ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"713"> y en a même qui se tiennent debout, chacun fait à sa façon: quelquefois l'ourdissoir devient rude à tourner, ce qui nuit à l'ourdissage, sur - tout si ce sont des soies extrèmement fines; on y remédie en faisant sortir le moulin de sa situation sufsilamment pour découvrir la petite crapaudine qui lui sert de centre, & y mettre de l'huile, puis le moulin est remis en son lieu & tourne avec plus de douceur: j'ai dit dans cet article, que les rochets étoient mis à la banque alternativement en sens contraire, c'est - à - dire que le deroulement se fait en - dessus & en - dessous alternativement, voici à quoi je destine cet usage; lorsqu'il s'agira d'encroiser par deux, les deux brins qui doivent être encroisés ensemble se seront plus approchés par la différence de leur mouvement; ensorte que l'ourdisseur les trouvera sous ses doigts presque comme il les lui faut pour les encroiser; il doit être encore dit ici, qu'il faut que l'ourdisseur ait presque toujours les yeux sur la banque, pour être en état de renouer sur le champ les brins qui viennent à casser, ce qu'il apperçoit par la cessation du mouvement du rochet.

Ourdir (Page 11:713)

Ourdir, (Soierie.) c'est distribuer la quantité de fils qui doivent former la chaîne sur l'ourdissoir.

Pour cet effet, on prend les quarante fils qui composent la cantre, & après les avoir fait passer chacun dans une boule de verre, attachée au - dessus de chaque rochet sur lequel la soie est devidée, on noue tous ces fils ensemble; ensuite on les met sur une premiere cheville qui est à une traverse au haut de l'ourdissoir; après quoi on les enverge par l'insertion des doigts, voyez Enverger. Envergées, on les place sur deux autres chevilles à quelque distance de la premiere, puis on passe tous les fils ensemble sur une tringle de fer bien polie, la moitié de ces mêmes fils étant séparée par une autre tringle également polie. Les deux tringles de fer étant attachées au plot de l'ourdissoir, qui au moyen d'une mortoise quarrée & de la grandeur d'un des quatre montans qui sont arrêtés en - haut & on - bas des deux croisées, dont celle d'en - bas ayint une crapaudine de cuivre dans le milieu où entre le tourillon de l'arbre de l'ourdissoir, leur donne la liberté de tourner, a la liberté de monter & de descendre. A la croisée d'en - haut est passée une broche de fer, sur laquelle s'enroule & déroule une corde de boyau, passée sur une poulie du plot, & arrêtée à un tourniquet posé perpendiculairement à la poulie du plot.

Quand l'ouvrier met l'ourdissoir en mouvement, la corde qui se déroule laisse descendre le plot; ce piot conduit tous les fils qu'il tient arrêtés entre deux poulies, de même que par la tringle supérieure, jusqu'à ce que le nombre de tours qui indique la quantité d'aunes qu'on veut ourdir soit complet.

Quand on a le nombre de tours desiré, on prend la demi - portée avec la main droite, & la passant sur une cheville, on la fait passer dessous une seconde, & la ramenant par le dessus, on la passe ensuite dessous la premiere; de maniere que la demi portée ou la brassée placée alternativement dessus & dessous les deux chevilles, forme une espece d'envergeure pour les portées seulement; ce qui donne la facilité de les compter.

Quand cette opération est faite, on fait tourner l'ourdissoir en sens contraire; de maniere que la corde du plot s'enroule & le fait monter jusqu'à l'endroit d'où il étoit descendu. Alors on enverge de nouveau, fil par fil, & l'on mêle les fils envergés sur les chevilles où ont été posés les premiers; & faisant passer la brassée sur la premiere, on enverge de nouveau, on descend comme la premiere fois & on remonte de même, jusqu'à ce que la quantité de portées qui doivent former la chaîne soient ourdies.

La piece ourdie, on passe des envergeures en - bas & en - haut; celle d'en bas servant à séparer les portées pour les mettre au rateau, quand on plie la piece sur l'ensuple de dessus. L'envergeure d'en - haut sert à prendre les fils de suite & de la même façon qu'ils ont été ourdis; pour tendre la piece on la remonte.

Les envergeures passées & arrêtées, on tire les chevilles d'en - bas, & on leve la piece en chaînette, & pour lors on lui donne le nom de chaîne. Voyez l'artiele Chaine & Ourdissage.

Ourdir (Page 11:713)

Ourdir, terme de V anier, signifie tourner & placer l'osier autour d'un moule, pour commencer à monter l'ouvrage.

OURDISSAGE des soies (Page 11:713)

OURDISSAGE des soies, pour faire les chaînes des étoffes: il entre dans l'ourdissage deux machines principales; l'une est la cantre, & l'autre l'ourdissoir.

La cantre est composée de trois bandes de bois, larges d'environ 3 pouces, sur 1 pouce d'épaisseur, ajustées sur quatre piliers, & asservies sur deux traverses égales, pour en faire une espece de table à jouer, d'environ 2 piés de haut & 6 piés de long; ces barres sont éloignées les unes des autres d'un pié. Chacune de ces bandes de bois sont percées de côté, directement les unes devant les autres, dans la distance de 2 pouces d'éloignement: il y a 20 trous sur toute la longueur. On passe au - travers de chacun de ces trous une broche de fer chargée de deux roquets garnis de soie, l'un d'un côté de sa barre du milieu, & l'autre de l'autre; au - dessus de chacune des barres des roquets qui se trouvent dans les deux côtés de la cantre, est élevé sur deux montans de bois une barre qui les traverse dans la longueur; l'une a I pié d'hauteur, & l'autre a I pié. A chacune de ces bandes sont attachées par des ficelles, autant de petits anneaux de verre, qui correspondent directement à chacun des roquets.

On prend à chaque roquet le bout de la soie qui y est dévidée, & le passant par l'anneau qui y correspond on les assemble, en les nouant en emble par le bout pour n'en faire qu'un seul corps des 40 bouts.

L'ourdissoir est une grande cage, d'environ 6 piés de haut, de forme cylindrique de 3, autant de circonférence environ, tournant dans une grenouille, sur un pivot qui est attaché au pilier du centre de la cage, au haut du pilier de la cage est une broche de fer, autour de laquelle tourne une corde.

Cette cage est enfermée dans quatre piliers, fixés par deux morceaux de bois mis en croix au - dessus & au - dessous de la cage; la croix du dessous porte la grenouille au point de sa réunion dans laquelle tourne le pivot qui porte toute la cage. La broche de fer passe au - travers du centre de la croix d'en - haut; à cette broche de fer est attachée une grosse corde - à - boyau tournée autour, laquelle en se développant par les tours de la cage, va se rendre à un anneau de bois suspendu directement au haut de l'un des piliers qui enferme la cage, & va chercher un morceau de bois quarré qui monte & descend le long de ce même pilier, appellé plot, à fur & mesure que la cage déploie ou reploie la corde; à ce plot sont attachées deux broches de fer très - polies, d'environ 9 à 10 pouces de long, servant à diriger la soie qui se distribue à mesure que la cage tourne en montant ou descendant. Au milieu de ce plot est une poulie en bois, fixée par une cheville de verre. Au bas du pilier gauche de la fermeture de la cage sont attachés deux morceaux de bois, d'environ 2 piés, à un pié & demi de distance, liés à laur extrémité par un autre morceau de bois nilesb ssujettit: le morceau de bois supérieur est percé [p. 714] d'un trou, au travers duquel passe l'axe d'une roue qui appuie sur le morceau de bois d'en bas, au haut duquel axe est une manivelle qui sert à faire tourner la roue, autour de laquelle est une corde de laine, qui embrassant toute la cage, sert à la faire tourner en tous sens par le moyen de la manivelle.

Il y a de plus au haut de la cage, une des traverses qui est amovible, au milieu de laquelle, à l'extérieur, est placée une cheville; la traverse de côté en tournant est encore amovible, & porte aussi deux chevilles. Dans la partie inférieure de la cage il y a de même une autre traverse qui est encore amovible, qui porte aussi deux chevilles: cette traverse peut se transporter plus haut ou plus bas, suivant le desir de l'ourdisseuse. Ces chevilles servent comme nous l'allons dire, à recevoir les commencemens & fins de la piece, & à en fixer les envergures.

L'ourdisseuse ayant les bouts de soie ensemble à la sortie de la cantre, arrête le noeud sur la premiere cheville; & de - là, après avoir envergé sa brassée de soie, la met sur les deux chevilles qui suivent la précédente, & tournant ensuite la manivelle de la petite roue qui fait mouvoir la cage, elle distribue la brassée de soie sur l'ourdissoir, à proportion de l'aunage qu'elle veut faire; ce qui se connoît par le nombre de tours de l'ourdissoir: & quand elle est arrivée au point où elle le veut, elle met une nouvelle traverse portant deux chevilles, autour desquelles elle tourne deux fois sa brassée, & en faisant mouvoir la cage en sens contraire, elle remonte sa brassée jusqu'aux deux chevilles d'en - haut, où elle renverge de nouveau fil par fil, & ensuite descend & remonte jusqu'à ce qu'elle ait fait le nombre de portées qu'il lui faut pour composer la chaîne, ce qui est arbitraire, & elle en arrête la fin par un noeud, comme elle a fait lorsqu'elle a arrêté le commencement sur la premiere cheville.

La chaîne étant entierement distribuée sur l'ourdissoir, l'ourdisseuse arrête l'envergure par une ficelle qu'elle passe aux soies divisées par les deux chevilles du haut de l'ourdissoir.

On commence à lever la chaîne de dessus l'ourdissoir par la partie qui en doit faire la fin, qui se trouve arrêtée à la cheville d'en - bas, & prenant la poignée de soie qui s'y trouve, on en fait une boucle en forme de chaîne, & continuant ainsi de boucle en boucle jusqu'au haut de l'envergure: quand on y est arrivé, on l'arrête & elle se trouve en état d'être mise sur l'ensuple.

OURDISSEUSE (Page 11:714)

OURDISSEUSE, (Soirie.) ouvriere qui ourdit. Voyez Ourdir.

OURDISSOIR (Page 11:714)

OURDISSOIR, s. m. terme de Tisserand, &c. espece de machine dont les Tisseurs, Tisserands & Tissutiers se servent pour ourdir les chaînes de leurs étoffes, toiles, futaines, basins, &c. Il y a des ourdissoirs que l'on appelle tours, qui sont en façon de dévidoir, ou petits moulins tournans debout sur un pivot, d'autres sont stables & sans mouvement, composés de deux pieces de bois placées debout, un peu en talus contre la muraille, à certaine distance l'une de l'autre, auxquelles sont attachées plusieurs chevilles du haut en bas. (D. J.)

Ourdissoir (Page 11:714)

Ourdissoir, chez les faiseurs de gaze; c'est une espece de moulin de 6 piés de haut. Ce moulin est composé d'un chassis à quatre piliers, & autant de traverses en haut & en bas, & d'un axe posé perpendiculairement au milieu de ce chassis. Cet axe a 6 grandes aîles autour desquelles on ourdit la soie destinée à faire la chaîne de la gaze. Voyez Gaze.

Ourdissoir rond (Page 11:714)

Ourdissoir rond ou moulin, (Soirie.) c'est la machine propre à ourdir tout ce qui compose les chaînes: on en trouvera la description à l'article Ourdissage qui précede.

Ourdissoir long (Page 11:714)

Ourdissoir long, qui n'est guere d'usage que pour les Frangers; c'est un chassis de bois, composé de deux montans de 6 piés de haut, & de deux traverses de pareille longueur, emmortaisées les unes dans les autres, que l'on applique d'à - plomb contre un mur; les deux montans sont garnis de quantité de chevilles boutonnées, faites au tour, & placées despace en espace à distance égale & parallele, pour porter les soies que l'on ourdit. Sur la barre de traverse d'en - haut, à la distance de 18 pouces, il y a deux pareilles chevilles pour l'encroix.

Voici à - présent la façon d'ourdir. La soie qui est destinée pour composer les têtes des franges, est contenue sur des rochets ou bobines, lesquels rochets sont portés dans les différentes broches de la coulette ou rateau; l'ourdisseur attache les bouts desdites soies à la premiere cheville du côté de l'encroix, puis il conduit lesdites soies jusque sur les chevilles de l'en - croix qui sont tout proche, où étant, il encroise; c'est - à - dire qu'il passe un brin de ses soies sur une cheville, puis sous l'autre, & ainsi tant qu'il y en a, mais toujours en sens contraire. Après cette opération, il continue à conduire les soies sur chacune des chevilles, & cela autant que l'on veut donner de longueur à la piece de chaîne, puisque chaque longueur entre les chevilles est d'une aune & demie. Ainsi si l'on veut avoir une piece de 36 aunes de long, il faudra occuper 12 chevilles à droite & 13 à gauche; puisque l'on doit concevoir aisément que chaque allée & revenue de l'ourdisseur composera 3 aunes: il faut une cheville de plus d'un côté pour venir terminer du côté de l'encroix, toujours dans la supposition de 36 aunes; au lieu que si l'on terminoit de l'autre côté, on auroit une longueur qui ne seroit que de moitié. Etant donc parvenu à cette 13° cheville, qui fait la terminaison des 36 aunes, on remonte par le même chemin pour arriver jusqu'à l'encroix, où étant on encroise encore comme on a fait la premiere fois, & cela autant de fois qu'il est nécessaire, suivant la consistance que l'on veut donner à la chaine: de sorte qu'il faut toujours venir terminer à l'encroix. Supposant donc que je veullle donner 40 brins à une tête de frange, & que l'on ourdisse à 2 rochets, il faudra donc 10 descentes & 10 remontées pour composer lesdits 40 brins. Les soies ainsi ourdies, & à la derniere remontée, coupées & fixées à la cheville où l'on a commencé, il faut passer un fil dans l'extrémité de l'encroix, c'est - à - dire qu'il faut qu'un bout du fil passe d'un coté & d'autre, & cela pour conserver l'en - croix; sans cette précaution, tous les brins se confondroient & ne formeroient qu'une confusion indébrouillable. Ce fil ainsi passé, & noué par les deux bouts, on prend le bout de la piece que l'on releve de dessus l'ourdissoir en la mettant sur une ensuple, qui servira à mettre sur le métier pour l'employer.

Toutes ces machines ont pour but de fixer la longueur des chaînes, & d'encroiser les brins de fil dont on les compose. Il seroit à souhaiter que quelque habile Méchanicien songeât à donner à cette invention l'unique perfection qui lui manque; ce seroit de former la mesure & l'encroix de la chaîne, en tournant toujours dans le même sens; ce que je ne crois aucunement difficile: on a bien imaginé ce moyen dans le mouton à enfoncer les pieux.

OURDISSURE (Page 11:714)

OURDISSURE, s. f. les Vanniers emploient ce terme pour signifier l'union qu'ils font du fond d'une piece avec ses autres parties.

OUREM (Page 11:714)

OUREM, (Géog.) petite ville de Portugal dans l'Estramadoure, sur une montagne, entre Leiria & Tomar. Long. 9. 50. lat. 39. 34. (D. J.)

OURIQUE (Page 11:714)

OURIQUE, (Géog.) ville de Portugal dans l'Alentéjo, remarquable par la victoire qu'Alfonse I. roi de Portugal y remporta sur cinq rois Maures en

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