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Fleurs martiales. Pulverisez & mêlez ensemble exactement douze onces de limailles de fer, & huit onces de sel armoniac bien sec: mettez le mélange dans une cucurbite de terre, capable de résister au feu nud, & dont il n'y ait qu'un tiers au plus de rempli: placez - la dans un fourneau, & garnissezen le tour avec quelques petits morceaux de brique & du lut, pour empêcher que le feu ne s'éleve trop: adaptez sur la cucurbite un chapiteau avec un petit récipient, & lutez exactement les jointures: laissez la matiere en digestion pendant 24 heures, puis donnez dessous la cucurbite un feu gradué, il distillera premierement une liqueur dans le récipient, puis il s'élevera des fleurs qui s'attacheront au chapiteau, & sur les bords de la cucurbite; continuez un feu assez fort, jusqu'à ce qu'il ne monte plus rien; laissez alors refioidir le vaisseau, & le délutez, vous trouverez dans le récipient une once & demie d'une liqueur semblable en tout à l'esprit volatil du sel armoniac ordinaire, mais d'une couleur un peu jaunâtre; ramassez les fleurs avec une plume, vous en trouverez deux onces & deux dragmes: elles sont jaunâtres, d'un goût salé vitriolique, très - pénétrant; gardez - les dans une bouteille de verre bien bouchée, ce sont les fleurs martiales. Ces fleurs ne sont autre chose que la substance même du sel armoniac empreinte du mars, & sublimée par la force du feu; elles ne tiennent leur couleur jaune que d'une portion du fer qu'elles ont enlevé; elles ne sont non plus alkalines que le sel armoniac même. Si on les mêle avec du sel de tartre, elles rendent une odeur subtile & urineuse, pareille à celle qui vient du mélange du même sel avec le sel armoniac. Lemery, Cours de chimie.
Il reste au fond de la cucurbite après la sublimation
des fleurs, une matiere fixe & noirâtre, qui est
composée en partie d'un sel neutre, formé par l'union
du fer avec l'esprit acide du sel armoniac, &
en plus grande partie de fer superflu, c'est - à - dire,
qui n'a été ni sublimé, ni dissous. C'est de cette
précipitation du sel armoniac opérée par le fer, qu'est
provenu l'alkali volatil qui s'est élevé pendant l'opération
que nous venons de décrire. Voyez
Quant aux eaux minérales martiales, voyez
Les préparations martiales tiennent un rang distingué dans la classe des remédes. Le fer est le remede par excellence des maladies chroniques, qui dépendent des obstructions. Tomson dit, dans une dissertation sur l'usage médicinal du fer, que les Médecins n'ont pas proposé le manger comme une ressource plus assurée contre la faim, que le fer contre les obstructions.
Une opinion médicinale assez générale sur les médicamens martiaux, est encore la distinction qu'on a faite anciennement de leurs vertus en apéritive & astringente.
Un dogme plus récent, c'est que ces remedes different considérablement en activité, selon qu'ils sont plus ou moins disposés à être dissous par les humeurs digestives, ou du - moins à passer avec elles dans les secondes voies: & ces différences se déduisent de trois sources principales; 1°. de leur état de dissolution actuelle par quelque menstrue approprié, ou de l'état contraire que les Chimistes appellent nud, libre ou pur. Cette différence se trouve entre les sels neutres martiaux, & les liqueurs salines martiales d'une part, & la limaille, les safrans, l'aethiops martial de l'autre. 2°. La faculté de passer dans les secondes voies du fer libre ou nud, est déduite de sa pulvérisation ou division extrème; & la qualité contraire, la prétendue impossibilité de passer dans les secondes voies, de la grossiereté de ses parties, c'est - à - dire, de la pulvérisation imparfaite. 3°. Enfin l'insolubilité du fer dans les premieres voies même, chargées de sucs acides, est attribuée à son état de calcination, ou privation de phlogistique; & la solubilité du fer dans ces sucs est par conséquent réservée au seul fer entier, c'est - à - dire, chimiquement inaltéré.
Nous observerons sur ces différentes opinions 1°.
que l'usage des remédes martiaux ne sauroit être aussi
général contre les obstructions, même les plus évidentes, les plus décidées. Stahl observe (dans la
dissertation déja citée), que ces remédes sont souvent
utiles dans les maladies chroniques légeres, ou
dans les suites peu rébelles de ces maladies, chronicorum reliquiis tenerioribus; mais qu'on ne peut les
regarder comme une ressource assurée & solide contre
les maladies chroniques graves; & même que
leur usage imprudent peut causer des accidens soudains
& funestes. Il faut avouer cependant que l'expérience
prouve que les remedes martiaux sont presque
spécifiques dans les maladies de la matrice. Voyez
Les Médecins chimistes modernes les plus éclairés, Ettmuller, Stalh, Cartheuser, &c. conviennent généralement que le fer, & toutes ses préparations indistinctement, n'ont qu'une seule & unique vertu; savoir, la vertu qu'ils ont appellée tonique, fortifiante, roborante, excitante, astringente; & que ce n'est que relativement à l'état particulier du sujet qui use de ces remedes qu'ils produisent tantôt l'esset appellé apéritif, & tantôt l'effet appellé spécialement astringent ou stptyque. Ils avouent pourtant que certaines matieres martiales, telles que le vitriol, & sur - tout son eau mere; le colcotar, &c. sont éminemment styptiques, & doivent être regardées comme occupant l'extrême degre d'énergie dans l'ordre de ces remedes. Tous les autres dont nous avons fait mention sont seulement astringenstoniques.
L'extrème division du fer soit calciné, soit non calciné, paroît véritablement utile. Il est démontré par la couleur notre, que tous les remedes martiaux, & même ceux qu'on prend sous forme de dissolution, donnent aux excrémens, que la plus grande partie de ces remédes ne passe pas dans les secondes voies.
Il paroit donc convénable de favoriser, autant qu'on peut, ce passage par l'atténuation des parties du remede, & même par leur division absolue, c'est - à dire, leur dissolution dans un menstrue convenable.
Mais il n'est certainement pas exact de regarder les chaux martiales, le fer dépouillé de phlogistique comme insoluble par les acides des premieres voies, & moins encore d'imaginer que cette dissolution est nécessaire pour que le fer passe dans le sang, ou du moins pour qu'il exerce un effet médicamenteux. Il est démontré au contraire que les acides les plus foibles, tels que les acides végétaux & la crême de tartre, attaquent la rouille du fer; & que Lemery qui l'emploie dans la préparation de son tartre calibé, ne manque pas pour cela son opération. Il est prouvé aussi par l'observation, que la rouille de fer & le safran de mars le plus calciné, dont le peuple use tres - communément, agissent veritablement, soit qu'il y ait des acides dans les premieres voies, soit qu'il n'y en ait point. Nous croyons cependant que s'il n'est pas absolument nécessaire, il est cependant meilleur, plus convenable de se servir par préférence de l'oethrops martial, & de la teinture de mars tartarisée; mais presque sans distinction de l'action de l'absence ou de la présence des acides dans les premieres voies.
Il est généralement reçu chez les vrais médecins, que le mars doit être donné à très - petite dose: car ce remede est vif, actif, vraiment >rritant & échauffant; il éleve le pouls; il cause une espece de fievre, qui, quoiqu'elle doive être regardée comme un effet salutaire, comme un bier, doit cependant être contenue dans des justes bornes. La dose de safran, de la limaille, de l'oethiops martial, &c. ne doit pas être portée au - delà de cinq ou six grains. Celle de toutes les teintures peut être beaucoup plus considérable, parce que sans en excepter la teinture tartarisée, le fer y est contenu en une très - foible proportion. Elle peut être d'une ou de plusieurs dragmes. Au reste il n'y a en ceci aucune regle générale, la dose des teintures doit être déterminée sur leur degré de saturation & de concentration. La teinture alkaline de Stahl fait, par exemple, une exception à la regle générale que nous venons d'établir; elle est très - martiale; elle ne peut être prescrite que par gouttes.
Les fleurs martiales étant composées de fer, & d'une
autre substance assez active & dominante; savoir,
le sel armoniac; le médecin doit avoir principalement
égard dans leur administration à cet autre principe.
Voyez
Le tartre martial ou calibé est le plus foible de tous
les remedes officinaux tirés du fer. On pourroit le
donner sans danger jusqu'à une dose considérable, si
la creme de tartre elle - même n'exigeoit d'être donnée
à une dose assez modérée. Voyez
Les eaux martiales sont encore infiniment plus
foibles. Il est assez connu qu'on en prend plusieurs
pintes sans danger. Voyez
Les remedes martiaux solides se donnent communément avec d'autres remedes sous forme de bol, d'opiat, &c. ou se réduisent seuls sous la même forme avec des excipiens appropriés, comme conserve, marmelade des fruits, &c. ils sont trop dégoutans pour la plupart, lorsqu'on les prend en poudre dans un liquide.
Les sels martiaux tartarisés doivent être donnés dissous dans des liqueurs simples, & qui ne les altérent point, comme l'eau & le vin. Lorsqu'on les fait fondre dans des décoctions d'herbes ou de racines, ils s'y décomposent en très - grande partie; ils troublent ces liqueurs qui en prennent le nom de bouillons noirs, & ils les rendent abominables au goût.
Le fer entre dans quelques préparations pharmacéutiques
officinales; par exemple dans l'opiat mésanterique,
la poudre d'acier, les pillules & tablettes
d'acier de la pharmacopée de Paris, l'emplâtre
opodeltoch, & l'emplâtre stiptique, &c. On prépare
encore pour l'usage extérieur un baume auquel le
fer donne son nom, mais dont il est un ingrédient
assez inutile. Ce baume est connu sous le nom de
baume calibé, & plus communément sous celui de
baume d'aiguilles; il est fort peu usité, & paroît propre
à sort peu de chose. Il en est fait mention au mot
MARSA (Page 10:155)
MARSA, (Geog.) petite ville d'Afrique au rovaume de Tunis, dans la seigneurie de la Goulette, & dans l'endroit même où étoit l'ancienne Carthage; mais on n'y compte que quelques centaines de maisons, une mosquée, & un college fondé par Muley - Mahomet. Qui reconnoîtroit ici la rivale de Rome!
MARSAILLE (Page 10:155)
MARSAILLE, (Geog.) en italien Marsaglia; plaine de Piémont, connue seulement par la bataille qu'y gagna M. de Catinat, le 4 Octobre 1693, contre Victor Amédée II. duc de Savoie. (D. J.)
MARSAIQUES (Page 10:155)
MARSAIQUES, s. f. (Pêche.) terme de pêche,
espece de filet dont on se sert pour pêcher le hareng.
Il est ainsi nommé dans certaines contrées,
parce que c'est dans le mois de Mars que ce poisson
paroît ordinairement. Ces rets different des seines
qui sont flottantes, en ce qu'ils sont sédentaires sur
le fond de la mer ainsi que les solles. Voyez
Les mailles de ce filet n'ont que 10 à 11 lignes en quarré.
On fait cette pêche ordinairement près de terre;
pour cela on jette une ancre à la mer pesant deux
ou trois cent livres, on y frappe le bout du filet qui
est fait de fil delié. La tête est soutenue de flottes de
liége, & le bas est pierré; sur cette premiere ancre on
frappe une bouée afin de la pouvoir relever. A l'autré
extrémité de cette tissure de rets, composée de
douze à quinze pieces, est une autre ancre avec une
semblable bouée. On établit le filet un bout à la
mer & l'autre à la côte, afin de croiser la marée, de
même que l'on dispose les seines flottantes. On
laisse ainsi la marsaique au fond de l'eau pendant
quelques jours, après quoi on la vient relever &
retirer le hareng qui peut s'y être pris, les autres
poissons ne pouvant s'y arrêter excepté les petites
roblottes ou jeunes maquereaux. Cette pêche dure
tout le tems que le poisson reste à la côte, qui est ordinairement
les mois de Janvier, Février, Mars & Avril,
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