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Le P. Sicard donne quatre à cinq chambres à chaque rang du rez - de - chaussée d'un mamal d'Egypte. M. Granger en met sept, Monconys dix ou douze, & Thévenot les borne à trois. Apparemment qu'il y a en Egypte des mamals de différentes grandeurs: aussi le P. Sicard dit qu'on fait couver dans ces fours quarante mille oeufs à la fois, & Monconys dit quatre - vingt mille, différence qui est dans le même rapport que celle des capacités des mamals dont ils parlent.
Au rapport de M. Granger c'est sur des nattes que les oeufs sont posés dans chaque chambre du rez de chaussée; Thévenot les y fait placer sur un lit de bourre ou d'étoupe, ce qui est assez indifférent: c'estlà qu'ils doivent prendre une douce chaleur, dans laquelle ils demandent à être entretenus pendant un certain nombre de jours.
Les poulets n'éclosent des oeufs couvés par des poules, que vers le vingt - unieme jour; ils n'éclosent pas plutôt dans les fours d'Egypte: mais ce qu'on n'auroit pas imaginé, c'est que plusieurs jours avant celui où ils doivent naître, il seroit inutile & même dangereux d'allumer du feu dans le four. Après un certain nombre de jours toute sa masse a acquis un degré de chaleur qu'on y peut conserver pendant plusieurs autres jours au moyen de quelques légeres précautions, malgré les impressions de l'air extérieur, sans aucune diminution sensible, ou sans une diminution dont les poulets puissent souffrir.
Ce terme au bout duquel on cesse de faire du feu dans les fours, est encore un des articles sur lequel les voyageurs qui en ont parlé ne sont pas d'accord. Je ne sais si la différence de température d'air dans différens mois est suffisante pour les concilier; ou si l'on ne doit pas croire plutôt que n'ayant pu suivre l'opération pendant toute sa durée, ils ont été obligés de s'en rapporter aux instructions qu'on leur a données, qui n'ont pas toujours été bien fideles. Le P. Sicard & M. Granger nous assurent que ce n'est que pendant les 8 premiers jours qu'on allume du feu dans le four; Monconys veut qu'on y en fasse pendant 10 jours consécutifs: Thévenot dit aussi qu'on chauffe le four pendant 10 jours. Mais faute d'avoir été bien informé, ou pour avoir mal entendu ce qu'on lui a raconté de la maniere dont on conduit les fours; il ajoute que ce n'est qu'après qu'ils ont été chauffés pendant ces 10 jours qu'on y met les oeufs, & que les poulets en éclosent au bout de 12 jours. Cette derniere assertion apprend qu'il a confondu un déplacement d'une partie des oeufs dont nous allons parler, avec leur premiere entrée dans le four.
Tous ces auteurs conviennent au moins que les oeufs sont fort bien couvés pendant plusieurs jours dans le four, quoiqu'on n'y fasse plus de feu. Lorsque le jour où l'on cesse d'y en allumer est arrivé, on fait passer une partie des oeufs de chaque chambre inférieure dans celle qui est au - dessus. Les oeufs étoient trop entassés dans la premiere, on songe à les étaler davantage: c'est bien assez pour le poulet lorsqu'il est prêt à naître, d'avoir à briser sa coque & d'en sortir, sans le mettre dans la nécessité d'avoir à soulever le poids d'un grand nombre d'oeufs; il périroit après avoir fait des efforts inutiles pour y parvenir. Le ré<cb->
Lorsqu'une partie des oeufs de chaque chambre inférieure a été portée dans la chambre supérieure, on bouche avec des tampons d'étoupes toutes les portes des chambres & celle de la galerie; mais on ne bouche qu'à demi, au rapport du P. Sicard, les ouvertures des voûtes des chambres; on y veut ménager une circulation d'air. Cette précaution suffit pour conserver au four pendant plusieurs jours, la chaleur qu'on lui a fait acquérir, il ne faut qu'ôter à son inférieur une trop libre communication avec l'air extérieur. En tout pays un four dont la masse seroit aussi considérable, & qui auroit été aussi bien clos, ne se refroidiroit que lentement; mais le refroidissement doit être d'autant plus lent, que la température de l'air extérieur est moins différente de celle de l'air de l'intérieur du four; & la différence entre la température de l'un & celle de l'autre, n'est pas grande en Egypte.
Enfin les difficultés qui consistent à bâtir des fours
semblables à ceux d'Egypte, & d'en regler la chaleur,
ne sont pas impossibles à vaincre. Mais la premiere
dépense de la construction de tels fours, le manque
d'hommes capables de les conduire, la peine qu'on
auroit à en former qui le fussent, la difficulté de
rassembler une suffisante quantité d'oeufs qui ne
fussent pas trop vieux, la difficulté encore plus
grande d'élever dans nos pays tempérés tant de poulets nés dans un même jour, & qui ont besoin de meres
pour les défendre contre la pluie, & sur tout
contre le froid qui dans nos climats se fait sentir pendant
les nuits, & même pendant les jours d'été, sont
des obstacles invincibles, qui nous empêcheront toujours
de prendre la méthode des fours d'Egypte pour
y faire éclorre des poulets. (Le Chevalier de
Poulet, Poule, Poularde (Page 13:202)
La jeune poule engraissée, ou la poularde, a les
avantages & les inconvéniens des viandes très - délicates & grasses. Voyez
Le poulet médiocrement gras, & qui ne devient jamais très - gras, fournit un aliment plus généralement sain que le précedent.
L'usage du poulet, à titre de médicament, ou du moins
d'aliment médicamenteux, est aussi connu que
son usage diétetique; il entre très - ordinairement dans
les bouillons rafraîchissans & adoucissans avec des
herbes de vertu analogue, des semences farineuses,
&c. C'est une erreur, & dans laquelle tombent même
des médecins de réputation, que de farcir de semences
froides, qui sont émulsives, les poulets destinés
à cet usage; car les semences émulsives ne donnent
rien par la décoction. Voyez
L'eau de poulet qui est fort usitée dans les maladies inflammatoires, & dont ordinairement on n'évalue pas assez bien la qualité légerement alimenteuse, n'est autre chose qu'un bouillon étendu, aqueux, une espece de brouet qu'on employeroit plus utilement dans les cas où il est d'usage, pour tenir lieu de bouil<pb-> [p. 203]
Au reste, soit pour préparer le bouillon de poulet, soit pour préparer l'eau de poulet, on a coutume de l'écorcher; cette pratique est assez inutile.
Poulets sacrés (Page 13:203)
Il faisoit la guerre aux Samnites, dit Tite - Live, l.
X. & dans les conjonctures où l'on étoit, l'armée
romaine souhaitoit avec une extrème ardeur que
l'on en vînt à un combat. Il fallut auparavant consulter
les poulets sacrés; & l'envie de combattre étoit
si générale, que quoique les poulets ne mangeassent
point quand on les mit hors de la cage, ceux qui
avoient soin d'observer l'auspice, ne laisserent pas
de rapporter au consul qu'ils avoient fort bieu mangé.
Sur cela le consul promet en même tems à ses soldats
& la bataille, & la victoire. Cependant il y eut
contestation entre les gardes des poulets sur cet auspice,
qu'on avoit rapporté à faux. Le bruit en vint
jusqu'à Papirius, qui dit qu'on lui avoit rapporté un
auspice favorable, & qu'il s'en tenoit - là; que si on
ne lui avoit pas dit la vérité, c'étoit l'affaire de ceux
qui prenoient les auspices, & que tout le mal devoit
tomber sur leur tête. Aussi - tôt il ordonna qu'on mît
ces malheureux aux premiers rangs; & avant qu'on
eût donné le signal de la bataille, un trait partit sans
qu'on sût de quel côté, & alla percer le garde des
poulets qui avoit rapporté l'auspice à faux. Dès que
le consul sut cette nouvelle, il s'écria:
POULETTE (Page 13:203)
POULETTE D'EAU, PETITE POULE D'EAU, (Ornitholog.) gallicula, cloropus major Aldrovandi, Wil. oiseau qui ressemble beaucoup à la poule d'eau par la forme du corps, mais qui en differe en ce qu'il est plus petit. Il a le corps applati par les côtés; ce caractere est commun à tous les oiseaux de ce genre. La poulette d'eau femelle pese douze onces, elle a près d'un pié quatre pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout des doigts, & un pié jusqu'à l'extrémité de la queue. Le mâle est plus grand que la femelle; il a treize pouces, & plus de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de sa queue; il pese quinze onces; l'envergure est d'en<cb->
POULEVRIN (Page 13:203)
POULEVRIN, s. m. terme d'Artificier & d'Artilleur: on écrase la poudre pour amorcer les pieces,
& l'on en fait même quelquefois des traînées un peu
longues sur le corps de la piece quand la lumiere est
trop ouverte, & que l'on craint qu'en prenant feu
la poudre ne jette en l'air le boute - feu du cannonier.
Cette poudre écrasée, qui est souvent de la plus fine,
s'appelle poulevrin. Voyez
POULIAS (Page 13:203)
POULIAS, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi que sur
la côte de Malabar on nomme une tribu ou classe
d'hommes qui vivent du travail de leurs mains, parmi
lesquels sont tous les artisans. Jamais il ne leur est
permis de sortir de leur état, ni de porter les armes
même dans la plus grande extrémité. Ces hommes
utiles, par une barbarie incroyable, sont si méprisés
par ceux des tribus ou classes supérieures, qu'il ne
leur est point permis d'entrer dans les maisons, ni
de converser avec eux. Une maison dans la quelle
un poulia seroit venu, est regardée comme souillée.
Cependant les poulias sont moins détestés que les
poulichis, que les Malabares regardent comme les
derniers des hommes. Voyez Next page
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