ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"748"> du sel par une addition subite de bois; ce qui arrive toutes les fois que la formation du sel & partant l'évaporation, a été retardée par quelque cause que ce soit.

Paille en cul, fétu en cul (Page 11:748)

Paille en cul, fétu en cul, s. m. oiseau de tropique, oiseau de mer. Il ne se rencontre jamais au - delà des bornes de la Zone torride; c'est ce qui l'a fait nommer par quelques voyageurs oiseau de tropique. Il est à - peu - près de la figure d'un pigeon, mais plus gros & plus vigoureux, ayant des aîles fort grandes lorsqu'elles sont étendues; il a la tête menue, les yeux assez beaux, le bec bien proportionné, d'une couleur jaune tirant sur le rouge, ainsi que ses pattes qui sont un peu courtes; son plumage est blanc mêlé quelquefois de petites plumes noires sur les aîles. Du milieu de sa queue qui s'ouvre en éventail quand il vole, sortent deux grandes plumes très - fines, longues d'environ seize à dix - huit pouces, & tellement appliquées l'une contre l'autre, qu'elles ne forment qu'un seul brin apparent; ce qui lui a fait donner le nom de paille en cul. On en voit qui ont trois de ces plumes un peu écartées l'une de l'autre, formant trois longues queues. Les pailles en cul font leurs nids dans des trous au sommet des plus hauts rochers; ils vivent de poisson, & prennent leur essor en haute mer, fort loin des côtes; leur chair est maigre & médiocre au goût.

PAILLÉ (Page 11:748)

PAILLÉ, adj. en termes de Blason, se dit des fasces, peaux, & autres pieces bigarrées de différentes couleurs. Clere en Normandie, d'argent à la fasce d'azur, paillée d'or.

PAILLER, du pailler (Page 11:748)

PAILLER, du pailler, (Maréchal.) c'est de la paille qui ne sert qu'à la litiere.

PAILLET (Page 11:748)

PAILLET, s. m. (Serrurerie.) petite piece de fer ou d'acier, mince, qu'on place entre la platine & le verrouil pour lui servir de ressort & le tenir en état, lorsqu'il est levé.

PAILLETTE (Page 11:748)

PAILLETTE, ou Étamine, (Jardinage.) voyez Étamine.

Paillette d'or (Page 11:748)

Paillette d'or, s. f. (Minéralog.) petit grain d'or, qu'on trouve dans le sable des rivieres. Toutes les paillettes d'or ont des formes assez irrégulieres; elles ont pourtant cela de constant, qu'elles sont de petites lames; je veux dire, qu'on ne doit pas se les représenter faites comme des grains de sable; elles ont moins en épaisseur que dans les autres sens. Selon les observations qu'on en a faites, il semble qu'elles sont arrangées par couches, par feuilles dans la mine; quelquefois elles paroissent feuilletées à la loupe. On ne doit pas non plus les imaginer plus minces que les feuilles des Batteurs d'or; elles ont une épaisseur qui se laisse appercevoir, & qui est capable de leur donner de la solidité. Leurs figures, malgré leurs irrégularités, tiennent toujours de la ronde; leurs bords sont aussi arrondis; ce sont des especes de petits gâteaux; les frottemens ont abattu leurs angles; pendant que l'eau les entraîne, elles rencontrent un sable qui les use.

Parmi les paillettes des rivieres de Ceze & du Gardon, on en rencontre quelquefois qui ont une ligne & demie de diametre; mais il y en a davantage qui n'ont qu'une ligne, & même qu'une demi - ligne. Nous en avons de l'Ariége, qui ont deux lignes dans le sens où elles sont le plus grandes; les paillettes du Rhin sont beaucoup plus petites, & celles du Rhône plus petites encore; mais on trouve aux plus petites une figure approchante des plus grosses.

On assure pourtant qu'on a quelquefois ramassé dans le Rhône des paillettes grosses comme des grains de millet. Les Allemands en citent tirées de leurs rivieres grosses comme des féves; mais ce ne sont, pour ainsi dire, que des miettes, si on les compare avec ces gros morceaux d'or trouvés dans le Pérou & le Méxique, & grossis peut - être encore par le récit des voyageurs. Cependant le pere Feuillée, à qui on peut se fier, assure avoir vu une pépite; c'est le nom qu'on donne à ces morceaux d'une grosseur extraordinaire, du poids de soixante - six marcs & quelques onces, dans le cabinet d'Antonio Porto - Carrero: on en fit voir une en 1616 à l'académie, qui pesoit, dit - on, cinquante - six marcs. Sa figure approchoit de celle d'un coeur; elle appartenoit à dom Juan de Mur, qui avoit été corrégidor d'Arica. M. Frézier a fait mention de cette pépite dans son voyage. Il en cite aussi une autre de soixante - quatre marcs, qui fut achetée par le comte de la Moncloa, viceroi du Pérou, pour en faire présent au roi d'Espagne. Mais ces pépites paroissent extraordinaires aux habitans des Indes, comme à nous. Ce sont des morceaux de mine entiers, qui sont détachés ou découverts par des torrens rapides; & nous ne savons pas quelle est la grosseur des morceaux d'or qui fournissent depuis si long - tems nos rivieres de paillettes. Nous verrions peut - être des pépites chez nous, si un coup brusque, un torrent extraordinaire, détachoit à - la - fois ce qui n'est enlevé que par parcelles en plusieurs années. La nature travaille dans de grands laboratoires; mais peut - être aussi que son laboratoire dans nos montagnes n'est pas en or; elle en a de toutes matieres. Mém. de l'académie des Sciences, 1718. (D. J.)

Paillette (Page 11:748)

Paillette, (Broderie.) ce mot se dit des petits grains d'or ou d'argent ronds, applatis & percés au milieu, dont on parseme quelquefois les broderies, les ornemens d'église, & les habits de théatre. On fait aussi des paillettes d'acier qu'on mêle dans les jais blancs & noirs pour des broderies du petit deuil des femmes.

Paillettes comptées (Page 11:748)

Paillettes comptées, en terme de Brodeur au métier; ce sont des paillettes arrangées l'une sur l'autre comme de l'argent monnoyé. Pour les arrêter ainsi, on fait un point au bord de la premiere en - dehors, un autre dans le trou de cette premiere au bord de la seconde en - dehors, un autre dans le trou de cette seconde en - dedans; ainsi des autres, en les approchant à l'aiguille l'une sur l'autre.

Paillettes couronnées (Page 11:748)

Paillettes couronnées, sont en terme de Brodeur au métier, celles qui sont environnées tout - autour d'ornemens ou de points de bouillon. Voyez Bouillon.

PAILLEUR (Page 11:748)

PAILLEUR, s. m. (Commerce de paille.) celui qui vend & fournit de la paille dans les maisons de Paris & autres villes du royaume pour la nourriture des chevaux des particuliers.

PAILLEUX métal (Page 11:748)

PAILLEUX métal, (Métallurgie.) c'est - à - dire, métal qui a des pailles. C'est un grand défaut pour le fer & pour l'acier d'être pailleux; car outre que ce défaut les rend cassans, ils souffrent un grand déchet à la forge.

PAILLIER (Page 11:748)

PAILLIER, s. m. il se dit 1°. de la paille fourragée par des bestiaux, qui ont mangé l'épi & le grain, & qui n'est plus bonne qu'à faire litiere & fumier; 2°. de l'endroit où l'on nourrit les bestiaux & où l'on porte les pailles & fourrages dont on fait des meulons, pour les conserver jusqu'à ce qu'on les mette en litiere ou fumier.

Paillier (Page 11:748)

Paillier, (Hydr.) on pratique des pailliers ou repos entre les rampes & avec tournans les escaliers de pierre ou de gazon qui accompagnent une cascade; on en fait plusieurs de suite dans les rampes un peu longues. (K)

PAILLONS (Page 11:748)

PAILLONS, s. m. pl. (Joaillerie.) nom que l'on donne à de petites feuilles quarrées de cuivre battu, très - minces, & colorées d'un côté, que l'on met par petits morceaux au fond des chatons des pierres précieuses, & des crystaux.

Paillon de soudure (Page 11:748)

Paillon de soudure, (Orfévrerie.) petit morceau de soudure, ou métal mince & allié, qui sert [p. 749] à souder les ouvrages d'orfévrerie. Lorsqu'on veut souder quelque chose, on coupe la soudure par paillons.

Paillon (Page 11:749)

Paillon & Paillonner, la vaisselle d'étain, c'est une façon qu'on donne à la vaisselle d'étain fin, après qu'elle est apprêtée avant de la tourner; pour cela on prépare d'abord le paillon avec un lingot d'étain commun dont on fait tomber avec le fer chaud à souder, une quantité suffisante de gouttes sur une platine de cuivre; ce qui forme des feuilles d'étain minces, rondes, grandes environ comme des pieces de vingt - quatre sols, plus ou moins. Voilà comme se fait le paillon: il faut dire en passant qu'on emploie de ce paillon dans la teinture de l'écarlate. Autrefois on se servoit d'éta n en ratures, c'est - à - dire, ce que les crochets ôtent sur l'étain en le tournant.

On fait ensuite un tampon de filasse qu'on roule en long d'environ un demi - pié & gros comme le poigner pour de grands plats, & moins gros pour de plus petites pieces; on a soin de le tenir chaud par le bout qui sert, en le mettant sur une petite plaque de fer sous laquelle il y a un petit feu; cela se fait apres avoir allumé du feu de braise de charbon dans une bassine, qui est comme le fond d'une chaudiere dont la hausse est environ de trois ou quatre pouces de haut & applatie sur le bord, & il faut disposer son feu si également, qu'il ne chauffe pas plus d'un côté que de l'autre, & qu'il chauffe plus la circonférence de la piece que son milieu. Ensuite on prend sa piece avec une tenaille à paillonner de la main gauche, & on la met chauffer sur le feu; on a un morceau de poix - résine dont on enduit sa piece dessus & dessous en frottant par - tout, parce que la résine fond dessus à mesure que la piece s'échauffe; on prend plusieurs feuilles de paillon qu'on met sur sa piece, & ensuite avec le tampon on promene partout cet étain fondu qui se dilate & s'étend comme un étamage; on retourne sa piece, & on en fait autant dedans comme dessous; après quoi on retire doucement sa piece de dessus le feu, & on remet son tampon en place, & on prend une autre piece pour faire de même jusqu'à la fin, observant de maintenir toujours son feu égal; puis on reprend, s'il est nécessaire, ses pieces l'une après l'autre pour paillonner l'endroit des tenailles qu'on nomme le contrejet. Ce paillon sert à boucher les gromelures, & empêche les cassures; c'est un étamage plus subtil & plus difficile à faire que celui des Chauderonniers.

PAIN (Page 11:749)

PAIN, s. m. (Boulangerie.) les diverses especes de farine dont les Boulangers font leur pain, sont la pure fleur de farine pour le pain mollet, la farine blanche d'apres la fleur, pour le pain blanc; les sins gruaux mêlés avec cette derniere, pour le pain bis - blanc; les gros gruaux, avec partie de farine blanche & de fin gruau, pour le pain bis.

Le pain se fait de farine de mays dans la plus grande partie de l'Asie, de l'Afrique & de l'Amérique; outre le mays, l'Amérique a encore la racine de cassave, dont le suc récent est un poison, mais dont la racine que l'on en tire fait un pain délicat & nourrissant.

Pain bis (Page 11:749)

Pain bis, en Boulangerie; est le nom de la moindre espece de pain; on le fait avec une partie de sarine blanche, & des gruaux fins & gros. On y mêle aussi des recoupetes, mais ce n'est que dans les chertés.

Pain bis - blanc (Page 11:749)

Pain bis - blanc, terme de Boulanger, qui signifie le pain au - dessous du blanc, & fait de farine blanche & de fin gruau.

Pain blanc (Page 11:749)

Pain blanc, en terme de Boulanger, est le nom qu'on donne au pain fait de farine blanche, & tirée au bluteau d'après la fleur de farine.

Pain de brane (Page 11:749)

Pain de brane, terme de Boulanger, pour dire, le pain de douze livres.

Pain chaland (Page 11:749)

Pain chaland, en Boulangerie, est un pain très blanc, fait de pâte broyée.

Pain chapelé (Page 11:749)

Pain chapelé, en Boulangerie, est un petit pain fait avec une pâte bien battue & fort légere, assaisonnée de beurre ou de lait.

Pain chapelé (Page 11:749)

Pain chapelé, se dit encore parmi les Boulangers, d'une espece de petit pain dont on a enlevé la plus grosse croute avec un couteau.

Pain de chapitre (Page 11:749)

Pain de chapitre, en terme de Boulanger, est une espece de pain supérieure au pain chaland, qu'on peut regarder comme le pain mollet de ce dernier.

Pain cornu (Page 11:749)

Pain cornu, nom que les Boulangers donnent à cette espece de pain qui a quatre cornes, & quelquefois plus. C'est de toutes les especes de petit pain celui qui se fait avec la pâte la plus forte & la plus ferme.

Pain a la reine (Page 11:749)

Pain a la reine, est chez les Boulangers, un pain fendu, qui ne differe du pain de festin que par l'assaisonnement, qui y est moindre que dans ce dernier. On fait le pain à la reine avec une pâte qui n'est proprement ni forte, ni douce, & qu'on appelle pour cela pâte moyenne. Quelques - uns l'appellent encore pâte bâtarde.

Pain a la sigovie (Page 11:749)

Pain a la sigovie, terme de Boulanger, pour signifier une sorte de pain qui a une tête au milieu. Il est fait avec une pâte d'un tiers plus forte & plus dure que celle du pain à la reine.

Pain petit (Page 11:749)

Pain petit, en terme de Boulanger, est un pain fait avec une pâte plus ou moins légere, selon l'espece de pain, du beure, du lait ou de levure. Le petit pain se divise en pain à la reine, pain à la sigovie, pain chapelé, pain cornu, &c. Voyez ces termes à leter article.

Quelques Boulangers de Paris font leur petit pain avec les gruaux qu'ils font remoudre: il bouffe en effet davantage; mais n'est jamais si bon que celui de fleur de farine.

Des façons à donner aux principales sortes de pains en usage parmi nous. Pain d'avoine. Il faut que le levain soit fort; prendre l'eau un peu chaude, & tenir le four chaud: le bien cuire & long - tems; & le garder au sour suivant la grosseur du pain, parce que le dedans en est toujours gras. Il demande un grand apprêt. La pâte doit en être bien travaillée & bien ronde.

Pain d'orge. Il ne lui faut en levain que le tiers de la masse de la pâte. Trop de levain le rend trop lourd & trop gras en - dedans. Il veut être bien travaillé. On le paîtrit à l'eau douce, parce qu'il semble porter son levain avec lui - même. Il ne lui faut pas beaucoup d'apprêt. Le four doit être chaud. Ce pain porte bien la cuisson.

Pain de seigle. Il faut faire de grands levains, à moitié de la quantité de la pâte; prendre l'eau fraîche, & faire la pâte forte: donnez bien de l'apprêt, parce que le seigle est toujours doux. Travaillez - le beaucoup. Que votre four soit très - chaud: que le pain y reste long - tems; cependant selon sa grosseur.

Biscuit de mer. Il faut en levain un bon tiers de la quantité de la pâte. Il faut que ce levain soit bon, naturel, bien fait, fort travaillé; un four bien chaud, où on le laisse au moins trois heures.

Pain de blé, façon de Gonesse. Ayez de grands levains, & l'eau douce. Faites la pâte forte & bien soutenante. Travaillez - la beaucoup; ensuite remettez - y un peu d'eau fraîche par - dessus, afin d'éclaircir ou délayer la pâte, & travaillez ensuite. Quand votre pâte sera bien travaillée, tirez - la du pêtrin, & la tournez tout de suite. Il ne faut pas qu'elle entre en levain, mais point du tout. Distribuez - la aux poids que les pains doivent avoir. Tournez les plus

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