ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"136"> la camomille commune. Ses feuilles sont aussi plus grandes, & d'un verd foncé. Ses fleurs sont semblables à celle de la camomille ordinaire pour la couleur & pour la figure. Toute cette plante jette une odeur forte, bitumineuse, & est rarement d'usage. Elle rougit un peu le papier bleu, d'où l'on voit qu'elle contient un sel essentiel ammoniacal, enveloppé dans beaucoup d'huile grossiere & fétide. Matthiole dit que cette espece de camomille est d'une telle acreté qu'elle ulcere la peau. On peut s'en servir en fumigation, dans la passion hystérique. (D. J.)

Maroute (Page 10:136)

Maroute ou camomille puante, (Mat. med.) La décoction de maraute, selon Tragus, est très - salutaire pour la passion hystérique. On l'emploie en demi - bain, en fomentation & en fumigation. Cette plante est si acre, dit Matthiole, qu'elle ulcere la peau; ce qui fait que ceux qui font leurs nécessités dans les champs & qui s'essuyent ensuite avec cette plante, sont tourmentés peu de tems après d'une ardeur insupportable. Geoffroy, Mat. med.

MARPACH (Page 10:136)

MARPACH, (Geog.) petite ville d'Allemagne en Souabe, au duché de Wirtemberg, sur le Necker, entre Hailbron & Schorndorff. Long. 26. 57. lat. 49. 9. (D. J.)

MARPESSUS (Page 10:136)

MARPESSUS, (Geog. anc.) ville de la Phrygie dans le mont Ida, aux environs du fleuve Ladon. (D. J.)

MARPOURG (Page 10:136)

MARPOURG, (Géogr.) ville d'Allemagne au landgraviat de Hesse - Cassel, dont elle est la capitale, avec une université fondée en 1526.

Marpourg n'étoit anciennement qu'une forteresse des Mattiques, que Ptolomée, liv. II. chap. xj. appelle Mattiacum. Elle a été autrefois libre & impériale, mais les landgraves de Hesse la soumirent à leur obéissance.

Elle est dans un pays agréable, sur la Lohn, à 14 lieues S. O. de Waldeck, 18 N. E. de Francfort, 19 S. O. de Cassel. Long. 26. 28. lat. 50. 42.

Quoique cette ville soit une université, elle n'est pas féconde en gens de lettres, & je ne connois guere que Frédéric Sylburge qui mérite d'être nommé. C'étoit il est vrai un des savans hommes du xvj siecle, dans la connoissance de la langue grecque, comme le prouve sa Grammaire & autres ouvrages, où son érudition en ce genre n'est pas douteuse. Il eut grande part au trésor de cette langue morte, donné sous le nom d'Henri Etienne, & mourut à Heidelberg en 1569, à la fleur de son âge. (D. J.)

MARPURG (Page 10:136)

MARPURG, (Géogr.) ville d'Allemagne, dans la basse - Styrie. Lazius pense que c'est le Castra Marciana d'Ammien Marcellin, & c'est ce qu'il seroit bien embarrassé de prouver. Cette petite ville est sur la Drave, à 9 milles de Gratz. Long. suivant Street, 33. 26. lat. 48. 50. (D. J.)

MARQUAIRE (Page 10:136)

MARQUAIRE, (Géog.) ville des Indes, sur la côte de Malabar au royaume de Calicut. Elle est peuplée, marchande, & a un port avec des forts quien défendent l'entrée. Voyez Pylard, voyage aux Indes orientales. (D. J.)

MARQUE (Page 10:136)

MARQUE, s. f. (Gramm.) signe naturel ou artificiel auquel on distingue une chose d'une autre. Voyez aux articles suivans différentes acceptions de ce mot.

Marque (Page 10:136)

Marque, (Hist. mod.) lettres de marque, ou lettres de représailles, ce sont des lettres accordées par un souverain, en vertu desquelles il est permis aux sujets d'un pays de faire des représailles sur ceux d'un autre, après qu'il a été porté par trois fois, mais inutilement, des plaintes contre l'aggresseur à la cour dont il dépend. Voyez Lois & Lettres.

Elles se nomment ainsi du mot allemand marcke, limite, frontiere, comme étant jus concessum in alterius principis marchas seu limites transeundi sibique jus faciendi, un droit de passer les limites ou frontieres d'un autre prince, & de se faire justice à soi - même. Voyez Représailles.

Marques (Page 10:136)

Marques, (Marine.) ce sont des indices qui sont à terre, comme des montagnes, clochers, moulins à vent, arbres, &c. & qui servent aux pilotes à reconnoître les passes, les entrées de ports ou de rivieres, les dangers, &c. On appelle aussi marques les tonnes & les balises qu'on met en mer pour ce même usage.

Marque (Page 10:136)

Marque, (Comm.) dans le commerce & dans les manufactures, c'est un certain caractere qu'on frappe ou qu'on imprime sur différentes sortes de marchandise, soit pour montrer le lieu où elles ont été fabriquées, & pour désigner les fabriquans qui les ont faites, soit pour témoigner qu'elles ont été vûes par les officiers ou magistrats chargés de l'inspection de la manufacture, soit enfin pour faire voir que les droits auxquels elles sont sujettes ont été acquittés, conformément à l'ordonnance.

Tels sont les draps & les toiles, les cuirs, les ouvrages de coutellerie, le papier, la vaisselle, les poids, les mesures, qui doivent être marqués.

Marque est aussi un signe ou un caractere particulier dont se servent les commerçans, qui n'est connu que d'eux, & par lesquels ils se rappellent le prix que leur a coûté la marchandise à laquelle il se trouve.

Ces marques, qu'on appelle aussi numeros, se prennent arbitrairement; mais ordinairement on les choisit dans les lettres de l'alphabet, chacune se rapportant à un certain chiffre qu'il signifie constamment. Elles sont d'un si grand usage dans le commerce, que le lecteur ne désapprouvera pas sans doute que nous insérions ici une petite table qui pourra servir de modele pour leur construction.

A  B  C  D  E  F  G  H  I  K  L  M
0  1  2  3  4  5  6  7  8  9  10 20

Un exemple suffira pour comprendre l'usage de cette table: supposons, par exemple, que je voulusse écrire surune piece d'étoffe qu'elle a coûté 37 s. 6 d. par aune, je mettrois une M pour 20 s. une L pour 10 s. une H pour 7 s. & un G pour 6 d. de façon que les différentes lettres écrites à la suite l'une de l'autre, en observant de séparer toujours les deniers & les sols des livres, formeroient cette marque, M. LH. G. qui signifieroient 37 s. 6 d. ou 1 l. 17 s. 6 d.

Remarquez que les marques peuvent varier à l'infini, en faisant correspondre une autre suite de caracteres numériques à la même suite des lettres, ou réciproquement.

Marque (Page 10:136)

Marque, en terme de Boutonnier, est un instrument de fer quarré, terminé d'un bout par cinq pointes, quatre aux angles, & une au milieu beaucoup plus longue que les autres. Chacune des angulaires marque l'endroit où l'on doit faire le trou pour passer la corde à boyau, & la grande entre dans celui du milieu qui est déja fait.

Marque (Page 10:136)

Marque, en terme de Cirier, c'est un instrument de cuivre ou autre matiere, gravé d'une fleur - delis, ou de quelqu'autre ornement dont on veut décorer les cierges. Voyez Cachet.

Marques (Page 10:136)

Marques, en terme d'Epinglier, ne sont autres que des signes imprimés en rouge sur le papier qui enveloppe les épingles à demi - milliers, à l'aide desquels il est aisé de reconnoître l'ouvrier, ou qui a fait les épingles, ou plutôt le marchand qui les fait faire, & les débite en gros, chacun ayant ses mar - culieres, & mettant son nom.

Marques (Page 10:136)

Marques, (Maréch.) signes naturels qui donnent à connoître l'âge ou la bonté des chevaux. C'est [p. 137] une bonne marque lorsqu'un cheval trépigne, qu'il bat du pié, & mange avidement son avoine. Les balzanes sont de bonnes marques dans un cheval. Il se dit plus particulierement de la marque noire appellée germe de feve, qui lui vient à l'âge d'environ cinq ans, dans les creux des coins, & qui s'efface vers les huit ans, & alors on dit qu'ils ne marquent plus & qu'ils rasent.

Marque est aussi un instrument de haras qu'on applique tout rouge sur la cuisse d'un cheval, pour qu'il s'y imprime mieux.

Marque (Page 10:137)

Marque, (Imprimerie.) les compagnons imprimeurs nomment marque, un pli qu'ils font à une feuille de papier, de dix mains en dix mains. Cette marque leur sert à compter le papier qu'on leur donne à tremper, & leur fait connoitre ce qu'ils peuvent avoir imprimé & ce qui leur reste à imprimer du nombre desiré.

Marque (Page 10:137)

Marque, (Rubanier.) est un sil de chaîne, de couleur apparente, & différente de la soie de chaîne, & qui doit continuer tout le long de l'ouvrage sur une des lisieres, pour faire voir qu'il est tramé de fil, quoique travaillé sur soie, ou tramé de soie, quoique sur chaîne de fil. L'ouvrage dépourvu de cette marque est dans le cas de la prohibition, & conséquemment saisissable, & l'ouvrier puni.

Marque (Page 10:137)

Marque, (Coutelier.) se dit aussi par quelques ouvriers en fer, d'un morceau d'acier trempé, à l'extrémité duquel on a gravé un objet quelconque en relief, que l'ouvrier imprime en quelqu'endroit de la piece, à froid ou à chaud, & qui y reste après qu'elle est achevée. Chaque particulier a sa marque. Il est défendu de travailler à la marque d'un autre. Cette marque désigne l'ouvrier. Si son ouvrage est bon, il achalande sa boutique & sa marque; & lorsqu'il vient à mourir, sa marque se vend quelquefois une somme assez considérable. On dit que les ouvriers couteliers de Paris s'acharnent à décrier la coutellerie des provinces qu'on apporte ici, & que pour cet effet ils ruinent & gâtent l'ouvrage au raccommodage. Les provinciaux n'ont qu'une ressource contre cette méchanceté, c'est de prendre la marque des ouvriers de Paris, afin de confondre la marchandise qu'ils vendent dans leur boutique, avec celle qu'ils envoient ici.

MARQUEFAVE (Page 10:137)

MARQUEFAVE, (Géog.) petite ville de France dans le haut - Languedoc, au diocèse de Rieux. Il y a un couvent d'Augustins, & un prieuré de l'ordre de Fontevraud. Long. 18. 50. lat. 36. 10.

MARQUER (Page 10:137)

MARQUER, v. act. (Gramm.) c'est imprimer un signe, une marque. Voyez l'article Marque.

Marquer (Page 10:137)

Marquer, (Comm.) signifie appliquer ou mettre une marque artificielle à une chose pour la reconnoître. Les marchands marquent leurs ballots de marchandises, leurs bois, leurs bestiaux, leurs étoffes, &c. Voyez Marque.

Marquer signifie aussi faire une marque, une empreinte par autorité publique. ainsi l'on dit, marquer la monnoie, marquer la vaisselle d'or ou d'argent au poinçon de la ville. On marque l'étain fin par - dessous, & l'étain commun par - dessus l'ouvrage.

Les commis des aides vont marquer les vins dans les caves & celliers pour la sûreté des droits du roi. Les manufacturiers & ouvriers doivent faire marquer leurs étoffes d'or, d'argent, de soie, de laine, &c. dans les bureaux, halles & autres lieux où les maîtres, jurés, gardes ou ergards des corps & communautés en doivent faire la visite. Dans ce dernier sens, on dit plomber & ferrer les étoffes, ce qui signifie la même chose que marquer. Dictionnaire du commerce.

Marquer (Page 10:137)

Marquer, en terme de Boutonnier, c'est imprimer la marque des quatre pointes au milieu du moule, pour y faire les quatre trous destinés à recevoir la corde à boyau. Voyez les Pl.

Marquer (Page 10:137)

Marquer, (Coutelier.) Voyez l'article Marque.

Marquer (Page 10:137)

Marquer, (Maréchal.) se dit d'un cheval dont on connoît encore l'âge aux dents; on dit ce cheval marque encore. Marquer un cheval, c'est lui appliquer la marque sur quelque partie du corps. Voyez Marque.

Marquer (Page 10:137)

Marquer ou Tracer, (Menuisier.) c'est chez les Menuisiers, Charpentiers, ou autres artistes semblables, tirer des lignes sur une planche ou une piece de bois, pour que le compagnon la coupe suivant ce qu'elle est tracée. On dit tracer sur une planche les irrégularités d'un mur. Cela se fait facilement en présentant la rive d'une planche de bout contre le mur, ou la piece dont vous voulez avoir le courbe ou le défaut; de sorte qu'elle forme un angle avec la dite face; puis vous prenez un compas ouvert, suivant la plus grande distance qui se trouve entre la rive de votre planche & la face dont vous voulez avoir l'irrégularité; ensuite, commençant par le haut, il faut porter une des pointes contre la face irréguliere; & l'autre pointe sur votre planche: la pointe qui porte sur la planche tracera, la conduisant en descendant la pointe contre le mur irrégulier, l'irrégularité de votre piece ou muraille, & par ce moyen vos pieces se joindront parfaitement.

Marquer (Page 10:137)

Marquer, terme de paumier, c'est compter le jeu des joueurs, soit au billard ou à la paume. Le jeu se marque à la paume en faisant sur le carreau une raie de droite à gauche avec de la craie: on en fait une autre perpendiculaire à la premiere; & des deux côtés de celle - ci, on marque autant de barres que les joueurs ont de jeu.

Au billard, les points de chaque joueur se marquent sur une espece de palette de bois percée de deux rangées de trous de 16 trous chacune.

MARQUETERIE (Page 10:137)

MARQUETERIE, s. f. (Art méchaniq.) Sous le nom de marqueterie, l'on entend l'art d'assembler proprement & avec délicatesse des bois, métaux, verres, & pierres précieuses de différentes couleurs, par plaques, bandes & compartimens, sur d'autres beaucoup plus communs, pour en faire des meubles, bijoux, & tout ce qui peut contribuer à l'embellissement des appartemens. Il en est de trois sortes: la premiere consiste dans l'assemblage des bois rares & précieux de différentes especes, des écailles, ivoires & autres choses semblables, quelquefois par compartimens de bandes d'étain, de cuivre, & autres métaux, sur de la menuiserie ordinaire, non seulement pour en faire des armoires, commodes, bibliotheques, bureaux, secrétaires, guéridons, tables, écritoires, piés & boîtes de pendules, piédestaux, escablons pour porter des antiques, consoles & tablettes propres à déposer des porcelaines, bijoux, &c. mais aussi pour des lambris, plafonds, parquets, & tout ce qui peut servir d'ornement aux plus riches appartemens des palais & autres maisons d'habitation; la seconde, dans l'assemblage des émaux & verres de différentes couleurs; & la troisieme, dans l'assemblage des pierres & marbres les plus précieux, qu'on appelle plus proprement mosaïques, voyez cet article. Ceux qui travaillent à la premiere espece de marqueterie se nomment Menuisiers de placage, parce qu'outre qu'ils assemblent les bois comme les Menuisiers d'assemblage, ils les plaquent par - dessus de feuilles très - minces de bois de différente couleur, & les posent les uns contre les autres par compartiment avec de la colle forte, après les avoir taillés & contournés avec la scie, fig. 75. suivant les desseins qu'ils veulent imiter. On les appelle encore Ebénistes, parce qu'ils emploient le plus souvent des bois d'ébene. Ceux qui travaillent à la seconde sont appellés Emailleurs,

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