ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"14"> dans le paradis, & pour leur en donner des assurances, ils les font circoncire d'une maniere convenable à leur sexe. Voyez ce qu'en disent de la Croix & Labat. (D. J.)

MANDOA (Page 10:14)

MANDOA, (Géog.) ville de l'Indoustan, dans la province de Malva, au midi de Ratipor. lat. 22. (D. J.)

MANDORE (Page 10:14)

MANDORE, s. f. (Musique anc. & mod.) instrument de musique à cordes.

La mandore des modernes est une espece de luth, composé pour l'ordinaire de quatre cordes; sa longueur ordinaire est d'un pié & demi: la premiere corde est la plus déliée, & se nomme chanterelle; les autres qui la suivent vont toujours en augmentant de grosseur. Son accord est de quinte en quarte, c'est - à - dire que la quatrieme corde est à la quinte de la troisieme, la troisieme à la quarte de la seconde; & la seconde à la quinte de la chanterelle. On abaisse quelquefois la chanterelle d'un ton, afin qu'elle fasse la quarte avec la troisieme corde, ce qu'on appelle accorder à corde avalée; souvent aussi l'on abaisse la chanterelle & la troisieme corde d'une tierce: enfin cet instrument peut encore être monté à l'unisson; il étoit autrefois à la mode, & n'y est plus aujourd'hui.

La mandore n'est pas de l'invention des modernes, elle étoit fort d'usage chez les anciens, qui l'appelloient PANDORON, PAIDOURA, PANDOURIS2. Il en est parlé dans Athénée, dans Polluxe, dans Hesychius, dans Nicomaque, dans Lampride, & quelques autres.

Suivant la description que nous donne de la mandore ancienne le savant Perrault, elle étoit montée de quatre cordes, dont la chanterelle servant à jouer le sujet, étoit pincée par le doigt index armé d'une plume, faisant l'effet du plectrum. Pendant qu'on la pinçoit ainsi, les trois autres cordes, qui faisoient l'octave remplie de sa quinte, étoient frappées l'une après l'autre successivement par le pouce. On tâchoit de faire ensorte que ces trois cordes, qui tenoient lieu d'autant de bourdons, s'accordassent avec les tons du sujet, qui devoit être néanmoins dans le mode, sur lequel étoit accordé le bourdon; c'est - à - dire que la chanterelle devoit être accordée, de maniere que les cadences principales & les dominantes tombassent sur les bourdons que le pouce frappoit, suivant la cadence propre à l'air que l'on jouoit. On voit par - là que les anciens formoient une espece de symphonie, où entroient trois consonnances; mais ils n'en demeurerent pas là, ils allerent jusqu'à faire usage de quelques dissonnances dans le concert, & de ce nombre ont été certainement la tierce & la sixte. (D. J.)

MANDOUAVATTE (Page 10:14)

MANDOUAVATTE, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau de l'île de Madagascar, qui porte un fruit semblable à l'aveline.

MANDOUTS (Page 10:14)

MANDOUTS, s.m. (Hist. nat.) C'est une espece de serpent de l'île de Madagascar, qui est gros comme le bras ou comme la jambe d'un homme. On dit qu'il n'est point venimeux, & qu'il se nourrit de chauvesouris & de petits oiseaux.

MANDRAGORE (Page 10:14)

MANDRAGORE, mandragora, s. f. (Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche & profondément découpée. Il sort du calice un pistil qui pénétre jusqu'au - bas de la fleur; ce pistil devient dans la suite un fruit mou, ordinairement rond, & dans lequel on trouve des semences qui ont le plus souvent la figure d'un rein. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

On pourroit presque reconnoître les mandragores, même avant qu'elles soient en fleurs, à la grosseur de leurs racines, & à la grandeur de leurs feuilles rondes & puantes.

Les deux principales especes de ce genre de plante sont la mandragore blanche ou mâle, & la mandragore noire ou femelle, car il plaît aux Botanistes de parler ainsi.

La mandragore mâle, nommée par Bauhin, Tournefort, Ray, mandragora fruclu rotundo, C. B. P. 169. J. R. H. 76. Ray hist. 668. n'a point de tige. Sa racine est épaisse, longue, quelquefois simple & unique, souvent partagée en deux, trois ou quatre parties. Elle est blanchâtre en - dehors, ou d'une couleur cendrée, ferrugineuse, pâle en - dedans. Il sort du sommet de sa racine, des feuilles longues d'environ une coudée, presque larges d'une paime & demie, pointues des deux côtés, d'un verd toncé, fétides. On voit naître d'entre les feuilles plusieurs pédicules longs de deux, trois ou quatre pouces. Ces pédicules portent chacun une fleur d'une seule piece, en cloche, divisée en cinq parties, légérement velue, blanchâtre, un peu purpurine & fetide. Le calice est velu, verd, partagé en cinq lanieres. Le pistil perce la partie inférieure de la fleur, se change en un fruit de la figure & de la grosseur d'une petite pomme, verd d'abord, ensuite jaunâtre, charnu, mol, d'une odeur forte & puante. Sa pulpe contient des graines blanches, arrondies, applaties, & presque de la figure d'un rein.

La mandragore femelle, par Tournefort, J.R.H. 76. mandragora flore sub coeuleo, purpurascente, a les feuilles semblables à celles de la mandragore mâle, mais plus étroites & plus noires. Ses fleurs sont de couleur purpurine, tirant sur le bleu: ses fruits sont plus pâles, plus petites, de la figure de ceux du sorbier ou du poirier, mais d'une odeur aussi forte que ceux de la mandragore mâle. Ses graines sont plus petites & plus noires: sa racine est longue, plus noirâtre en - dehors, blanchâtre en dedans. L'une & l'autre mandragore viennent naturellement dans les pays chauds, en Italie, en Espagne, dans les forêts, à l'ombre & sur le bord des fleuves.

On les trouve dans les jardins de médecine, où on les seme de graine; & leurs racines se conservent saines, fortes & vigoureuses pendant plus de cinquante ans: les feuilles & l'écorce des racines de cette plante sont de quelque usage rare. (D. J.)

Mandragore (Page 10:14)

Mandragore, (Pharmac. & Mat. médic.) les feuilles & les racines de mandragore répandent une odeur puante, nauséabonde, & qui porte à la tête. On ne doit point les prescrire interieurement, quoique les auteurs de matiere médicale ne soient pas absolument d'accord sur leur qualité vénéneuse; car le soupçon seul qu'on peut en avoir suffit pour les faire rejetter de l'ordre des remedes intérieurs, puisque d'un autre côté la vertu narcotique fébrifuge & utérine qu'on lui a attribuée n'est pas évidente, & que nous ne manquons pas de remedes éprouvés qui possedent ces diverses vertus. La propriété de purger par haut & par bas avec violence, quoique plus constatée, sur - tout dans les racines, n'est pas un meilleur titre, puisque rien n'est si commun que les remedes qui ont ces qualités.

Les feuilles & l'écorce de la racine de mandragore appliquées extérieurement passent pour émollientes, discussives & éminemment stupéfiantes, elles sont recommandées par divers auteurs, pour résoudre les tumeurs dures & skirrheuses, & pour appaiser la douleur des tumeurs inflammatoires, sur tout de l'érésipele: dans ce dernier cas, on les fait ordinairement bouillir avec du lait; mais les Médecins prudens craignent l'application des remedes qui calment trop efficacement & trop soudainement la douleur, & qui peuvent opérer des résolutions précipitées. Voyez Repercussif, Stupéfiant, Topique & Inflammation .

L'application extérieure des feuilles, des racines & du suc de mandragore sous forme de cataplasme & de fomentation, ou mêlés avec d'autres substances [p. 15] plus ou moins analogues, telles que la ciguë, le tabac, &c. dans des onguens ou des emplâtres; leur application, dis - je, sous toutes ces formes est fort recommandée contre les obstructions des visceres, & sur - tout contre les tumeurs dures de la rate.

On prépare aussi une huile de mandragore par infusion & par décoction, à laquelle on a attribué les mêmes vertus.

Le fruit de mandragore, dont on ne fait aucun usage, a été regardé aussi comme ayant la vertu d'assoupir & d'engourdir, soit par sa pulpe, soit par ses graines. Mais il a été démontré par des expériences, qu'on pouvoit manger des fruits de mandragore avec leur graine, sans en éprouver le moindre assoupissement, ni aucune autre incommodité.

La mandragore entre dans les compositions suivantes de la pharmacopée de Paris; savoir, ses feuilles dans le baume tranquille, dans l'onguent populeum, & l'écorce de sa racine dans le requies de Nicolas Mirepse.

Les fables que les anciens ont débitées sur la mandragore, se sont des long - tems répandues chez le peuple; il sait que la racine de mandragore produit des effets surprenans par sa prétendue figure humaine, qu'elle procure sur - tout la fécondité aux femmes; que les plus excellentes de ces racines sont celles qui sont arrosées de l'urine d'un pendu; qu'on ne peut les arracher sans mourir; que, pour éviter ce malheur, on creuse la terre tout autour de cette racine; qu'on y fixe une corde qui est attachée par son autre extrémité au cou d'un chien; que ce chien étant ensuite chassé, arrache la racine en s'ensuyant; qu'il succombe à cetté opération, & que l'heureux mortel qui ramasse alors cette racine, ne court plus le moindre danger, mais qu'il possede au contraire en elle un trésor inestimable, un rempart invincible contre les maléfices, une source éternelle de bonheur, &c. On ne meurt point en arrachant la racine de mandragore; cette prétention seule a paru digne d'être examinée, & elle l'a été; les autres sont trop misérables, pour qu'elles méritent de faire naître le moindre doute.

MANDRALAE (Page 10:15)

MANDRALAE, (Géog. anc.) peuple de l'Inde en - deçà du Gange, & qui s'étendoient jusqu'à ce fleuve. Ptolomée leur donne pour capitale Palibothra.

MANDRE (Page 10:15)

MANDRE, s. f. Mandra, (Hist. ecclés. greq.) les savans conviennent du sens de ce mot qui, dans les écrivains ecclésiastiques sur - tout de l'Eglise d'Orient, signifie un couvent, un monastere. Les Grecs modernes l'emploient dans cette signification, & on a formé de ce terme celui de mandrite, pour dire un moine. Dans la langue grecque, les glossaires appellent une caverne, une grotte, MANDRA. Les solitaires d'Orient ont anciennement logé dans les grottes. Le Carmel, le mont Liban, le mont Sinaï & la haute Egypte sont pleines de grottes, qui ont servi de retraite à des solitaires. Ainsi le mot mandre, dans le sens de monastere, convient assez à cette origine, & c'est vraissemblablement la véritable.

MANDRIA (Page 10:15)

MANDRIA, (Géog.) petite île de l'Archipel, près de la côte de la Natolie. Elle est déserte, & toute entourée de rochers en l'île de Samos au septentrion & celle de Calamo au midi, à 15 milles de celle de Palmoso, anciennement Pathmos. (D. J.)

MANDRIN (Page 10:15)

MANDRIN, s. m. (Art méchaniq.) instrument à l'usage d'un grand nombre d'artisans. Voyez les articles suivans, presque par - tout il fait la fonction de moule ou modele, & a la forme d'une autre piece.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin de porte mouchette, en terme d'Argenteur, est un cercle de fer un peu ovale, soutenu sur trois piés, traversé en long par deux barres immobiles, & percés de plusieurs trous pour recevoir deux autres traverses qui s'approchent & s'éloignent autant qu'on veut, selon la longueur de la piece: ces traverses y sont attachées par d'autres petites parties qui y sont vissées; & deux especes de petites machines aussi retenues par des vis, arrêtent le porte - mouchette entr'elles & les traverses. Il faut que tout mandrin d'argenteur soit toujours également chaud, sans quoi l'argent ne prendroit pas. Voyez Planche de l'Argenteur.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin à éguiere, (Argenteur.) est une espece d'étau creux dans son intérieur, dont les Argenteurs se servent pour argenter les éguieres.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin, terme d'Artillerie, espece de moule ou de petit cylindre de bois, dont on se sert pour former les cartouches propres au funl. Les mandrins y doivent être parfaitement cylindriques, & avoir 7 à 8 pouces de longueur, & 6 lignes 3 quarts de diametre, suivant une ordonnance sur les cartouches, donnée en 1738. Ils doivent être creusés dans les deux bouts en cavité sphérique, en sorte que de quelque côté que l'on s'en serve, cette cavité puisse recevoir & embrasser environ un tiers de la balle. (Q)

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin, en terme de Chauderonnier, c'est un long bâton de fer qui diminue proportionnellement, & sur lequel on forme le tuyau d'un cor - de - chasse. Voyez les Pl. du Chauderonnier.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin, en terme de Doreur, sont des plateaux de bois de plusieurs grandeurs, sur lesquels on travaille les plus grandes pieces. Il n'est guere possible de leur donner une forme qui serve de modele. Ils la doivent au caprice, comme les pieces auxquelles ils servent. Voyez dans nos Planches du Doreur les figures qui représentent les mandrins nécessaires pour tenir toutes les pieces d'une épée.

Il y a le mandrin de plaque; le coin pour faire serrer le mandrin.

Le poinçeau monté sur son mandrin.

Le plaque d'épée montée sur son mandrin.

Le coin dudit mandrin.

Le mandrin de corps, sur lequel est monté un corps d'épée.

Le coin dudit mandrin.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin à boutons, (Doreur en feuilles.) sont des formes de boutons de cuivre montés sur une branche de fer, sur lesquelles on brunit les boutons. Il faut avoir soin de faire chauffer ces mandrins à chaque bouton que l'on brunit. Voyez Brunir.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin, (Fourbisseur.) les Fourbisseurs appellent ainsi un outil qui leur sert à soutenir, entr'ouvrir & travailler plusieurs pieces de la garde de leurs épées & des fourreaux. Ils en ont de cinq sortes, qui sont le mandrin de plaque, le mandrin de garde, le mandrin de corps, le mandrin de branche & le mandrin de bout. Ce dernier sert pour le bout du fourreau, & les quatre autres aux manoeuvres. Tous ces outils sont de fer. Voyez bloc de corps, bloc de plaque & mandrin de bout, Planche du Fourbisseur & du Cizeleur - Damasquineur.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin de bout, (Fourbisseur.) les Fourbisseurs se servent de deux morceaux de fer forgés, ressemblant à des limes, mais qui sont unis, qui sont plus larges au milieu, & finissent un peu en diminuant, pour relever les bosses des bouts des fourreaux d'épées & les viroles d'en - haut, & aussi pour passer sur les fourreaux quand ils ont peine à entrer sur les lames; cela se fait en tenant ces deux morceaux de fer des deux mains, & mettant entre les deux la lame dans son fourreau, & faisant glisser ces deux morceaux de fer de bas en - haut, cela presse le fourreau, & l'élargit tant foit peu. Voyez la fig. Pl. du Fourbisseur.

Mandrin (Page 10:15)

Mandrin de chapes, en terme de Fourbisseur, est un fer triangulaire, dont les pans sont arrondis, sur lequel on dore ou l'on argente des chapes d'épées.

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