ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"16"> Voyez Chapes. Voyez les fig. dans les Planches du Fourbisseur.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin de corps, en terme de Fourbisseur, est un morceau de fer quarré, recourbé & percé pour recevoir le bout de la branche qu'on dore ou qu'on argente dessus. Voyez Planche du Doreur.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, parmi les Horlogers signifie un outil dont ils se servent pour tourner certaines pieces; cet outil est monté sur un arbre, tantôt on fait entrer la piece que l'on veut tourner sur sa circonférence, tantôt on l'appuie contre son plan: dans le premier cas, le mandrin doit être tourné parfaitement rond, & dans le second parfaitement droit du côté où la piece s'appuie. Voyez Pl. d'Horlog.

Mandrins (Page 10:16)

Mandrins, ce sont, en terme d'Orfevre en tabatieres, des masses de cuivre jaune de bois ou de ter, contournées différemment, sur lesquelles on emboutit les tabatieres, en leur imprimant le contour & les moulures qui sont modelées sur ces mandrins. Voyez les Pl. d'Orfév.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, outil de Potier d'étain, c'est un morceau de fer ordinairement quarré, dont la moitié entre dans l'arbre du tour, s'il est creux; & cette partie de mandrin est percée, ainsi que l'arbre, pour y pouvoir passer une clavette de fer qui tient le mandrin attaché à l'arbre, comme si c'étoit une seule piece. L'autre bout du mandrin qui sort de l'arbre, sert à faire les gaines des empreintes ou calibres, & c'est sur ce bout qu'on les monte lorsqu'on veut tourner. Voyez Tourner l'étain.

A l'égard de la longueur & grosseur du mandrin, il n'y a rien de déterminé pour cela, parce que la différence & la grosseur des arbres de tour en fait la regle; mais communément il doit avoir environ sept à huit lignes sur chaque face en diminuant peu - à - peu jusqu'aux bouts, & cinq à six pouces de longueur en tout. Voyez les Pl. de Potter d'etain.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, (Serrurerie & Taillanderie.) piece de fer ou d'acier un peu plus renflu dans son milieu qu'à ses extrémités, ce qui lui donne la facilité d'entrer & de sortir plus facilement, & en même tems de former un trou plus égal à celui qu'on demande. Ainsi ce mandrin est une espece de pointe ou d'instrument à percer ou à froid ou à chaud. Il y en a de différentes formes, selon le trou à percer. On se sert du mandrin chaud, lorsqu'il est question d'ouvrir plusieurs trous sur la longueur d'une barre, comme aux traverses des grilles où les barreaux sont compris dans l'épaisseur das traverses. Il faut que le mandrin soit de la grosseur des barreaux. On se sert aussi de mandrin à froid: celui - ci doit être d'acier trempé. On le chasse à force dans les trous faits à la lime, & il marque les endroits qu'il faut diminuer. On commence l'ouvrage ou l'ouverture au poinçon, & on l'acheve au mandrin. Le poinçon perce, le mandrin dirige en perfectionnant. V. Pl. de Serrur.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, (Tailland.) espece de poinçon rond ou quarré, qu'on passe dans un trou qu'on a percé dans une espece de fer, lorsqu'il s'agit de finir ce trou, & de lui donner sa grandeur juste, & la forme convenable; c'est ainsi qu'on forme l'oeil d'un marteau, d'une coignée, la douille d'une bèche. Voyez Pl. de Taillandier.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, en terme de Tabletier - Cornetier, est un rouleau de bois uni & égal dans sa circonférence, que l'on enfonce à force dans les cornets pour les redresser. Voyez Redresser. V. Pl. du Tabl. Corn.

Mandrin (Page 10:16)

Mandrin, (Tourneur.) est un morceau de bois de hêtre ou de poirier, ou autre qui puisse se couper net, qui sert à monter l'ouvrage sur le tour. Voyez Tour à lunette.

MANDRERIE (Page 10:16)

MANDRERIE, s. f. (Vannier.) les Vanniers se servent de ce terme pour désigner tous les ouvrages pleins, & d'osier seulement, sans lattes ou cerceaux.

MANDRISE (Page 10:16)

MANDRISE, (Hist. nat. Bot.) arbre de l'île de Madagascar, dont le bois est fort beau, il est marbré & violet dans le coeur; ses feuilles sont aussi petites que celles de l'ébenier.

MANDSJADI (Page 10:16)

MANDSJADI, s. m. (Botan. exot.) arbre indien de Malabar, qui porte des siliques dont la fleur est pentapétale & en epi; ses siliques contiennent des séves noueuses & de couleur d'écarlate: cet arbre est un des plus grands des Indes, il ne donne du fruit qu'au bout de 20 ans, & subsiste 200 ans. On emploie son bois à plusieurs ouvrages domestiques, & l'on mange ses féves bouillies, ou reduites en farine. Voyez Ray. (D. J.)

MANDUBIENS, les (Page 10:16)

MANDUBIENS, les, (Géog. anc.) Mandubii, dans César de Bello gall. lib. VII. cap. 68. ancien peuple de la Gaule; Alésia étoit une de leurs villes. On sait qu'Alesia est Alise en Bourgogne, dans le Duesmois, quartier qui est tout engagé dans le diocèse de Langres, & qui dépend néanmoins du diocèse d'Autun. (D. J.)

MANDUCATION (Page 10:16)

MANDUCATION, s. f. (Gram.) c'est l'action de manger: il est de peu d'usage. Voyez Manger.

MANDUCUS (Page 10:16)

MANDUCUS, (Littér.) espece de marionette hideuse; les Romains appellerent manducus certaines figures on certains personnages qu'ils produisoient à la comédie, ou dans d'autres jeux publics, pour faire rire les uns, & faire peur aux autres. L'origine du nom manducus vient de ce qu'on donnoit au personnage qui jouoit ce rôle, de grandes joues, une grande bouche ouverte, des dents longues & pointues, qu'il faisoit craqueter à merveille. Les enfans, au rapport de Suétone, en étoient fort effrayés, & les meres leur en faisoient un épouvantail. Les hommes n'ont jamais su se conduire eux - mêmes, ni conduire les autres par les lumieres de la raison, qui devroient seules être employées. (D. J.)

MANDURIA (Page 10:16)

MANDURIA, (Géog. anc.) ville de la grande Grece, au pays des Salentins. Pline liv. II. ch. ciij. dit qu'il y avoit près de cette ville, un lac qui ne décroissoit ni n'augmentoit par les eaux qui y tomboient, ou qui en sortoient. Ce lac est encore reconnoissable à son ancien nom, on l'appelle Andoria; le nom moderne de Manduria est Casal - Nuovo, selon Léandre. (D. J.)

MANÉAGE (Page 10:16)

MANÉAGE, s. m. (Com. Mar.) sorte de travail de main des matelots, dont ils ne peuvent demander aucun salaire au marchand; tel est celui qui consiste à charger des planches, du mairrein & du poisson, tant verd que salé.

MANÉGE (Page 10:16)

MANÉGE, s. m. (Maréchall.) art de dompter, de discipliner, & de travailler les chevaux. Voyez Cheval.

Le manége, pris dans toute son étendue, embrasse tout ce qui concerne la figure, la couleur, l'âge, les tempéramens & les qualités des chevaux, leur pays respectif & leurs climats, la maniere de les nourrir & d'en multiplier l'espece, &c. les usages auxquels ils sont propres, soit la guerre, les haras, la selle ou le labour, & les moyens de les rendre propres à tous ces usages. Il embrasse aussi la connoissance des défauts & des maladies des chevaux, des remedes qui leur conviennent, avec les diverses opérations qui y ont rapport, comme écouer, châtrer, ferrer, ce qui est du ressort du maréchal. Voyez Maréchal, Ecouer, Chatrer, Ferrer , &c.

Ce mot se dit de l'art de monter à cheval, ou de manier un cheval avec avantage, non - seulement dans les mouvemens ordinaires, mais particulierement dans les dosses, airs, &c. Voyez Manier, Dosses, Airs , &c.

Manége par haut. C'est la façon de faire travailler les sauteurs qui s'élevant plus haut que le terre àterre, manient à courbettes, à croupades, à ballotades. V. Courbettes, Croupades, Ballotades [p. 17]

Manége de guerre, est le galop inégal, tantôt plus écouté, tantôt plus étendu, dans lequel le cheval change aisément de main dans les occasions où on en a besoin.

MANEQUIN (Page 10:17)

MANEQUIN, s. m. (Comm.) ancienne mesure dont on se servoit autrefois en Angleterre; elle contenoit huit balles ou deux cuves, autres mesures angloises. Ces mesures étoient des especes de panniers d'osier: on ne sait pas leurs réductions aux mesures modernes. Dictionn. de commerce. (G)

Manequin (Page 10:17)

Manequin ou Manne, (Jardinage.) est une espece de panier de gros osier, fait à claire voie; ce peut être encore des paniers qui entourent les racines d'ifs, d'ormes, de tilleuls, & d'arbres à fruit, reservés pour regarnir les places vuides d'un jardin.

La Quintinie veut que les arbres destinés aux espaliers soient un peu cachés dans les manequins, afin qu'ils suivent l'inclination que l'on donne aux autres plantes en espalier, & qu'ils approchent plus facilement de la muraille. Quant aux arbres de haute tige ou en buisson, ils seront plantés droits dans les manequins.

Ils doivent être ronds, faits d'un osier très - verd, leur profondeur & grandeur seront proportionnés à la force des arbres.

Manequin (Page 10:17)

Manequin, en Peinture, statue ou modele de cire ou de bois, dont les parties sont jointes de façon qu'on peut la mettre dans toutes les situations qu'on veut. Son principal usage est de jetter & ajuster des draperies: il y a des manequins de grandeur naturelle & au - dessous. Voyez dans nos Pl. de Dessein un manequin détaillé.

MANES (Page 10:17)

MANES, s. m. (Mythologie.) divinités domestiques des anciens payens, & dont il paroît par leur mythologie qu'ils n'avoient pas des idées bien fixes, ce qu'on peut en recueillir de plus constaté, c'est que souvent ils les prenoient pour les ames séparées des corps, d'autres fois pour les dieux infernaux, ou simplement comme les dieux ou les génies tutélaires des défunts.

Quelques anciens, au rapport de Servius, ont prétendu que les grands dieux célestes étoient les dieux des vivans; mais que les dieux du second ordre, les manes en particulier, étoient les dieux des morts; qu'ils n'exerçoient leur empire que dans les ténebres de la nuit, auxquelles ils présidoient, ce qui, suivant eux, a donné lieu d'appeller le matin mane.

Le mot de manes a aussi été pris quelquefois pour les enfers en général, c'est - à - dire pour leslieux souterreins, où se devoient rendre les ames des hommes après leur mort, & d'où les bonnes étoient envoyées aux champs Eliseens, & les méchantes au lieu des supplices appellé le Tartare.

C'est ainsi que Virgile dit:

Hoec manes veniet mihi fama sub imos.

On a donné au mot de manes diverses étymologies: les uns le font venir du mot latin manare, sortir, découler, parce, disent - ils, qu'ils occupent l'air qui est entre la terre & le cercle lunaire, d'où ils descendent pour venir tourmenter les hommes; mais si ce mot vient de manare, ne seroit - ce point plutôt parce que les payens croyoient que c'étoit par le canal des manes que découlent particulierement les biens ou les maux de la vie privée: d'autres le tirent du vieux mot latin manus, qui signifie bon, & suivant cette idée ils ne les considerent que comme des divinités bienfaisantes qui s'intéressent au bonheur des humains, avec lesquels elles ont soutenu pendant leur vie des relations particulieres, comme leurs proches ou leurs amis. Un auteur allemand, prévenu en faveur de sa langue, tire manes du vieux mot mann, homme, qu'il prétend être un mot des plus anciens, & qui vient de la langue étrusque. Or il dit que manes signifie des hommes par excellence, parce qu'il n'y a que les ames vérit tablement vertueuses qui puissent espérer de devenir, après la mort de leurs corps, des especes de divinités, capables de faire du bien aux amis de la vertu: mais la véritable étymologie du mot manes se trouve dans les langues orientales, & vient sans doute de l'ancienne racine moun, d'où se sont formés les mots chaldaïque & arabe, moan, man, hébreux, figura, similitudo, imago, phantasina, idea, species intelligibilis, forma imaginis cujusdam, dicitur enim de rebus, tam corporalibus quam spiritualibus, presertim de Deo. Vide Robert. Thes. ling. sanctoe. Ce sont là tout autant de significations analogues aux idées qu'on se formoit des manes, & aux diverses opérations qu'on leur attribuoit.

De tous les anciens, Apulee est celui qui, dans son livre de Deo Socratis, nous parle le plus clairement de la doctrine des manes. « L'esprit de l'homme, dit - il, après être sorti du corps, devient une espece de démons, que les anciens Latins appelloient lemures; ceux d'entre les défunts qui étoient bons, & prenoient soin de leurs descens dans, s'appelloient lares familiares; mais ceux qui étoient inquiets, turbulens & malfaisans, qui épouvantoient les hommes par des apparitions nocturnes, s'appelloient larvoe, & lorsqu'il étoit incertain ce qu'étoit devenue l'ame d'un défunt, si elle avoit été faite lar ou larva, on l'appelloit mane», & quoiqu'ils ne déïfiassent pas tous les morts, cependant ils établissoient que toutes les ames des honnêtes gens devenoient autant d'especes de dieux, c'est pourquoi on lisoit sur les tome beaux ces trois lettres capitales D. M. S. qui signifioient diis manibus sacrum. Je ne sais où les compilateurs du célebre dictionnaire de Trévoux ont pris qu'à Rome il étoit défendu d'invoquer les manes s'ils avoient consulté Festus, il leur auroit appris que les augures même du peuple romain étoient chargés du soin de les invoquer, parce qu'on les regardoit comme des êtres bienfaisans & les protecteurs des humains; il paroît même que ceux qui avoient de la dévotion pour les manes, & qui vouloient soutenir avec eux quelque commerce particulier, s'endormoient auprès des tombeaux des morts, afin d'avoir des songes prophétiques & des révélations par l'entremise des manes, ou des ames des défunts.

C'est ainsi qu'Hérodote, dans Melpomene, dit que les Nasamons, peuples d'Afrique, « juroient par ceux qui avoient été justes & honnêtes gens, qu'ils devinoient en touchant leurs tombeaux, & qu'en s'approchant de leurs sépulcres, après avoit fait quelques prieres ils s'endormoient, & étoient instruits en songe de ce qu'ils vouloient savoir ».

Nous verrons dans l'article de l'ob des Hébreux, ce qui regarde l'évocation des morts & leur prétendue apparition.

Au reste, il paroît clairement par une multitude d'auteurs, que les payens attribuoient aux ames des défunts, des especes de corps très subtils de la nature de l'air, mais cependant organisés, & capables des diverses fonctions de la vie humaine, comme voir, parler, entendre, se communiquer, passer d'un lieu à un autre, &c. il semble même que sans cette supposition nous ayons de la peine à nous tires des grandes difficultés que l'on fait tous les jours contre les dogmes fondamentaux & consolans de l'immortalité de l'ame, & de la resurection des corps.

Chacun sait que l'idée de corps, ou du - moins de figures particulieres unies aux intelligences célestes, à la divinité même, a été adoptée par ceux des chrétiens qu'on appelloit Antropomorphytes, parce

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