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Lemery qui, aussi - bien que Mender, a retiré ce précipité des lotions du régule d'antimoine préparé avec l'antimoine entier, dit au contraire qu'on n'obtient qu'un peu de poudre blanche, qu'il regarde comme la partie d'antimoine diaphorétique la plus détachée, c'est - à - dire apparemment divisée.
M. Baron pense que
Nous observerons sur toutes ces opinions; 1°. qu'il est vraissemblable que la matiere perlée est composée en partie des débris terreux du nitre alkalisé, & qu'ainsi M. Mender dit trop généralement que ce n'est autre chose qu'une chaux fine de régule. 2°. Que cette terre nitreuse ne peut point cependant en constituer la plus grande partie; car ces débris terreux du nitre devroient se trouver en beaucoup plus grande quantité dans l'antimoine diaphorétique lavé, que dans ses lotions: or l'antimoine diaphorétique n'en contient point; car il ne fait aucune esservescence avec les acides; ce qui seroit, s'il étoit mêlé de terre nitreuse, que les acides dissolvent avec effervescence. 3°. Que les cinq onces de matiere perlée que Hoffman a retirée de sa lessive (qui ne contenoit que de l'alkali fixe & du nitre entier, puisqu'il avoit préparé son antimoine diaphorétique avec le régûle d'antimoine), paroissent avoir été principalement du tartre vitriolé, ce qui n'est certainement point la méprise d'un chimiste bien expérimenté; mais enfin ce ne peut avoit absolument été que cela; & l'on est d'autant plus fondé à s'arrêter à cette idée, que la lotion ou lessive qu'a employée Hoffman, doit avoir été très - rapprochée, s'il est vrai, comme il le dit, que l'acide vitriolique en ait détaché des vapeurs d'acide nitreux, & qu'il a employé d'ailleurs un acide vitriolique concentré. 4°. Si la matiere perlée est véritablement composée en très - grande partie de terre alkaline nitreuse, cette terre n'y est point nue, mais elle est combinée avec l'acide vitriolique sous forme de sélénite; ce que Hoffman paroît avoir connu lorsqu'il a dit que le nitre étoit changé en terre par la calcination & la mixtion avec l'acide vitriolique; & par consequent il n'est point indifférent à la nature de la matiere perlée qu'on emploie à sa préparation l'acide vitriolique, ou un autre acide; car s'il résulte de la combinaison de l'acide employé avec la terre nitreuse un sel neutre très - soluble, toute cette terre restera suspendue dans la lessive, à la faveur de cette nouvelle combinaison, comme elle s'y soutenoit auparavant par le moyen de l'alkali fixe, ou des sels neutres auxquels elle étoit attachée. Nous concluons de toutes ces observations, qui ne sont que des conjectures, 1°. que nous avons été fondés à avancer que la nature de la matiere perlée étoit encore ignorée des Chimistes; 2°. qu'elle pouvoit être
Matieres (Page 10:194)
La défense de transporter les especes ou matieres, ne les empêche point d'être transportées. Les Espagnols ont fait des lois très - rigoureuses contre le transport des especes & matieres; mais comme les denrées & manufactures étrangeres consommées en Espagne, montoient à une plus grande somme que les denrées & les manufactures étrangeres consommées en pays étrangers, & qu'une grande partie des effets envoyés en Amérique, appartenoit aux étrangers, la valeur de ces effets, & la balance dûe par l'Espagne, ont été transportées en especes ou matieres, & de tout ce qui a été apporté des Indes, très peu est resté aux Espagnols, malgré les défenses qu'on a pu faire.
Il est inutile de défendre le transport des especes ou matieres; quand il n'y a point de balance dûe, alors ce transport cesse; quand une balance est dûe, cette défense n'est pas le remede propre à ce mal.
Le meilleur est d'être plus industrieux ou plus ménager, de faire travailler davantage le peuple, ou l'empêcher de tant dépenser.
Prétendre empêcher le transport des especes & matieres, tant qu'une balance est dûe, c'est vouloir faire cesser l'effet, quoique la cause dure. Rendre le peuple plus industrieux, diminuer la dépense, &c. fait cesser le mal, en levant la cause; par ce moyen le commerce étranger peut être rendu avantageux, & les especes ou matieres des étrangers seront apportées dans le pays; mais tant qu'une balance est dûe aux étrangers, il n'est guere praticable ni juste d'empêcher le transport des especes ou matieres.
De plus, la défense de transporter les especes ou matieres est préjudiciable à l'état; elle fait monter le change; le change affecte le commerce étranger & augmente la balance, qui est cause que les especes sont transportées; ainsi en augmentant la cause, elle augmente le transport.
L'Angleterre même, quoique plus éclairée que la
France sur le fait de la monnoie, est mal conseillée
au sujet du transport des especes & matieres; l'Angleterre défend ce transport, & son commerce en
souffre par ce moyen; car pendant la guerre, le change
alors continue d'être considérablement à son désavantage.
Voyez
Matiere (Page 10:194)
Il y a des états, où l'or & l'argent monnoyé, comme non monnoyé, sert au dehors comme à l'intérieur à commercer; on le trafique comme marchandise, comme des étoffes, des toiles, &c.
Les sentimens sur le trasic de l'or & de l'argent,
sont bien opposés. Voici là - dessus ce que pense un
auteur étranger.
Cette réflexion tombe d'elle - même; car l'étranger
achete le metal au titre, ainsi ce gain est une
chimere. En France, loin de regarder ce commerce
des especes monnoyées comme avantageux pour
l'état, il est expressément défendu sous peine capitale.
Ce crime se nomme billonnage. Voyez
Les Orfevres ne peuvent non plus fondre des matieres monnoyées, de quelque nature qu'elles soient, ou de quelque pays qu'elles viennent, à l'exception des piastres qui ont un cours libre dans le commerce.
Matieres (Page 10:195)
MATILICATES (Page 10:195)
MATILICATES, (Géog. anc.) peuples d'Italie, que Pline, liv. III. chap. xiv. place dans l'Umbrie. C'est aujourd'hui Matelica bourg dans la marche d'Ancone sur le Sano, entre san - Severino à l'orient, & Nibbiano à l'occident. (D.J.)
MATILALCUIA; (Page 10:195)
MATILALCUIA; (Hist. mod. superst.) c'est le nom que les Mexiquains donnoient à la déesse des caux.
MATIN (Page 10:195)
MATIN, s. m. (Astron.) est le commencement
du jour, ou le tems du lever du soleil. Voyez
Les différens peuples font commencer le matin
à différentes heures. Cela dépend de leurs différentes
manieres de compter les heures. Mais la façon
la plus commune est de le commencer à minuit.
Ainsi on peut distinguer, pour ainsi dire, deux soites
de matins; l'un qu'on peut appeller réel, commence
avec la lumiere du jour; l'autre qu'on peut nommer
civil ou astronomique, commence à minuit, ou à une
autre heure fixe, selon l'usage du pays où l'on est.
Voyez
L'étoile du matin est la planete de Vénus, quand
elle est occidentale au soleil, c'est - à - dire, lorsqu'elle
se leve un peu avant lui. Dans cette situation, les
Grecs l'appellent phosphorus, & les Latins lucifer.
Voyez
Crepuseule du matin. Voyez
Matin (Page 10:195)
Des nuits l'inegale couriere S'éloigné & pâlit à nos yeux, Chaque astre au - bout de sa carriere Semble se perdre dans les cieux. Des bords habités par le Maure Déjà les heures de retour, Ouvrent lentement à l'Aurore Les portes du palais du jour. Quelle fraicheur! L'air qu'on respire Est le soufle délicieux De la Voluptè qui soupire Au sein du plus jeune des Dieux. Déjà la colombe amoureuse Vole du chène sur l'ormeau; L'anour cent fois la rend heureuse, Sans quitter le même rameau. Triton sur la mer applanie Promene sa conque d'azur, Et la nature rajeunie Exhale l'ambre le plus pur. Au bruit des Faunes qui se jouent Sur les bords tranquilles des eaux, Les chastes Naiades dénouent Leurs cheveux tresses de roseaux.
Cette partie du jour qui offre à l'imagination du
poëte ces images riantes, matiere des descriptions
agréables, n'est point indifférente pour le médecin;
attentif à examiner & à recueillir les phénomenes
de la nature, il ne perd aucune occasion de
lire dans ce livre intéressant; il n'examine tous ces
changemens, toutes ces actions, que pour en retirer
des lumieres dont il prévoit l'utilité; il laisse
au physicien oisif spéculateur le soin de remonter
aux causes des phénomenes qu'il observe, de les
combiner, d'en montrer l'enchaînement. Pour lui,
il met ses observations en pratique, & tourne toujours
ses réflexions vers l'intérêt public, le mobile
& le but le plus noble de ses travaux, en même
tems qu'il en est la récompense la plus flatteuse.
Le médecin observe que dans l'état de santé le
corps est plus léger, plus dispos le matin que le
soir, les idées en conséquence plus nettes, plus
vives, plus animées. Le sommeil précédent n'est
pas seul capable de produire cet esset; puisqu'on l'éprouve
bien moins, ou même pas du - tout, lorsqu'on pousse le sommeil bien avant dans le jour.
Il est vrai aussi que cet effet est bien plus sensible,
lorsqu'on a passé la nuit dans un sommeil
tranquille & non interrompu. Le retour du soleil
sur l'horison, le vent léger d'orient qui excite
alors les vapeurs retombées, une douce humidité
qui couvre & imbibe la terre, tous ces changemens
survenus dans l'atmosphere doivent nécessairement
faire quelqu'impression sur nos corps,
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