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MOSQUITES (Page 10:752)
MOSQUITES, s. f. (Médecine.) boutons de couleur rougeâtre qui paroissent sur la peau, & sont suivis d'une démangeaison insupportable; cette maladie est commune dans les lndes.
On guérit cette démangeaison par un mélange d'eau, de vinaigre, de crystal minéral, dans lequel on trempe un linge qu'on applique sur la partie; on doit se garder de remuer les humeurs & de les faire rentrer au dedans par l'usage des purgatifs; les sudorisiques avec les topiques paroissent les seuls remedes indiqués.
MOSSENIGA ou MOSENIGO (Page 10:752)
MOSSENIGA ou MOSENIGO, (Géog.) ville de la Morée, dans le Belvédere, que M. de Witt place au nord de la ville de Coron, & sur le golfe de ce nom; ce n'est pas l'ancienne Messène, quoi qu'en disent Corneille & Maty. (D.J.)
MOSSYLITES (Page 10:752)
MOSSYLITES ou MOSSILICUS, (Géog. anc.) port & promontoire de l'Ethiopie. Le P. Hardouin dit qu'on appelle à - présent le promontoire le cap de Gatdatu.
MOSTAGAN ou MONSTAGAN (Page 10:752)
MOSTAGAN ou MONSTAGAN, (Géogr.) ancienne & forte ville d'Afrique, au royaume d'Alger, avec un château, une mosquée, & un bon port nommé Cariena par les Romains, à 20 E. d'Oran. Long. selon Ptolomée, 14. 30. lat. 33. 40.
MOSTAR (Page 10:752)
MOSTAR, (Géog.) ville de Dalmatie dans l'Hercegovine. Quelques - uns la prennent pour l'ancienne Saloniana de Ptolomée, & d'autres pour l'ancienne Andecrium ou Andrecium; quoi qu'il en soit, elle appartient aux Turcs, & est toujours épiscopale. Elle est située à 40 milles N. de la ville de Narenta. Long. 36. 12. lat. 43. 42.
MOSUL, ou MOUSSUL, ou MOUSSAL (Page 10:752)
MOSUL, ou MOUSSUL, ou MOUSSAL, (Géog.) par Ptolomée Durbeta, ville forte d'Asie, dans le Diarbeck, sur la rive drcite du Tigre. Elle est aujourd'hui presque toute ruinée, n'a que de petits bazars borgnes, & est cependant fréquentée par des négocians Arabes & des Curdes; on croit que c'est de l'autre côte du Tigre que commencent les ruines de l'ancienne Ninive. La chaleur est excessive à Mosul, & encore plus grande qu'en Mésopotamie. Long. selon nos voyageurs, 59. 20. lat. 36. 30. Les tables arabiques sont bien différentes, car elles
MOSYLON (Page 10:752)
MOSYLON, (Géog. anc.) promontoire & port de l'Ethiopie, sous l'Egypte. Pline, liv. VI. c. xxix. appelle le port Mossylicus, & le promontoire Mossylieum. Le P. Hardouin dit que le promontoire est aujourd'hui le cap de Gardafu.
MOSYNIENS ou MOSYNOECIENS (Page 10:752)
MOSYNIENS ou MOSYNOECIENS, (Géograp. anc.) en latin Mosynoeci; par Ptolomée Moxiani; par Pline, liv. VI. chap. iv. Mossyni, & par quelques auteurs Mosyni; nom de certains peuples montagnards qui logeoient dans des tours de bois, & qui étoient du voisinage du Pont - Euxin; leur nom veut dire la même chose que turticoloe. Méla, Sirabon, Apollonius, & sur - tout Xénophon, nous apprennent plusieurs particularités fort étranges de ces peuples barbares. Ils ne vivoient que de glands & de la chair des bêtes sauvages qu'ils tuoient à la chasse; ils s'imprimoient des marques sur tout le corps, comme font de nos jours plusieurs Indiens; ils ne connoissoient aucune loi de pudeur & de decence dans toutes les actions naturelles; mais une chose unique dans l'histoire, leur plus haute tour servoit de demeure au roi qu'ils élisoient, & qui étoit le plus malheureux des hommes; ils le tenoient nuit & jour sous une forte garde; il falloit qu'il terminât tous leurs differends comme juge: si néanmoins il lui arrivoit de mal juger, ils l'emprisonnoient, & suivant la nature des cas, le laissoient plus ou moins long - tems sans lui donner de nourriture. (D.J.)
MOSYNOPOLIS (Page 10:752)
MOSYNOPOLIS, (Géog. anc.) ville que Nicétas & Cédrene mettent dans la Thrace, chez les
Mosynoeci ou Mossyni de Pline, c'est à - dire peuples
qui habitoient dans des tours sur les bords du Pont - Euxin. Voyez
MOT (Page 10:752)
MOT, s. m. (Log. Gramm.) il y a trois choses à
considérer dans les mots, le matériel, l'étymologie,
& la valeur. Le matériel des mots comprend tout ce
qui concerne les sons simples ou articulés qui constituent
les syllabes qui en sont les parties intégrantes,
& c'est ce qui fait la matiere des articles
Pour ce qui concerne la valeur des mots, elle consiste
dans la totalité des idées qui en constituent le
sens propre & figuré. Un mot est pris dans le sens propre
lorsqu'il est employé pour exciter dans l'esprit
l'idée totale que l'usage primitif a eu intention de lui
faire signifier: & il est pris dans un sens figuré lorsqu'il présente à l'esprit une autre idée totale à laquelle
il n'a rapport que par l'analogie de celle qui
est l'objet du sens propre. Ainsi le sens propre est
antérieur au sens figuré, il en est le fondement;
c'est donc lui qui caractérise la vraie nature des
mots, & le seul par conséquent qui doive être l'objet
de cet article: ce qui appartient au sens figuré
est traité aux articles
La voie analytique & expérimentale me paroit, à tous égards & dans tous les genres, la plus sûre que puisse prendre l'esprit humain pour réussir dans ses recherches. Ce principe justifié négativement par la chûte de la plûpart des hypothèses qui n'avoient de réalité que dans les têtes qui les avoient conçues, & positivement par les succès rapides & prodigieux de la phyûque moderne, aura par - tout [p. 753]
Or le premier coup - d'oeil jetté sur les langues,
montre sensiblement que le coeur & l'esprit ont chacun
leur langage. Celui du coeur est inspiré par la
nature & n'a presque rien d'arbitraire, aussi est - il
également entendu chez toutes les nations, & il
semble même que les brutes qui nous environnent
en aient quelquefois l'intelligence; le vocabulaire
en est court, il se réduit aux seules interjections,
qui ont par - tout les mêmes radicaux, parce qu'elles
tiennent à la constitution physique de l'organe.
Voyez
Je donnerois à ce premier ordre de mots le nom
d'assectifs, pour le distinguer de ceux qui appartiennent
au langage de l'esprit, & que je désiguerois
par le titre d'énonciatisfs. Ceux - ci sont en plus grand
nombre, ne sont que peu ou point naturels, & doivent
leur existence & leur signification à la convention
usuelle & fortuite de chaque nation. Deux différences
purement matérielles, mais qui tiennent
apparemment à celles de la nature même, semblent
les partager naturellement en deux classes; les
mots déclinables dans l'une, & les indéclinables
dans l'antre. Voyez
I. Des mots déclinables. Les variations qui résultent de ia déclinabilité des mots, sont ce qu'on appelle en Grammaire, les nombres, les cas, les genres, les personnes, les tems, & les modes.
1°. Les nombres sont des variations qui désignent
les différentes quotités. Voyez
Cette conclusion n'est pas conforme, je l'avoue, aux principes de la Grammaire générale, partie II. chap. j. ni à ceux de M. du Marsais, de M. Duclos, de M. Fromant: elle perd en cela l'avantage d'être soutenue par des autorités d'autant plus pondérantes, que tout le monde connoit les grandes lumieres de ces auteurs respectables: mais enfin des autorités ne sont que des motifs & non des preuves, & elles ne doivent servir qu'à confirmer des conclusions déduites légitimement de principes incontestables, & non à établir des principes peu ou point discutés. J'ose me flatter que la suite de cette analyse démontrera que je ne dis ici rien de trop: je continue.
Si les quatre especes de mots déclinables présentent également à l'esprit des idées des êtres; la différence de ces especes doit donc venir de la différence des points de vûe sous lesquels elles font envisager les êtres. Cette conséquence se confirme par la différence même des lois qui reglent par - tout l'emploi des nombres relativement à la diversité des especes.
A l'égard des noms & des pronoms, ce sont les besoins réels de l'énonciation, d'après ce qui existe dans l'esprit de celui qui parle, qui reglent le choix des nombres. C'est tout autre chose des adjectifs & des verbes: ils ne prennent les terminaisons numériques que par une sorte d'imitation, & pour être en concordance avec les noms ou les pronoms auxquels ils ont rapport, & qui sont comme leurs originaux.
Par exemple, dans ce début de la premiere fable de Phèdre, ad rivum eumdem lupus & agnus venerant siti compulsi; les quatre noms rivum, lupus, agnus, & siti, sont au nombre singulier, parce que l'auteur ne vouloit & ne devoit effectivement désigner qu'un seul ruisseau, un seul loup, un seul agneau, & un seul & même besoin de boire. Mais c'est par imitation & pour s'accorder en nombre avec le nom tivum, que l'adjectif eumdem est au singulier. C'est par la même raison d'imitation & de concordance que le verbe venerant & l'adjectif - verbe ou le participe compulsi, sont au nombre pluriel; chacun de ces mots s'accorde ainsi en nombre avec la collection des deux noms singuliers, lupus & agnus, qui font ensemble pluralité.
Les quatre especés de mots réunies en une seule classe par leur declinabilité, se trouvent ici divisées en deux ordres caractérisés par des points de vûe différens.
Les inflexions numériques des noms & des pronoms
se décident dans le discours d'après ce qui
existe dans l'esprit de celui qui parle: mais quand
on se décide par soi - même pour le nombre singulier
ou pour le nombre pluriel, on ne peut avoir dans
l'esprit que des êtres déterminés: les noms & les
pronoms présentent donc à l'esprit des êtres déterminés;
c'est là le point de vûe commun qui leur est
propre.
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