ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"184"> muant sans interruption jusqu'à ce qu'il n'en parte plus aucune odeur de soufre, & jusqu'à ce que la matiere ait rougi dans toutes ses parties; par ce moyen l'on aura une chaux d'antimoine que l'on mélera avec une livre & demie de flux noir, fait avec trois parties de tartre crud & une partie de nitre que l'on fera détonner avec un charbon allumé. On mettra la chaux d'antimoine avec le flux noir dans un creuset que l'on placera dans le fourneau de forge; on fera fondre le mélange, & lorsque le tout sera fondu, on laissera refroidir le creuset, on le cassera, & l'on aura environ une livre de régule d'antimoine propre à faire l'alliage qui suit.

On prendra une livre du régule qui vient d'être décrit; on y joindra une livre & demie de limaille de fer, bien lavée & séchée ensuite. On mêlera bien ces deux matieres après les avoir pulvérisées; on les mettra dans un creuset que l'on en remplira à un pouce près; on couvrira ce creuset avec un couvercle, & on le placera, soit dans un fourneau à vent, soit dans un fourneau de forge. Lorsque le mélange sera fondu, ce qui arrivera plus ou moins promptement, suivant la force du feu que l'on donnera; on y joindra une livre de bismuth, & l'on poussera le feu pour que les substances mêlées entrent parfaitement en fusion; alors on vuidera la matiere fondue dans un cône, & l'on aura un alliage d'une couleur blanche & brillante qui pesera environ trois livres. On joindra ces trois livres à un quintal d'étain; on les fera fondre ensemble, & l'on aura un alliage d'étain solide, sonore, d'une couleur presque aussi belle que l'argent, en un mot qui ne le cédera point à l'étain sonnant d'Angleterre. ( - )

La communauté des Potiers - d'étain est considérable, ils sont appellés par leurs lettres de maîtrise Potiers d'étain & Tailleurs d'armure sur étain; ils ont droit de graver & armorier toutes les sortes d'ouvrages d'étain qu'ils fabriquent ou font fabriquer.

Pour être reçu maître par chef - d'oeuvre, il faut avoir fait six ans d'apprentissage, servir les maîtres trois autres années après l'apprentissage en qualité de compagnon, & faire le chef - d'oeuvre.

Le chef - d'oeuvre consiste à faire; savoir, par le Potier rond, un pot dont le corps doit être tout d'une piece; pour celui qui veut être passé maître de forge, une jatte & un plat au marteau d'une rouelle; par le menuisier (c'est - à - dire par celui qui veut se fixer aux menus ouvrages & pieces de rapport) une écritoire.

Les fils de maîtres sont exempts de tous droits, & ne sont point tenus de l'apprentissage, non plus que du chef - d'oeuvre; il leur suffit d'avoir travaillé pendant trois ans chez leur pere ou sous quelqu'autre maître de la communauté.

Les veuves peuvent faire travailler & tenir boutique, tant qu'elles sont en viduité.

Tout potier - d'étain est tenu d'avoir son poinçon ou marques particulieres pour appliquer sur ses ouvrages, & ces marques doivent être empreintes ou insculpées sur les tables ou rouelles d'essai qui sont dans la chambre du procureur du roi du châtelet, & dans celle de la communauté des maîtres Potiersd'étain.

Chaque maître a ses deux marques, l'une grande & l'autre petite; la grande contient la premiere lettre de son nom de baptême & son nom de famille en toutes lettres; & la petite ne contient que deux lettres, qui sont la premiere du nom & la premiere du surnom; outres ces noms & lettres, chaque marque contient encore la devise du maître, qui est telle qu'il l'a voulu choisir.

Les ouvrages d'étain d'antimoine, d'étain plané, & d'étain sonnant, se marquent par - dessous l'ouvrage, & ceux d'étain commun par - dessus.

Il est permis aux maîtres potiers - d'étain de faire toutes sortes d'ouvrages de bon & fin étain sonnant, allié de fin cuivre, & d'étain de glace; & d'en fabriquer d'autres avec de bon étain commun, allié de telle sorte, qu'il puisse venir à la rondeur de l'essai avec la blancheur requise, à l'exception des calices & des patènes qui ne doivent être que d'étain sonnant; il leur est cependant défendu d'enjoliver aucuns de leurs ouvrages, avec l'or ou l'argent, s'ils ne sont destinés pour l'usage de l'église.

Il est défendu aux maîtres Potiers de travailler du marteau avant cinq heures du matin, ni après huit heures du soir; ils ne doivent vendre ni avoir dans leurs boutiques aucuns ouvrages neufs, s'ils n'ont été faits à Paris ou par un maître de Paris, & il leur est défendu d'en vendre de vieux pour de neufs.

La communauté est composée de quatre jurés & gardes, préposés pour tenir la main à l'observation des statuts & ordonnances qui la concernent, pour vaquer aux affaires qui la regardent. Chacun de ces jurés doit rester deux ans en charge; on fait l'élection des deux nouveaux le 26 Janvier à la pluralité des voix des maîtres assemblés pardevant le procureur du roi du châtelet; autrefois cette élection se faisoit le 2 Janvier au lieu du 26.

Potier de terre (Page 13:184)

Potier de terre, (Poterie de terre.) artisan qui travaille en vaisselle & autres ouvrages de terre. La communauté des maîtres Potiers de terre, est ancienne à Paris; il étoient érigés en corps de jurande, & avoient des statuts bien avant le régne de Charles VII. (D. J.)

POTIN (Page 13:184)

POTIN, s. m. (Ouvrage de Fondeurs.) espece de cuivre; il y a deux sortes de potin, l'un qui est composé de cuivre jaune & de quelque partie de cuivre rouge; l'autre qui n'est composé que des lavures ou excrémens qui sortent de la fabrique du léton, auxquels on mêle du plomb ou de l'étain pour le rendre plus doux au travail. La proportion de ce mélange, est d'environ sept livres de plomb pour cent.

La premiere espece de potin, que l'on appelle ordinairement potin - jaune, peut s'employer dans des ouvrages considérables; & en y mêlant de la rosette ou cuivre rouge, il sert fort bien dans la confection des mortiers, canons, & autres pieces d'artillerie.

De l'autre potin, on ne fait que des robinets de fontaines, des canelles pour les tonneaux, & des ustensiles grossiers de cuisine, sur - tout quelques especes de pots, d'où peut - être il a pris son nom. On en fond aussi des chandeliers & autres ouvrages d'église de peu de conséquence; le dernier potin n'est point net, point ductile, & ne peut se dorer. On le nomme communément potin - gris, à cause de sa couleur terne & grisâtre; quelquefois il est appellé arcot, & c'est le nom qu'il a chez les fondeurs. Le potin gris se vend pour l'ordinaire trois à quatre sols par livre moins que le jaune.

POTION (Page 13:184)

POTION, s. f. (Gram. & Méd.) remede qu'on administre sous forme liquide, & qui doit être bû à une ou plusieurs reprises. Il y a des potions de toute espece, de purgatives, d'émétiques, de cordiales, de pectorales, de céphaliques, de stomachiques, d'hystétiques, de vulnéraires, de carminatives, &c.

POTIRON (Page 13:184)

POTIRON, s. m. melopepo, genre de plante qui differe des autres plantes cucurbitacées, par son fruit arrondi, charnu, strié, anguleux & divisé le plus souvent en cinq parties, qui renferme des semences applaties & attachées à un placenta spongieux. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Potiron (Page 13:184)

Potiron, (Diete & Mat. méd.) la chair ou pulpe du potiron & ses semences, qui sont les seules parties usuelles de cette plante, ont la plus grande ressemblance avec les parties analogues du concombre, de la citrouille & de la courge. Voyez ces articles. (b)

POTITIENS & PINARIENS (Page 13:184)

POTITIENS & PINARIENS, s. m. (Hist. anc.) [p. 185] noms des deux familles de Rome qui étoient employées dans les sacrifices, & dont les chefs Potitius & Pinarius avoient été choisis par Evandre, roi d'Italie, pour être les ministres des sacrifices qu'il offrit à Hercule. On dit qu'au commencement les potitiens seuls avoient droit de boire des liqueurs qu'on présentoit aux dieux, & qu'en conséquence leur nom venoit du grec POTI/STEIN, qui signifie boire. Ils mangeoient aussi seuls des victimes immolées aux quelles les Pinariens n'avoient point de part: ce qui fait qu'on tire le nom de ceux - ci de PEINA=N, avoir faim, ne point manger. Ces familles devinrent si puissantes, qu'elles mépriserent ces offices, & les abandonnerent à des esclaves.

POTIVOL ou PUTIVOL (Page 13:185)

POTIVOL ou PUTIVOL, (Géog. mod.) petite ville de l'empire russien, dans la partie méridionale du duché de Séverie, sur la riviere de Sent, un peu au - dessus de son confluent avec le Nevin: elle est située entre Baturin, capitale des Cosaques, & Rylsk, à l'orient de la premiere, & au couchant de la seconde. Delisle atlas. (D. J.)

POTNIADES (Page 13:185)

POTNIADES, s. f. (Mythol.) déesses qui n'étoient propres qu'à inspirer la fureur; on croit que c'est un surnom des Bacchantes qu'elles prirent de la ville de Potnia en Béotie, où elles avoient des statues dans un bois consacré à Cérès & à Proserpine. On leur faisoit des sacrifices dans un certain tems de l'année; & après ces sacrifices, on laissoit aller en quelques endroits du bois, des cochons de lait qui, suivant les gens du pays, se retrouvoient l'année suivante à pareil tems, paissant dans la forêt de Dodone. On disoit encore que dans le temple de ces déesses à Potnie, il y avoit un puits dont l'eau rendoit furieux les chevaux qui en buvoient.

POTNIES (Page 13:185)

POTNIES, (Géog. anc.) Potnioe, ville de Baeotie, selon Etienne le géographe, qui dit que quelques-uns l'appelloient Hypotheboe. Pausanias, l. IX, c. 18, écrit que de son tems on voyoit les ruines de cette ville, au milieu desquelles subsistoient les bois sacrés de Cérès & de Proserpine. Glaucus, fils de Sisyphe, étoit de Potnies. Ayant voulu empêcher ses jumens d'être sautées par des étalons, croyant qu'elles deviendroient par ce moyen plus vigoureuses & plus légeres à la course, il fut puni par Venus, qui rendit ses cavales si furieuses, qu'elles mirent en pieces leur propre maître; c'est Virgile qui nous le dit, & j'aime mieux sa fable que celle d'Hygin, qui est ridicule.

Scilicet ante omnes furor est insignis equarum, Et mentem Venus ipsa dedit quo tempore Glauci Potniades, malis membra absumpsere quadrigoe. Georg. l. III. v. 266.

POTOSI le (Page 13:185)

POTOSI le, (Géog. mod.) ville du Pérou, dans la province de los Charcas ou de la Plata, au pié d'une montagne qui est faite comme un pain de sucre, & dont la couleur est d'un brun rouge.

Cette ville est renommée dans tout le monde par les immenses richesses qu'on en a tirées, & qu'on tire encore de la montagne, au pié de laquelle elle est bâtie. Les églises y sont en grand nombre, ainsi que les prêtres & les moines. Les Espagnols & Créoles qui l'habitent, y possedent de grandes richesses, & vivent avec encore plus de mollesse. Ils voyagent dans des branles à la façon des Portugais de San - Salvador & de Rio - Janeyro. Quatre indiens supportent ordinairement ce branle sur leurs épaules. Les femmes reçoivent les visites couchées sur des lits de repos, où elles jouent de la guitarre, disent leur chapelet, & régalent les personnes qu'elles invitent, de la teinture de l'herbe du Paraguai, ou du coca.

Les mines d'argent de la montagne du Potosi ne furent découvertes qu'en 1545. Elles sont si riches que depuis l'année de leur découverte jusqu'en 1638, elles avoient fourni, suivant le calcul qui en a été fait, trois cens quatre - vingt - quinze millions, six cens dix - neuf mille piastres; elles commencent aujourd'hui à s'épuiser; car la monnoie ne bat plus que le dixieme de ce qu'elle faisoit il y a cent ans; mais on ne doute point qu'il n'y ait encore d'autres mines d'or & d'argent dans la province de la Plata. Les malheureux indiens qu'on force de travailler aux mines, les exploitent toujours nuds, afin qu'ils ne puissent rien cacher, & cependant les lieux où ils travaillent, sont extrèmement froids.

Les mines du Potosi ont attiré dans la ville tous les espagnols qui courent après les richesses. Elle est habitée par environ soixante mille ames qui y sont interessées, sans compter les travailleurs indiens. Le roi d'Espagne retire le quint du produit; la France, l'Angleterre & la Hollande profitent du reste de ce commerce. Long. 312, 50, latit. méridionale 20, 40. (D. J.)

POTRIMPOS (Page 13:185)

POTRIMPOS, (Idolat. du Nord.) nom d'une idole des anciens Prussiens qu'ils adoroient sous des chênes, comme le percunos & le picolos, & auxquels ils offroient des sacrifices de leurs ennemis. Mém. de l'acad. de Berlin, tom. II. p. 458.

POTTLE (Page 13:185)

POTTLE, s. f. (Com.) mesure d'Angleterre, qui contient deux quartes d'Angleterre. Voyez Mesure.

Deux de ces mesures, en fait de matieres liquides, font un galon; mais pour les matieres seches, trois de ces mesures ne font qu'un galon.

Le pottle est environ deux pintes ou une quarte de Paris.

POTUA ou POTINA (Page 13:185)

POTUA ou POTINA, s. f. (Mytholog.) déesse qui présidoit à la boisson.

POU, POUIL, POUL (Page 13:185)

POU, POUIL, POUL, s. m. (Hist. nat. Ins.) pediculus, Pl. XXIII, fig. 6, insecte qui vit & qui se multiplie sur le corps de l'homme, & principalement sur la tête: les enfans ont des poux plus communément que les personnes d'un certain âge. La plûpart des quadrupedes, des oiseaux, des insectes & même des poissons, ont aussi des poux qui different entr'eux selon les diverses especes d'animaux. Le pou de l'homme a la tête un peu oblongue par devant, & arrondie par derriere; elle est recouverte d'une peau dure, comme du parchemin, tendue, transparente & hérissée de poils. La trompe, ou plûtôt l'aiguillon qui lui tient lieu de bouche, est située à l'extrémité antérieure de sa tête; cet aiguillon est presque toujours caché en - dedans, & on ne le voit au - dehors que lorsque le pou l'enfonce dans la peau pour en tirer sa nourriture. Si on observe cet insecte au microscope, dans ce moment on voit très - distinctement le sang qu'il pompe, passer dans sa tête, & tomber ensuite dans l'estomac. Les deux antennes sont aussi revêtues d'une peau dure & semblable à du parchemin; elles sont situées sur les côtés de sa tête, & elles ont chacune cinq articulations. Les yeux se trouvent derriere les antennes. Le cou est fort court, & se joint au corcelet. Le pou a six jambes attachées à la partie inférieure du corcelet; elles ont chacune six parties de différentes grandeurs, distinguées les unes des autres par des articulations; il y a à chaque pié deux ongles ou crochets d'inégale longueur, au moyen desquels cet insecte grimpe le long d'un cheveu, en le saisissant avec ses crochets. Le ventre est divisé en six anneaux, & son extrémité inférieure se termine par une sorte de queue fourchue.

Le pou n'a point d'aîles; il acquiert sa forme parfaite dans l'oeuf qu'on nomme lente; dès qu'il en est sorti, il n'éprouve plus d'autre changement que celui qui est causé par un simple accroissement pendant lequel il quitte sa peau plusieurs fois. La lente est terminée du côté de la tête par un limbe ovale. Lorsque le pou qui est renfermé dans l'oeuf, a pris assez de consistance & de force pour sortir de sa coque; alors le limbe ovale se sépare du reste de la coque dans la

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