ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"166"> sont d'un verd foncé, excepté la pointe qui est bleue; cette pointe bleue n'est pas marquée sur les plus petites plumes qui sont près de la côte de l'aîle: les grandes plumes de l'épaule qui s'étendent sur les deux côtés du dos sont d'un verd brun. La queue est courte, elle n'a qu'un pouce & demi de longueur; elle est composée de douze plumes, toutes d'une couleur bleue obscure; le tuyau est noir. Les pattes sont courtes, noirâtres par - devant, & rougeâtres par - derriere, de même que la plante des piés.

On dit qu'on trouve dans le nid de cet oiseau jusqu'à neuf petits. Willughby dit en avoir vù cinq dans un creux d'une demi - aune de profondeur sur la rive d'une petite riviere. Willughby, voyez Oiseau.

Martin (Page 10:166)

Martin, Saint - (Géogr.) île de l'Amerique septentrionale, l'une des Antilles du golfe de Mexique, au N. O. de l'île de Saint - Barthelemi, & au S. O. de l'Anguille. On lui donne dix huit lieues de tour, mais elle n'a ni port ni rivieres; quelques François & quelques Hollandois en jouissent en commun. Long. 315. lat. 18. 10. (D.J.)

MARTINET, MARTELET (Page 10:166)

MARTINET, MARTELET, s.m. hirundo agrestis Plinii sive rustica, (Hist. nat. Ornithol.) oiseau qui a cinq pouces & demi de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & neuf pouces huit lignes d'envergure. La tête est plate & le bec est très - applati, comme dans l'hirondelle; il a les trois huitiemes d'un pouce de largeur à sa racine, & il se termine en pointe. La mâchoire supérieure est un peu plus longue que l'inférieure. Cet oiseau a le dedans de la bouche jaunâtre, la langue fourchue, & l'iris des yeux couleur de noisette. Les ongles sont blancs, les pattes sont petites & recouvertes jusqu'aux ongles d'une espece de duvet blanc; ce caractere sert à faire distinguer très - aisément le martinet des autres oiseaux de son genre.

Le martinet a de même que l'hirondelle, la tête, le cou, le dos, la queue & les aîles d'un bleu foncé & pourpré; cependant cette couleur est plus obscure dans le martinet. Le croupion, le ventre & la poitrine sont très - blancs; la couleur du menton est moins blanche. Il y a dix - huit grandes plumes dans chaque aîle; les six ou sept plumes qui se trouvent placées après la dixieme sont crenelées, & plus larges que les extérieures; les intérieures ont la pointe blanche. La queue est moins fourchue que celle de l'hirondelle; les plumes extérieures sont les plus longues; elles ont deux pouces trois lignes de longueur, & celles du milieu seulement un pouce neuf lignes. Le martinet ne fait pas comme l'hirondelle, son nid dans les cheminées, mais sous les fenêtres & sous les entablemens des toits. Willughbi, Ornithol. Voyez Oiseau.

Martinet grand (Page 10:166)

Martinet grand, voyez Moutardier.

Martinet - Pêcheur (Page 10:166)

Martinet - Pêcheur, (Ornith.) voyez Martin pêcheur.

Martinet (Page 10:166)

Martinet, s.m. (Marine.) c'est la corde ou manoeuvre qui commence à la poulie, nommée cap de mouton, laquelle est au bout des marticles. Elle sert à faire hausser ou baisser la vergue d'artimon. veyez Marine, Planche premiere, ce martinet coté 49; & le martinet de l'avant, coté 23.

Martinet; c'est encore un nom général qu'on donne aux marticles, à la maque, & aux araignées. (K)

Martinet (Page 10:166)

Martinet, c'est ainsi qu'on appelle dans les grosses forges une espece d'usine. Voyez l'art. Grosse. Forge. Ce nom a été donné à ces usines du marteau qui y travaille.

Martinet (Page 10:166)

Martinet, (Papeterie.) c'est ainsi qu'on appelle un gros marteau qui se meut par la force des roues d'un moulin. Il y a des martinets dans les moulins à papier, à tan, &c. Voyez les Pl. de Papeterie.

MARTINIENES, chroniques (Page 10:166)

MARTINIENES, chroniques (Hist. Littér.) ouvrage ainsi nommé, parce que presque toute la premiere partie est une traduction de la chronique latine de Martin le Polonois, dominicain, qui fleurissoit en Italie au milieu du treizieme siecle. Cet auteur écrivit en deux colonnes, mettant d'un côté les papes depuis saint Pierre, & sous chacun l'histoire de sa vie & les événemeus ecclésiastiques arrivés de son tems; de l'autre les empereurs romains depuis Auguste, avec un extrait de quelques - unes de leurs actions, & les principaux événemens civils & politiques.

Cette chronique a été conduite par l'auteur jusqu'en 1276; il mourut l'année suivante dans le tems qu'il venoit d'être nomme à l'archevêché de Gnesne en Pologne par le pape Nicolas III. son ouvrage fut fort estimé durant le reste du siecle, & on en fit plusieurs copies: celles qui furent faites les dernieres ont à la tête du livre, immédiatement après le prologue, une histoire abregée depuis la création du monde, dans laquelle l'auteur s'étend principalement sur le peuple romain.

Il ne s'écoula pas cinquante ans, qu'un autre auteur entreprit une seconde chronique, en adoptant celle de Martin, qu'il continua jusqu'à son tems: il fut suivi par deux autres écrivains, qui pousserent leurs recherches vers l'an 1400. Voilà ce qui forme le premier volume des chroniques martinienes: le second volume de ces chroniques ne porte le nom de martinienes que par ce qu'il est joint au premier volume, dont le prologue, l'histoire romaine, & le plus grand nombre des faits, sont tirés de l'ouvrage de Martin le Polonois. Il est certain que presque tout ce qui est contenu dans ce second volume n'a jamais été écrit qu'en françois: il forme un recueil de différens morceaux qui regardent l'histoire de France, à quelques articles pres; c'est une espece de chronique du royaume & de nos rois, depuis l'an 1400, jusqu'à l'an 1500.

On doit à Antoine Verard, libraire à Paris, l'édition unique de cette collection, qu'il donna un peu après l'an 1500; & cette édition des chroniques martinienes est d'autant plus estimable que les chroniques latines dont elles sont la traduction, n'ont jamais été imprimées.

Voici le titre qui est à la tête de tout l'ouvrage, & qui regarde les deux volumes joints ensemble: « la chronique martiniene de tous les papes qui furent jamais, & finit au pape Alexandre dernier, décédé en 1503, & avec ce, les additions de plusieurs chroniqueurs; c'est à à savoir de messire Ververon, chanoine de Liege, monseigneur le chroniqueur Castel, monseigneur Gaguin, général des Mathurins,& autres.

La derniere édition latine de la chronique de Martinus Polonus est faite à Cologne en 1616, infolio. L'imprimé de Martinus forme deux colonnes, l'une des papes pour l'histoire ecclésiastique, & l'autre des empereurs pour l'histoire politique de l'empire & des royaumes. On trouve deux exemplaires des chroniques martinienes à la bibliotheque du Roi. Quoiqu'il y ait autant de chapitres dans ces chroniques, qu'il y a eu de papes depuis saint Pierre jusqu'à Clément V. cet ouvrage n'est pas pour cela une simple chronique des souverains pontifes; c'est une histoire abregée de l'Eglise, des empereurs romains, & des rois de France, jusques à l'an 1315; tous les faits différens y sont rapportés sous l'article de chaque pape. La continuation des chroniques martinienes est de Bernard Guidonis, mort en 1331. Le second volume de la chronique martiniene, ainsi qualifiée par l'imprimeur Verard vers l'an 1500, est un ramas de différens livres manuscrits concernant l'histoire de France.

Nous avons cru devoir parler ici de cet ouvrage. [p. 167] parce qu'il est fort rare, que le P. le Long n'en a donné aucune notice, & que cependant il contient des fragmens de l'histoire de France qu'on ne trouve pas ailleurs. Ceux qui voudront s'en instruire à fond, peuvent consulter le mémoire de M. l'abbé le Boeuf sur les chroniques martinienes, inséré dans le recueil de l'acad. des Inscript. tome XX. in - 4°. (D. J.)

MARTINGALE (Page 10:167)

MARTINGALE, s. f. (Maréchallerie.) courroie de cuir qui s'attache d'un côté à la sangle du cheval sous le ventre, & de l'autre à la museliere, pour l'empêcher de lever ou de secouer la tête.

MARTINIQUE île de la (Page 10:167)

MARTINIQUE île de la, s. f. (Géogr.) c'est la principale des Antilles françoises; elle est située par les 14d. 43'. & 9''. de latitude au nord de l'équateur, & sa longitude differe occidentalement de 63d. 18'. 45''. du méridien de l'observatoire de Paris; ce qui fait 4h. 13'. & 15''. de différence.

Cette île peut avoir 60 lieues de circuit, sa longueur est d'environ 25, sur une largeur inégale, étant découpée par de grandes baies, au fond desquelles sont de belles ances de sable, & de très - bons ports couverts par de longues pointes qui avancent beaucoup en mer; les rivages de l'île sont défendus par des rochers & des falaises qui en rendent l'aspect formidable; quant à l'intérieur du pays il est occupé par de très - hautes montagnes, dont les intervalles forment de grands vallons remplis d'épaisses forêts, & arrosés d'un grand nombre de rivieres & de torrens, dont l'eau est communément excellente.

Quoique le climat par son excessive chaleur, soit souvent funeste aux étrangers intempérans, ceux qui y sont accoutumés y jouissent d'une aussi parfaite santé qu'en aucun lieu du monde; la terre y produit abondamment des cannes à sucre, du café, du coton, de la casse, du manioc, des fruits délicieux, & une prodigieuse quantité de plantes & de beaux arbres, dont le bois, les résines & les gommes ont des propriétés qui peuvent être utilement employées tant en médecine que dans les arts méchaniques. La culture du sucre a fait négliger celle de l'indigo, du rocou & du tabac; on commence depuis quelques années à reprendre avec succès celle du cacao, dont les arbres par une espece d'épidémie, étoient presque tous morts en 1728.

La colonie que M. Dosnambuc, gouverneur de l'île de Saint - Christophe, fit passer à la Martinique en 1635, s'est considerablement augmentée malgré les guerres qu'elle fut obligée de soutenir contre les sauvages, & les difficultés de défricher un pays rempli de serpens venimeux & d'insectes fort incommodes.

La Martinique est aujourd'hui très - florissante, sa ville capitale, que l'on nomme le Fort - Royal, est avantageusement située près d'un excellent port couvert d'une péninsule entierement occupée par une grande citadelle, où réside ordinairement le gouverneur général; mais le lieu le plus considérable de l'île, tant par son étendue que par son commerce & ses richesles, est le Fort - Saint - Pierre, distant du Fort - Royal d'environ sept lieues. Sa situation s'étend en partie sur des hauteurs au pié d'une chaine de montagnes, & en partie sur les bords d'une grande plage courbée en croissant, au - devant de laquelle est une spatieuse rade, où nombre de vaisseaux expédiés de tous les ports du royaume abordent continuellement, excepté depuis le 15 de Juillet jusqu'au 15 d'Octobre, tems de l'hyvernage, que ces vaisseaux vont passer dans le carénage du Fort - Royal pour être plus en sureté contre les ouragans & les ras de marée, très - frequens pendant cette saison.

Dans la partie orientale de l'île, sont situés le bourg & le fort de la Trinité, au fond d'un grand cul - de - sac, dans lequel les vaisseaux peuvent mouiller à l'abri des vents pendant la saison de l'hyvernage; ce lieu est beaucoup moins considérable que les précédens. Outre ces trois principaux endroits, l'île est très - bien garnie dans toute sa circonférence d'un bon nombre de jolis bourgs, dont plusieurs jouissent d'une agréable situation.

Les habitans de la Martinique, quoique moins opulens que ceux de Saint - Domingue, sont presque tous riches; ils aiment le faste & la dépense; leur affabilité envers les étrangers trouve peu d'exemple ailleurs; ils sont naturellement généreux & très braves. On n'ignore pas la réputation que les corsaires de la Martinique se sont acquis pendant les guerres qui se sont succédées contre les ennemis de l'état. M. le Romain.

MARTIN - VAS (Page 10:167)

MARTIN - VAS, (Géogr.) île de la mer du Nord, entre la côte des Cafres & celle du Brésil, environ sous le troisieme degré de long. & sous le 20e de lat. Elle est très montueuse & sans habitans. (D. J.)

MARTIOBARBULE (Page 10:167)

MARTIOBARBULE, s.m. (Art milit.) ancienne arme des Romains. C'étoit aussi le nom d'une sorte de milice, formant un corps de douze mille hommes. Les martiobarbules ne nous sont guere connus.

MARTOIRE (Page 10:167)

MARTOIRE, s. f. (Serrur.) c'est un marteau à deux pannes, qui sert à relever les brisemens.

MARTOLOIS, les (Page 10:167)

MARTOLOIS, les (Géogr.) espece de voleurs fameux du dernier siecle, dans la Hongrie & l'Esclavonie. Il y a eu de tout tems en divers royaumes des compagnies de voleurs, auxquels on a donné des noms dont il ne faut pas chercher les étymologies. De pareils voleurs en Cilicie s'appelloient autrefois isauri, en Angleterre scoti, dans les Pyrénées bandoliers, en Dalmatie uscocchi, en Esclavonie martilosi, & par les François martolois. On pourroit y joindre les Cosaques de Pologne & de Moscovie.

MARTORANO (Page 10:167)

MARTORANO, (Géogr.) petite ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, avec un évêché suffragant de Corenza. Elle est à 3 lieues de la mer, 6 S. de Cosenza. Long. 34. 12. lat. 39. 8.

MARTORELO (Page 10:167)

MARTORELO, (Géogr.) petite ville d'Espagne dans la Catalogne, au confluent de la Noya & du Lobregat, à 4 lieues de Barcelonne. Long. 19. 45. lat. 41. 15. (D. J.)

MARTYR (Page 10:167)

MARTYR, s. m. (Théol.) celui qui souffre des peines, des supplices & même la mort pour la défense de la vérité de l'Evangile.

Le mot martyr est grec, MARTNS2, & signifie proprement témoin. On le donne par excellence à tous ceux qui souffrent la mort pour la vérité de l'Evangile.

Autrefois ceux qui étoient exilés pour la foi, & qui mouroient dans les guerres de religion étoient tenus pour martyrs. Du tems de S. Augustin & de S. Epiphane, on donnoit le titre de martyrs aux confesseurs qui avoient souffert quelques tourmens pour Jesus - Christ, encore qu'on ne leur eût pas ôté la vie.

C'est la pensée de Tertulien dans son apologétique. Plures efficimur, quoties metimur à vobis; semen est sanguis Christianorum. cap. l.

On compte 19 mille 700 martyrs qui souffrirent le martyre à Lyon avec S. Irénée, sous l'empire de Severe; 6666 soldats de la légion thébéenne que la persécution fit périr dans les Gaules. Le P. Papebrock compte 16 mille martyrs abyssins, & 150 mille autres sous le seul Dioclétien.

Dodwel avoit fait une dissertation exprès pour montrer que le nombre des martyrs qui ont souffert sous les empereurs romains est très - médiocre. Il prétendoit que ce qu'on en trouve dans les peres se réduisoit à peu de chose, & que si l'on excepte Néron & Domitien, les autres empereurs avoient fait peu de martyrs. Le P. Ruinard a montré au contraire que l'on n'a point enflé le catalogue des martyrs. Le carnage fut grand, & la persécution sanglante sous les premiers empereurs, en particulier sous Dioclétien.

Le P. Papebrock, dans ses acta sanctorum, en com<pb->

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