ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"164"> Longitude 18. 18. latitude 45. 4. (D.J.)

MARTELAGE (Page 10:164)

MARTELAGE, s.m. (Jurisprud.) terme d'eaux & forêts qui signifie la marque que font les officiers avec un marteau sur certains arbres, tels que sont les chablis & arbres de débit, & lorsqu'ils font l'assiete des ventes, les piés corniers, tournans & arbres de lisiere, les baliveaux & autres arbres de reserve. Le garde - marteau doit faire le martelage en personne. Voyez l'ordonnance des eaux & forêts, titre 7, article 3 & 4, & en divers autres endroits. Voyez aussi Garde - marteau. (A)

MARTELET (Page 10:164)

MARTELET, s.m. (Hist. nat.) Voyez Martinet & Moutardier.

Martelet (Page 10:164)

Martelet, (Couvr. & autres artis.) est un petit marteau avec un long manche de bois, qui sert aux Couvreurs pour tailler la tuile.

Martelet (Page 10:164)

Martelet, (ancien terme de Monnoyage.) c'étoit un marteau ou seconde espece de fletoir; il étoit beaucoup plus leger que la masse, & servoit à arrondir les carreaux ou plûtôt à en adoucir les pointes.

Martelet (Page 10:164)

Martelet, (Orfévrerie.) petit marteau dont les Orfévres se servent pour travailler les ouvrages délicats.

MARTELEUR (Page 10:164)

MARTELEUR, s.m. (Art méc.) ouvrier occupé au marteau dans les grosses forges. Voyez l'article Forges.

MARTELINE (Page 10:164)

MARTELINE, s.f. terme de Fonderie, est un marteau d'acier pointu par un bout, & qui a plusieurs dents de l'autre, avec lequel celui qui polit l'ouvrage sortant de la fonte, abat la crasse qui se fait sur le bronze par le mélange de quelques parties de la potée avec le métal. Voyez la fig. Pl. du Sculpteur.

Marteline (Page 10:164)

Marteline, (Sculpture.) est un petit marteau qui a des dents d'un côté en maniere de doubles pointes, fortes & forgées quarrément pour avoir plus de force, & qui se termine en pointe par l'autre bout.

La marteline doit être de bon acier de carme. Les Sculpteurs s'en servent à gruger le marbre, particulierement dans les endroits où ils ne peuvent s'aider des deux mains pour travailler avec le ciseau & la masse. Voyez les Pl.

MARTELLÉES (Page 10:164)

MARTELLÉES, (Vénerie.) il se dit des fiertes ou fumées de bétes fauves qui n'ont pas d'aiguillon au bout.

Marteller se dit en Fauconnerie des oiseaux de proie quand ils font leur nids.

MARTHE, Sainte (Page 10:164)

MARTHE, Sainte, (Géogr.) province de l'Amérique méridionale, sur la côte de terre ferme, vers le levant. Elle a 70 lieues de long, sur presque autant de large: il y fait extrèmement chaud du côté de la mer du nord, mais le dedans du pays est assez froid, à cause des hautes montagnes qui l'environnent. On y trouve des salines, des oranges, des grenades, des limons, & quelques mines d'or. Les Espagnols possédent seulement une partie de cette province, dont Sainte - Marthe la capitale, étoit assez considérable du tems que les flottes d'Espagne y abordoient; mais ce n'est plus à - présent qu'un village de trente maisons. Long. de ce village 303. 45'. 30". lat. 11. 26'40". Mém. de l'acad. de Scienc. 1729.

Marthe (Page 10:164)

Marthe, Sainte, (Géog.) ou Sierra Néveda, montagne de la nouvelle Espagne dans la zone torride, à 60 lieues de la mer. Cette montagne passe pour une des plus hautes du monde: on lui donne une lieue d'élévation & 30 à 40 de circuit. Son sommet est toujours couvert de neige: on l'apperçoit, dit - on, quand le tems est serain, du cap de Tibérin, situé dans l'île de Saint - Domingue, qui en est à 150 lieues; mais on ne l'apperçoit sans doute qu'en imagination. Le pié de cette montagne est habité par des peuples de si petite taille, qu'ils peuvent passer pour des pigmées. Long. 323. lat. 8. (D.J.)

MARTIA (Page 10:164)

MARTIA, (Littérat.) épithete que les Romains donnerent à Junon; cette déesse avoit à Rome un temple sous le nom de Juno martia, Junon mere de Mars. (D.J.)

MARTIAL (Page 10:164)

MARTIAL, adj. (Gram.) né pour la guerre. Ainsi l'on dit, cet homme a l'ame martiale; tels étoient le grand Condé, Charles XII. Aléxandre.

Martial (Page 10:164)

Martial, oethiops, (Mat. med.) Voyez Mars.

MARTIALE Cour (Page 10:164)

MARTIALE Cour, (Hist. mod. d'Angl.) c'est ainsi qu'on appelle en Angleterre le conseil de guerre, établi pour juger la conduite des généraux, des amiraux, & la décision est quelquefois très - sévere.

La coutume de juger séverement, & de slétrir les généraux malheureusement, dit M. de Votaire, a pâssé de la Turquie dans les états chrétiens. L'empereur Charles VI. en a donné deux exemples dans la derniere guerre contre les Turcs, guerre qui passoit dans l'Europe pour avoir été plus mal conduite encore dans le cabinet, que malheureuse par les armes. Les Suédois, depuis ce tems - là, condamnerent à mort deux de leurs généraux, dont toute l'Europe plaignit la destinée; & cette sévérité ne rendit pas leur gouvernement ni plus respectable, ni plus heureux au - dedans. Enfin, l'amiral Matthews succomba dans le procès qui lui fut fait après le combat naval, contre les deux escadres combinées de France & d'Espagne en 1744.

Il paroît, continue notre historien philosophe, que l'équité éxigeroit que l'honneur & la vie d'un général ne dépendît pas d'un mauvais succès. Il est sûr qu'un général fait toujours ce qu'il peut, à moins qu'il ne soit traître ou rebelle, & qu'il n'y a guère de justice à punir cruellement un homme qui a fait tout ce que lui permettoient ses talens: peut - être même ne seroit - il pas de la politique, d'introduire l'usage de poursuivre un général malheureux, car alors ceux qui auroient mal commencé une campagne au service de leur prince, pourroient être tentés de l'aller finir chez les ennemis. (D.J.)

Martiale (Page 10:164)

Martiale, fleur, (Mat. med.) Voyez Mars.

MARTIANA SYLVA (Page 10:164)

MARTIANA SYLVA, (Géog. anc.) forêt de la Germanie, qu'on nomme vulgairement sehwartzwald, & en françois, forêt noire. On croit que c'est la même que Ptolomée appelle eremus Helvetiorum. Voyez Hercynie. (D.J.)

MARTIATUM (Page 10:164)

MARTIATUM, onguent, (Pharmacie & matiere médicale externe.) Cet onguent est composé d'huile d'olive, dans laquelle on a fait macerer pendant trois jours un grand nombre de matieres végétales, dont la plus grande partie contient une huile essentielle, dont l'huile d'olive se charge très - bien, & qu'elle peut retenir pendant le cours de la préparation, attendu qu'on n'y emploie que la chaleur du bain - marie. Quoique cette préparation soit à cet égard conforme aux regles de l'art, on peut observer cependant; 1°. que quelques substances végétales parfaitement inodores, telles que les feuilles de sureau & les semences d'ortie, doivent être rejettées comme inutiles; 2°. qu'au lieu de prendre scrupuleusement un certain nombre de piantes spécifiées dans les dispensaires, on peut prendre indistinctement quelques poignées de calices de fleurs, feuilles ou de semences, tres - riches en huile essentielle: ainsi donc on prendra d'huile d'olive aromatisée par une suffisante infusion de ces substances, hachées ou pilées, par exemple, huit livres: on la passera avec forte expression, on fondra dans la colature à la chaleur du bain - marie, de la cire jaune deux livres, de graine d'oie, d'ours, & de moëlle de cerf, de chacun, quatre onces (si l'artiste veut renoncer à la magnificence de ces deux derniers ingrédiens, il peut leur substituer sans scrupule du bon sain - doux ou de l'hule de laurier, selon la réforme de Lémery) de stirax liquide deux onces, de belle gomme élemi [p. 165] une once. Passez encore & mêlez à la colature de baume liquide du Pérou deux onces, d'huile butireuse de noix muscade demi - once, de baume de copahu & de mastic en poudre de chacun une once: remuez jusqu'à ce que la matiere se refroidisse, & vous aurez votre onguent.

N.B. que si, au lieu du mastic en poudre, on employoit cette résine sous la forme de ce que Hoffman appelle baume liquide de mastic, (voyez Mastic) on auroit un composé plus égal & plus élégant.

Cet onguent est très - précieux, il est formé par la réunion de plusieurs matieres eminemment vulnéraires, balsamiques, résolutives, fortifiantes; ce qui le rend propre à appaiser les douleurs des membres, à dissiper les tumeurs appellées froides, à remédier aux contractions de membres récentes, &c. il doit son nom à un médecin nommé Martianus, qui en est l'inventeur; car il s'est appellé d'abord unguentum martiani, & ensuite martiatum par corruption; dénomination qui a fait tomber souvent même des gens de l'art dans l'erreur, d'imaginer que la base de cet onguent étoit quelque préparation martiale. On le trouve aussi désigne dans quelques livres sous le nom d'unguentum adjutorium. (b)

MARTIAUX, Jeux (Page 10:165)

MARTIAUX, Jeux (Antiq. rom.) ludi martiales; ils furent appellés martiaux, comme ceux institués en l'honneur d'Apollon, furent appellés apollinaires. Les Romains les célebrerent d'abord dans le cirque le 13 de Mai, & dans la suite le premier d'Août, parce que c'étoit le jour auquel on avoit dédié le temple de Mars. On faisoit dans ces jeux des courses à cheval & des combats d'hommes contre les bêtes, deux choses qui s'accordoient à merveille avec la fête du dieu de la guerre. Voyez Jeux. (D.J.)

MARTICLES ou LIGNES DE TRÉLINGAGES (Page 10:165)

MARTICLES ou LIGNES DE TRÉLINGAGES, (Marine.) petites cordes disposces par branches ou pattes en façon de fourches, qui viennent aboutir à des poulies appellées araignées; la vergue d'artimon a des marticles qui lui tiennent lieu de balancines. Ces marticles prennent l'extrémite d'en - haut de la vergue, se terminent à des araignées, & vont répondre par d'autres cordes au chouquet du perroquet d'artimon. Au bout de chaque marticle est une étrope par où passe une poulie, sur laquelle est frappé le martinet de la vergue, qui sert pour l'appiquer. L'étai de perroquet de beaupré se termine aussi par des marticles sur l'éperon de misaine; voyez Marine, Pl. I. les marticles de la vergue d'artimon qui est cottée 107. & les marticles de l'etai de beaupré, cotté 105.

Marticles, ce sont aussi de petites cordes qui embrassent les voiles qu'on serle. (Z)

MARTIGNY (Page 10:165)

MARTIGNY, (Géog.) Martiniacurz, & en allemand Martinacli, bourg du bas - Vallais, sur la riviere de Dranse, qui se jette dans le Rhône, à quelques centaines de pas de ce lieu. Il est situé dans une plaine, près des ruines d'Octodurus, qui étoit la principale place des Véragres, & une des anciennes cités des Gaules. Quelques auteurs prétendent que Martigny soit Octodurus même, on y a du moins trouvé des inscriptions romaines. Les évêques du Vallais y résidoient, avant que les guerres l'cussent ruiné. Martigny est à 5 lieues de Lyon, & à 4 de Saint - Mauris. Long. 15. 14. lat. 46. 12. (D.J.)

MARTIGUES (Page 10:165)

MARTIGUES, (Géog.) petite ville de France, en Provence; c'est une - place maritime, à l'occident de Marseille, située entre la mer & l'étang, dit de Berre ou de Martigues, à l'endroit même où cet étang se dégorge dans la mer.

Cette ville jusqu'à l'an 1266. s'est appellée Saint - Gènes, en latin castrum Sancti Genesii; elle depend avec son territoire pour le spirituel de l'archevêché d'Arles, & les archevêques d'Arles en ont eu longtems le haut domaine.

Elle fut réunie au comté de Provence par Louis d'Anjou l'an 1382. Le roi René l'érigea en vicomté, & le donna à son neveu, Charles du Maine. Henri IV. en fit une principauté, en faveur de Marie de Luxembourg, duchesse de Mercoeur. La fille unique de cette princesse épousa le duc de Vendôme, dont le petit - fils est mort en Espagne sans enfans en 1712. Le maréchal de Villars a acheté cette principauté en 1714. Long. de Martigues, 23. 3. lat. 43. 18.

J'imagine que tous les chevaliers de Malthe savent que le premier instituteur & grand - maître de leur ordre, Gérard Thom ou plutôt Gérard Tenque, étoit né à Martigues. Il administioit l'hôpital de Jérusalem en 1099, lorsque Godefroi de Bouillon prit cette ville, & l'année suivante Tenque fonda son ordre, qu'il gouverna saintement jusqu'à sa mort, arrivée en 1121. Il eut Raimond Dupuy pour successeur. (D.J.)

Martigues (Page 10:165)

Martigues, étang de (Géogr.) cet étang est sur la côte de Provence, entre Marseille & le Rhône; on le nomme aussi l'étang de Berre, & le vulgaire l'appelle indifféremment l'etang, la mer, ou le golfe de Martigues. Il a quatre ou cinq lieues de long depuis la tour de Bouc, autrefois d'Embouc, c'est - à - dire de l'embouchnre qui est tournée vers le levant, jusqu'à Berre, & deux lieues de large. Il est navigable par - tout, & a depuis quatre jusqu'à quatorze brasses de profon deur. Le sel qui se fait sur le bord de cet étang est tres bon, & en telle quantité, qu'on en fournit la Prevence, & des cantons de provinces voisines. (D.J.)

MARTIN - PÉCHEUR (Page 10:165)

MARTIN - PÉCHEUR, PÊCHEUR, MERLE D'EAU, ASTRE, MAMIER, DRAPPIER, s.m. aspedo, ispida, (Hist. nat. Orn.) oiseau qui pese une once un quart; il a six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; l'envergure est de dix pouces, le bec a près de deux pouces de longueur; il est épais, fort, droit, pointu & noir, à l'exception de l'angle que forment les deux branches de la piece de dessous, qui est blanchâtre. Dans la plûpart des martins - pécheurs, sa partie supérieure du bec déborde un peu la partie inférieure; il y en a au contraire qui ont la partie inférieure plus longue que la partie supérieure. La langue est courte, large, pointue; le dedans de la bouche est jaunâtre; les nalines sont oblongues.

Le menton est blanc, mélé d'un peu de roux; le milieu du ventre est d'un roux pâle; le bas - ventre, les côtés & les plumes qui sont sous la queue sont de couleur rousse foncée, de même que celles qui sont sous les aîles. Les plumes de la poitrine sont d'une couleur rousse encore plus foncée, & leur extrémité est légérement teinte de gris. Il y a une large bande qui va depuis le cou jusqu'à la queue en passant au milieu du dos, qui est d'une très - belle couleur bleue peu foncée, mais fort éclatante. Quand on oppose l'oiseau au jour, certe couleur prend une teinte de verd. Si on regarde de fort près ces plumes bleues, on apperçoit sur quelques - uns une petite bande noire transversale. Le dessus de la tête est d'un noir verdâtre avec des bandes transversales bleues: il y a entre les narines & les yeux une tache rousse; on en voit une autre au - delà des yeux de même couleur; & plus bas sur les côtés du cou, une autre beaucoup plus grande de couleur blanche roussâtre, au - dessous de ces taches, il y a une bande de couleur bleue verdâtre. Chaque aile a vingt - trois grandes plumes, dont les trois prenlieres sont les plus longues; toutes les grandes plumes, & celles du premier rang qui le recouvrent, ont les barbes extérieures bleues, & les intérieures brunes. Les plumes des autres rangs

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