ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"878"> sie, la Syrie, & les provinces conquises sur les Parthes. Elle étoit solemnelle, & accompagnée de jeux. Voyez Augustaux. (G)

AUGUSTINIENS (Page 1:878)

AUGUSTINIENS, s. m. pl. (Théolog. Hist. Eccl.) nom qu'on donne dans les écoles aux Théologiens qui soûtiennent que la grace est efficace de sa nature absolument & moralement, & non pas relativement & par degrés. Voyez Grace efficace. On les appelle ainsi, parce que dans leurs opinions ils se fondent principalement sur l'autorité de Saint Augustin.

Le système des Augustiniens sur la grace, se réduit principalement à ces points.

1°. Ils distinguent entre les oeuvres naturelles & les oeuvres surnaturelles; entre l'état d'innocence, & l'état de nature tombée.

2°. Ils soûtiennent que toutes les créatures libres dans l'un ou l'autre de ces deux états, ont besoin pour chaque action naturelle, du concours actuel de Dieu.

3°. Que ce concours n'est pas antécédent, ni physiquement prédéterminant, mais simultanée & flexible au choix de la volonté; ensorte que Dieu concourt à telle ou telle action, parce que la volonté se détermine à agir, & si elle ne s'y détermine pas, Dieu ne prête pas son concours.

4°. Que quant aux oeuvres surnaturelles, les mêmes créatures libres, en quelqu'état qu'on les suppose, ont besoin d'un secours spécial & surnaturel de la grace.

5°. Que dans l'état de nature innocente, cette grace n'a pas été efficace par elle - même & de sa nature, comme elle l'est maintenant, mais versatile; & c'est ce qu'ils appellent autrement adjutorium sine quo.

6°. Que dans ce même état de nature innocente, il n'y a point eu de decrets absolus, efficaces, antécédens au consentement libre de la volonté de la créature, & par conséquent nulle prédestination à la gloire avant la prévision des mérites, nulle réprobation qui ne supposât la prévision des démérites.

7°. Que dans l'état de nature tombée ou corrompue par le péché, la grace efficace par elle - même, est nécessaire pour toutes les actions qui sont dans l'ordre surnaturel.

8°. Ils fondent la nécessité de cette grace sur la seule foiblesse de la volonté humaine, considérée après la chûte d'Adam, & non sur la subordination & la dépendance dans laquelle la créature doit être du créateur, comme le veulent les Thomistes.

9°. Ils font ordinairement consister la nature de cette grace efficace dans une certaine délectation & suavité victorieuse, non pas par degrés & relativement, comme l'admettent les Jansénistes, mais simplement & absolument, par laquelle Dieu incline la volonté au bien, sans toutefois blesser sa liberté. Quoiqu'ils avouent que Dieu a d'ailleurs une infinité de moyens inconnus à l'homme, pour déterminer librement la volonté, suivant ce principe de Saint Augustin: Deus miris ineffabilibusque modis homines ad se vocat & trahit. Lib. I. ad simplic.

10°. Outre la grace efficace, ils en admettent encore une autre suffisante, grace réelle, & proprement dite, qui donne à la volonté assez de forces pour pouvoir, foit médiatement, soit immédiatement, produire des oeuvres surnaturelles & méritoires, mais qui pourtant n'a jamais son effet sans le secours d'une grace efficace.

11°. Quand Dieu appelle quelqu'un efficacement, il lui donne, selon eux, une grace efficace; & il accorde aux autres une grace suffisante pour accomplir ses commandemens, ou au moins pour obtenir des graces plus abondantes & plus fortes, afin de les accomplir.

12°. Ils soutiennent que quant à l'état de nature tombée, il faut admettre des decrets absolus & efficaces par eux - mêmes, pour les oeuvres qui sont dans l'ordre surnaturel.

13°. Que la prescience de ces mêmes oeuvres est fondée sur ces decrets absolus & efficaces.

14°. Que toute prédestination soit à la grace, soit à la gloire, est entierement gratuite.

15°. Que la réprobation positive se fait en vûe des péchés actuels, & la réprobation négative, en vûe du seul péché originel.

Ce système approche fort du Thomisme pour l'état de nature innocente, & du Molinisme pour l'état de nature tombée. Voyez Molinisme & Thomisme.

On divise les Augustiniens en rigides & rélâchés. Les rigides sont ceux qui soûtiennent tous les points que nous venons d'exposer. Les rélâchés sont ceux, qui dans les oeuvres surnaturelles, en distinguant de faciles & de difficiles, n'exigent de grace efficace par elle - même, que pour ces dernieres, & soûtiennent que pour les autres, telles que la priere par laquelle on peut obtenir des graces plus abondantes, la grace suffisante suffit réellement, & a souvent son effet, sans avoir besoin d'autre secours. C'étoit le sentiment du Cardinal Noris, du P. Thomassin, & selon M. Habert évêque de Vabres, celui que de son tems on suivoit le plus communément en Sorbonne. Tournely, tract. de grat. part. II. quoest. v. parag. 11.

Augustiniens (Page 1:878)

Augustiniens, est aussi, selon Lindanus, le nom de quelques hérétiques du XVIe siecle, disciples d'un sacramentaire appellé Augustin, qui soûtenoit que le ciel ne seroit ouvert à personne avant le jugement dernier. (G)

AUGUSTOW (Page 1:878)

AUGUSTOW, (Géog.) ville de Pologne, dans le duché & palatinat de Podlaquie, sur la riviere de Nareu. Long. 41. 37. lat. 53. 25.

AVIA (Page 1:878)

* AVIA, (Géog.) petite riviere de Galice, en Espagne. Elle se jette dans le Minho.

AVIGNON (Page 1:878)

* AVIGNON, capitale de l'état de même nom, enclavé dans la France, mais dependant du Pape; la ville est sur le Rhone. Long. 22. 28. 33. lat. 43. 57. 25.

AVIGNONET ou VIGNONET (Page 1:878)

AVIGNONET ou VIGNONET, (Géog.) ville de France, dans le haut Languedoc, au pays de Lauragais, près de la riviere de Lers.

AVILA (Page 1:878)

* AVILA, (Hist. nat.) fruit des Indes. C'est, dit Lémery, Traité des Drogues, une espece de pomme, ronde, charnue, jaune, & plus grosse que l'orange; elle croît sur une espece de liane, ou plante rempante qui s'attache aux arbres voisins, & qu'on trouve dans l'Amérique Espagnole. Elle contient dans sa chair huit ou dix graines plattes, orbiculaires, & terminées en pointe obtuse. Ces graines sont unies les unes aux autres, mais se séparent facilement; elles sont convexes d'un côté, & concaves de l'autre, de la largeur de nos pieces de vint - quatre sous, épaisses d'un demi - doigt, couvertes chacune d'une peau médiocrement épaisse, dure, ligneuse, un peu raboteuse, principalement en la partie convexe, & de couleur jaunâtre. Sous cette peau est une amande tendre, amere, qu'on estime grand contre - poison, & remede excellent dans les humeurs malignes. On en prend une ou deux pour dose.

Avila (Page 1:878)

* Avila, (Géog.) ville d'Espagne, dans la vieille Castille. Long. 13. 22. lat. 40. 35.

Il y a au Pérou, en l'Amérique méridionale, dans la province de Los Quixos, du côté de Quito, sur la riviere de Napo, une autre Avila.

AVILES (Page 1:878)

* AVILES, (Géog.) petite ville d'Espagne, au royaume de Léon, dans l'Asturie d'Oviedo, sur la baie de Biscaie. Long. 11. 36. lat. 43. 41.

AVILLONNER (Page 1:878)

AVILLONNER, v. act. terme de Fauconnerie, donner des serres de derriere; on dit: ce faucon avillonne vigoureusement son gibier. [p. 879]

Avillons (Page 1:879)

Avillons, serres du pouce ou derriere des mains d'un oiseau de proie.

AVIM (Page 1:879)

* AVIM, (Géog. sainte.) ville de Palestine, dans la tribu de Benjamin, entre Bethel & Aphara.

AVIM (Page 1:879)

* AVIM, (Géog.) riviere de la Cluydesdale, dans l'Ecosse méridionale; elle arrose le bourg d'Avin, & se jette dans le Cluyde, proche Hamilton.

AVINO, & MINAS DE AVINO (Page 1:879)

AVINO, & MINAS DE AVINO, ville de l'Amérique Mexicaïne, & de l'audience de Guadalajara, dans la province de Zacatecas, entre Ellerena & Nombre de Dios.

AVIQUIRINA (Page 1:879)

* AVIQUIRINA, (Géog.) île de l'Amérique septentrionale, dans la mer Pacifique, sur la côte du royaume de Chili, près de la Conception.

AVIR (Page 1:879)

AVIR, v. neut. en terme de Chauderonnier, Ferblantier, &c. c'est rabattre sur une piece rapportée une espece de rebord qu'on a eu soin de laisser au morceau inférieur, afin de mieux les assembler.

AVIRON (Page 1:879)

AVIRON, s. m. terme de marine & de riviere; instrument de bois rond par la poignée, & plat par le bas, & dont on se sert pour faire aller sur l'eau un bachot ou une nacelle. Voyez Rame.

AVIS (Page 1:879)

* AVIS, sentiment, opinion, (Gramm.) termes synonymes, en ce qu'ils désignent tous un jugement de l'esprit. Le sentiment marque un peu la délibération qui l'a précédé; l'avis, la décision qui l'a suivi; & l'opinion a rapport à une formalité particuliere de judicature, & suppose de l'incertitude. Le sentiment emporte une idée de sincérité & de propriété; l'avis, une idée d'intérêt pour quelqu'autre que nous; l'opinion, un concours de témoignages. Il peut y avoir des occasions, dit M. l'Abbé Girard, où l'on soit obligé de donner son avis contre son sentiment, & de se conformer aux opinions des autres.

Avis (Page 1:879)

Avis, avertissement, conseil, (Gramm.) termes synonymes, en ce qu'ils sont tous les trois relatifs à l'instruction des autres. L'avertissement est moins relatif aux moeurs & à la conduite qu'avis & conseil. Avis ne renferme pas une idée de supériorité si distincte que conseil. Quelquefois même cette idée de supériorité est tout - à - fait étrangere à avis. Les auteurs mettent des avertissemens à leurs livres. Les espions donnent des avis; les peres & les meres donent des conseils à leurs enfans. La cloche avertit: le banquier donne avis; l'avocat conseille. Les avis sont vrais ou faux; les avertissements, nécessaires ou superflus; & les conseils, bons ou mauvais. Voyez Syn. Franç.

Avis (Page 1:879)

Avis ou Advis, voyez Advis, en terme de commerce, avertissement, instruction, qu'on donne à quelqu'un de quelque chose qu'il ignore. On dit donner avis d'un envoi de marchandises, d'une banqueroute, &c.

Parmil les négocians Provençaux, on se sert du terme Italien adviso.

Une lettre d'avis est une lettre missive par laquelle un marchand ou un banquier mande à son correspondant qu'il a tiré sur lui une lettre de change, ou quelqu'autre affaire relative à leur commerce.

Aux lettres d'avis pour envoi de marchandises, on joint ordinairement la facture. Voyez Facture.

A l'égard des lettres d'avis pour le payement des lettres de change, elles doivent contenir le nom de celui pour le compte de qui on tire, la date du jour, du mois, de l'année, la somme tirée, le nom de celui qui a fourni la valeur. Elle doit aussi faire mention du nom de celui à qui elle doit être payée, & du tems auquel elle doit l'être; & quand les lettres de change portent à payer à ordre, on le doit pareillement spécifier dans la lettre d'avis. On peut se dispenser d'accepter une lettre de change, quand on n'en a point eu d'avis. (G)

Avis (Page 1:879)

Avis, dans le commerce, se prend aussi pour sentiment ou conseil. M. Savary a donné au public un excellent traité intitulé: Pareres ou avis & conseils sur les plus importantes matieres du commerce. Voyez Parere. (G)

AVIS (Page 1:879)

* AVIS (ordre d'), Hist. mod. ordre militaire dont on fait remonter l'origine en 1147 sous Alfonse I. roi de Portugal, & dont on ne date l'érection que de 1162. On dit qu'en 1147, quelques gentilshommes se liguerent contre les Infideles sous le nom de nouvelle milice; qu'ils furent érigés en ordre en 1162; que Jean Zirita, abbé de Touraca, leur donna des constitutions; qu'ils eurent pour premier grand - maître Pierre, parent du roi; qu'ils embrasserent la regle de Cîteaux; qu'en 1166, Girard - l'Intrépide ayant surpris Evora, le roi Alfonse donna cette ville aux chevaliers qui en porterent le nom; que Sanche I. leur ayant accordé en 1181 un terre sur la frontiere pour y construire un château, ils apperçurent deux oiseaux au moment qu'on posoit la premiere pierre, & qu'ils en prirent le nom d'Avis; qu'Innocent III. approuva cet établissement en 1204, que l'ordre d'Avis servit bien la religion contre les Maures; qu'en 1213 il obtint de l'ordre de Calatrava plusieurs places dans le Portugal; qu'en reconnoissance il se soûmit à cet ordre, dont il ne se sépara qu'en 1385, pendant les guerres des Portugais & des Castillans; que le concile de Bâle tenta inutilement de le rapprocher; qu'il cessa alors d'avoir des grands - maîtres, les papes n'ayant voulu lui donner que des administrateurs, & que la grande maitrise fût réunie à la couronne de Portugal par le pape Paul III. L'ordre d'Avis portoit l'habit blanc de Cîteaux, & pour armes, d'or à la croix fleurdelisée de synoples, accompagnée en pointe de deux oiseaux affrontés de sable.

Avis (Page 1:879)

* Avis, Géog.) ville de Portugal dans l'Alentéjo, proche la riviere du même nom. Long. 10. 30. lat. 38. 40.

AVISER (Page 1:879)

AVISER, avertir, terme qui étoit autrefois en usage parmi les négocians, pour signifier donner avis de quelque chose à un correspondant. (G)

AVISSURE (Page 1:879)

AVISSURE, s. f. en terme de Chauderonnier - Ferblantier, &c. c'est dans une piece un rebord qui se rabat sur un autre, & les unit étroitement ensemble. Voyez Avis.

AVITAILLEMENT ou AVICTUAILLEMENT (Page 1:879)

AVITAILLEMENT ou AVICTUAILLEMENT, (Art milit. & Marine.) c'est la provision des victuailles, aussi - bien que le soin de faire les provisions nécessaires pour une place, pour un vaisseau.

AVITAILLER ou AVICTUAILLER (Page 1:879)

AVITAILLER ou AVICTUAILLER un vaisseau, une place; c'est les fournir de vivres.

AVITAILLEUR, AVICTUAILLEUR, AVITUAILLEUR (Page 1:879)

AVITAILLEUR, AVICTUAILLEUR, AVITUAILLEUR, s. m. c'est celui qui est chargé de fournir les vivres du vaisseau ou de la place. (Z)

AVIVAGE (Page 1:879)

AVIVAGE, s. m. c'est la premiere façon que le Miroitier donne à la feuille d'étain: pour cet effet il prend une pelote de serge, il s'en sert pour enlever de la sebile du vif - argent; il en frotte la feuille d'étain légerement & sans la charger; & lorsqu'en frottant il a rendu la feuille brillante, elle est avivée.

AVIVER (Page 1:879)

AVIVER, v. act. en termes de Bijoutier & autres ouvriers en métaux; c'est donner le vif ou le dernier poli ou lustre à un ouvrage, par le moyen du rouge d'Angleterre détrempé avec de l'esprit - de - vin, & de la pierre - ponce détrempée dans de l'eau - de - vie ou du vinaigre.

Aviver (Page 1:879)

Aviver, terme de Doreur; aviver une figure de bronze pour la dorer, c'est la nettoyer & la gratter légerement avec un burin ou autre semblable outil, ou la frotter avec de la pierre ponce, ou autre matiere semblable. Cela se fait pour la rendre plus propre à prendre ou recevoir la feuille d'or, qui ne veut rien de sale ou d'impur lorsqu'on l'applique dessus, après toutefois avoir chauffé la figure, ou ce qu'on veut dorer. Le mot d'aviver signifie donner de la vivacité, & rendre la matiere plus fraîche & plus nette; & dans ce sens on s'en sert en diverses rencontres,

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