ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"12"> au - lieu de cela appellent leurs grands & leurs magistrats quan, ou quan - fu, ce qui signifie serviteur ou ministre d'un prince. Il y a à la Chine neuf sortes de mandarins ou degrés de noblesse qui ont pour marque divers animaux. Le premier a une grue, pour marque de son rang; le second a un lion; & le troisieme a un aigle; le quatrieme a un paon, &c. Il y a en tout 32 ou 33 mille mandarins; il y a des mandarins de lettres & des mandarins d'armes. Les uns & les autres subissent plusieurs examens; il y a outre cela des mandarins civils ou de justice. Depuis que les Tartares se sont rendus maîtres de la Chine, la plûpart des tribunaux sont mi - partis, c'est - à - dire aulieu d'un président on en a établi deux, l'un tartare & l'autre chinois. Ceux de la secte de Confucius ont ordinairement grande part à cette distinction. Dans les gouvernemens qu'on leur confie, & qui sont toujours éloignés de leur naissance, pour éviter les injustices que l'amitié, la proximité du sang pourroient leur faire commettre, ils ont un vaste & riche palais; dans la principale salle est un lieu élevé où est placée la statue du roi, devant laquelle le mandarin s'agenouille avant que de s'asseoir sur son tribunal. On a un si grand respect pour les mandarins qu'on ne leur parle qu'à genoux; les voyageurs vantent fort leur intelligence & leur équité. Le mandarinat n'est pas héréditaire, & l'on y éleve que des gens habiles. Voyez Lettrés.

Mandarin (Page 10:12)

Mandarin, (Littérat.) est aussi le nom que les Chinois donnent à la langue savante du pays. Voyez Langue. Outre le langage propre & particulier de chaque nation & de chaque province, il y en a un commun à tous les savans de l'empire, qui est ce qu'on appelle le mandarin, c'est la langue de la cour: les officiers publics, comme les notaires ou greffiers, les jurisconsultes, les juges, les magistrats écrivent & parlent le mandarin. Voyez Chinois.

MANDARU (Page 10:12)

MANDARU, (Botan. exot.) arbre de Malabar, qui porte des siliques & des feuilles divisées en deux; arbor siliquosa, malabarica, foliis bifidis, folüs purpura striatis, de Syen. Il est décrit dans l'histoire des plantes de Zanoni, sous le nom d'assitra, ou arbor sancti Thomoe, parce que ses feuilles sont tachetées de rouge. Ray en compte quatre especes, dont on peut voir la description dans son Histoire des plantes. (D. J.)

MANDAT ou PROCURATION (Page 10:12)

MANDAT ou PROCURATION, (Jurisp.) mandatum, c'est un contrat par lequel quelqu'un se charge gratuitement de faire quelque chose pour une autre personne.

Ce contrat appellé mandatum chez les Romains, étoit mis au nombre des contrats nommés de bonne foi & synallagmatiques qui sont parfaits par le seul consentement.

Parmi nous on se sert plutôt du terme de mandement, & encore plus de celui de procuration. Le mandat differe néanmoins de la procuration, en ce que celle - ci suppose un pouvoir par écrit, au - lieu que le mandat peut n'être que verbal; néanmoins le terme de mandat est plus général, & comprend tout pouvoir donné à un tiers, soit verbalement ou par écrit. Voyez Procuration.

Le mandat produit une double action que les Romains appelloient directe & contraire.

La premiere appartient au mandant contre son mandataire, pour lui demander compte de sa mission; le mandataire est tenu, non - seulement de son dol, mais aussi de sa faute & de sa négligence; il ne doit point excéder les bornes du mandat.

L'action contraire appartient au mandataire pour répéter les frais qu'il a fait de bonne foi.

Le mandat peut être contracté en diverses manieres, savoir en faveur du mandant seul, ou du mandant & du mandataire, ou en faveur d'un tiers, ou bien en faveur du mandant & d'un tiers, enfin en saveur du mandataire & d'un tiers.

Le mandat sinit, 1°. par la mort du mandant, àmoins que le mandataire, ignorant cette mort, n'ait achevé de bonne foi de remplir sa commission.

2°. Il finit aussi par la mort du mandataire, les choses étant encore entieres.

3°. Il peut être révoqué pourvû que ce soit à tems.

4°. Le mandataire peut renoncer au mandat pourvû que le mandant puisse y suppléer, soit par lui - même ou par un autre. Voyez au Digeste le titre mandati vel contra, & au Code de mandato, & aux Institutes, liv. III. tit. vij. (A)

Mandat apostolique (Page 10:12)

Mandat apostolique, (Jurisprud.) est un rescrit ou une lettre du pape, par lequel il enjoint à un collateur ordinaire de conférer le premier bénéfice qui vaquera à sa collation, à l'ecclésiastique qui est dénommé dans le mandat.

Tous les interpretes du droit canon sont d'accord que cette façon de conférer les bénéfices n'a point été en usage dans les onze premiers siecles de l'Eglise; & en effet il ne s'en trouve aucun exemple dans le decret de Gratien qui fut publié l'an 1151.

On tient communément que ce fut Adrien IV. lequel monta sur le saint fiege en 1154, qui introduisit l'usage de ces sortes de mandats, en demandant que l'on consérât des prébendes aux personnes qu'il désignoit. Il y a une lettre de ce pape qui prie l'évêque de Paris, en vertu du respect qu'il doit au successeur du chef des apôtres, de conferer au chancelier de France la premiere dignité ou la premiere prébende qui vaqueroit dans l'église de Paris.

Les successeurs d'Adrien regarderent ce droit comme attaché à leur dignité, & ils en parlent dans leurs decrétales comme d'un droit qui ne peut leur être contesté.

Au commencement, l'usage de ces mandats étoit peu fréquent; ce n'étoient d'abord que de simples prieres que les papes adressoient aux collateurs ordinaires, lesquels se faisoient honneur d'y déferer volontairement; dans la suite, ces requisitions devenant plus fréquentes, & les collateurs ordinaires se trouvant gênés par - là, il y eut des évêques qui ne voulurent point y avoir égard. C'est pourquoi le pape accompagna la priere qu'il leur faisoit d'une injonction & d'un mandement. Et comme il y avoit des évêques qui refusoient encore d'exécuter ces mandats, les papes nommerent des exécuteurs pour conférer les benéfices aux mandataires, au cas que les collateurs négligeassent d'en disposer en leur faveur. Etienne de Tournay fut nommé éxécuteur des mandats adressés par le pape au chapitre de S. Agnan, & déclara nulles les provisions que ce chapitre avoit accordées, au préjudice des mandats apostoliques.

La pragmatique attribuée à S. Louis, abolit indirectement les mandats, en maintenant le droit des collateurs & patrons; mais on n'est pas d'accord sur l'authenticité de cette piece; ce qui est de certain, c'est qu'on se plaignit en France des mandats. Peu de tems après S. Louis, le celébre Durand évêque de Mendes, les mit au rang des choses qu'il falloit faire réformer par le concile général: cependant le concile de Vienne ne changea rien à cet égard.

Dans le xv. siecle, tems auquel le schisme d'occident duroit encore, les François s'étant soustraits à l'autorité des papes de l'une & l'autre obédience, firent des réglemens contre les mandats, mais cela n'eut lieu que pendant cette séparation: le concile de Basle & la pragmatique - sanction conserverent au pape le droit d'accorder des mandats.

Cependant le concile de Basle en modera l'usage, [p. 13] en ordonnant que le pape ne pourroit accorder qu'une tois en sa vie, un mandat sur les collateurs qui ont plus de dix bénéfices à leur disposition & moins de cinquante, & deux mandats sur les collateurs qui conferent cinquante bénéfices ou plus.

Le concordat passé entre Léon X. & François I. renouvella ces reglemens: on y inséra même la forme des mandats.

Enfin le concile de Trente a aboli les mandats; & les papes s'étant soumis à cette loi, les collateurs ordinaires de France & des autres pays catholiques ont depuis ce tems cessé d'être sujets aux mandats apostoliques.

Les mandats apostoliques étoient de plusieurs sortes, ce que nous allons expliquer dans les subdivisions suivantes:

Mandat de conferendo, n'étoit autre chose qu'un mandat apostostclique ordinaire, par lequél le pape prioit un collateur ordinaire de contérer à un tel le premier bénéfice qui vaqueroit. Voyez Castel.

Mandat exécutoire, étoit celui par lequel le pape donnoit pouvoir à l'exécuteur par lui délégué de conférer le benefice, en cas de refus de la part du collateur.

Mandat in forma dignum, est un simple mandat de providendo; ce sont de véritables provisions, mais conditionnelles, & la condition est de justifier à l'ordinaire de sa capacité.

Mandat in forma gratiosa, n'étoit pas adressé à l'ordinaire; le pourvu n'étoit pas tenu de se présenter devant lui, parce qu'il avoit justifié de sa capacité avant la provision de Rome.

Mandat general, est celui qui n'est point limité à un tel benestice, mais pour le premier bénéfice qui vaquera.

Mandat monitoire, étoit celui qui ne contenoit de la part du pape qu'un simple conseil ou priere de conférer, tel qu'etoient d'abord tous les mandats.

Mandat préceptoire, étoit celui par lequel le pape ne se contentoit pas de prier le collateur, mais lui enjoignoit de conferer.

Mandat de providendo, est celui qui n'a de force & d'effet que par le visa de l'évêque; lequel vis. a un effet rétroactif à ce mandat.

Mandat ad vacatura. On entend par - là que le mandat devoit être donné pour les bénefices qui vaqueroient dans la suite, & non pour un bénéfice déjà vacant.

Sur les mandats en général, voyez les définitions canoniques, & la bibliotheque canonique, les lois ecclésiastiques. Ferret, le traité de l'usage & pratique de cour de Rome.

MANDATAIRE (Page 10:13)

MANDATAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui qui est chargé d'un mandat ou procuration pour agir au nom d'un autre. Voyez ci - devant Mandat, & Procuration & Peocureur .

Mandataire (Page 10:13)

Mandataire, (Juriserud.) est aussi celui qui a un mandat ou reserit de cour de Rome, adressé à quelque collateur à l'esset d'obliger ce collateur de donner au mandataire le premier bénéfice qui vaquera à la nomination de ce collateur. Voyez ci - devant Mandat apostolique. (A)

MANDELE (Page 10:13)

MANDELE, (Géog. anc.) Mandela, hameau, village d'Italie dans la Sabine, arrosée par la diligence. Horace y avoit sa maison de campagne, épit. XVIII. l. I. vers. civ. On croit que ce village est présentement Poggio mirteto. (D. J.)

MANDEMENT (Page 10:13)

MANDEMENT, (Géog.) en latin, madamentum. Ce mot, dans les chartulaires & dans les actes du moyen âge, qui regardent le Dauphiné, la Provence, la Bresse, le Lyonnois, & autres cantons, signifie la même chose que district, territoire, jurisdiction. C'est ce qu'on nommeroit ailleurs bailliage. (D. J.)

Mandement (Page 10:13)

Mandement, s. m. (Théolog.) écrit qui se publie de la part d'un évêque dans l'étendue de son diocese; par lequel l'évêque enjoint aux fideles quelques précautions relatives aux moeurs ou à la religion.

Les mandemens des évêques ne sont point soumis à l'examen des censeurs; cependant l'expérience a montré plus d'une fois que cette attention du gouvernement n'auroit pas été superflue. L'objet d'un mandement est communément important. Un évêque est censé avoir beaucoup d'autorité sur l'esprit des peuples; les peuples soumis à l'instruction des évêques, doivent l'être aussi à l'autorité du souverain. Il ne peut donc pas être indifférent au souverain de connoître d'avance ce que l'évêque qui peut être par hasard un fanatique, un mauvais esprit, un factieux, enjoindra à ses sujets dans un ouvrage qu'il va publier: cela est d'autant plus raisonnable que tout ouvrage de resigion, composé ou par un curé, ou même par un docteur de Sorbonne, ne s'imprime point sans la permission du chancelier & l'approbation du censeur royal.

Mandement (Page 10:13)

Mandement, (Jurisprud.) signifie quelquefois la même chose que mandat ou procuration; quelquefois on entend par ce terme un ordre ou commission de faire quelque chose, ou une injonction de venir; comme quand on donne à un officier un veniat, ou qu'un accusé est mandé par le juge, soit pour être blâmé ou pour être admonesté. Voyez Mandat, Mandataire, Procuration & Veniat. (A)

MANDIBULE (Page 10:13)

MANDIBULE. (Anat.) Voyez Machoire.

MANDIL (Page 10:13)

MANDIL, s. m. (Hist. mod.) nom d'une espece de bonnet ou turban que portent les Perses. Voyez Bonnet ou Turban. Le mandil se forme premiement en roulant au - tour de la tête une piece de toile blanche, fine, de cinq à six aunes de long, en tournant ensuite sur cela & de la même maniere, une piece de soie ou écharpe de la même longueur, qui souvent est de grand prix. Il faut, pour avoir bonne grace, que l'écharpe soit roulée de telle sorte que ses diverses couleurs, en se rencontrant dans les différens plis, fassent des ondes, comme nous voyons sur le papier marbré. Cet habillement de tête est fort majestueux, mais très pesant; il met la tête à couvert du grand froid & de l'ardeur excessive du soleil. Les coutelas ne peuvent entamer un mandil: la pluie le gâteroit, si les Perses n'avoient une espece de capuchon de gros drap rouge dont ils couvrent leur mandil dans le mauvais tems. La mode du mandil a un peu changé depuis quelque tems: pendant le regne de Scha - Abba II. le mandil étoit rond par le haut; du tems de Schà Soliman, on faisoit sortir du milieu du mandil & par - dessus la tête un bout de l'écharpe; & récemment sous le regne de Scha - hussein, au lieu d'être ramassé, comme auparavant, on l'a porté plissé en rose, les Persans ont trouvé que cette nouvelle forme avoit meilleure grace: & c'est ainsi qu'ils le portent encore.

MANDINGOS (Page 10:13)

MANDINGOS, (Hist. mod. Géog.) peuple indépendant de brigands qui habitent le royaume des Foulis en Afrique. Ils ne vivent que de pillage, ne sont point soumis au siratick, & se dispensent de payer aucune imposition ou de contribuer aux charges de l'état. On dit que ce peuple ressemble beaucoup aux Arabes vagabonds qui infestent l'Asie: ils ont un langage particulier.

MANDINGUES, les (Page 10:13)

MANDINGUES, les (Géog.) peuple d'Afrique dans la Nigritie, à 180 milles de la côte occidentale, sur la riviere de Gambie, au sud du royaume de Bambouc. Leur contrée est appellée par les Espagnols Mandinenza. Leur principale habitation est Songo. Les Negres de cette contrée sont mieux faits que ceux de Guinée, plus laborieux, plus sins, & zélés mahométans; mais ils admettent les femmes

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