ottomane, soient entre les mains d'une nation oisive, paresseuse, & qui ignore l'art de tirer parti des avantages que lui présente sa situation. (D. J.)
PORTÉ (Page 13:137)
PORTÉ, en terme de Blason; une croix portée, c'est
une croix qui n'est pas debout, comme sont généralement
les croix, mais qui est couchée de travers
sur l'écusson, en forme de bande, comme si elle étoit
portée sur l'épaule d'un homme. Voyez
Colombiere assure que quelques - uns disent porté, parce que notre Sauveur allant souffrir la mort, fut obligé de porter sa croix, qui est toujours représentée de travers & inclinée de cette maniere.
Porte (Page 13:137)
La veine - porte est formée de deux grosses veines,
la mésentérique & la splénique, qui sont encore formées
de plusieurs autres petites veines qui viennent
de l'estomac, des intestins; de la ratte, de l'épiploon,
&c. Voyez
Les anciens lui ont donné le nom de porta, parce qu'ils s'imaginoient que par sa branche mésentérique elle portoit le chyle des intestins au foie; mais quelques modernes lui ont trouvé un autre usage.
La veine - porte a cela de remarquable, qu'à la maniere
des arteres, d'un tronc qu'elle est, elle se divise
en branches, & se perdant enfin dans les capillaires,
elle décharge le sang dans la veine - cave, qui
le rapporte immédiatement au coeur. Voyez
La veine - porte se forme du concours de différentes
Cette veine se divise vulgairement en branches hors du foie, en branches dans le foie, & en un tronc intermédiaire; mais cette division n'est pas fort claire, les branches que l'on appelle hors du foie étant plus proprement des racines que des branches, que les Anatomistes ont distinguées par des noms particuliers qui sont pris des parties d'où viennent ces branches.
Les veines qui conspirent à la formation de ce tronc, & sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici, parce qu'elles ont été ou qu'elles seront décrites aux articles qui les regardent en particulier, viennent du placenta dans le foetus, de la veine ombilicale, de la vésicule du fiel, des deux cystiques, de la partie supérieure de l'estomac, de la veine pilorique, de la gastrique droite, qui va au tronc; de la grande gastrique & de la mineure gauche, qui vient de l'estomac (dont la majeure est formée de la coronaire du ventricule); de l'épiploïque gauche & postérieure qui vient de l'épiploon; des vasa brevia, qui viennent de l'estomac; de la splénique, qui vient de la rate, lesquelles se réunissent pour former la branche gauche ou la branche splénique de la porte.
La branche droite ou mésentérique est composée de la gastrique & de l'épiploïque droite, qui vient de l'estomac & de l'épiploon; de la duodenaire, qui vient du duodenum & du jejunum; de l'hémorrhoïdale interne, qui vient de l'intestin rectum & du colon; des mésaraïques, qui viennent du mésentere.
Par le moyen de tous ces vaisseaux la veine - porte reçoit le sang de la plûpart des visceres de l'abdomen, & apres la réunion de toutes ses branches, elle commence un tronc dans le foie, sous la surface duquel immédiatement après avoir formé une espece de sinus, elle se divise en deux branches principales, & celles - ci encore en cinq autres, qui jettent ou répandent une infinité de ramifications à - travers toute la substance du foie.
M. Keil croit avoir découvert le véritable usage
de cette veine, inconnu jusqu'ici: voici comme il
s'explique. La bile, dit - il, devant se mêler avec le
chyle, comme il vient de l'estomac dans le duodenum,
ne pouvoit être séparé du sang plus avantageusement
qu'à l'endroit où est placé le foie; mais si
toutes les branches de l'artere coeliaque portoient au
foie tout le sang dont la bile doit être séparée, il est
évident, en considérant la proximité du soie au coeur,
& le mouvement intestin du sang, qu'une sécrétion
aussi visqueuse que la bile, ne pourroit jamais être
assez perfectionnée. Voyez
C'est pourquoi la nature est ici forcée de déroger à sa méthode constante, d'envoyer le sang à toutes les parties du corps par le moyen des arteres; elle forme une veinê moyennant laquelle elle envoye le sang au foie des branches des arteres mésentériques & coeliaques.
Par ces moyens le sang fait un grand tour avant
que d'arriver au foie; de maniere que sa vîtesse étant
diminuée, tous les corpuscules qui doivent former
la bile, peuvent avoir le tems de s'attirer les uns les
autres, & de s'unir avant que d'arriver à leurs vaisseaux
secrétoires. Keill. anim. secret. pag. 36. &c.
Voyez
Porte (Page 13:137)
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