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MAUSOLÉE (Page 10:212)
MAUSOLÉE, s. m. (Littér.) on appelle mausolées, ces tombeaux magnifiques
Où se perdent les noms des maîtres de la terre, D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre; Comme ils n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs; Et tombent avec eux d'une chute commune, Tous ceux que la fortune Faisoit leurs serviteurs.
Ce n'est pas qu'on n'ait élevé quelquefois de superbes tombeaux à d'illustres citoyens qui avoient bien mérité de leur patrie; mais il faut avouer que ce cas est fort rare. Il me semble que les Hollandois sont de tous les peuples modernes, ceux qui se sont les plus distingués par leur reconnoissance en ce genre, & en même tems ceux qui ont fait paroître le plus de bon goût dans les ouvrages de cette nature. Les mausolées qu'ils ont élevés à leurs amiraux, les représentent à nos yeux tels qu'ils étoient, & sont enrichis de couronnes rostrales, accompagnées d'ornemens convenables; comme de festons d'herbes marines, de coquillages & de corail, qui ont un juste rapport avec toute l'ordonnance.
Personne n'ignore l'origine du nom de mausolée; il vient du tombeau qu'Artémise reine de Carie, fit bâtir en l'honneur du roi Mausole son époux. Ce monument, unique dans l'univers, subsista plusieurs siecles, & faisoit le plus bel ornement de la ville d'Halicarnasse. Il a été mis au nombre des sept merveilles du monde, tant pour sa grandeur & la noblesse de son architecture, que par la quantité & l'excellence des ouvrages de sculpture dont il étoit enrichi. Les Grecs & les Romains ne se lassoient point de l'admirer; & Pline en a laissé une description complette, dont il paroît que la vérité ne sauroit être contestée.
L'étendue de ce mausolée étoit de 63 piés du midi au septentrion; les faces avoient un peu moins de largeur, & son tour étoit de 411 piés. Il avoit 36 piés de haut, & renfermoit 36 colonnes dans son enceinte. Scopas entreprit la partie de l'orient, & Timothée celle du midi; Léocarés exécuta la partie du couchant, & Bryaxis celle du septentrion. Tous quatre passoient pour les plus célebres sculpteurs qui fussent alors. Artémise, dans le court intervalle de son regne, n'eut pas le plaisir de voir cet ouvrage conduit à sa perfection; mais Idriéus en poursuivit l'entreprise, & les quatre artistes eurent la gloire de la consommer. On doute encore aujourd'hui, dit Pline, lequel d'eux a le mieux réussi, hodieque certant manus, pour me servir de son expression. Pithis eut l'honneur de se joindre à eux, & éléva une pyramide au - dessus du mausolée, sur laquelle il posa un char de marbre, attelé de quatre chevaux. Voyez de plus grands détails dans Pline, liv. XXXVI. & dans Vitruve, liv. VII.
Les Latins adopterent le nom de mausolée, & le donnerent à tous les tombeaux somptueux, comme Pausanias nous l'apprend. C'est ainsi que l'on appelle le superbe monument qu'Auguste fit faire pendant son sixieme consulat, entre le chemin de Flaminius & le Tibre, pour y être enterré avec les siens. Strabon, liv. V. pag. 236. nous en a laissé la description. Il dit que c'étoit un tertre élevé sur une base de marbre blanc, & couvert jusqu'au haut d'arbres toujours verds; qu'à la cîme de ce tertre il y avoit une statue de bronze d'Auguste; qu'en bas l'on voyoit les tombeaux de ce prince, de ses parens & de ses domestiques; & que derriere l'édifice il y avoit un grand bosquet avec des promenades admirables.
Enfin, le nom de mausolée est celui que Florus donne aux tombeaux des rois d'Egypte, dans lequel, dit - il, Cléopatre s'enferma, & se fit mourir. La langue françoise a adopté le nom de mausolée dans le même sens que lui donnoient les Romains: elle appelle mausolées les tombeaux des rois. (D. J.)
MAUVAIS (Page 10:212)
MAUVAIS, adj. (Gramm.) c'est l'opposé de bon. On donne ce nom à tout ce qui n'a pas les qualités relatives à l'usage qu'on se propose de faire d'une chose, à l'utilité qu'on en attend, à l'idée qu'on en a, &c.
MAUVE (Page 10:212)
MAUVE, (Hist. nat.) Voyez
Mauve (Page 10:212)
On vient de lire les caracteres de ce genre de plante qui est très - étendu; car Tournefort en compte 49 especes, au nombre desquelles il y en a trois d'usage en médecine. Nous ne devons pas oublier de les nommer ici, la mauve ordinaire, la petite mauve, & celle qu'on appelle la rose d'outremer, ou le frémier, malva rosea, dont nous ferons un article à part.
La mauve ordinaire est nommée par J. Bauhin, Tournefort & autres, malva vulgaris, flore majore, folio sinuato.
Sa racine est simple, blanche, peu fibreuse, plongée profondement dans la terre, d'une saveur douce & gluante. Il sort de la même racine plusieurs tiges hautes d'une à deux coudées, cylindriques, velues, remplies de moëlle, branchues, & à - peu - près de la grosseur du petit doigt. Ses feuilles sont arrondies, placées par intervalle sur les tiges, & portées sur des longues queues. Les feuilles du bas de la tige sont un peu découpées, & celles du haut le sont davantage. Elles sont d'un verd foncé, crenelées à leurs bords, couvertes d'un duvet court & que l'on apperçoit à peine.
Ses fleurs sortent des aisselles des feuilles, plusieurs en nombre, portées sur de longs pédicules, grêles & velus; elles sont amples, d'une seule piece, en cloche évasée, partagées presque jusqu'au bas en cinq segmens de la figure d'un coeur, purpurines, rayées de lignes de couleur foncée, & quelquefois elles sont de couleur blanche.
Il sort du fond de la fleur un tuyau pyramidal, chargé d'étamines purpurines, porté sur un double calice, dont l'intérieur est divisé en cinq parties, & marqué de cinq lignes saillantes.
Le calice extérieur est partagé en trois segmens. Il s'éleve du fond du calice un pistil attaché à la partie inférieure & au tuyau de la fleur, lequel se change ensuite en un fruit plat, orbiculaire, semblable à un bouton enveloppé du calice intérieur de la fleur.
Ce fruit est composé de plusieurs graines de figure de reins, environnées chacune d'une capsule propre, membraneuse, tellement attachée à un poinçon fongueux & cannelé, que chaque cannelure reçoit une capsule en maniere d'articulation. [p. 213]
Cette plante vient d'elle - même le long des haies & des chemins, dans les lieux incultes, & sur les décombres; ses feuilles, ses fleurs & ses graines sont d'un très - grand usage.
La petite mauve est nommée par J. Bauhin & Tournefort, malva vulgaris, flore minore, folio rotundo. Toutes les parties de cette espece de mauve sont plus petites que celles de la précédente. Sa racine cependant n'est pas plongée moins profondement dans la terre, & on a peine à l'en arracher. Ses tiges sont plus grêles, plus foibles, plus penchées, plus menues & d'un duvet plus court; la tige du milieu s'éleve & est souvent droite.
Ses feuilles sont plus petites, plus arrondies, & celles qui sont au sommet sont moins découpées; d'ailleurs elles sont plus noirâtres, & en même tems couvertes d'un duvet cendré; mais la principale différence consiste dans les fleurs, qui sont beaucoup plus petites & d'un pourpre blanchâtre, rayé de lignes purpurines.
Cette plante n'est pas moins fréquente que la précédente; elle vient dans les mêmes endroits. On se sert en Médecine de l'une & de l'autre indifféremment. Le sue de la mauve est composé d'un sel essentiel ammoniacal, si bien uni à une quantité d'huile & de flegme, qu'ils forment ensemble un suc mucilagineux, qui est détruit par le feu dans l'analyse; cependant, c'est de cette substance glutineuse que dépend la principale vertu de la mauve.
Cette plante étoit autrefois d'un grand usage parmi les alimens, & tenoit presque en fait d'herbage le premier rang sur les tables: on n'en fait point de cas aujourd'hui; on la relegue chez les apothicaires; & selon les apparences, notre nation ne sera pas la premiere à la ressusciter dans les cuisines. (D. J.)
Mauve sauvage (Page 10:213)
Mauve des Juifs (Page 10:213)
Ce genre de plante renferme quatre especes toutes étrangeres, que l'on ne voit que dans quelques jardins de curieux; mais la principale est commune en Egypte & en Syrie, où elle sert en aliment, selon le rapport de Rauwolf dans ses voyages. (D. J.)
Mauve (Page 10:213)
Toutes les parties de la mauve sont d'usage en Médecine, & principalement les feuilles.
Cette plante étoit comptée autrefois parmi les alimens, les anciens en usoient très - fréquemment pour se rendre le ventre libre; on ne la mange plus aujourd'hui, elle est même presque absolument inusitée en Médecine pour l'intérieur, à l'exception de la conserve qu'on prépare avec les fleurs, qui même n'est pas un remede fort employé.
On emploie les feuilles & les fleurs de mauve très fréquemment
dans les cataplasmes & dans les décoctions
pour les lavemens & les fomentations.
Cette plante est regardée comme éminemment émolliente, elle tient le premier rang parmi les plantes
qu'on a appellées émollientes par excellence. Voyez
On se sert en effet avec succès à l'extérieur des décoctions de mauve, ou de l'herbe entiere réduite
Tous ces remedes, à l'exception du dernier, peuvent
être réellement utiles dans ces cas, mais ce ne
sont ici que des propriétés communes à toutes les
substances mucilagineuses. Voyez
La décoction de mauve donnée en lavement, relâche
& ramollit très - utilement le ventre, calme les
douleurs des intestins dans la dyssenterie, le tenesme,
certaines coliques, &c. ce sont encore ici
les propriétés génériques des substances mucilagineuses.
Voyez
Cette partie vraiment médicamenteuse de la mauve, le mucilage se détruit dans cette plante par le progrès de la végétation, ou plutôt passe des feuilles & des fleurs dans la semence. Les feuilles des mauves en graine ne contiennent plus qu'une substance acerbe styptique, dont un des principes est un acide assez développé pour se manifester par la couleur rouge qu'il produit dans ces feuilles. Il faut donc avoir attention de n'employer aux usages médicinaux que nous avons indiqués, que la mauve qui commence à donner des fleurs.
Les semences de mauve possedent à - peu - près les mêmes vertus que les feuilles & les fleurs, on les emploie cependant fort rarement aux mêmes usages; elles entrent dans quelques compositions officinales, adoucissantes & pectorales, dans le syrop d'armoise, & le syrop de tortue, par exemple, & elles ne sont point des ingrédiens inutiles de ces préparations.
La conserve de fleurs de mauve est recommandée non - seulement dans les maladies des conduits urinaires, comme nous l'avons déja observé, mais encore dans les maladies de la poitrine. (b)
MAUVESIN (Page 10:213)
MAUVESIN, (Géog.) ville démantelée de France en Armagnac, capitale du vicomté de Fezenzaguel. (D. J.)
MAUVIETTE (Page 10:213)
MAUVIETTE, (Hist. nat.) voyez
Mauviettes (Page 10:213)
MAUVIS, TRASTE, TOURET, CALENDROTTE, BOUSSEQUEUELONG (Page 10:213)
MAUVIS, TRASTE, TOURET, CALENDROTTE, BOUSSEQUEUELONG, turdus, iliacus,
sive illas aut tilas, (Hist. nat.) oiseau qui est
de la grosseur de la grive ou un peu plus petit. Il ne
pese que deux onces & demie; il a huit pouces de
longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité
de la queue: les pattes sont aussi longues que
la queue: le bec a un pouce de longueur, la piece
du dessus est brune, & celle du dessous est en partie
brune & en partie jaune; la langue est dure & divisée
en plusieurs filamens à son extrémité; le dedans
de la bouche est jaune, l'iris des yeux est de couleur
de noisette obscure: les cuisses & les pattes
sont d'une couleur de chair pâle. Le doigt extérieur
tient au doigt du milieu à sa naissance. Toute la face
supérieure de cet oiseau ressemble beaucoup à celle
de la grive ordinaire. Les petites plumes qui recouvrent
la face inférieure des ailes, & les côtés dessous
les ailes sont de couleur orangée, & cette marque
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