ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"204"> boeufs qui sont morts naturellement. On les accuse aussi de voler les tombeaux des Malabares, où l'on est dans l'usage d'enterrer une partie de leurs richesses.

POULICHE, ou POULINE (Page 13:204)

POULICHE, ou POULINE, cavale nouvellement née. Il se dit des cavales jusqu'à trois ans.

POULICHIS, ou PULCHIS (Page 13:204)

POULICHIS, ou PULCHIS, s. m. (Hist. mod.) c'est une classe d'hommes qui chez les Malabares est regardée comme indigne de participer aux avantages de l'humanité. Il ne leur est point permis de bâtir des maisons sur la terre ni dans les champs, les forêts sont leur unique habitation, & ils forment sur les branches des arbres des especes de niches dans lesquelles ils demeurent comme des oiseaux. Lorsqu'ils rencontrent quelqu'un, ils se mettent à hurler comme des chiens, & ils se sauvent de peur d'offenser ceux d'une tribu supérieure, & sur - tout les naïres ou soldats, qui ne manqueroient pas de les tuer pour oser respirer le même air qu'eux. Les poulichis n'ont point le droit de labourer, de semer ou de planter ailleurs que dans des endroits écartés & sauvages. Ils sont obligés de voler pendant la nuit de quoi ensemencer leurs terres, & on les tue sans miséricorde lorsqu'on les attrape sur le fait. Lorsqu'ils ont besoin de nourriture, ils se mettent à heurler comme des bêtes féroces aux environs de leur bois, jusqu'à ce que quelques indiens charitables viennent leur donner un peu de riz, de cocos ou des fruits, qu'ils placent à vingt pas du malheureux qu'ils veulent secourir; il attend qu'ils soient partis pour s'en saisir, & il se sauve ensuite dans les bois. Ces hommes infortunés n'ont d'autre culte que celui qui leur vient en fantaisie; un arbre ou quelques branches arrangées leur servent de temple, ils adorent pendant la journée un serpent, un chien, ou le premier animal qui se présente à eux le matin. Cependant on dit qu'ils n'admettent qu'un Dieu suprème, & ils croient la métempsy cose ou la transmigration des ames.

POULIE (Page 13:204)

POULIE, s. f. (Méch.) est une des cinq principales machines dont on traite dans la Statique. Elle consiste en une petite roue, qui est creusée dans sa circonférence, & qui tourne autour d'un clou ou axe placé à son centre; on s'en sert pour élever des poids par le moyen d'une corde, qu'on place & qu'on fait glisser dans la rainure de la circonférence. Voyez Puissances, Méchaniques, Machine, Levier, Forces mouvantes &c. les latins l'appellent trocles.

L'axe sur lequel la poulie tourne, se nomme goujon ou boulon; & la piece fixe de bois ou de fer dans lequel on le met, l'écharpe ou la chape.

Théorie de la poulie O. Si une puissance P, Planche méchan. fig. 49. soutient un poids 2 par le moyen d'une poulie simple AB, de maniere que la direction du poids & celle de la puissance soient tangentes de la circonférence de la poulie, le poids sera égal à la puissance. Donc lorsque la direction de la puissance & du poids sont tangentes de la circonférence, la poulie simple n'aide point la puissance & ne lui nuit pas non plus, mais seulement en change la direction.

Par conséquent l'usage de la poulie est principalement de changer une direction verticale en horizontale, ou une direction qui devroit être de bas en haut, en une direction de haut en bas; & réciproquement.

C'est aussi principalement par - là, qu'elle est avantageuse. En effet, supposons que plusieurs hommes veuillent élever à une grande hauteur un des gros poids E F G, fig. 49. n. 2. par le moyen d'une corde A B, en tirant cette corde de haut en bas. Si la corde vient à se rompre, la tête des ouvriers qui se trouveront dessous, sera dans un très - grand danger. Mais si par le moyen de la poulie B, la direction verticale A B est changée en horisontale, il n'y a plus rien à craindre de la rupture de la corde. La poulie B est appellée dans ce cas poulie de renvoi, parce qu'elle sert à faire agir la puissance dans un sens différent de celui du poids.

Le changement de direction occasionné par la poulie, a encore cet autre avantage, que si une puissance a plus de force dans une direction que dans un autre, elle peut agir par le moyen de la poulie dans la direction favorable.

Par exemple, un cheval ne peut tirer verticalement, mais tire avec beaucoup de force dans le sens horisontal. Ainsi, en changeant la direction verticale en horisontale, on peut faire élever un poids à un cheval par le moyen d'une poulie.

De même on se sert avec avantage de la poulie pour élever différens poids, par exemple, des seaux remplis d'eau, car quoique la force qu'on emploie pour elever le poids, ne soit qu'égale au poids, cependant elle est appliquée d'une maniere très - avantageuse, parce que la pesanteur du corps de la personne qui tire, aide & favorise le mouvement des bras.

Lorsque les deux puissances P & 2 agissent suivant des directions paralleles, c'est - à - dire, lorsque la corde embrasse la moitié de la circonférence de la poulie, alors l'appui C est chargé par une force égale à la somme des deux puissances. Il n'en est pas de même lorsque les puissances P & 2 ne sont point paralleles, car alors la charge de l'appui C est moindre que la somme de ces puissances; mais ces puissances pour être en équilibre doivent toujours être égales.

M. Varignon démontre les propriétés de la poulie de la maniere suivante. Il suppose que les directions de la puissance & du poids soient prolongées jusqu'à ce qu'elles se rencontrent, après quoi il réduit par le principe de la composition des forces, ces deux puissances en une seule; or pour qu'il y ait équilibre, il faut que cette derniere puissance soit soutenue par le point d'appui C, c'est - à - dire que sa direction passe par C. De - là il est aisé de conclure que les puissances P & 2 doivent être égales pour faire équilibre, & que la charge de l'appui C, qui n'est autre chose que la puissance ou force qui résulte des deux puissances P & 2, n'est jamais plus grande que leur somme. Si les puissances P & 2 sont paralleles, alors M. Varignon considere le point de concours comme infiniment éloigné, ce qui ne fait que simplifier les démonstrations. Voyez Appui, Levier, &c.

On peut regarder la poulie comme l'assemblage d'une infinité de leviers fixes autour du même point C, & dont les bras sont égaux; & c'est cette égalité de bras qui fait que la puissance n'est jamais plus grande que le poids. Il est inutile d'avertir ici que nous faisons abstraction du poids & du frottement des cordes; car on conçoit aisément que moyennant ce poids & ce frottement, il faudra plus de 100 livres d'effort pour enlever un poids de 100 livres.

La poulie est principalement utile quand il y en a plusieurs réunies ensemble. Cette réunion forme ce que Vitruve & plusieurs autres après lui, appellent polyspaston, & ce qu'on appelle en françois moufle. L'avantage de cette machine est de tenir peu de place, de pouvoir se remuer aisément, & de faire élever un très - grand poids à une force très - médiocre.

L'effet des poulies multiples est fondé sur les théorèmes suivans. 1°. Si une puissance E, fig. 50. soutient un poids attaché au centre d'une poulie A B, elle sera la moitié de ce poids; on suppose que la corde est attachée en D, ou soutenue de quelque maniere que ce soit. 2°. Si une puissance appliquée en B, fig. 50. soutient un poids F, par le moyen de plusieurs poulies, de maniere que toutes les cordes A B, H I, G F, E L, C D, soient paralleles l'une [p. 205] à l'autre, la puissance sera au poids, comme l'unité est au nombre des cordes H I, G F, E L, C D, tirées par le poids F, c'est - à - dire, comme l'unité est au nombre des poulies prises ensemble.

Donc le nombre des poulies & la puissance étant donnés, il est facile de trouver le poids que cette puissance peut soutenir; ou le nombre des poulies & le poids étant donnés, de trouver la puissance, ou enfin de trouver le nombre des poulies, la puissance & le poids étant donnés. Voyez Polyspaston ou Poulie multiple, ou Moufle.

Si une puissance fait mouvoir un poids par le moyen de différentes poulies, l'espace que décrit la puissance sera à l'espace que décrit le poids dans le même tems, comme le poids est à la puissance.

Donc plus la force qui leve le poids est petite, plus aussi le poids se leve lentement, de sorte que l'épargne de la force est compensée par la longueur du tems. Wolf & Chambers. (O)

Poulies plates de boulines (Page 13:205)

Poulies plates de boulines, (Marine.) ce sont des poulies qui tiennent à un pendeur sous la hune. C'est où sont passées les balancines des grandes vergues.

Poulies de palan, c'est une moufle double où il y a deux poulies l'une sur l'autre, quelquefois trois, & quelquefois jusqu'à quatre, & alors ces moufles ou poulies s'appellent poulie de palan debout, poulie de sabord, poulie de grande drisse. C'est une moufle fort longue, qui sert à hisser & à amener la grande vergue.

C'est où la grande étague est passée. Il y a dans cette moufle trois poulies sur le même aissieu, sur quoi passe la grande drisse, dont l'usage est de hisser & d'amener la grande vergue.

Poulie de drisse de misene, c'est celle qui avec l'étague sert à nisser & à amener la vergue de misene.

Poulie de drisse de sivadiere, poulie d'étague de grand hunier; c'est une poulie qui est double ou simple. Elle tient au bout de l'étague de hune: la fausse étague y est passée, & elle sert à hisser & à amener la vergue de grand hunier.

Poulie de guinderesse, c'est une grosse poulie qui a sa mouste entourée d'un lien de fer, au bout duquel est un croc dont l'usage est de hisser & d'amener les mâts de hune.

Poulie de pendeur, poulie de retour, c'est une poulie qui est opposée à une autre poulie qu'on emploie au même usage.

Poulie de retour, d'écoutes, de hunes; ce sont des grosses poulies qui tiennent par une herse sous les vergues, près des hunes par où sont passées les écoutes des hunes.

Poulie étrope, c'est une poulie qui a une étrope, autrement une herse.

Poulie détropée, c'est une poulie qui est sortie de l'étrope.

Poulie d'ecoute de misene, & c'écoute de sivadiere; ce sont des poulies qui sont à l'avant des grands haubans, dont le côté du vaisseau sert de inoufle.

Poulies d'écoutes de hune, ce sont celles qui sont au bout des grandes vergues où sont passées les écoutes des hunes & les balancines.

Poulies de caliorne, ce sont des poulies à trois rouets sur un même aissieu.

Poulie de capon, poulie de bloc; c'est la poulie qui sert à la cargue bouline.

Poulie (Page 13:205)

Poulie, partie du métier à bas. Voyez cet article.

Poulie (Page 13:205)

Poulie, (Horlogerie.) espece de cercle dont la circonférence est faite en rainure pour contenir une corde.

Poulies (Page 13:205)

Poulies, les, (Rubanier.) servent à élever les hautes lisses par le mouvement que le tirant leur fait faire. Il faut 48 poulies dans le châtelet pour faire mouvoir les 24 hautes lisses.

Poulies (Page 13:205)

Poulies, partie du métier d'étoffes de soie. Les pou - lies dont on se sert pour le métier des étoffes de soie, sont toutes de bois qu'on appelle buis; elles sont de différentes grosseurs, & faites à l'ordinaire.

POULINER (Page 13:205)

POULINER, (Maréchall.) se dit d'une jument qui met bas.

POULINIERE (Page 13:205)

POULINIERE, voyez Jument.

POULIEUR (Page 13:205)

POULIEUR, (Marine.) faiseur de poulies.

POULIOT (Page 13:205)

POULIOT, s. m. (Botan.) Cette plante nommée en anglois the penny - royal, & en latin pulegium, ne constitue point de genre particulier; c'est l'espece commune de la menthe aquatique, qui a toutes les vertus atténuantes, apéritives & utérines de la menthe. Voyez donc Menthe. (D. J.)

Pouliot (Page 13:205)

Pouliot commun, ou Pouillot royal, (Mat. médic.) Cette plante est très analogue à la menthe, avec laquelle les Botanistes & les Pharmacologistes ont coutume de la ranger. On peut donc estimer ses propriétés médicinales d'après ce que nous avons dit de la menthe, & regarder le pouillot comme succédané de cette derniere plante. Voyez Menthe. (b)

Pouliots (Page 13:205)

Pouliots, terme de Tisserand; ce sont deux morceaux de bois suspendus par - enhaut au porte - lame, & dans lesquels par en - bas sont placées les poulies, qui par le moyen d'une corde font hausser une lame tandis que l'autre baisse.

POULPE (Page 13:205)

POULPE, Voyez Polype de mer.

POULS (Page 13:205)

POULS, (Med. Econom. anim. Physiol. Séméiot.) en latin pulsus, SROGMOS2 en grec. Ce mot a été formé dans l'ancienne prononciation, où les u avoient le son de l'ou, de pulsus, qui vient lui - même de pulsare, nom qui signifie battre, frapper. On s'en servit d'abord pour exprimer le battement du coeur & des arteres, c'est - à - dire ce double mouvement de diastole & de systole, par lesquels les parois de l'artere ou du coeur écartés l'un de l'autre, viennent frapper la main ou les corps voisins, & ensuite se retirent & se rapprochent mutuellement. En ce sens & suivant l'étymologie, pouls est synonyme à pulsation: les anciens confon doient l'un & l'autre sous le nom de SFOGMOS2; les modernes ont attaché à ces noms des idées un peu différentes, appellant pulsation un seul battement des arteres, abstraction faite de toute suite, de tout ordre. & de toute comparaison; & par pouls ils entendent une suite de pulsations. Voyez Pulsation.

Avant Hippocrate on connoissoit peu le pouls: on le confondoit avec toute sorte de mouvemens naturels ou contre nature, du coeur & des arteres, auxquels on avoit donné le nom de palpitation, PALMOS2. Galien parle d'un ouvrage d'OEgimius Veliensis, qui traite du pouls sous le nom de palpitation: le même auteur nous apprend qu'Hippocrate a le premier distingué le pouls d'avec les autres mouvemens, & qu'il a introduit pour le désigner le mot grec SFOGMOS2, dérivé de SFUZEIN, battre, s'élever; il a cependant beaucoup négligé cette partie intéressante de la Médecine; il n'a que très - rarement fait attention à la valeur de ce signe: on voit seulement par quelques endroits (épidem. lib. Il & IV. proenot. coacor. cap. iij. n°. 34, & cap. xv. n°. 6. &c.) qu'il ne l'ignoroit pas entierement.

Hérophile, qui suivant le sentiment le plus reçu vivoit près de deux siecles après ce législateur de la Médecine, fut le premier qui s'adonna sérieusement à l'étude du pouls; il fit des progrès dans cette connoissance: il avoit laissé quelques ouvrages écrits avec beaucoup d'exactitude sur cette doctrine, mais il ne nous en est parvenu aucun. Ils sont d'autant plus regrettés, qu'ils contenoient vraissemblablement plus de faits que de raisonnemens; car il étoit, au rapport de Galien, demi - empirique: & que nous y aurions vû en même tems les motifs qui déterminerent Hérophile à ces recherches, la maniere dont il s'y prit, la nature, les progrès & les succès de ses

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.