ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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dans ses courses chez les peuples de Tidore, où il
fit périr beaucoup de monde par leur moyen, &c.
Pour s'assûrer si en effet ces magiciens avoient
tout le pouvoir qu'on leur attribuoit, il fit attacher
un d'entre eux par le col avec une corde, de maniere
qu'il ne pouvoit se débarrasser par aucun
moyen naturel; on assûre que le lendemain matin
cet homme fut trouvé libre & dégagé.
Cependant Brittio ne voulant pas que le roi de
Tidore pût lui reprocher qu'il se servoit de diables
pour lui faire la guerre, renvoya, dit - on, tous ces
magiciens dans leur pays.
OURANG - OUTANG
(Page 11:711)
OURANG - OUTANG, s. m. (Hist. nat.) on rencontre
dans plusieurs provinces de l'intérieur de la
Guinée & dans les contrées voisines, cet animal appellé
par les habitans quoja marrow. On en voit plus
communément dans le pays d'Angola, où on les
nomme ourang - outang; c'est de - là que venoit celui
qui fut amené au commencement de ce siecle en
Angleterre, & que tout le peuple de Londres vit.
Cet animal n'est autre chose qu'une espece de singe
semblable à ceux de Bornéo; le docteur Tyson en a
publié une description très - exacte. (D. J.)
OURANIA
(Page 11:711)
OURANIA, s. f. (Hist. anc.) partie de la sphéristique
des anciens, ou jeu de balle très - usité parmi
eux, & dont Homere fait une description au VIII.
livre de l'Odyssée. Le jeu, suivant M. Burette dans
sa dissertation sur cette matiere, consistoit en ce
que l'un des joueurs se courbant en arriere, jettoit
en l'air une balle qu'un autre joueur tâchoit d'attraper
en sautant avant qu'elle retombât à terre, &
avant que lui - même se retrouvât sur ses piés, ce qui
demandoit une grande justesse de la part de celui
qui recevoit cette balle, & qui devoit pour sauter
prendre précisément l'instant que la balle qui retomboit
pût être à une juste portée de sa main. Mém.
de l'acad. t. I.
OURAQUE
(Page 11:711)
OURAQUE, s. f. en Anatomie, est un conduit
membraneux du foetus, qui vient du fond de la vessie
& se rend au placenta, en passant par le nombril,
conjointement avec les vaisseaux umbilicaux,
dont on le regarde comme faisant partie. Voyez aussi
Vaisseaux umbilicaux & Foetus.
L'ouraque en se terminant au placenta, forme une
petite vessie qui sert à recevoir l'urine qui s'est séparée
dans les reins du foetus, & qui ne pouvoit
passer par l'urétre, à cause de la résistance du sphincter
de la vessie, laquelle ne peut être surmontée
que par l'inspiration.
La liqueur qui se trouve dans la vessie de l'ouraque est toujours en plus grande quantité, plus haute
en couleur, & plus ressemblante à l'urine, à mesure
que l'accouchement est plus proche.
L'ouraque ne se reconnoît clairement que dans les
brutes; mais il n'y a pas de doute qu'il n'existe dans
le foetus humain. Voyez Foetus.
Drelincourt, célebre professeur d'anatomie à Leyde, & quelques autres après lui nient que l'ouraque
soit creux. Dans ce cas - là, il ne seroit pas aisé d'en
montrer l'usage, à - moins que ce ne soit de tenir la
vessie suspendue au nombril; mais la premiere opinion
semble la mieux appuyée. Voyez Urine.
OURATURE
(Page 11:711)
OURATURE, (Géog.) petite île annexée à celle
de Ceylan, à la pointe de Jafnapatan; les Hollandois l'appellent l'île de Leyden. Long. 98. 30. lat. 9.
50. (D. J.)
OURC, l
(Page 11:711)
OURC, l'(Géog.) petite riviere de France, qui
a sa source au - dessus de Fere en Tardenois, & devient
navigable au - dessus de la Ferté - Milon, jusqu'à
Mans, où elle se jette dans la Marne. (D. J.)
OURCE, l
(Page 11:711)
OURCE, l'(Géog.) petite riviere de France;
elle a sa source en Champagne, & se décharge dans
la Seine près de Bar - sur - Seine. (D. J.)
OURCHA
(Page 11:711)
OURCHA, (Géog.) ville d'Asie dans l'Indoustan,
sur le fleuve Jamad: Timur - Bec lui donne 117 deg.
de long. & 30. de latitude. (D. J.)
OURDIR
(Page 11:711)
OURDIR, terme de Manufacture, ce mot signifi>
préparer ou disposer sur une machine faite èxpres,
les fils de la chaîne d'une étoffe, d'une toile, d'une
futaine, d'un basin, &c. pour la mettre en état d'être
montée sur le métier, afin de la tisser en faisant
passer à travers avec la navette le fil de la trème:
après que la chaîne d'une étoffe de laine a été ourdie, on la colle, & on la fait sécher, sans quoi il
seroit difficile de la pouvoir bien travailler. (D.J.)
Ourdir une corde
(Page 11:711)
Ourdir une corde, terme de Corderie, qui signifie
disposer le long de la corderie autant de fils
qu'il en faut pour former la corde qu'on se propose
de faire, & leur donner une longueur & une tension
égale.
Quand le cordier a étendu un nombre suffisant de
fils, il les divise en autant de parties, qu'il veut que
sa corde ait de cordons; il fait un noeud au bout
de chacun de ces faisceaux pour réunir tous les fils
qui les composent, puis il divise chaque faisceau en
deux pour passer dans le milieu l'extrémité des manivelles,
où il les assujettit par le moyen d'une clavette.
Voyez l'article Corderie.
Ourdir
(Page 11:711)
Ourdir, terme de Mâçons; les mâçons disent ourdir un mur, pour signifier qu'ils y mettent le premier
enduit; ainsi ourdir en terme de mâçon, c'est
faire un grossier enduit avec de la chaux ou du plâtre
sur un mur de moëlon, par - dessus lequel on en met
un autre fin qu'on unit proprement avec la truelle.
(D. J.)
Ourdir a la tringle
(Page 11:711)
Ourdir a la tringle, terme de Nattier en paille; c'est bâtir & arrêter les cordons de la natte sur
les clous de deux grosses & longues pieces de bois
que les Nattiers nomment des tringles.
Ourdir
(Page 11:711)
Ourdir, (Rubanier.) est l'action d'assembler une
quantité plus ou moins considérable de brins de soie
pour en former un tout qui composera la chaîne
telle qu'elle soit. Nous supposerons dans tout cet article
une piece ourdie à seize rochets pour nous fixer
à une idée déterminée, ce que nous dirons relativement
à cette quantité devant s'entendre de
toute autre; outre que c'est la façon la plus ordinaire,
sur - tout pour le ruban, que nous envisagerons
spécialement dans cette explication: je suppose
même que ce ruban est à vingt portées, qui formeront
six cens quarante brins de soie dont cette
chaîne sera composée; expliquons tout ceci séparément.
Les rochets sont placés dans les broches
de la banque, ces banques varient quant à la forme
chez plusieurs ouvriers, mais reviennent toutes à
un même but; les rochets sont placés, dis - je, à cette
banque, huit d'un côté & huit de l'autre, de façon
qu'il y ait sept déroulemens en - dessus & en - dessous,
& cela pour la facilité de l'encroix, & alternativement
depuis le premier rochet jusqu'au dernier; ce
qui étant fait, l'ourdisseur prend les seize bouts de
soie qu'il noue ensemble, & en les ouvrant à - peu - près en égale quantité, il fixe ce noeud sur la cheville
du moulin qui est en - haut, puis il encroise par
deux brins. Voyez Encroix. Il décharge ses doigts
qui sont le pouce & l'index de la main droite, de ces
seize brins de soie ainsi encroisés sur deux autres
chevilles qui avoisinent celle dont on vient de parler;
puis au moyen de la manivelle du banc à ourdir sur lequel il est assis qu'il tourne de droite à gauche,
l'ourdissoir tourne dans le même sens & les
soies par la descente continuelle & mesurée du blin,
voyez Blin, s'arrangent sur le moulin & prennent
la figure spirale que le blin leur impose, étant parvenu
à la longueur qu'il veut donner à la piece (&
qui se connoît par la quantité de tours de la spirale,
puisque sachant ce qu'un tour contient, on saura
ce qu'une quantité en doit contenir) il arrête &
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encroise par portée à cet endroit, ce qui se fait en
prenant à la fois les seize brins, & les passant dessus
puis dessous les chevilles de l'encroix d'en - bas, &
revenant sur ses pas de maniere qu'il passe ces seize
brins dessus puis dessous les mêmes chevilles; il remonte
en tournant la manivelle en sens contraire,
c'est - à - dire, qu'il tourne à présent de gauche à droite;
il remonte jusqu'en haut où étant arrivé, il encroise
de nouveau par deux brins comme la premiere
fois, & voilà ce qu'on appelle portée; on voit
que par cette opération il y a trente - deux brins sur
l'ourdissoir, c'est ce qui constitue une portée, &
que pour faire une piece de vingt portées, il faut
vingt descentes & vingt remontées, ce qui formera
les six cens quarante brins requis, en multipliant
trente - deux par vingt. Si l'on vouloit qu'il y eût
une demi - portée avec un nombre de portées complettes,
on comprend assez que pour lors, il ne faudroit
qu'arrêter au bas de la derniere descente: pour
savoir si on a le nombre de portées que l'on souhaite,
on les peut compter sur l'encroix d'en bas, en
amenant la totalité auprès des boutons des chevilles
de l'encroix, & les repoussant une à une dans le
fond, ce qui se fait aisement, puisque chaque demi-portée
se distingue de sa voisine, parce qu'ayant
été encroisée en totalité, c'est - à - dire, les seize brins
à la fois, & tournée dessus une cheville puis sous
l'autre, ensuite sur cette derniere & sous la premiere,
comme il a été déja dit dans cet article, ce sont les
doigts index des deux mains qui font cette opération
en les amenant un peu à soi; ils attirent un
peu en - devant toutes les portées, on lâche l'un ou
l'autre de ces deux doigts, mais non pas tous deux
à la fois; il se détache par ce moyen une demi - portée qui est reçue sur le doigt mitoyen de la main
vacante qui s'introduit entr'elle & toutes les autres,
puis donnant le même mouvement avec l'index de
cette même main, l'autre demi - portée est de même
reçue sur le mitoyen de l'autre main. Voilà donc
ces deux doigts introduits entre une portée entiere
& la totalité des autres, cette portée est poussée au
fond des chevilles par le dos de ces deux doigts, &
ainsi des autres jusqu'au bout. Lorsqu'on veut ourdir
de plusieurs couleurs à côté les unes des autres pour
faire du ruban rayé, il n'y a pour cela qu'à changer
les seize rochets de la premiere & y en substituer
un autre nombre de différente couleur, & cela
pour autant de portées que l'on voudra, puis reprendre
encore les premiers ou meme d'autres encore
de différentes couleurs, prenant garde d'observer
l'égalité des couleurs dans les distances des
rayeures, c'est à - dire qu'il y ait pareille quantité
d'une couleur à un bord qu'à l'autre, le contraire
étant dérangeroit la symmétrie, à - moins qu'on ne
voulût faire du ruban appellé boiteux, voyez Boiteux. Pour les ouvrages nuancés, c'est - à - dire dont
la couleur va en diminuant par gradation, il ne
s'agit que de mettre à la banque les deux rochets
de la couleur la plus foncée de celle que l'on traite,
par exemple, la couleur de rose; les deux rochets
seront presque de couleur de cerise ou au
moins de couleur de rose foncée; les deux autres
rochets seront de couleur de rose tant soit peu plus
clair, les deux suivans encore un peu plus clair que
les derniers & toujours de même, jusqu'à deux rochets
qui se trouveront être de couleur de chair,
étant encroisés deux à deux, comme il a été dit
plus haut; ces différentes nuances se trouveront
distinguées chacune à leur place dans le fil de l'encroix.
Après que la piece quelle qu'elle soit a été
ainsi ourdie; il est question de se préparer pour l'ôter
de dessus l'ourdissoir, voici comme il faut s'y
prendre pour y parvenir; il faut commencer par
passer le bout d'un fil (pendant que l'on tient l'au<cb->
tre dans la main), à travers le premier vuide que
laissent entr'elles les soies sur les chevilles de l'encroix,
puis ramenant ce bout de fil par - devant,
après qu'il a passé par le second vuide des mêmes
chevilles; ce bout est noué avec celui qui étoit
resté dans la main, ce noeud doit être exactement
fait pour n'être point sujet à se dénouer ou à se
casser, ce qui perdroit totalement tout ce qui vient
d'être fait, puisque le tout se confondroit pêle - mêle, & deviendroit impossible à débrouiller; ce fil
conserve les soies dans le même arrangement où
elles étoient sur les chevilles de l'encroix, il doit
être un peu long; cette longueur lui est nécessaire
pour pouvoir debrouiller chaque brin qui est à présent
composé de deux (puisqu'il a été ainsi encroisé) pour le pouvoir passer dans les lisses & ensuite
dans le peigne chacun à sa place & dans l'ordre de
l'ourdissage. Ce qui vient d'être fait à l'encroix d'enhaut
doit être fait aussi à l'encroix d'en - bas, où l'on
a encroisé par demi - portée, ce qui distinguera encore
chaque portée pour pouvoir être mise chacune
à part dans les dents de l'escalette, lorsqu'il s'agira
de ployer la piece en large pour la mettre sur le
métier, voyez Ployoir; ce bout de fil est d'une
telle conséquence, qu'il y a quantité d'ourdisseurs
qui encroisent par deux, en - bas comme en - haut,
afin que si par malheur un des deux fils d'encroix
venoit à se rompre, on pût avoir recours à l'autre
en retournant la piece, étant sûrs de recouvrer cet
encroix à l'autre bout, précaution louable & qui
devroit être généralement suivie; étant assuré par
ce moyen de la solidité de ces encroix, il faut ôter
cette piece de dessus l'ourdissoir; si les deux encroix
sont encroisés par deux, il n'importera par lequel
bout commencer; mais si l'un étoit par portée, il
faudroit commencer par l'autre, c'est - à - dire par
celui qui est encroisé par deux, afin que le bout encroisé
par portées se trouvât sur le billot où le tout
va être mis, & qui se trouvera par ce moyen dessus
lorsqu'il faudra plier la piece en large; ce bout quel
qu'il soit par lequel on veut commencer, est depassé
de dessus les chevilles de l'encroix, & passé au
moyen de plusieurs tours qu'on lui fait faire à l'entour
du billot, dont on tient les deux bouts dans
les deux paumes des mains, en le faisant tourner
entre elles par le moyen des pouces qui posent sur
les bords; il tourne de dedans en - dehors, en enroulant
avec lui la piece contenue sur l'ourdissoir;
mais cet ourdissoir libre déroulera trop vîte & fera
relever trop lâche, il y a plusieurs moyens pour
obvier à cet inconvénient; premierement, lorsque
l'ourdissoir a un plancher; après avoir dépassé la
corde de dessus la grande poulie d'en - bas, on attache
au moyen d'un petit clou qui est sur le bord de
cette poulie, une boîte remplie de ferrailles ou de
pierres, laquelle boîte s'appelle charrette; cette charge
qui est à plat sur le plancher dont on parle, &
qu'il faut que l'ourdissoir fasse tourner avec lui le
fait aller doucement, & il ne cede que conséquemment
au tirage du billot; si ce plancher n'y étoit
pas, ainsi qu'à beaucoup d'ourdissoirs où il manque,
il faut en ce cas approcher le pié gauche &
le poser de façon qu'il puisse recevoir sur le bout
l'extrémité de chaque aîle du moulin, on est maître
par - là de diriger le mouvement de ce moulin, ou
même de l'arrêter tout - à - fait lorsqu'il est nécessaire.
J'ai parlé plus haut du banc à ourdir, il y a beaucoup
d'ourdissoirs où cette partie manque, pour éviter, disent ceux qui n'en veulent pas, l'embarras
qu'il cause n'y ayant jamais trop de place pour tout
ce métier, pour lors il faut y suppléer en faisant
tourner ce moulin par l'impulsion de la main gauche
contre l'aîle du moulin où elle le rencontre; il suffit
d'une chaise pour être assis auprès de l'ourdissoir, il
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