ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On tend eucore ce même filet à la côte de deux manieres différentes, flottes & non flottes, comme on fait les cibaudieres & autres filets simples, comme on l'a déja observé.

MARSAL (Page 10:156)

MARSAL, (Geog.) en latin moderne Marsallum, autrefois Bodatium; ville de France en Lorraine avec titre de châtellenie, remarquable par ses salines. Elle est dans des marais de difficile accès proche la Seille, à 7 lieues N. E. de Nanci. V. Longuerue, t. II. p. 174. Long. 24. 18. lat. 48. 46.

MARSALA (Page 10:156)

MARSALA, (Geog.) ancienne & forte ville de Sicile dans le val de Mazzara proche la mer. Elle est bâtie des ruines de l'ancienne. Lilybaeum, à 21 lieues S. O. de Palerme, 5 N. de Mazzara. Long. 30. 12. lat. 37. 52. (D.J.)

MARSAN (Page 10:156)

MARSAN, (Geog.) ou le Mont - de - Marsan; petite ville de France en Gaseogne, bâtie vers l'an 1140. C'est la capitale d'un petit pays de même nom, fertile en vin & en seigle; & de plus un des anciens vicomtés mouvans du comté de Gascogne, sur lequel voyez Longuerue & Piganiol. La ville est sur la riviere de Midouze dans l'endroit où elle commence à être navigable, à 10 lieures de Dax. Long. 16. 56. lat. 44. 2.

Le Mont - de - Marsan a été illustré par la naissance de Dominique de Gournes, un de ces vaillans hommes nés pour les belles & glorieuses entreprises. Ayant été très - maltraité par les Espagnols qui égorgerent une colonie de François établis sur les cô e; de la Floride, il équipa trois vaisseaux à ses depens en 1567, descendit à la Floride même, prit trois forts aux Espagnols, & les tailla en pieces. De retour en Fiance, au lieu d'y recevoir la récompense de sis exploits, il eut bien de la peine à sauver sa tête des poursuites de l'ambassadeur d'Espagne. La reine Elisabeth touchée du sort de ce brave homme, résolut d'employer avec gloire l'épée qu'il offroit à son service; mais il mourut en 1593, en se rendant à Londres pour y prendre le commandement d'une escadre qui lui étoit destince.

MARSAQUI - VIR (Page 10:156)

MARSAQUI - VIR, (Geog.) ou MARSALQUIVIR, ville forte & ancienne d'Afrique dans la province de Béni - Arax, au royaume de Trémeçen, avec un des plus beaux, des plus grands & des meilleurs ports d'Afrique. Les Portugais en 1501 tenterent de surprendre cette place, & furent euxmemes surpris par les Maures. Les Espagnols ne furent pas plus heureux cinq ans apres. Cette ville est basie sur un roc proche la mer, à une lieue d'Oran. Quelques auteurs se sont persuadés qu'elle doit sa sondantion aux Romains; mais il faudroit en même tems indiquer le nom qu'ils lui donnerent. Long. 17. 25. lat. 35. 40. (D.J.)

MARSAUT (Page 10:156)

MARSAUT, s. m. (Jardinage.) salix caprea latifalta. Cet arbrisseau sauvage, aquatique, monte assez haut. Il a le bois blanc, la feuille ronde d'un verd clair, les fleurs jaunes; & il se multiplie de marcottes & de jettons. C'est une espece du saule, & on dit le saule marceau, le saule osier.

MARSCHEVAN (Page 10:156)

MARSCHEVAN, s.m. (Chronol.) mois des Hebreux. C'étoit le second de l'année civile & le huitieme de l'année sainte. Il n'a que vingt - neuf jours & répond à la lune d'Octobre.

Le fixiemc jour de ce mois les Juifs jeûnent à cause que Nabuchodonosor fit crever les yeux à Sédécias, après avoir fait mourir ses enfans en sa présence.

Le dix - neuvieme, le lundi, jeudi e lundi suivans sont jeûnes, pour expier les fautes commises à l'occasion de la fête des l'abernacles.

Le vingt - troisieme est sete en memoire des pierres de l'autel profané par Grecs, qu'on cacha en attendant qu'il parût un prophete qui déclarât ce qu'on devoit en faire, I. Macc. 46.

Le vingt - cinq étoit aussi fête en mémoire de quelques lieux occupés par les Chutéens, & dont les Israélites de retour de la captivité se remirent en poslession. Calend. des Juifs, à la tête du diction. de la Bible du P. Calmet, t.l.

MARSEILLE (Page 10:156)

MARSEILLE, (Geog.) Massilia; ancienne & forte ville maritime de brance en Provence, la plus riche, la plus marchande & la plus peuplee de cette province, avec un port, un ancien évéché suffragant d'Arles, & une fameuse abbaye sous le nom de S. Victor.

Cette ville fondée cinq cent ans avant J. C. par des Phocéens en Ionie, fut des son origine une des plus trafiquantes de l'occident. Issus d'ancetres, les premiers de la nation Grecque qui eussent osé risquer des voyages de long cours, & dont les vaisseaux avoient appris aux autres la route du golfe Adriatique & de la mer Tyrrhénienne: les Maneillois tournerent naturellement leurs vues du côte du commerce.

Un port avantageux sur la Méditerranée, des voisins qu'ils méprisoient peut - être comme barbares, & dont sans doute ils erargnorent la punssance, leur firent en visager le parti du trafic maruime pour être l'unique moyen qu'ils eussent de subister & de s'enrichir.

Comme tous les vents, les bancs de la mer, la disposition des côtes ordonnent de toucher à Marsalle, elie fut frequentée par tous les vaisseaux, & devint une retraite nécessaire au milieu d'une mer orageuse. Mais la stérilité de son terroir, dit Justin, liv. XXXXIII. chap. III, détermina ses citoyens au commerce d'économie. Il fallut qu'ils fussent laborieux pour suppléer à la nature; qu'ils fussent justes pour vivre parmi les nations barbares qui devoient faire leur prospérité; qu'ils fussent modéres pour que leur état restât toujours tranquille; enfin qu'ils eussent des moeurs frugales pour qu'ils pussent vivre d'un négoce qu'ils couperveient plus surement lorsqu'il seroit moins avantageux.

Le gouvernement d'un seul a d'osdinaire pour objet de commerce le dessein de procurer à la nation tout ce qui peut servir à sa vanité, à ses délices, à ses fantaisies; le gouvernement de plusieurs se tourne davantage au commerce d'économie: aussi les Marseillois qui s'y livrerent, se gouvernerent en republique à la maniere des villes Grecques.

Bientôt ils curent d'immenses richesses, dont ils se servirent pour embellir leur ville & pour y fure fleuir les arts & les sejences. Non seulement Marsalle peut se vanter de leur avoir donné l'entrée dans les Gaules, mais encore d'avoir formé une des trois plus fameuses académies du monde, & d'avoir partagé son école avec Athenes & Rhodes. Aussi Pline la nomme la maitresse des études, magistraum studiorum. On y venoit de toutes parts pour y apprendre l'éloquence, les belles - lettres & la philosophie. C'est de son sein que sont sortis ces hommes illustres vantés par les anciens, Télon & Gigarée son frere excellens géometres, Pithéas surtout fameux géographe & astronome dont on ne peut trop admirer le génie, Castor savant médecin, & plusieurs autres. Tite - Live dit que Marseille étoit aussi polie que si elle avoit été au milieu de la Grece; & c'est pourquoi les Romains y faisoient élever leurs enfans.

Rivale en même tems d'Athènes & de Carthage, peut - être qu'elle doit moins sa célébrité à une puissance soutenue pendant plusieurs siecles, à un commeree florissant, à l'alliance des Romains qu'à la sagésse de ses loix, à la probité de ses habitans, enfin à leur amour pour les sciences & pour les arts.

Strabon tout prévenu qu'il étoit en faveur des villes d'Asie, où l'on n'employoit que marbre & gra<pb-> [p. 157] nit, décrit Marseille comme une ville célebre, d'une grandeur considérable, disposée en maniere de théâtre, autour d'un port creusé dans les rochers. Peut - être même étoit - elle encore plus superbe avant le regne d'Auguste, sous lequel vivoit cet auteur; car en parlant de Cyzique une des belles villes Asiatiques, il remarque qu'elle étoit enrichie des mêmes ornemens d'architecture qu'on avoit autrefois vû dans Rhodes, dans Carthage & dans Marscille.

On ne trouve aujourd'hui aucuns restes de cette ancienne magnificence. Envain y chercheroit - on les fondemens des temples d'Apollon & de Diane, dont parle le même Strabon: on sait seulement que ces édifices étoient sur le haut de la ville. On ignore aussi l'endroit où Pithéas fit dresser sa fameuse aiguille pour déterminer la hauteur du pole de sa patrie; mais on connoît les révolutions qu'ont éprouvé les Marseillois.

Ils firent de bonne - heure une étroite alliance avec les Romains, qui les aimerent & les protégerent beaucoup. Leur crédit devint si grand à Rome qu'ils obtinrent la révocation d'un decret du sénat, par lequel il étoit ordonné que Phocée en Ionie seroit rasée jusqu'aux fondemens, pour avoir tenu le parti de l'imposteur Aristonique qui vouloit s'emparer du royaume d'Attale. Les Marseillois par reconnoissance donnerent lieu à la conquête de la Gaule Trisalpine, en en ouvrant la porte; mais ils furent subjugués par Jules César, pour avoir embrassé le parti de Pompée.

Après avoir perdu leur puissance, ils renoncerent à leurs vertus, à leur frugalité, & s'abandonnerent à leurs plaisirs, au point que les moeurs des Marseillois passerent en proverbe, si l'on en croit Athénée, pour désigner celles des gens perdus dans le luxe & la mollesse. Ils cultiverent encore toutefois les sciences, comme ils l'avoient pratiqué depuis leur premier établissement; & c'est par eux que les Gaulois se défirent de leur premiere barbarie. Ils apprirent l'écriture des Marseillois, & en répandirent la pratique chez leurs voisins; car César rapporte que le regître des Helvétiens, qui fut enleve par les Romains, étoit écrit en caractere grec, qui ne pouvoit être venu à ce peuple que de Marseille.

Les Marseillois dans la suite quitrerent eux - mêmes leur ancienne langue pour le latin; Rome & l'Italie ayant éte subjuguées dans le v. siecle par les Hérules, Marseille tomba sous le pouvoir d'Enric roi des Wisigoths & de son fils Alaric, après la mort duquel Theodose roi des Ostrogoths, s'empara de cette ville & du pays voisin. Ses successeurs la céderent aux rois Mérovingiens, qui en jouirent jusqu'à Charles - Martel. Alors le duc Moronte s'en rendit le maître, & se mit sous la protection des Sarrazins. Cependant ce prince étant pressé vivement par les François, se sauva par mer, & Marseille obéit aux Carlovingiens, puis aux rois de Bourgogne, & finalement aux comtes d'Arles.

Ce fut sous le regne de Louis l'aveugle, & le gouvernement d'Hugues comte d'Arles, que les Sarrazins qui s'étoient établis & fortifiés sur les côtes de Provence, ruinerent toutes les villes maritimes, & spécialement Marseille.

Elle eut le bonheur de se rétablir sous le regne de Conrad le pacifique. Ses gouverneurs, qu'on appelloit vicomtes, se rendirent absolus sur la fin du x. siecle. Guillaume, qui finit ses jours en 1004, fut son premier vicomte propriétaire. Hugues Geofroi, un de ses descendans, laissa son vicomté à partager également entre cinq de ses fils. Alors les Marseillois acquirent insensiblement les portions des uns & des autres, & redevinrent république libre en 1226.

Ils ne jouirent pas long - tems de cet avantage. Charles d'Anjou, frere de S. Louis, étant comte de Provence, ne put souffrir cette république. Il fit marcher en 1262, une armée contre elle & la soumit; cependant ses habitans se sont maintenus jusqu'à Louis XIV. dans plusieurs grands privileges, & entr'autres dans celui de ne contribuer en rien aux charges de la province.

Cette ville a continué pendant tant de siecles, d'être l'entrepôt ordinaire & des marchandises de la domination Françoise, & de celles qui s'y transportoient des pays étrangers. C'est dans son port qu'on débarquoit le vin de Gaza, en latin Gazetum, si renommé dans les Gaules du vivant de Grégoire de Tours; & le commerce étoit alors continuel de Marseille à Alexandrie.

Enfin, l'an 1660, Louis XIV, étant allé en Provence, subjugua les Marseillois, leur ôta leurs droits & leurs libertés; bâtit une citadelle au - dessus de l'abbaye de S. Victor, & fortifia la tour de S. Jean, qui est vis - à - vis de la citadelle à l'entrée du port. On sçait que c'est dans ce port que se retirent les galeres, parce qu'elles y sont abriées des vents du nord - ouest.

Cependant Marseille est restée très - commerçante; & même les prérogatives dont elle jouit, ont presque donné à cette ville, & aux manufactures méridionales de la France, le privilege exclusif du commerce du Levant; sur quoi il est permis de douter si c'est un avantage pour le royaume.

Personne n'ignore que cette ville fut désolée en 1720 & 1721, par le plus cruel de tous les fléaux. Un vaisseau venu de Seyde, vers le 15 Juin 1720, y apporta la peste, qui de - là se répandit dans presque toute la province. Cette violente maladie enleva dans Marseille seule, cinquante à soixante mille ames.

Son église est une des plus anciennes des Gaules; les Provençaux ont soutenu avec trop de chaleur qu'elle a été fondée par le Lazare, qu'avoit ressuscité J. C. & le parlement d'Aix dans le siecle dernier, condamna au feu un livre de M. de Launoy, où ce savant critique détruit cette tradition par les preuves les plus fortes.

Les trois petites îles fortifiées, situées à en viron une lieue de Marseille, sont stériles, & ne méritent que le nom d'écueils. Il est singulier qu'on les ait pris pour les Stoëchades des anciens.

Marseille est proche la mer Méditerranée, à six leues S. O. d'Aix, douze N. O. de Toulon, seize S. E. d'Arles, trente - cinq S. O. de Nice, cent soixante & six S. E. de Paris. Long. 22. 58. 30. lat. 43 19. 30.

Erastostène & Hipparque conclurent autrefois, d'une observation de Pithéas, que la distance de Marseille à l'équateur étoit de 43 deg. 17. min. Cette lat. a été vérifiée par Gassendi, par Cassini & par le P. Feüillée. On voit qu'elle differe peu de celle que nous venons de fixer, d'après MM. Lieutaud & de la Hire.

Il est bien glorieux à Marseille d'avoir donné le jour à ce même Pithéas, le plus ancien de tous les gens de lettres qu'on ait vu en occident, & dont Pline fait une mention si honorable: il fleurissoit du tems d'Alexandre le grand. Astronome sublime & profond géographe, il a porté ses spéculations à un point de subtilité, où les Grecs qui se vantoient d'être les inventeurs de toutes les sciences, n'avoient encore pu atteindre.

Cet écrivain en prose & en vers, si délicat & si voluptueux, qui fut l'arbitre des plaisirs de Néron, Pétrone en un mot étoit de Marseille. Mais comme j'aurai lieu de parler de lui plus commodément ailleurs, je passe à quelques modernes dont Marseille

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