ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"717"> lice écailleux, & ils sont attachés à la couche. L'embryon devient dans la suite un fruit renfermé dans une enveloppe qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Oursin, Hérisson de mer, Chataigne (Page 11:717)

Oursin, Hérisson de mer, Chataigne de mer, echinus marinus; animal marin qui tire son nom du grand nombre de pointes dont tout son corps est entouré, ce qui lui donne quelque ressemblance avec le hérisson. Il y a beaucoup de différentes especes d'oursins. Les anciens naturalistes croyoient avec raison que les pointes des oursins leur tenoient lieu de jambes, & qu'ils s'en servoient pour marcher; mais M. Gandolphe, mémoires de l'acad. royale des Sciences, ann. 1709, a cru voir que les oursins avoient de vraies jambes disposées autour de leur bouche. Il prétendoit que les pointes de ces animaux ne contribuoient en rien à leur mouvement progressif. M. de Reaumur a reconnu depuis le contraire; il a vû très - distinctement que les oursins ne se servent que de leurs pointes pour aller en - avant; il a observé aussi les parties que M. Gandolphe avoit pris pour des jambes, ce sont des especes de cornes semblables à celles des limaçons, dont l'usage est très - différent de celui que M. Gandolphe leur a attribué, puisqu'elles servent à fixer & à arrêter l'animal, qui s'attache avec ces parties sur quelque corps solide, au point que si on veut le separer de ce corps par force, on casse ordinairement une partie de ces cornes. M. de Reaumur donne le nom de corne à ces parties, parce que l'oursin s'en sert pour tâter les corps qu'il rencontre dans sa marche, comme font les limaçons avec leurs cornes; celles de l'oursin ne sont bien apparentes que lorsqu'il est dans l'eau, & l'animal ne fait paroître au - dehors que celles qui sont posées sur la partie du corps qui est enavant quand il marche. Si au contraire il est arrêté, il n'y a d'apparentes que celles dont il s'est servi pour se fixer à quelque corps solide. L'enveloppe dure de l'oursin est couverte en entier de ces sortes de cornes. M. de Reaumur est parvenu à savoir le nombre de ces cornes, en comptant les petits trous qui pénetrent l'enveloppe, qui sont beaucoup plus apparens sur la surface intérieure que sur l'extérieure; il fait monter le nombre de ces cornes jusqu'à environ treize cent, qui est le nombre aussi des trous d'où elles sortent, car il n'y en a qu'une seule dans chaque trou. Le même oursin avoit environ deux mille cent pointes. Ces pointes servent de jambes à l'animal, celles dont il fait le plus d'usage sont situées autour de sa bouche; comme elles se meuvent toutes en différens sens, il peut avancer de tous les côtés avec la même facilité. C'est sur l'oursin commun des côtes du Poitou que M. de Reaumur a fait les observations précédentes. On voit à la Pl. XVIII. plusieurs figures de différentes especes d'oursins. Mémoires de l'acad. royale des Sciences, par M. de Reaumur, ann. 1712. Voyez Testace.

Oursin dé mer (Page 11:717)

Oursin dé mer, (Conchyliol.) genre de coquille multivalve, de forme ronde, ovale, à pans, irréguliere, quelquefois plate, armée de pointes, de boutons, quelquefois même toute unie.

On appelle en françois cette coquille l'oursin, le bouton, ou le hérisson de mer, quelquefois châtaigne de mer, à cause de sa figure hérissée.

Aristote & Pline ont mis les oursins parmi les poissons crustacés, tels que sont les étoiles de mer & les crabes: d'autres les ont placés dans les coquillages durs. Les oursins de la mer Rouge & ceux de l'Amériquesont d'une consistance assez forte pour y tenir leur rang; il y en a qui pensent que les oursins tiennent le milieu entre les crustacés & les testacés.

Un moderne, malgré la quantité de pointes qu'on remarque à l'oursin, le place dans les coquillages univalves; c'est apparemment parce que ces poin<cb-> tes ne se voient d'ordinaire que lorsque le poisson est vivant, & qu'elles tombent si - tôt qu'il est hors de l'eau.

M. Dargenville dit avoir compté sur la superficie d'un oursin de la mer Rouge cinq divisions à deux rangs de mamelons, & de grandes pointes au nombre de soixante - dix, sans compter cinq autres rangs de petites, & toutes les bandes qui séparent les rangs des mamelons, lesquelles sont percées d'une infinité de petits trous par où sortent ses cornes: le grand nombre de pointes que plusieurs oursins conservent toûjours, & qui font partie de leurs coquilles, n'a pû les faire mieux placer que parmi les multivalves; Charleton & Aldrovandus les mettent cependant dans la classe des turbinées, parce qu'ils n'ont point de volutes ou de pyramides.

Rondelet en admet cinq especes; Breynius en rapporte sept, & Kléïnius cinquante - huit, comprises sous huit genres.

Nous croyons avec M. Dargenville qu'on peut rapporter tous les oursins sous six genres: savoir, 1°. l'oursin de formeronde; on en voit de la Méditerranée & de l'Océan, de rouges, de verds, de violets. 2°, L'oursin de forme ovale; il y en a de la grande & de la petite espece. 3°. L'oursin de figure à pans, de couleur verte; il y en a aussi de rougeâtres & de gris - cendré. 4°. L'oursin de forme irréguliere; ce genre est très - étendu: on connoît des oursins grands & petits, faits en forme de tonneau; d'autres en disque; d'autres applatis, formant une étoile; d'autres faits comme des fesses; d'autres en coeur à quatre ou à cinq rayons, & à doubles raies. 5°. L'oursin plat & étoilé. 6°. L'oursin de couleur violette, de forme ronde, à piquans faits en pignons de pommes de pin; ce dernier vient de l'île de France en Amérique.

L'oursin a dans la cavité de sa coquille un intestin qui s'atiache en tournant à cinq anneaux: cet intestin va se terminer à une bouche ronde, large, & opposée au trou par où sortent les excrémens. Elle est garnie de cinq dents aiguës & visibles au bout de cinq osselets, au centre desquels est une petite langue charnue, espece de caroncule, où est cette bouche qui finit en intestin, tournant autour de la coquille, suspendue par des fibres délicates. Ces petits osselets sont liés par une membrane située au milieu de l'intestin, & forment la figure d'une lanterne.

La forme ordinaire de l'oursin est ronde, ce qui le fait nommer bouton; quelquefois elle est ovale, d'où il a pris le nom d'echinus ovarius; quand il est revêtu de ses pointes, on l'appelle digitatus. Sa superficie est toute couverte d'une immense quantité de petites cornes d'une demi - ligne de grosseur sur neuf lignes d'étendue, vers la partie la plus renflée de l'oursin; les autres qui sortent vers le conduit des excrémens, de même que celles qui approchent de la bouche, n'ont que trois ou quatre lignes: c'est par ces cornes qu'il peut fixer sa maison.

Tout son intérieur est partagé en cinq lobes d'un rouge foncé, & rempli d'une espece de chair & d'une multitude d'oeufs rouges, qui (dans les oursins de la Méditerranée) étant cuits, ont le goût des écrevisses, & sont meilleurs à manger que l'huître verte.

On compte près de douze cens cornes dont se sert l'oursin pour sonder le terrein qui l'environne, pour se fixer contre quelque corps, ou pour se tenir en repos. Ses cornes plus longues que ses pointes ne se voient point dans l'eau; elles s'affaissent, & se cachent entre les bases & mamelons de ses pointes, qui se trouvent au nombre de plus de deux mille, & qui lui servent à marcher la bouche contre terre pour prendre sa nourriture. Il agite tellement ses pointes ou ses piquans, qui lui tiennent lieu d'une [p. 718] multitude de piés, qu'il marche très - légérement.

Sa couleur est des plus variées, tantôt violette, tantôt d'un jaune clair, quelquefois verte, brune, d'un blanc sali. Lorsque l'oursin est à sec, ses cornes sont invisibles & rentrent dans sa coquille; si - tôt qu'elles sentent l'eau de la mer, elles s'épanouissent & s'alongent par divers mouvemens: c'est donc par ses cornes qu'il marche, qu'il s'attache où il veut, qu'une partie pompe l'eau tandis que l'autre la rejette.

M. Dargenville a observé, en disséquant cet animal, la dureté de ses osselets, qui sont creux en - dedans, pour laisser passer des filamens qui font agir les dents en - dehors. Ils sont de plus entourés de membranes de tous côtés; ce qui les lie ensemble. Chaque partie de l'oursin a sa membrane, sa charniere, & des dents extrèmement pointues. Il y a lieu de croire que ses grandes pointes lui servent à se défendre contre les pêcheurs: Pline dit, aculeorum proceritate proestant; elles lui servent encore de piés pour marcher, se retourner, & rentrer dans sa boule. Quand le coquillage est entierement couvert d'eau de la mer, elles sortent toutes ensemble; mais lorsqu'il n'est inondé qu'à une certaine hauteur, il n'y a que la partie couverte d'eau dont les cornes s'épanouissent, & tout ce qui est au - dessus ne fait rien paroître. Voyez la conchyliologie de M. Dargenville, & les mém. de l'acad. des Sciences. (D. J.)

OURT, l (Page 11:718)

OURT, l', (Géog.) en latin Urta, riviere des Pays - Bas; elle a sa source au pays de Liege, & se perd dans la Meuse au même pays. (D. J.)

OURVARY (Page 11:718)

OURVARY, terme de chasse, cri pour obliger les chiens à retourner lorsque le cerf fait un retour.

OUSE, l (Page 11:718)

OUSE, l', (Géog.) grande riviere d'Angleterre, qui prend sa source dans l'Oxfordshire, aux confins & au midi de Northamptonshire, baigne les provinces de Buckingham, de Bedford, d'Huntington, de Cambridge, se partage ensuite en deux branches, dont l'une se jette dans la mer auprès de Lyn, & l'autre environ 10000 plus au couchant.

Cette riviere s'appelle en latin Urus, & est par conséquent la même que l'Ure, qui s'écrit en anglois Youre. Les géographes étrangers en font deux rivieres. (D. J.)

OUST, l (Page 11:718)

OUST, l', (Géog.) petite riviere de France en Bretagne, où elle prend sa source au village de Saint - Gilles, dans l'évêché de Quimper, & se rend dans la Villaine au - dessous de Rhédon, & au - dessus de Rieux. (D. J.)

OUSTIOUG (Page 11:718)

OUSTIOUG, (Géog.) ville de l'empire russien, capitale d'une province de même nom, avec un archevêché du rit russe. Elle est sur la Suchana. La province est bornée N. par la province de Dwina, E. par la forêt de Zirani, S. par la province de Wologda, O. par le Cargapol & la province de Waga. La Suchana la divise en deux parties presque égales. Long. 60. 50. lat. 61. 48. (D. J.)

OUTARDE, OSTARDE, OTARDE (Page 11:718)

OUTARDE, OSTARDE, OTARDE, s. f. (Hist. nat. Ornitholog.) otis tarda avis, oiseau qui est de la grosseur du coq d'Inde, & a environ quatre piés sept pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. Le bec ressemble à celui du coq, & la piece supérieure est un peu courbe. La tête & le cou sont cendrés. Le dos est traversé par des lignes rousses & par des lignes noires. Le ventre a une couleur blanche. Cet oiseau n'a point de do%gt postérieur; on le distingue aisément des autres oiseaux de son genre par ce caractere & par sa grosseur; il se nourrit de fruits & de semences de plantes. L'outarde a le vol lent, elle s'enleve difficilement de terre à cause de la pesanteur de son corps; sa chair est d'un très - bon goût. Willughby, ornitholog. Voyez Oiseau. (I)

Outarde (Page 11:718)

Outarde, (Diete & Mat. méd.) Cet oiseau a été mis par les anciens au nombre de ceux qui étoient du goût le plus exquis, & qu'on servoit sur les meilleures tables. Cependant Galien observe que la chair des outardes tient le milieu entre celle de l'oie & celle de la grue, ce qui assurément ne sauroit être pris pour un éloge. Elles ne sont pas fort communes en France. On y en tue pourtant quelquefois, & on en éleve même dans les basses - cours. Louis Lemery parle de l'outarde comme d'un aliment dont le suc est grossier, & la chair solide & compacte, ayant besoin d'être gardée ou mortifiée pour devenir mangeable, & ne convenant qu'aux jeunes gens qui se donnent de l'exercice & qui ont un bon estomac. Autant que je puis me rappeller ma propre expérience, il me semble qu'il se trompe, & que l'outarde sauvage fournit un aliment délicat. (b)

OUTARDEAU (Page 11:718)

OUTARDEAU, nom que l'on a donné aux jeunes outardes. Voyez Outarde.

OUTIL (Page 11:718)

OUTIL, s. m. terme générique, instrument dont les ouvriers & artisans se servent pour travailler aux différens ouvrages de leur profession, art & métier; tels sont les marteaux, les compas, les rabots, les équerres, les villebrequins, &c. A chaque article générique on fait quelquefois mention des machines, instrumens, & outils d'usage, outre qu'on décrit les principaux en particulier dans le corps de ce Dictionnaire. Nous ajoutons seulement que les ouvriers mettent quelque différence entre les outils & les instrumens; tout outil étant instrument, & tout instrument n'étant point outil. (D. J.)

Outil (Page 11:718)

Outil, s. m. (Archit.) c'est tout instrument, qui sert à l'exécution manuelle des ouvrages, comme les fausses équerres, regles d'apareilleur, marteaux, ciseaux, scies, tarrieres, &c. Les Charpentiers & les Menuisiers ont un grand nombre d'outils, suivant la diversité de leur travail, dont on peut voir la description dans les principes d'Architecture, de Sculpture, &c. de M. Felibien. Cet auteur dérive le mot outil du latin utile, à cause de l'utilité dont ils sont aux ouvriers. (D. J.)

Outil (Page 11:718)

Outil, s. m. (Agricult. & Jardin.) Les outils d'un jardinier sont la bèche, des rateaux de plusieurs sortes, une serpette, un croissant, un greffoir, une pioche, piochons, ou binettes, des plantoirs, une scie à greffer, un coin de bois pour le même usage, civieres, brouette, &c.

Les outils nécessaires à un laboureur, sont plusieurs serpes, une vrille, une alaine, des pelles de bois, rateaux de bois ou à dents de fer, fléaux pour battre le blé, des vans, une hache, un marteau à tête de fer, sa provision de clous à son usage, des houës, une bèche, un pic, des coins de fer & de bois, une ou deux coignées, des faucilles, des faux, des tenailles, des sarcloirs, une scie, une tarriere, un villebrequin, &c. (D. J.)

Outils (Page 11:718)

Outils du Balancier, ce sont un marteau, des limes de différentes grandeurs, des tenailles, des pinces plates & rondes, un tas, une bigorne.

Outil (Page 11:718)

Outil, en terme de Batteur d'or, signifie en général tous les instrumens dans lesquels on bat l'or. Voyez Cocher, Chaudrai & Moule.

Outil a poire de bourse (Page 11:718)

Outil a poire de bourse, en terme de Boutonnier, est un instrument en deux parties, l'une en croissant, & l'autre en tranche, allant un peu en diminuant de hauteur pour former ce qu'on appelle la gorge dans une poire à bourse, & autres ouvrages.

Outil a poire de dragonne (Page 11:718)

Outil a poire de dragonne, en terme de Boutonnier, est une lame tranchante divisée en cinq parties: la premiere partie est creusée quarrément pour former le cul; la seconde a la même forme en hauteur que la premiere en profondeur, & fait le cran; la troisieme est un croissant pour la panse; la quatrieme, un demi - rond faisant la gorge; & la cinquieme, un petit croissant pour la tête.

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