ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"172"> Mars, & parmi les féminines la Lune & Venus; Mercure participe de ces deux qualités, & est, pour ainsi dire, hermaphrodite; dans les signes, le Bélier, la Balance, les Gémeaux, le Lion, le Sagittaire & le Verseau sont masculins; l'Ecrevisse, le Capricorne, le Taureau, la Vierge, le Scorpion & les Poissons sont féminins.

MASCULIT (Page 10:172)

MASCULIT, s.m. (Marine.) chaloupe des Indes, dont les bordages sont couverts avec du fil, de l'herbe & dont la mousse fait le calfatage.

MAS - D'AZIL (Page 10:172)

MAS - D'AZIL, Mansum - Azilii, (Géog.) petite ville démantelée de France au comté de Foix, dans un beau vallon sur le torrent de la Rise, à 3 lieues de Pamiers, & à 4 de S. Lizier de Conserans. Elle étoit autrefois fort peuplée, mais elle n'offre que des mazures depuis la révocation de l'édit de Nantes. Long. 29. 16. lat. 43. 9.

MASENO (Page 10:172)

MASENO, (Géog.) vallée de la Valteline, qui s'étend du nord au sud des deux côtés de la petite riviere Maseno, qui lui donne son nom: cette vallée a des bains d'eau minérales, qu'on nomme Bagni de Maseno; l'eau en est tiede & claire, elle charie du fer, de l'alun, du nitre & du soufre.

MASKESIPI (Page 10:172)

MASKESIPI, (Géog.) riviere de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle France. Elle se jette dans le lac supérieur à la bande du sud, près de l'île de S. Michel. (D.J.)

MASLES ou MALES (Page 10:172)

MASLES ou MALES, (Marine.) ce sont des pentures qui entrent dans des anneaux, & qui forment la ferrure du gouvernail. Voyez Marine, Pl. VI. fig. 73.

MASOLES (Page 10:172)

MASOLES, (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on nomme une milice de la Croatie, qui est obligée de se tenir prête à marcher en cas d'invasion de la part des Turcs. Au lieu de solde, on assigne des morceaux de terre à ceux qui servent dans cette milice, mais leurs officiers reçoivent une paye.

MASORE (Page 10:172)

MASORE, s. f. (Critiq. hébraïq.) terme hébreu, qui signifie tradition; la masore est un travail fait sur la Bible par quelques savans juifs, pour en empêcher l'altération, & pour servir de haie à la loi, comme ils disent, pour la défendre de tous les changemens qui pourroient y arriver: ce travail consiste à avoir compté avec une exactitude minutieuse les versets, les mots & les lettres du texte, en avoir marqué toutes les diversités pour en fixer la lecture, afin qu'il ne s'altérât plus. Ils ont nommé ce travail masore ou tradition, comme si ce n'étoit autre chose qu'une tradition qu'ils eussent reçue de leurs peres. Voyez Masorethes.

On varie sur l'origine de la masore: quelques - uns la rapportent à Esdras & aux membres de la grande Synagogue qui vivoient de son tems: d'autres prétendent qu'elle est l'ouvrage des rabbins qui enseignoient dans la fameuse école de Tibériade au cinquieme siecle; enfin le sentiment le plus général est que la masore n'est l'ouvrage ni d'un docteur, ni d'un siecle. Les rabbins de Tibériade y ont travaillé les premiers, & d'autres rabbins après eux à diverses reprises jusqu'aux xj. & xij. siecles, où l'on y mit la derniere main. (D.J.)

MASORETHES (Page 10:172)

MASORETHES, s.m. (Théologie rabinique.) les Masorethes étoient des gens dont la profession consistoit à transcrire l'Ecriture, à faire des remarques de critique, & à enseigner à la lire comme il falloit. Cette espece de critique qu'ils enseignoient, est ce que les Juifs appellent la masore.

Mais cet art & la tradition sur laquelle il étoit fondé, n'alloit pas plus loin que la lecture de l'Ecriture - sainte & du texte hébreu. Il y avoit une autre tradition pour l'interprétation de l'Ecriture.

Celle dont il s'agit ici, qui regardoit seulement la véritable maniere de lire, étoit une affaire à part; qu'ils prétendoient avoir été établie aussi - bien que l'autre par une constitution de Moïse sur la montagne de Sinaï; car ils croyoient que quand Dieu lui donna la loi, il lui apprit premierement la véritable maniere de la lire; & secondement la véritable explication; & que l'une & l'autre de ces choses sut transmise à la postérité par la tradition orale pendant un grand nombre de générations; jusqu'à ce qu'enfin on écrivit cette maniere de lire, en se servant pour cela d'accens & de points voyelles; comme l'explication fut aussi enfin écrite dans la Misna & la Gémare. Ils appellent la premiere de ces choses la masore, qui signifie la tradition; & l'autre la cabale, qui signifie la réception.

Mais dans le fond ces deux mots reviennent à la même chose, & marquent une connoissance qui passe d'une génération à l'autre par voie de tradition. Comme alors l'un donne & l'autre reçoit, l'art de la lecture a pris le nom qui marque cette action de donner; & celui de l'explication a eu en partage celui qui marque celle de recevoir.

Au reste, ceux qui ont composé la masore que nous avons, ont porté à un excès ridicule leur amour pour des minuties; le chef - d'oeuvre de leur critique a été de compter le nombre des versets, & jusqu'à celui des mots & des lettres de chaque livre du vieux testament, de marquer le verset, le mot, & la lettre du milieu de chacun de ces livres. Le reste de leurs observations n'est pas plus relevé, quoi qu'en dise M. Simon, dans son Histoire critique du vieux Testament.

MASOX, ou MASOXER - THAL (Page 10:172)

MASOX, ou MASOXER - THAL, (Géog.) c'est - à - dire communauté de la vallée de Masox. C'est le nom de la huitieme & derniere communauté générale de la ligue grise: cette communauté est composée de la vallée de Masox, & de celle de Galanca. Elle est divisée en quatre parties, qu'on appelle escadres; & chaque escadre comprend un certain nombre de villages. L'étendue de pays possédée par cette communauté est assez grande; mais la plûpart des endroits en sont stériles.

MASPHA (Page 10:172)

MASPHA, (Géog. sacrée.) nom d'une petite ville de la Palestine dans la tribu de Juda, & d'une autre dans la tribu de Gad. Maspha signifie un lieu élevé, d'où l'on découvre de loin une hauteur; & c'est - là sans doute l'origine du nom des deux petites villes dont nous venons de parler. (D. J.)

MASQUE de théatre (Page 10:172)

MASQUE de théatre, (Hist. du théatre des anciens.) en grec PROSW/PWN, en latin persona, partie de l'équipage des acteurs dans les jeux scéniques.

Les masques de théatre des anciens, étoient une espece de casque qui couvroit toute la tête, & qui outre les traits du visage, représentoit encore la barbe, les cheveux, les oreilles, & jusqu'aux ornemens que les femmes employoient dans leur coeffure.

Du - moins, c'est ce que nous apprennent tous les auteurs qui parlent de leur forme, comme Festus, Pollux, Aulu - Gelle; c'est aussi l'idée que nous en donne Phedre, dans la fable si connue du masque & du renard;

Personam tragicam fortè vulpes viderat, &c.

C'est d'ailleurs un fait dont une infinité de basreliess & de pierres gravées ne nous permettent point de douter.

Il ne faut pas croire cependant que les masques de théatre ayent eu tout - d'un - coup cette forme; il est certain qu'ils n'y parvinrent que par degrés, & tous les auteurs s'accordent à leur donner de foibles commencemens. Ce ne fut d'abord, comme tout le monde sait, qu'en se barbouillant le visage, que les premiers acteurs se déguiserent; & c'est ainsi qu'étoient représentées les pieces de Thespis. [p. 173]

Quoe canerent agerent ve, peruncti foecibus ora.

Ils s'aviserent dans la suite de se faire des especes de masques avec des feuilles d'arction, plante que les Grecs nommerent à cause de cela TROSW/PWN; ce qui étoit aussi quelquefois nommée personata chez les Latins, comme on le peut voir par ce passage de Pline: quidam arction personatam vocant, cujus folio nullum est latius; c'est notre grande bardane.

Lorsque le poëme dramatique eut toutes ses parties, la nécessité où se trouverent les acteurs de représenter des personnages de différent genre, de différent âge, & de différent sexe, les obligea de chercher quelque moyen de changer tout - d'un - coup de forme & de figure; & ce fut alors qu'ils imaginerent les masques dont nous parlons; mais il n'est pas aisé de savoir qui en fut l'inventeur. Suidas & Athénée en font honneur au poëte Choerile, contemporain de Thespis; Ilorace au contraire, en rapporte l'invention à Eschile.

Post hunc personae palloeque repertor honestoe, Aeschilus. . . .

Cependant Aristote qui en devoit être un peu mieux instruit, nous apprend au cinquieme chapitre de sa Poétique, qu'on ignoroit de son tems, à qui la gloire en étoit dûe.

Mais quoique l'on ignore par qui ce genre de masques fut inventé, on nous a néanmoins conservé le nom de ceux qui en ont mis les premiers au théatre quelque espece particuliere. Suidas, par exemple, nous apprend que ce fut le poëte Phrynicus, qui exposa le premier masque de femme au théatre, & Néophron de Sicyone, celui de cette espece de domestique que les anciens chargeoient de la conduite de leurs enfans, & d'où nous est venu le mot de pédagogue. D'un autre côté, Diomede assure que ce fut un Rosius Gallus, qui le premier porta un masque sur le théatre de Rome, pour cacher le défaut de ses yeux qui étoient bigles.

Athénée nous apprend aussi qu'Aeschile fut le premier qui osa faire paroître sur la scene des gens ivres dans sa piece des Cabires; & que ce fet un acteur de Mégare nommé Maison, *MAISON, qui inventa les masques comiques de valet & de cuisinier. Enfin, nous lisons dans Pausanias, que ce fut AEschile qui mit en usage les masques hideux & effrayans dans sa piece des Euménides; mais qu'Euripide fut le premier qui s'avisa de les représenter avec des serpens sur leur tête.

La matiere de ces masques au reste ne fut pas toûjours la même; car il est certain que les premiers n'étoient que d'écorce d'arbres.

Oraque corticibus sumunt horrenda cavatis.

Et nous voyons dans Pollux, qu'on en sit dans la suite de cuir, doublées de toile, ou d'étoffe; mais, comme la forme de ces masqués se corrompoit aisément, on vint, selon Hésychius, à les faire tous de bois; c'étoient les Sculpteurs qui les evécutoient d'après l'idée des Poëtes, comme on le peut voir par la fable de Phedre que nous avons déja citée.

Pollux distingue trois sortes de masques de théatre; des comiques, des tragiques, & des satyriques: il leur donne à tous dans la description qu'il en fait, la difformité dont leur genre est susceptible, c'est - à - dire des traits outrés & chargés à plaisir, un air hideux ou ridicule, & une grande bouche béante, toûjours prête, pour ainsi dire, à dévorer les spectateurs.

On peut ajouter à ces trois sortes de masques, ceux du genre orchestrique, ou des danseurs. Ces derniers, dont il nous teste des représentations sur une infinité de monumens antiques, n'ont aucun des dé<cb-> fauts dont nous venons de parler. Rien n'est plus agréable que les masques des danseurs, dit Lucien; ils n'ont pas la bouche ouverte comme les autres; mais leurs traits sont justes & réguliers; leur forme est maturelle, & répond parfaitement au sujet. On leur donnoit quelquefois le nom de masques muets, ORKHSRIKA\ KAI A\FWNA PROOWPEI=A.

Outre les masques de theatre, dont nous venons de parler, il y en a encore trois autres genres, que Pollux n'a point distingués, & qui néanmoins avoient donné lieu aux différentes dénominations de W=ROSWPEI=EN, MORMOLN/KEION, & GORGO/NEION; car, quoique ces termes ayent été dans la suite employés indifféremment, pour signifier toutes sortes de masques, il y a bien de l'apparence que les Grecs s'en étoient d'abord servis, pour en désigner des especes différentes; & l'on en trouve en effet dans leurs pieces de trois sortes, dont la forme & le caractere répondent exactement au sens propre & particulier de chacun de ces termes.

Les premiers & les plus communs étoient ceux qui représe toient les personnes au naturel; & c'étoit proprement le genre qu'on nommoit PROSWPEI=ON. Les deux autres étoient moins ordinaires; & c'est pour cela que le mot de PROSWPEI=ON prit le dessus, & devint le terme générique. Les uns ne servoient qu'à représenter les ombres; mais comme l'usage en etoit fréquent dans les tragédies, & que leur apparition ne laissoit pas d'avoir quelque chose d'effrayant, les Grecs les nommoient MORMO/LNKEION. Enfin, les derniers étoient faits exprès, pour inspirer la terreur, & ne représentoient que des figures affreuses, telles que les Gorgones & les Furies; & c'est ce qui leur fit donner le nom de GORGO/NEIWI.

Il est vraissemblable que ces termes ne perdirent leur premier sens, que lorsque les masques eurent entierement changé de forme, c'est - à - dire du tems de la nouvelle comédie: car jusques - là, la différence en avoit été fort sensible. Mais dans la suite tous les genres furent confondus; les comiques & les tragiques ne différerent plus que par la grandeur, & par le plus ou le moins de difformité; il n'y eut que les masques des danseurs qui conserverent leur premiere forme. En général, la forme des masques comiques portoit au ridicule, & celle des masques tragiques à inspirer la terreur. Le genre satyrique fondé sur l'imagination des Poëtes, représentoit par ses masques, les Satyres, les Faunes, les Cyclopes, & autres monstres de la fable. En un mot, chaque genre de poésie dramatique avoit des masques particuliers, à l'aide desquels l'acteur paroissoit aussi conforme qu'il le vouloit, au caractere qu'il devoit soutenir. De plus, les uns & les autres avoient plusieurs masques qu'ils changeoient selon que leur role le requéroit.

Mais comme c'est la partie de leurs ajustemens qui a le moins de rapport à la maniere de se mettre de nos acteurs modernes, & à laquelle par conséquent nous avons le plus de peine à nous prêter aujourd'hui, il est bon d'examiner en détail, quels avantages les anciens tiroient de leurs masques; & si les inconvéniens étoient effectivement aussi grands qu'on se l'imagine du premier abord.

Les gens de théatre parmi les anciens, croyoient qu'une certaine physionomie étoit tellement essentielle au personnage d'un certain caractere, qu'ils pensoient, que pour donner une connoissance compiette du caractere de ce personnage, ils devoient donner le dessein du masque propre à le représenter. Ils plaçoient donc après la définition de chaque personnage, telle qu'on a coutume de la mettre à la tête des pieces de théatre, & sous le titre de Dramatis personoe, un dessein de ce masque; cette instruction leur sembloit nécessaire. En effet, ces mas -

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