ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"170"> tiere à plaisantetie aux hérétiques, ou aux libertins. Dom Thierry Ruinart nous a donné entre autres, deux petits volumes sous le titre d'Actes sinceres des martyrs, qui, dans seur simplicité, portent tous les caracteres de la vérité, & respirent un certain goût de l'antique, qui montre qu'on ne les a pas composés à dessein d'ensler les faits, & de surprendre la crédulité du lecteur.

Les protestans ont aussi leurs martyrologes; savoir, en anglois, composé par J. Fox, Bray & Clarck. Si l'on peut donner ce titre à l'histoire du supplice de quelques fanatiques, que la reine Marie fit punir pour leurs emportemens.

Martyrologe se dit aussi d'un regître, ou rôle d'une sacristie, où sont contenus les noms des saints & des martyrs, tant de l'église universelle, que des particuliers de la ville du diocèse à pareil jour. On le dit aussi des tableaux qui sont dans les grandes sacristies, qui contiennent le mémoire des fondations, obits ou prieres, & messes qui se doivent dire chaque jour.

MARTYROPOLE (Page 10:170)

MARTYROPOLE, Martyropolis, (Géog. anc.) ville de la grande Arménie, dans la partie de cette province, appellée Sophanene, sur le bord du fleuve Nymphius, proche de la frontiere des Perses. Justinien la sit fortifier de son tems, comme on peut le lire dans Procope, liv. III. ch. ij. (D. J.)

MARVA (Page 10:170)

MARVA, (Géog.) montagnes des Indes dans les états du mogol. Elles commencent près d'Amandabat, s'étendent plus de 70 lieues vers Ayra, & plus de 100 vers Onyen. (D.J.)

MARVAN (Page 10:170)

MARVAN, (Géog.) ville du Couhestan près du Hamadan. Elle est située, selon l'historien de Timur - Bec, à 84. de long. sous les 35. 30. de latit. (D.J.)

MARVEJOLS ou MARVEJOULS ou MARVÉ (Page 10:170)

MARVEJOLS ou MARVEJOULS ou MARVÉ<-> GE, (Géog.) ville de France en Languedoc, & la seconde du Cévaudan. Le duc de Joyeuse la prit sur les calvinistes en 1586; & la ruina si bien, qu'elle ne s'est guere rétablie. Elle est cependant située dans un beau vallon, arrosé par la riviere de Colange, à 4. lieues N. O. de Mende, 112. S.E. de Paris. Long. 20. 58. lat. 44. 35. (D. J.)

MARUM (Page 10:170)

MARUM, s.m. (Botan.) on donne le nom de marum à deux plantes qui appartiennent à deux genres différens. Le vrai marum, ou celui de Cortusus, est une espece de chamédris. L'autre marum, ou marummastich, est une espece de thymbra.

Le vrai marum, est le chamoedris maritima, incana fructescens, foliis lanceolatis, de Tournefort, I.R.H.205.

C'est une plante de la hauteur d'un pié, dont la racine est fibreuse, & qui différe des autres especes de chamaedris, 1°. par ses tiges ligneuses, blanches & velues; 2°. par ses feuilles, semblables à un fer de lance, longues de quatre lignes, larges de deux, d'un verd gai, blanches en - dessous, d'une saveur acre & amere, d'une odeur forte & aromatique agréable, qui porte aussi - tôt aux nerfs de la membrane pituitaire, & cause l'éternument.

Ses fleurs sont entieres, & naissent des aisselles des feuilles; elles sont d'une seule piece, purpurines, en gueule. Les étamines occupent la place de la levre supérieure; la levre inférieure est divisée en cinq parties, dont celle du milieu est plus ample, & creusée en ceuilleron.

Leur calice est semblable à ceux des autres chamaedris; il est cotonneux, blanchâtre. Il en sort un pistil attaché à la partie postérieure de la fleur; il est comme accompagné de quatre embryons, qui se changent en autant de graines arrondies, semblables à celles des chamaedris, renfermées dans une capsule qui servoit de calice à la fleur.

Cette plante est cultivée par les curieux; mais son odeur est tellément agréable aux chats, qu'elle les attire de tous côtés dans les jardins où on la cultive. Elle les rend comme insensés, & les brûle des feux de l'amour; de sorte qu'ils mordent le marum, se roulent dessus, l'humectent de salive, & le souillent quelquefois. En un mot, on a bien de la peine à conserver cette plante dans des jardins, à moins qu'on ne la renferme dans des cages de fer.

On emploie rarement le marum de Cortusus dans les boutiques, cependant il ne tient pas le dernier rang parmi les plantes aromatiques. On tire de ses feuilles une huile essentielle, dont l'odeur est très agréable, & qui est recherchée par les Hollandois.

Le marum - mastich est l'espece de thymbra, nommée par Tournefort thymbra hispanica, majoranoe folio, I. R. H. 197. C'est une petite plante ligneuse, qui jette beaucoup de branches divisées en plusieurs rameaux. Les racines sont menues, ligneuses. Ses feuilles sont semblables à celles du serpolet, mais cendrées, d'une odeur qui approche en quelque façon à celle du mastic, & d'une saveur âcre.

An sommet des rameaux, & un peu au - dessous, sont des petites têtes cotonneuses, qui les embrassent en maniere d'anneaux. Il en sort des petites fleurs blanchâtres, semblables à celles du thym, d'une seule piece, en gueule; la levre supérieure est redressée & échancrée, & l'inférieure est partagée en trois parties.

Toute cette plante a une odeur agréable, mais un peu forte; elle vient d'elle - même en Espagne, & dans les pays chauds. On la cultive dans nos jardins. (D. J.)

Marum (Page 10:170)

Marum, vrai marum, ou marum cortusi, (Chimie & mat. méd.) les feuilles de marum étant froissées entre les doigts exhalent un principe volatil aromatique pénétrant, qui excite l'éternument, qui pique les yeux, même à une distance de quelques pouces: elles ont une saveur âcre, piquante & amere; elles fournissent par la distillation une huile essentielle, comme la plupart des autres plantes aromatiques, & une eau distillée très - chargée d'un principe mobile, actif & aromatique.

On fait rarement usage du marum en Médecine; il n'est cependant inférieur en vertus à aucune autre plante de sa classe, qui est celle des labiées de Tournefort. La vivacité de sa partie volatile peut faire penser au contraire, qu'il seroit plus efficace que la plupart de ces plantes, comme stomachique, diaphorétique, diurétique, émunagogue, béchique, apéritif, tonique, aphrodisiaque, &c.

Cette derniere qualité est peut - être indiquée par l'effet que cette plante produit sur les chats, qui sont attirés de très - loin par son odeur, qui se jettent dessus avec une espece de fureur, qui s'y roulent, qui la mordent, la déchirent, & qui finissent par y répandre leur semence.

Les sommités fleuries du marum entrent dans les trochiques hedicroy, & dans l'eau générale de la Pharmacopée de Paris. (b)

Marum mastic (Page 10:170)

Marum mastic, (Mat. méd.) cette plante a une odeur agréable, mais forte; on lui attribue les mêmes vertus qu'au vrai marcum; & en effet, elle doit posséder au moins les vertus génériques de la classe à laquelle elles appartiennent l'une & l'autre. Voyez Marum. (b)

MARUVIUM (Page 10:170)

MARUVIUM, (Géog. anc.) Maruvium dans Denis d'Halicarnasse & Strabon; Marruvium dans Silius Italicus; & Marrubium dans d'autres. Virgile est pour cette derniere orthographe, suivant ce vers de l'Enéïde, liv. VII. V. 750.

Quin & Marrubiâ venit de gente sacerdos.

C'étoit une ville d'Italie dans le Latium, & la capitale des Marses. Il en est parlé dans une inscription de Reynesius, sous le beau titre de splendidissima civitas. (D. J.) [p. 171]

MARZA (Page 10:171)

MARZA, (Géogr.) nom que les Malthois ont donné à divers ports de leur îles. Ainsi marza Muset, marza Scala, marza Siroco, est le port Muset, le port Scala, le port Siroco; il ne s'agit souvent que d'entendre un terme pour ne pas faire des bévues. (D.J.)

MAS (Page 10:171)

MAS, s.m. (Jurisprud.) dans la basse latinité mansus, mansa & mansum, signifie en général demeure, habitation. Il s'entend communément d'un tenement ou héritage main - mortable, composé d'une maison de paysan avec une quantité de terres labourables, prés & autres héritages, qui sont tenus par une personne de condition servile: en d'autres endroits on dit mex ou meix. voyez ci - devant Main - morte.

Mas (Page 10:171)

Mas ou Mase, s.m. (Com.) espece de petit poids dont on se sert à la Chine, particulierement du côté de Canton, pour peser & distribuer l'argent dans le négoce. Le mas se divise en dix condorins: dix mas font un taél. Voyez Tael. Le mas est aussi en usage dans plusieurs endroits des Indes orientales; mais sur différens piés; il sert à peser l'or & l'argent. Dictionnaire de comm. (G)

MASACI (Page 10:171)

MASACI, (Géog. anc.) anciens peuples de la Germanie, qui prirent aussi le nom de Marsi. Voyez Marsi.

MASARANDIBA (Page 10:171)

MASARANDIBA, s. m. (Bot. exot.) espece de cérisser du Brésil, assez semblable aux nôtres, excepté que le fruit qu'il produit n'est pas rond comme nos cérises. Ce fruit contient un noyau fort dur, plein d'un suc laiteux assez agréable. Les habitans du Brésil l'expriment, & s'en servent en émulsion contre la toux, l'enrouement, & autres maladies de la gorge ou de la poitrine. (D.J.)

MASBAT (Page 10:171)

MASBAT, (Géog.) île de la mer des Indes, l'une des Philippines, d'environ 30 lieues de tour; les Espagnols la prirent en 1569. Les ports en sont fort commodes. Elle est habitée par des Indiens, tributaires des Espagnols: ses bords sont enrichis d'ambre gris, qu'y jettent les courans du canal qui s'y termine. (D.J.)

MASBOTHÉEN ou MASBUTHÉEN (Page 10:171)

MASBOTHÉEN ou MASBUTHÉEN, subs. m. (Théol.) nom d'une secte, ou plutôt de deux, car Eusebe, ou plutôt Hégésippe qu'il cite, fait mention de deux sortes de Masbothéens. Les uns sont l'une des sept sectes qui sortirent du Judaïsme, & troublerent l'Eglise. Elle fut ainsi nommée de Masbothée qui en fut l'auteur: les autres étoient une des sept sectes judaïques avant Jesus - Christ.

Ce mot vient de l'hébreu, schabat, reposer, & signifie des gens oisifs, des gens de repos, les tranquilles, les oisifs. Eusebe en parle comme s'ils avoient été ainsi appellés du nom de Masbothée, chef de leur secte: mais il est bien plus probable que leur nom est hébreu ou plutôt chaldaïque, & signifie la même chose que sabataire en notre langue, c'est - à - dire qui font profession de garder le sabbat.

De Valois croit qu'il ne faut point confondre ces deux especes de Masbothéens, puisque les derniers étoient secte juive du tems de Jesus - Christ, & que les premiers sont des hérétiques qui en étoient descendus. Rufin les distingue même par leurs noms: il appelle la secte judaïque Masbuthéens, & les hérétiques qui en étoient venus Masbuthéaniens. Les Masbuthéens étoient une branche des Simoniens. Dict. de Trévoux.

MASCARADE (Page 10:171)

MASCARADE, s.f. (Hist. mod.) troupe de personnes masquées ou déguisées qui vont danser & se divertir sur - tout en tems de carnaval: ce mot vient de l'italien mascarata, & celui - ci de l'arabe mascara, qui signifie raillerie, bouffonnerie.

Je n'ajoute qu'un mot à cet article; c'est Granacci qui composa le premier & qui fut le premier inventeur des mascarades, où l'on représente des actions héroïques & sérieuses. Le triomphe de Paul Emile lui servit de sujet, & il y acquit beaucoup de réputation. Granacci avoit été éleve de Michel - Ange, & mourut l'an 1543.

MASCAREIGNE (Page 10:171)

MASCAREIGNE, (Géog.) ou l'île de Bourbon, île d'Afrique dans l'Océan éthiopique à l'orient de l'île de Madagascar. Elle peut avoir 15 lieues de long, 10 de large & 40 de tour. Elle fut découverte par un Portugais de la maison de Mascarenhas. Les François s'y établirent en 1672; c'est l'entrepôt des vaisseaux de la compagnie des Indes. Elle est fertile, l'air y est sain, les rivieres poissonneuses, & les montagnes pleines de gibier. On recueille sur le rivage de l'ambre gris, du corail, des coquillages; mais la fréquence & la violence des ouragans y désolent tous les biens qui sont sur terre. Long. 73 30. lat. mérid. 20. 30. (D. J.)

MASCARET (Page 10:171)

MASCARET, s.m. (Mar.) reflux violent de la mer dans la riviere de Dordogne, où elle remonte avec beaucoup d'impétuosité: c'est la même chose que ce qu'on appelle la barre sur la riviere de Seine, & en général le nom que l'on donne à la premiere pointe du flot, qui proche de l'embouchure des rivieres fait remonter le courant & le repousse vers la source.

MASCARON (Page 10:171)

MASCARON, s. m. en Architecture, est une tête ridicule & faite à fantaisie, comme une grimace qu'on met aux portes des grottes, fontaines; ce mot vient de l'italien mascharone, fait de l'arabe mascaro, bouffonnerie.

MASCATE (Page 10:171)

MASCATE, (Géog.) petite ville d'Asie sur la côte de l'Arabie heureuse, avec une citadelle sur un rocher. Elle est habitée par des Maures, des Indiens, des Juifs, & quelques Portugais. Long. 75. 25. lat. 23. 30. (D. J.)

MASCON (Page 10:171)

MASCON, (Géog.) ville de France en Bourgogne. Voyez Macon.

MASCULIN, INE (Page 10:171)

MASCULIN, INE, adj. (Gramm.) ce mot est usité en grammaire dans bien des sens qu'il faut distinguer.

1°. Par rapport aux noms on distingue le genre masculin. C'est la premiere des ou deux trois classes, dans les quelles on a rangé les noms assez arbitrairement pour servir à déterminer le choix des terminaisons des mots qui ont aux noms un rapport d'identité. Voyez Genre.

2°. Il y a certaines terminaisons que l'on nomme masculines: ce sont celles que l'usage donne dans chaque langue aux adjectifs pour indiquer leur relation à un nom masculin, afin de mieux marquer le rapport d'identité qui est entre les deux mots, voyez Identité. On a même étendu cette dénomination aux terminaisons des noms indépendamment du genre dont ils sont effectivement: ainsi le nom methodus, qui est du genre féminin, a une terminaison masculine, parce qu'elle est la même que celle de l'adjectif bonus, qui désigne la corrélation à un nom masculin; au contraire poeta, qui est du genre masculin, a une terminaison féminine, parce qu'elle est la même que celle de l'adjectif bona qui marque le rapport à un nom féminin. C'est la même chose en françois, le nom vigueur avec une terminaison masculine y est du genre féminin; le nom poëme avec une terminaison féminine y est du genre masculin.

3°. On distingue dans nos rimes des rimes masculines & des féminines. Voyez Féminin & Rime.

Masculin (Page 10:171)

Masculin, (Astrolog.) nom que les Astrologues donnent à certains signes du zodiaque. Ils divisent ces signes en masculins & en féminins en égard aux qualités actives, chaudes & froides, qu'ils appellent masculines, & aux qualités passives, seches & humides, qu'ils nomment féminines. Sur ces principes purement imaginaires ils comptent parmi les planetes masculines le Soleil, Jupiter, Saturne &

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