ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"750"> il n'y a que l'eau bouillante qui puisse la détacher. C'est un secret connu, & que l'on pourroit mettre en pratique, si les mosaiques revenoient à la mode parmi nous. Quoique l'application de ces deux pieces de verre qui renferme la lame colorée soit vétilleuse, elle prouve que l'invention des doublets n'est pas nouvelle. Les Turcs ont détruit le nez & les yeux des figures que l'on y avoit représentées, aussi - bien que le visage des chérubins, placés aux angles du dôme.

L'art de la peinture en mosaïque se conserva dans le monde après la chûte de l'empire romain. Les Vénitiens ayant fait venir en ltalie quelques peintres grecs au commencement du treizieme siecle, Apollonius, un de ces peintres grecs, montra le secret de peindre en mosaïque à Taffi, & travailla de concert avec lui à représenter quelques histoires de la bible dans l'église de saint Jean de Florence. Bientôt après Gaddo - Gaddi s'exerça dans ce genre de peinture, & répandit ses ouvrages dans plusieurs lieux d'Italie. Ensuite Giotto, éleve de Cimabué, & né en 1276, fit le grand tableau de mosaïque qui est sur la porte de l'église de saint Pierre de Rome, & qui représente la barque de saint Pierre agitée par la tempête. Ce tableau est connu sous le nom de Nave del Giotto. Beccafumi, né en 1484, se fit une grande réputation par l'exécution du pavé de l'église de Sienne en mosaïque. Cet ouvrage est de clair - obscur, composé de deux sortes de pierre de rapport, l'une blanche pour les jours, l'autre demi - teinte pour les ombres. Josepin & Lanfranc parurent ensuite & surpasserent de beaucoup leurs prédécesseurs par leurs ouvrages en ce genre de peinture. Cependant on s'en est dégoûté par ptusieurs raisons.

Il est même certain qu'on jugeroit mal du pinceau des anciens, si l'on vouloit en juger sur les mosaïques qui nous restent d'eux. Les curieux savent bien qu'on ne rendroit pas au Titien la justice qui lui est due, si l'on vouloit juger de son mérite par les mosaiques de l'église de S. Marc de Venise, qui furent faites sur les desseins de ce maître de la couleur. Il est impossible d'imiter avec les pierres & les morceaux de verre dont les anciens se sont servi pour peindre en mosaïque, toutes les beautés & tous les agrémens que le pinceau d'un habile homme met dans un tableau, où il est maître de voiler les couleurs, & de faire tout ce qu'il imagine, tant par rapport aux traits, que par rapport aux couleurs. En effet, la peinture en mosaique a pour défaut principal, celui du peu d'union & d'accord dans les teintes qui sont assujetties à un certain nombre de petits morceaux de verre coloriés. Il ne faut pas espérer de pouvoir, avec cet unique secours, qui est fort borné, exprimer cette prodigieuse quantité de teintes qu'un peintre trouve sur sa palette, & qui lui sont absolument nécessaires pour la perfection de son art: encore moins, avec l'aide de ces petits cubes, peut - on faire des passages harmonieux. Ainsi la peinture en mosaïque a toujours quelque chose de dur: elle ne produit son effet qu'à une distance éloignée, & par conséquent elle n'est propre qu'à représenter de grands morceaux. On ne connoît point de petits ouvrages de ce genre, qui, vus de pres; contentent l'oeil.

Il ne me reste qu'un mot à dire sur la mosaïque des habitans du nouveau monde, faite avec des plumes d'oiseau Quand les Espagnols découvrirent le continent de l'Amérique, ils y trouverent deux grands empires florissans depuis plusieurs années, celui du Mexique & celui du Pérou. Depuis longtems on y cultivoit l'art de la peinture. Ces peuples, d'une patience & d'une subtilité de main inconcevables, avoient même créé l'art de faire une espece de mosaïque avec les plumes des oiseaux. Il est prodigieux que la main des hommes ait eu assez d'adresse pour arranger & réduire en forme de figures coloriées tant de filets différens. Mais comme le génie manquoit à ces peuples, ils étoient, malgré leur dextérité, des artistes grossiers: ils n'avoient ni les regles du dessein les plus simples, ni les premicrs principes de la composition, de la perspective & du clair - obscur. (Le Chiv lier de Jaucourt.)

MOSBACH (Page 10:750)

MOSBACH, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans le Palatinat, chei - lieu d'un bailliage lur le Niéker. Long. 26. 30. lat. 49. 35.

Mosbach est la patrie de Nieolas Cisner, connu par ses opuseula histo les & politice philologica, qui renferment des pieces utiles sur la jurisprudence & l'histoire d'Allemagne. Il mourut à Ilesdciberg en 1583 à 54 ans.

MOSBOURG, ou MOSBURG (Page 10:750)

MOSBOURG, ou MOSBURG, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Baviere, au constuent de l'Iser & de l'Amber, à deux milles O. de Lanshut, & à pareille distance de Frisingen. Long. 29. 40. lat. 48. 33.

MOSCHATELLINE (Page 10:750)

MOSCHATELLINE, s. f. (Hist. nat. Botan.) cette petite plante forme un genre particulier dont on ne connoit qu'une espece nommce moschatcllina foliis sumarioe bulbosa, par J.B. 3. 206. Ranuneulus numerosus moschatellina dictus, par C.B.P. 178.

Sa racine est longue d'enviren un pouce, blanche, couverte de petites écailles, creuses en dedans, d'un goût douçâtre. De la racine s'elevent deux ou trois queues longues comme la main, menues, molles, vertes - pâles, soutenant des feuilles découpées comme celles de la fumeterre, bulbeuses, d'un verd - de - mer. Il sort d'entre es un pédicule qui porte à sa cime cinq petites fleurs de cou ur herbeuse, composée chacune d'un seul pétale, avec des étamines jaunes qui en occupent le milieu. Toutes ces fleurs ramasiées ensemble représentent un cube sans base; elles ont, ainsi que les feuilles dans les tems humides, une odeur de muse. Lorsque la fleur est tombée, il lui succede une baie ou un fruit mol, succulent, qui renferme pour l'ordiraire quatre semences semblables à celles du lin. Cette petite plante passe tres - vite; elle croît dans les haies ombrageuses, parmi les brossailles, au bord des ruisseaux, & sous les arbres, dans un tertein léger, sablonneux. Elle fleurit dès le commencement d'Avril; on n'en fait point d'usage.

MOSCHI (Page 10:750)

MOSCHI, (Géog.) peuples qui habitoient le long de la mer d'Hyreanie, vers la source du Phasis. Leur pays se nommoit Moschica - Regio, & se partageoit en trois parties, dont l'une étoit la Colchide, l'autre l'Ibérie, & la troisieme l'Arménie. Les Moschici montes étoient les montagnes de la grande Arménie; ainsi les peuples Moschi répondent aux Géorgiens & aux Mingreliens de nos jours.

MOSCHIUS (Page 10:750)

MOSCHIUS, (Géog. anc.) riviere de la Mysie supérieure, selon Ptolomée, liv. III. c. ix. Les uns prétendent que c'est aujourd'hui la Morave, & d'autres le Lym.

MOSCOUADE (Page 10:750)

MOSCOUADE, s. f. est parmi les épiciers le sucre des îles non altéré. C'est la base de tous les différens sucres que l'on fait; il faut qu'elle soit d'un gris blanchâtre, seche, la moins grasse, & qu'elle sente le moins le brûlé qu'il est possible.

MOSCOVIE (Page 10:750)

MOSCOVIE, (Géog.) c'est ainsi qu'on nommoit autrefois les états du czar; mais on les nomme aujourd'hui Russie ou l'Empire russien. Voyez Russie.

Depuis un siecle cet état est devenu très - vaste & très - formidable. Il s'est aggrandi à l'orient jusqu'au Japon & à la Chine; au midi, jusqu'au bord méridional de la mer Caspienne; au couchant, jusqu'à la mer Baltique; & au nord, jnsqu'aux glaces de [p. 751] l'Océan septentrional. Enfin, la Moscovie ne fait plus qu'une province de cet empire.

MOSELLE (Page 10:751)

MOSELLE, (Géog.) riviere de France, qui court par la Lorraine, par les évêchés de Mets & de Toul, par le Luxembourg, par le comté de Weldentz; & par la province de la Saare.

Salve amnis laudate agris, laudate colonis, Dignata imperio, debent an mania Belga?

La plûpart des auteurs l'appellent en latin Musella ou Mosella. Florus la nomme Mosula, & Ptolomée Obrincus.

Elle prend sa source au mont des Faucilles, dans les montagnes de Vauge, aux confins de la Lorraine, du Suntgaw, & du comté de Montbeillard, assez près de l'endroit d'où la Saône tire aussi son origine.

Cette proximité fut cause que, sous le regne de l'empereur Domitius Néron, on entreprit de faire un canal pour joindre la Moselle à la Saône; mais l'ouvrage ne fut point achevé. Ce fleuve se perd dans le Rhin, auprès de Coblentz.

MOSELLANUS COMITATUS (Page 10:751)

MOSELLANUS COMITATUS, (Géog. anc.) comté d'Allemagne, dans l'état de l'évêque de Liége; c'est ce que nous nommons l'Haspengow.

MOSKA, ou MOSENA (Page 10:751)

MOSKA, ou MOSENA, (Géog.) petite riviere de l'empire russien, dans la province à laquelle elle donne le nom de Moscou, dont nous avons fait les mots Moscovie & Moscovite. Elle a sa source à l'extrémité de cette province, arrose Moscou, & se perd dans l'Occa, riviere qui tombe dans le Volga.

MOSKITES, les (Page 10:751)

MOSKITES, les, (Géog.) petite nation de l'Amérique dans la nouvelle Espagne, entre le cap de Hondura & Nicuragua. Les hommes sont agiles, vigoureux, & bons pêcheurs, s'exerçant dès l'enfance à jetter la lance & le harpon. Ils vont presque tout nuds, & ne vivent que de la pêche. (D.J.)

MOSKOW (Page 10:751)

MOSKOW, (Géog.) les François prononcent Moskou, mais mal; ce mot se doit prononcer Moskof, parce que le w final de la langue esclavone, qui est d'usage en Russie, en Pologne & ailleurs, est un v consone, & se prononce par ces peuples comme une f.

Moskow est une grande ville, que Basilides conquit sur les Lithuaniens à la fin du onzieme siecle. Elle devint alors un patriarchat, & la capitale de l'empire russien, & elle l'a été jusqu'à la fondation de Saint - Pétersbourg par Pierre I. Oléarius, le Brun & autres, ont décrit Moskow dans leurs voyages; mais les années ont causé tant de changemens à cette ville, que leurs descriptions ne sont plus vraies aujourd'hui.

Cette ville est partagée en quatre parties, dont chacune est entourée d'une muraille & d'un fossé. Elle dépérit tous les jours, parce que la plûpart des maisons étant de bois, les incendies y sont fréquens, & le czar a défendu qu'on les rebâtit de pierre, afin d'attirer encore mieux les grands & les riches à Saint - Pétersbourg.

Les rues de Moskow ne sont pavées qu'en peu d'endroits, & remplies de vagabonds & de gueux, qui détroussent & assassinent les passans à l'entrée de la nuit.

Les églises & monasteres y brillent en très - grand nombre; & comme chacun a ses cloches, la sonnerie ne finit point. Ces cloches ne se mettent pas en branle comme les nôtres; on les sonne par le moyen d'un corde qui tient au battant.

L'apothicairerie de Moskow étoit autrefois la la plus considérable de l'Europe, parce qu'elle fournissoit seule les armées & les grandes villes de Russie; mais les choses ne sont plus de même aujourd'hui.

Les environs de Moskow paroissent très - beaux, & les Anglois établis dans cette ville, avoient trouvé l'art d'avoir dans leurs jardins au mois de Février des roses hâtives, des oeillets & d'excellentes asperges. Tout le paysproduit du bon blé, qu'on seme en Mai, & qu'on recueille en Septembre. La terre porte des fruits, pourvu qu'on la fume & qu'on la cultive. Le miel y est aussi commun qu'en Pologne. Le gros & le menu bétail y paît en abondance; ensorte que la vie y est à grand marché.

Moskow est baignée au sud - est par la Moska, au couchant & au sud - ouest, par la riviere de Neglina.

Pierre - le - Grand a faìt faire un canal de Moskow à Saint - Petersbourg, pour établir une correspondance entre l'ancienne capitale de ses états, & la nouvelle. Ce canal, après avoir traversé le lac d'Onega, arrive à Moskow.

Cette ville est dans une plaine fort étendue, à 160 lieues N. de Cassa, 240 de Constantinople, 260 de Cracovie, 245 de Stockholm, environ 360 de Vienne, & 650 de Paris. Long. selon Cassini, 57. 51. 30. lat. 55. 36. 10. Long. Selon Timmerman, 56. 11. 15. lat. 55. 34. (D. J.)

Moskow, le duché de (Page 10:751)

Moskow, le duché de, (Géog.) province de l'empire russien, appellé la Moscovie proprement dite, pour la distinguer de tout l'empire du czar.

Cette province particuliere a titre de duché; car pendant long - tems les czars n'ont été connus que sous le titre de grands ducs de Moscovie. Elle prend son nom de sa capitale, qui elle - même le reçoit de la riviere qui l'arrose. Les autres rivieres principales sont l'Occa & la Clesma, qui vont grossir le Volga. Dans la partie occidentale du duché de Moskow est une grande forêt de vingt - cinq lieues, d'où sort le Borysthène, qui de - là passe par le duché de Smolencko, entre en Lithuanie, en Pologne, en Ukraine, &c. Long. du duché de Moskou 53. 63. lat. 52. 58. (D.J.)

MOSLEM (Page 10:751)

MOSLEM, (Hist. mod. ecclés.) nom par lequel les Arabes désignent ceux qui font profession de la religion de Mahomet; le mot musulman qui s'est introduit en Europe & patmi les Chrétiens, n'est qu'une corruption du mot arabe moslem, qui signifie vrai - croyant.

MOSQUÉE (Page 10:751)

MOSQUÉE, s. f. (Hist. mod.) parmi les Mahométans, c'est un temple destiné aux exercices de leur religion, ce mot vient du mot turc meschit, qui signifie proprement un temple fait de charpente, comme étoient ceux que construisirent d'abord les Mahométans; c'est de - là que les Espagnols ont fait nuschita, les Italiens moscheta, & les François & les Anglois mosquée & mosques. Borel le dérive du grec MWDXWS2, vitulus, à cause que dans l'alcoran il est beaucoup parlé de vache; d'autres le tirent, avec plus de raison de masgiad, qui en langue arabe signifie lieu d'adoration.

Il y a des mosquées royales fondées par les empereurs, comme la Solimanie, la Muradie, &c. A Constantinople il y a des mosquées particulieres fondées par des muphti, des visirs, des bachas, &c.

Les mosquées royales ou jamis, bâties par les sultans, & qu'on appelle selatyn, d'un nom générique qui signifie royal, sont ordinairement accompagnées d'académies ou grandes écoles bâties dans leur enceinte ou dans leur voisinage, on y enseigne les lois & l'alcoran, & ceux qui sont préposés à ces académies, se momment muderis, & n'en sortent que pour remplir des places de mollaks ou de juges dans les provinces. Elles sont aussi accompagnées d'imarets ou hôpitaux pour recevoir les pauvres, les malades, les insensés. Les mosquées royales ont de grands revenus en fonds de terre, & les autres à proportion, selon la libéralité de leurs fondateurs.

On n'apperçoit dans les mosquées ni figures, ni images, parce que l'alcoran les défend expressément, mais plusieurs lampes suspendues, & plu<pb->

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