ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"746"> peuples de Guinée vont ordinairement tous nuds, & les Caraïbes n'ont que leur camusa. (D. J.)

PAGNONES (Page 11:746)

PAGNONES, (Art méchan.) pieces de bois qui forment la fusée ou le rouet d'un moulin, & auxquelles les fuseaux sont assemblés.

PAGO (Page 11:746)

PAGO, (Géog.) île de la mer d'Istrie, à une lieue de la côte de Croatie, dont elle n'est séparée que par un canal qui a 3 milles de large; elle est sujette aux Vénitiens, & pour le spirituel à l'évêque d'Arbe. Elle a 60 milles de tour, & un château pour sa défense. L'air y est froid & le terroir stérile, mais on y trouve des salines qui font son seul revenu. Cette île a été connue de Pline sous le nom de Gissa, les Esclavons l'appellent Pagh. Venise y avoit deux de ses nobles, l'un pour la gouverner, & l'autre pour recevoir le produit. Long. 32. 40. lat. 44.

PAGODE (Page 11:746)

PAGODE, s. m. & f. (Archit. asiat.) nom général qu'on donne aux temples des Indiens & des Idolâtres; c'est un bâtiment qui n'a qu'un seul appentis par - devant, & un autre par - derriere: il y a trois toîts, un qui domine destiné pour l'idole, & les deux autres pour le peuple.

Son principal ornement consiste en des pyramides de chaux & de briques, décorées d'ornemens fort grossiers. Il y en a de grandes, aussi hautes que nos clochers, & de petites qui n'ont que deux toises. Elles sont toutes rondes, & elles diminuent peu en grosseur, à mesure qu'elles s'élevent, de sorte qu'elles se terminent comme un dôme: sur celui de celles qui sont basses s'éleve une aiguille de calin, fort pointue & assez haute, par rapport au reste de la pyramide.

On voit encore autour des pagodes d'autres especes de pyramides qui grossissent & diminuent quatre ou cinq fois dans leur hauteur, de telle sorte que leur profil est ondé; mais ces diverses grosseurs sont moindres à mesure qu'elles sont en une partie plus élevée. Ces pyramides sont ornées en trois ou quatre endroits de leur contours, de plusieurs cannelures à angles droits, qui, diminuant peu - à - peu, à proportion de la diminution de la pyramide, vont se terminer en pointe au commencement de la grosseur immédiatement supérieure, d'où s'élevent d'autres cannelures.

Les plus beaux pagodes sont ceux des Chinois & des Siamois; les offrandes qu'on y fait sont si considérables, qu'on en nourrit une quantité prodigieuse de pélerins.

Le pagode de Jagranate produit un revenu immense à ceux de son idole. M. de la Loubere a décrit les pagodes de Siam, & les missionnaires ceux de la Chine, qui sont quelquefois incrustés de marbre, de jaspe, de porcelaine, & de lames d'or: on trouve la représentation d'un de ces temples dans l'essai d'Architecture de Fischer.

On appelle aussi pagode l'idole qui est adoré dans le temple élevé à son honneur, & dans ce sens le mot pagode est féminin.

Ce nom pagode tire son origine des mots persans pout, qui veut dire une idole, & de gheda, un temple; de ces deux mots pout - gheda, on en a formé en françois celui de pagode, en estropiant le nom persan.

PAGODE (Page 11:746)

PAGODE, s. f. (Com.) monnoie d'or de l'Indoustan; sa valeur est d'environ huit liv. dix sols monnoie de France.

PAGOMEN (Page 11:746)

PAGOMEN, s. m. (Calendrier.) les Egyptiens & les Ethiopiens donnent ce nom au résidu de cinq jours de leur année, ou de six, si l'année est bissextile; ils ajoutent ces jours à leur dernier mois, parce qu'ils ne comptent que quatre jours pour chacun.

PAGON (Page 11:746)

PAGON, (Géog. mod.) petite île de la mer du sud, une des îles des Larrons, ou des îles Mariannes, entre celle d'Agrignan au nord oriental, & celle d'Amalagnant au midi. On lui donne 14 lieues de circuit: les Espagnols la nomment l'île de Saint - Ignace.

PAGRIAE (Page 11:746)

PAGRIAE, (Géog. anc.) 1°. ville de la Syrestique de Syrie, dans le territoire d'Antioche, près la ville Gendarum, selon Strabon, liv. XVI. p. 751. & selon Pline, l. V. c. xxiij. mais Ptolomée, liv. V. ch. xv. la met dans la Pierie, province voisine; c'est aujourd'hui Begras, entre Alexandrette & Antioche, place à demi - déserte.

2°. Pagroe, port de la Sarmatie asiatique, sur le Pont - Euxin.

3°. Pagroe, ville de la Cilicie, selon Cédrène.

PAGRE (Page 11:746)

PAGRE, s. m. (Hist. nat. Ichtiol.) pagrus, poisson de mer qui ressemble à une petite daurade par la forme du corps & par le nombre & la position des nageoires; mais il en differe par la couleur & par la queue. Voyez Daurade. Le pagre change de couleur en différentes saisons; il est d'un roux tirant sur le rouge pendant l'été, & il devient bleu en hiver: on le confond avec le pagel quand il a sa couleur rouge; mais on le distingue aisément en hiver, car le pagel ne change pas de couleur. Le pagre differe encore du pagel en ce qu'il a le museau plus épais, plus arrondi & plus arqué, & le corps plus large & plus rond. Ce poisson vit de petites séches, de coquillages, & d'algue: sa chair est séche, de bon goût, & fort nourrissante. Rondelet, Hist. nat. des poissons, premiere partie, liv. V. chap. xv. Voyez Poisson. (I)

PAGURUS LAPIS (Page 11:746)

PAGURUS LAPIS, s. f. (Hist. nat.) nom donné par des naturalistes à une pierre qui portoit l'empreinte d'un homard ou d'une cercine de mer.

PAGUS (Page 11:746)

PAGUS, (Géog. anc.) ce mot a divers sens, & vient lui - même de W=A/GA, mot dorique, pour W=H/GH, fontaine, parce que, dit Festus, les Pagi prennent à une même fontaine l'eau dont ils ont besoin.

Pagus differe de vicus, en ce qu'il n'exige pas une disposition en forme de rue, & qu'il suffit que les maisons aient un rapport de voisinage entre elles, quoique dispersées & rangées confusément.

Le pagos des Grecs veut dire une colline, & par conséquent n'est point la même chose que le pagus des Latins. Ainsi, A)RE/IOS2 W=A/GOS2, veut dire, la colline de Mars; c'étoit le nom qu'on donnoit à l'aréopage d'Athènes, parce qu'elle étoit sur une colline consacrée au dieu de la guerre. On peut voir dans Alde Manuce, liv. III. de quoesit. epist. vij. la différence qui distingue, selon lui les mots castellum, pagus, vicus, opidum, urbs, & villa.

Paganus dans sa signification primitive, signifie un homme qui demeure à la campagne, où il s'occupe à l'agriculture, en un mot un paysan. Comme les gens de la campagne n'ont point cette politesse qui regne dans les villes, il semble que la grossiereté soit leur partage; c'est dans ce sens que Perse se qualifie lui - même de demi - paysan:

Ipse semi - paganus Ad sacra vatum carmen adfero nostrum.

Varron, de lingua lat. liv. V. appelle pagantioe ferioe, certaines fêtes communes aux gens de la campagne; au - lieu que paganalia étoient des fêtes particulieres à chaque village. Pline, l. XXVIII. c. ij nomme pagana lex, une loi par laquelle il étoit defendu aux femmes qui étoient en voyage de tourner un fuseau, ni de le porter à découvert, parce que l'on croyoit que par cette action on pouvoit jetter un maléfice sur la campagne, & nuire aux biens de la terre.

Dans les anciens tems de la république romaine, l'agriculture & l'art militaire n'étoient pas incompatibles, & on voyoit les premiers hommes de l'état conduire eux - mêmes la charrue, de la même main dont ils venoient de gagner une bataille. Mais avec le tems le luxe augmenta les possessions, & la [p. 747] vanité peupla les champs d'hommes serviles, que l'on chargea du travail des terres; il ne demeura avec eux dans les villages que les pauvres gens qui n'avoient pas de quoi subsister dans les villes.

Comme ces gens - là n'étoient point enrôlés dans les armées romaines; de - là vint ce contraste que l'on trouve entre les mots miles, un homme de guerre, & paganus, un homme qui ne va point à la guerre. Cette opposition est fréquente dans les Jurisconsultes; mais elle est bien expressément marquée dans ces vers de Juvénal, Sat. xvj. v. 32.

Citiùs falsum producere testem Contrà paganum posses, quam vera loquentem Contrà fortunam armati. « Le soldat trouvera bien plûtôt un faux témoin contre le villageois, que le villageois n'en trouvera un véritable contre le soldat ».

De paganus nous avons fait les mots de payen & de paganisme, parce que, comme les gens de la campagne, occupés d'un travail pénible, & destitués des secours de l'éducation, qui prépare l'esprit aux matieres de raisonnement, sont toujours plus attachés que les autres aux sentimens qu'ils ont sucés avec le lait, il arriva lorsque la religion chrétienne eut fait de grands progrès dans les villes, que les gens de la campagnes conserverent l'idolâtrie long - tems après la conversion des villes. Les mots de paganus & d'idolâtre devinrent alors synonymes, & nous avons adopté ce mot en l'accommodant à notre langue: ainsi nous appellons payens les idolâtres, & paganisime l'idolâtrie, qui est la religion des payens.

Nous avons aussi adopté le mot pagus, mais dans un sens que les anciens lui donnoient semblablement, & nous en avons fait le mot de pays. Les Romains l'ont employé dans le sens de canton ou contrée. La Thrace & l'Arménie étoient divisées en stratégies ou préfectures militaires; la Judée en toparchies ou seigneuries; l'Egypte en nomes: de même la Gaule & la Germanie étoient partagées en pagi, cantons: c'est sur ce pié - là que Jutes - César dit que les Sueves, peuples de Germanie, étoient divisés en cent cantons, ceutum pagos.

Samson divise les peuples en grands & en petits. Les grands peuples étoient ce que les anciens ont appellé civitas, & chaque civitas étoit divisée en pagi; mais il faut aussi remarquer que les grands cantons nommés pagi étoient eux - mêmes divisés en des cantons ou pagi subalternes, qui en faisoient partie. Ainsi pagus Patavus, le Poitou, comprenoit pagus Lausdunensis, le Loudunois; pagus Toarcensis, le pays de Thouars; pagus Ratiacensis, le duché de Rets, &c. Ainsi les grands cantons ou pagi du premier ordre, ne sont point différens des cantons appellés civitas, c'est - à - dire des grands peuples; mais les minores pagi, c'est - à - dire les petits cantons, en différoient beaucoup. (D. J.)

PAHAN (Page 11:747)

PAHAN, (Géog. mod.) ville des Indes, dans la presqu'île de Malaca, capitale d'un petit royaume de même nom, qui fournit du poivre & des éléphans; les maisons sont faites de roseaux & de paille, le seul palais du roi est bâti de bois; les rues sont pleines de cocos & d'autres arbres. Long. 122. lat. 3. 30.

PAIANELI (Page 11:747)

PAIANELI, s. m. (Botan. exot.) arbre à siliques du Malabar; on en compte deux especes; l'une a la feuille faite en coeur, & le fruit oblong, plat, & contenant une semence membraneuse; l'autre a les feuilles larges & pointues: on vante beaucoup leurs vertus en cataplasme pour la guérison des ulcères.

PAIDOPHILE (Page 11:747)

PAIDOPHILE, s. f. (Mythol.) surnom qu'on donnoit à Cérès, qui signifie qu'elle aime les enfans, & qu'elle les entretient; c'est pourquoi on représente souvent cette déesse ayant sur son sein deux petits enfans, qui tiennent chacun une corne d'abondance, pour marquer qu'elle est comme la nourrice du genre humain. (D. J.)

PAILLASSE (Page 11:747)

PAILLASSE, s. f. (Architecture.) on nomme ainsi dans une cuisine & près de la cheminée, un solide de brique ou de maçonnerie, de la longueur d'environ six piés, sur deux ou trois de large, & de neuf à dix pouces de hauteur, sur lequel on entretient les mets dans un degré de chaleur convenable, avant d'être servis sur la table. (P)

Paillasse (Page 11:747)

Paillasse, s. f. terme de Pailleur, ouvrage de grosse toile, creux & fendu par le milieu, qu'on remplit de paille, & qu'on met sur le bois de lit, & sous le matelas ou le lit de plume.

PAILLASSONS (Page 11:747)

PAILLASSONS, s. m. (Jardinage.) ce sont des especes de claies faites de grande paille avec des perches posées en maille, & attachées les unes aux autres avec de l'osier pour entretenir la paille. Rien n'est si utile que les paillassons pour garantir les couches & les espaliers des vents froids. On les soutient sur les couches par le moyen de perches posées en long & en - travers de la couche en maniere de chassis. (K)

Paillasson (Page 11:747)

Paillasson, (ouvrage de Nattier.) piece de natte couverte par - dehors d'une grosse toile, que le peuple en Italie & en Espagne met l'été devant les fenêtres pour se garantir de l'ardeur du soleil. On hausse & on baisse ces paillassons avec des cordes autant qu'on veut. En France on a des stores, des jalousies en bois peint en verd, qui conviennent mieux au climat. (D. J.)

Paillasson (Page 11:747)

Paillasson en terme d'Orfévre, est un amas de nattes de paille tournées en rond en commençant au centre, & finissant à sa circonférence. L'on en éleve plusieurs lits l'un sur l'autre jusqu'à la hauteur qu'on veut; ces rangs ou lits sont cousus l'un à l'autre avec de la ficelle; il doit avoir plus de diametre que le billot qu'il porte; il sert à rompre l'effet du marteau lorsque l'on frappe sur l'enclume.

PAILLE (Page 11:747)

PAILLE, s. f. (Maréchallerie.) c'est le tuyau des gros & menus grains, après qu'ils ont été battus à la grange. Il y a la paille du blé, du segle, de l'avoine. La paille hachée mêlée avec l'avoine, sert dans quelques pays de nourriture aux chevaux: on la hache avec une machine appellée hachoir ou coupepaille; la paille pour la litiere est communément sans épis & sans grain.

Paille (Page 11:747)

Paille, (Commerce.) il se fait un grand commerce de paille pour l'engrais des terres, après qu'elle a été réduite en fumier, & avant ce tems - là pour la nourriture de divers animaux, ainsi que pour des ouvrages de Nattiers, & de Tourneurs - Empailleurs de chaise. On se sert aussi de paille pour les emballages de caisses de marchandises.

Pailles de bittes (Page 11:747)

Pailles de bittes, (Marine.) ce sont de longues chevilles de fer qu'on met à la tête des bittes pour tenir le cable sujet. (Z)

Paille (Page 11:747)

Paille, (Métallurgie.) c'est un endroit défectueux dans ses métaux, qui les rend cassans & difficiles à forger; on le dit sur - tout du fer & de l'acier.

Paille de fer (Page 11:747)

Paille de fer, (Forgerie.) ce sont des especes d'écailles qui tombent de ce métal quand on le forge à chaud. Elles servent à faire le noir, & quelques autres couleurs des Peintres sur verre.

Paille (Page 11:747)

Paille, (Jouaillerie.) ce mot désigne un défaut qui se trouve dans les pierres précieuses, particulierement dans les diamans; c'est quelque petit endroit obscur, étroit, & un peu long, qui se trouve dans le corps de la pierre précieuse, & qui en interrompt l'éclat & le brillant. Quelques personnes confondent la paille avec la glace & la surdité; mais ces trois défauts sont différens; les pailles diminuent davantage le prix du diamant.

Paille (Page 11:747)

Paille, courir à la, (Salines.) c'est hâter la cuisson

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