ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"651"> a formé le nom Oristagni. Cette ville est dans une plaine à peu de distance de la mer, mais dans un air très - mal - sain, ce qui fait qu'elle est dépeuplée. (D. J.)

ORITES (Page 11:651)

ORITES, (Hist. nat.) pierre dont parle Pline, & dont il ne nous apprend rien, sinon qu'elle est ronde, & ne souffroit aucune altération dans le feu. Les auteurs modernes ont attribué plusieurs vertus extraordinaires à cette pierre inconnue, & ils nous apprennent qu'il y en a trois especes; la premiere est ronde & noire, on la vante comme un remede puissant contre les morsures des bêtes venimeuses, après avoir été frottée avec de l'huile de rose; la seconde étoit verte & mouchetée de blanc, ou traversée par des veines blanches; la troisieme étoit composee de couches paralleles; on prétend qu'elle faisoit avorter lorsqu'on la portoit sur soi. ( - )

ORITHYE (Page 11:651)

ORITHYE, (Mythologie.) fille de Pandion, ou, selon d'autres, d'Ericthée, sixieme roi d'Athènes, fut enlevee sur les bords de l'Ilissus par Borée qui l'emmena en Thrace, l'épousa & la rendit mere de deux fils, Calaïs & Zéthès. Ce prince, dans la suite, en reconnoissance de cette alliance avec les Athéniens, leur rendit le bon office de couler à fond plusieurs galeres des Barbares.

Je n'ignore pas que ce trait d'histoire passe pour une fable, parce que Borée a souvent été confondu avec le vent du nord. Je connois aussi ce passage de Platon dans le Phoedrus, tome III. page 229. « Que pensez - vous, dit Phoedrus à Socrate, de l'enlevement de l'Orithye par Borée? l'histoire qu'on nous en débite est - elle vraie? Quand je la soutiendrai fausse, répond Socrate, je ne ferois rien d'étrange, & dont les savans ne me donnent l'exemple; ensuite examinant la chose de près, SOFIZO/MENOS2, je dirois qu'Orithye jouant avec Pharmacée sa compagne, fut précipitée par un coup de vent du nord de dessus ces rochers prochains, & que pour cacher sa mort & en adoucir les regrets, on publia que le dieu Borée amoureux d'elle l'avoit enlevée ».

Mais, malgré tous ces témoignages, je sais aussi que dans l'antiquité Borée a été regardé comme un prince de Thrace, & que les allégories qu'on a fotgées ne se trouvent fondées que sur ce que le vent du nord souffloit dans la Grece en passant par la Thrace où régnoit Borée.

Quoi qu'il en soit, les Peintres & les Sculpteurs se sont plûs à représenter l'enlevement d'Orithye par le vent Borée. Tel est le beau groupe de la main d'Anselme Flamen, qu'on voit au jardin des Tuileries. (D. J.)

ORITORIENNE, pierre (Page 11:651)

ORITORIENNE, pierre, lapis oritorius, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une espece de pierre d'aigle ou d'étite, brune & lisse à la surface, qui est composée de petites couches minces & cassantes, & qui renferme un noyau d'une marne grisâtre. ( - )

ORIX (Page 11:651)

ORIX, s. m. (Gramm. & Hist. nat.) animal cruel & farouche; fabuleux vraissemblablement. Appian qui n'en avoit point vû, l'a décrit. Aristote qui n'en avoit pas vû davantage, lui place une corne au milieu du front. Pline lui rebrousse le poil de la queue à la tête. Albert le grand lui met de la barbe au menton. Appian le rend supérieur aux tigres & aux lions. Belon prétend que c'est la gazelle.

ORIXA (Page 11:651)

ORIXA, (Géog.) royaume de l'Indoustan, sur le golfe de Bengale, à l'extrémité septentrionale de la côte de Coromandel, entre le Bengale & le royaume de Golconde. Il est borné au nord par la riviere de Ganga, qui le sépare des terres du Raia - Rotas, depuis les 98d. 20'. de longit. jusqu'à 102d. 20'.

Cet état peut avoir environ 29 lieues de côtes qui courent du sud - ouest au nord - est. En allant du nord - est au sud - ouest, on y trouve Batam pour ville, Ganjam autre ville, où les Anglois ont un comptoir, & quelques bourgades; mais la ville d'Orixa, que Mrs Sanson, Baudrand & autres mettent dans ce royaume comme sa capitale, est une ville chimérique. (D. J.)

ORLE (Page 11:651)

ORLE, (Architect.) mot dérivé de l'italien orlo, ourlet; c'est un filet sous l'ove d'un chapiteau: lorsqu'il est dans le bas ou dans le haut du fût d'une colonne, on l'appelle aussi ceinture. (D. J.)

Orle (Page 11:651)

Orle, (Marine.) ourlet autour des voiles.

Orle (Page 11:651)

Orle, s. m. terme de Blason, ce mot se dit d'un silet qui est vers le bord de l'écu. Il est de moitié plus étroit que la bordure qui contient la sixieme partie de l'écu, & celui - ci la douzieme seulement; l'orle est éloigné du bord de l'écu à pareille distance que sa largeur contient. On en met quelque fois un, deux ou trois; & quand il y en a trois & plus, ils occupent tout l'écu. L'orle a le même trait que l'écu. En général l'orle est une espece de ceinture qui ne touche point les bords. Les latins l'ont appellé orula.

ORLEANOIS (Page 11:651)

ORLEANOIS, (Géog.) il ne faut pas confondre le gouvernement d'Orleanois avec l'Orléanois propre. Le gouvernement contient outre l'Orléanois la Sologne, la Beauce, le Dunois, le Vendomois, le Blaisois, la plus grande partie du Gâtinois, & le Perche - Gouet. Tout l'Orléanois est du ressort du parlement de Paris. L'Orléanois propre est une province de France, bornée au N. par la haute Beauce, E. par le Gâtinois, S. par la Sologne, O. par le Dunois & le Vendomois. La Loire le divise en haut en bas Orléanois. Le haut est au N. & le bas est au S. de cette riviere. Orléans en est la capitale. La forêt qui est au nord de la ville, est une des plus grandes du royaume; elle passe pour contenir 94 mille arpens en bois plein, mais elle renferme des plaines fort étendues & des villages, de sorte qu'on lui donne 15 lieues de longueur. Sa largeur est différente, ici d'une ou de deux lieues, & dans quelques endroits de cinq à six lieues. Le prix des ventes de cette forêt qui peut monter chaque année à 80 mille livres, est de l'apanage du duc d'Orléans. (D. J.)

ORLÉANS (Page 11:651)

ORLÉANS, (Géog.) ancienne ville de France, capitale de l'Orléanois, avec titre de duché, possédé par le premier prince du sang, & un évêché suffragant de Paris. Il s'y fait un grand commerce en vins, blés & eaux - de - vie, commerce qui est occasionné par la situation avantageuse de cette ville sur la Loire, à 13 lieues de Blois, 30 N. E. de Tours, 27 S. O. de Paris. Long. 19d. 25'. 45". lat. 47d. 54'. suivant Cassini.

On croit qu'Orléans fut erigée en cité par Aurélien, & en reçut le nom de Aureliana civitas, ou Aurelianum, en sous - entendant oppidum; elle devint alors indépendante des peuples chartrains, & fut l'une des plus considérables des Gaules. Elle tomba au pouvoir des François après que Clovis eut vaincu Siagrius, & eut détruit le reste de l'empire romain dans les Gaules. Il s'est tenu à Orléans plusieurs conciles & synodes. On compte onze conciles & quatre synodes d'Orléans. Son école de droit civil & canonique est fort ancienne; & le pape Clément V. lui accorda, en 1305, divers privileges, que Philippe le Bel confirma en 1312.

Son évêché est un des plus illustres de France. Ses évêques furent attribués sous l'empereur Honorius à la quatrieme lyonnoise & à la métropole de Sens, dont Orléans n'a été détaché que l'an 1623, lorsque Paris fut érigé en archevêché, auquel on donna pour suffragant les évêques d'Orléans, de Chartres, & de Meaux. Celui d'Orléans prétend avoir le droit, le jour de son entrée dans l'église d'Orléans, d'absoudre un certain nombre de criminels qui sont dans les [p. 652] prisons; mais le parlement de Paris ne reconnoît point les absolutions & abolitions de cette espece.

Le diocese de cet évêché renferme 272 paroisses, 10 chapitres, 5 abbayes d'hommes, & 3 de filles.

Le chapitre de la cathédrale est dédié à Jesus - Christ crucifié. Il est remarquable que notre Sauveur est regardé comme premier chanoine de ce chapitre; car il est mis à la tête de toutes les distributions, pour une double portion, qui est donnée par forme d'aumône à l'hôtel - dieu, dont le chapitre a la jurisdiction spirituelle & temporelle.

Je supprime tous les détails qui concernent la généralité, l'élection, & le bailliage d'Orléans; j'aime mieux rappeller aux lecteurs françois, que c'est dans cette ville que naquit le roi Robert en 971. Il y fut couronné en 996, & mourut à Melun en 1031. Il étoit humain, debonnaire, & savant pour son tems. Il fit plusieurs hymnes, que l'on chante encore à l'église. Enfin, il eut la sagesse de refuser l'empire & le royaume d'Italie, que les Italiens lui offroient, & qu'il n'eût jamais gardé.

On sait encore que François II. mourut à Orléans le 5 Décembre 1560 dans sa 18e année. Son regne, qui ne fut que de 17 mois, vit éclore tous les maux, qui depuis désolerent la France, & dont la cause principale fut le nombre d'hommes puissans & ambitieux qui vivoient alors. Les Guises abuserent de l'autorité dont ils jouissoient. Le roi de Navarre & le prince de Condé eurent assez de ressources pour soutenir un parti contr'eux, & les grands du royaume assez d'ambition pour chercher à profiter des troubles de l'état. Dans ces conjonctures, les querelles de religion devinrent un prétexte trop spécieux pour n'être pas employé par les deux partis. Orléans éprouva bientôt les tristes effets de leur rage; François, duc de Guise, en fit le siége en 1563, & y fut assassiné. Mais il faut détourner nos yeux de ces horreurs, pour nommer quelques savans illustres dont Orléans a été la patrie, car je crains que le tems de sa splendeur en ce genre ne soit passé.

Amelot dela Houssaye (Nicolas) y naquit en 1634. Ses traductions & ses histoires sont encore recherchées. Il est le premier qui ait fait connoître le gouvernement de Venise aux François. S'il se montra grand politique, ce fut par son esprit, & non par son caractere, car il n'en suivit jamais les artifices, & mourut fort pauvre en 1706.

Bongars (Jacques) Bourgasius, protestant, a été un des savans hommes du seizieme siecle. Il s'attacha à l'étude de la critique, qui étoit le goût dominant de son tems; s'il n'alla pas aussi loin que les Lipse & les Casaubon, il ne laissa pas d'y acquérir beaucoup de gloire, & peut - être il les eût atteints dans ce genre d'érudition, sans les affaires d'état qui l'occuperent, & l'empêcherent d'y donner, comme eux, toutes ses veilles. Il fut employé près de 30 années dans les plus importantes négociations d'Henri IV. & acquit cependant de grandes connoissances en livres, soit manuscrits, soit imprimés, dont il se fit une tres - belle bibliothèque. Il procura une honne édition de Justin, imprimée à Paris en 1581, in - 8°. avec des notes pleine d'érudition; mais on estime sur - tout les lettres qu'il écrivit pendant les emplois dont il fut revétu; elles ont été traduites de latin en françois par M. l'abbé de Brianville, qui en a donné la mellieure édition à la Haye en 1695. Bongars mourut à Paris en 1612 à 58 ans.

Dolet (Etienne) né vers l'an 1509, étoit imprimeur, poëte & grammairien. Il fut brûlé à Paris à la place Maubert le 3 Août 1546 à 37 ans, pour ses opinions sur la religion calviniste. Les ouvrages qu'il mit au jour sont 1°. commentarii linguoe latinoe, 2 vol. in - fol. rares. 2°. De re navali. 3°. Carminum, lib. IV. 4°. Des lettres qui sont rares, & d'un goût singulier.

Dubois (Gerard) compatriote de Dolet, prêtre de l'oratoire, a donné l'histoire de l'Eglise de Paris; il mourut en 1696 âgé de 67 ans.

Gédoyn (Nicolas) naquit à Orléans en 1667. Il a été jésuite, ensuite chanoine de la Sainte - Chapelle à Paris, & enfin abbé commendataire de N. D. à Beaujency; mais, ce qui vaut beaucoup mieux, il est auteur d'une excellente traduction de Quintilien & de Pausanias, outre plusieurs mémoires insérés dans le recueil de l'acad. des belles - lettres. Il est mort en 1744.

Muis (Siméon de) savant interprete de l'Ecriture sainte, mort en 1644. Son commentaire sur les pseaumes est un des meilleurs qu'on ait sur ce livre de l'Ecriture.

Petau (Denis) Petavius, jésuite, un des meilleurs critiques & des plus savans de son siecle. Outre qu'il a reformé la chronologie, on a de lui un grand nombre d'ouvrages sur d'autres sujets, & de belles éditions des oeuvres de Synésius, de Themistius, de Nicéphore, de S. Epiphane, de l'empereur Julien, &c. sur lesquels on trouvera tous les détails qui y ont rapport dans le 37 tome des mémoires du P. Niceron. Le P. Pétau est mort en 1652 âgé de 69 ans.

Thoynard (Nicolas) savant dans les langues, dans l'histoire, dans les antiquités, & dans la chronologie, mourut en 1706 âgé de 77 ans. On prétend qu'il a eu grande part au traité du cardinal Norris sur les époques syriennes. Sa concordance des quatre évangelistes en grec, passe pour un ouvrage vraiment curieux.

Vassor (Michel le) de l'oratoire, se réfugia en Angleterre où il obtint une pension du roi Guillaume, à la sollicitation de Burnet, évêque de Salisbury, & y mourut en 1718, âgé de plus de 70 ans. Son histoire de Louis XIII. est trop diffuse, car elle forme 20 v. in - 12, elle est cependant très - recherchée, c'est qu'il ne se trompe que sur un petit nombre de faits.

Orléans est encore la patrie d'une dame, Marie Touchet, qui a fait grand bruit dans ce royaume. Elle donna des enfans à Charles IX. & épousa ensuite un homme de qualité. Son esprit, dit le Laboureur, étoit aussi incomparable que sa beauté, & l'anagramme de son nom je charme tout, fut trouvée fort juste. Les historiens racontent qu'après avoir bien examiné le portrait d'Elizabeth d'Autriche, dans le tems qu'on traitoit du mariage du roi avec cette princesse, elle le rendit en disant, je n'ai pas peur de cette allemande. Elle eut deux filles légitimes, dont l'une (Henriette de Balzac, marquise de Verneuil) fut maîtresse d'Henri IV. & l'autre du maréchal de Bassompierre. (D. J.)

Orléans (Page 11:652)

Orléans, la nouvelle (Géog.) ville de l'Amérique, capitale de la Louisiane. Elle fut bâtie sous la régence du duc d'Orléans. C'est la résidence du gouverneur. Elle est sur le bord oriental du Mississipi. Lat. nord. 28. 26. (D. J.)

ORMAYE (Page 11:652)

ORMAYE, s. f. (Gram.) lieu planté d'ormes.

ORME (Page 11:652)

ORME, ulmus, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme de parassol, & garnie d'étamines. Le pistil sort du fond de cette fleur, & devient dans la suite un fruit membraneux, ou semblable à une feuille qui a la figure d'un coeur; ce fruit a dans son milieu une capsule membraneuse en forme de poire, dans laquelle on trouve une semence de la même forme. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Orme (Page 11:652)

Orme, (Jardinage.) grand arbre qui vient naturellement dans plusieurs cantons de l'Europe, dans une partie de l'Asie, & dans l'Amérique septentrio<pb->

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